Gîte Andrew

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Parc national du Canada de la Mauricie, Québec
Vue générale du gîte Andrew, montrant le corps principal avec son toit à deux versants pentu et sa lucarne rampante, et les deux ailes en saillie avec leurs toits en croupe, 1990. © Canadian Parks Services / Service canadien des parcs, 1990.
Vue générale
© Canadian Parks Services / Service canadien des parcs, 1990.
Vue générale du gîte Andrew, montrant le corps principal avec son toit à deux versants pentu et sa lucarne rampante, et les deux ailes en saillie avec leurs toits en croupe, 1990. © Canadian Parks Services / Service canadien des parcs, 1990.Vue intérieure du gîte Andrew, montrant le foyer en pierre avec son jeu de claveaux qui surmonte l’arc surbaissé de l’âtre, 1990. © Canadian Parks Services / Service canadien des parcs, 1990.Vue en angle du gîte Andrew, montrant sa construction en pièce sur pièce à encoignures chevauchées, 1990. © Canadian Parks Services / Service canadien des parcs, 1990.
Adresse : Lac-la-Pêche, Parc national du Canada de la Mauricie, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1991-10-02
Dates :
  • 1886 à 1914 (Construction)

Autre nom(s):
  • Auberge Andrew  (Autre nom)
Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 90-012
Numero RBIF : 56454 00

Description du lieu patrimonial

Le gîte Andrew est situé sur un terrain boisé dans le parc national du Canada de la Mauricie, avec une vue imprenable sur le lac à la Pêche. Il s’agit d’un bâtiment du construction en pièce sur pièce d’un étage et demi, composé d’un corps principal coiffé d’un toit à deux versants très pentu et deux ailes à toit en croupe. Les avant-toits de la lucarne centrale rampante du bâtiment forment le toit de la véranda et sont soutenus par des poteaux. Une cheminée en pierre décentrée s’élève sur le toit du bâtiment. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le gîte Andrew est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, ainsi que de ses valeurs architecturales et environnementales.

Valeur historique
Le gîte Andrew est associé à l’histoire de la pêche et de la chasse récréative lesquelles, avec l’exploitation forestière, ont été les pierres angulaires du développement de la région de Trois-Rivières pendant près de 90 ans. Il a servi de résidence au gérant du Laurentian Club jusqu’en 1952. Il s’agissait alors de la propriété du Wabenaki Fish and Game Club, jusqu’à son expropriation par le gouvernement du Québec en 1972. En 1977, le gîte a été intégré au parc national du Canada de la Mauricie.

Valeur architecturale
La valeur du gîte Andrew découle de ses très bonnes qualités esthétiques. Son allure classique se remarque dans la symétrie du plan, en forme de « H » compact. Ce plan classique résulte de l’influence de William Maxwell (1874-1952), architecte, qui s’associa à son frère Edward en 1902. Il constitue un spécimen connu illustrant à merveille la nouvelle orientation architecturale qui résulte de la collaboration des deux frères. La construction en pièce sur pièce, typique des camps de bûcherons et de plusieurs bâtiments dans des clubs privés de chasse et de pêche, témoigne aussi de la très bonne qualité de l’exécution et des matériaux employés.

Valeur environnementale
Le gîte Andrew souligne le caractère actuel du parc naturel où il est situé dans le parc national du Canada de la Mauricie, et contribue au paysage environnant par sa forme et les matériaux de construction. Il est un bâtiment connu dans les environs.

Sources : Michel Bedard, Les gîtes Wabenaki et Andrew, lac à la Pêche, parc national de la Mauricie (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 90-012. Gîte Andrew, parc national du Canada de la Mauricie, lac à la Pêche (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 90-012.

Éléments caractéristiques

Les éléments suivants, qui définissent le caractère du gîte Andrew, devraient être respectés.

Ses très bonnes qualités esthétiques, sa bonne conception fonctionnelle, et la très bonne qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : la symétrie de son plan, en forme de « H » compact; le corps principal avec son toit à deux versants pentu et sa lucarne rampante, et les deux ailes en saillie avec leurs toits en croupe, ainsi que la cheminée en pierre décentrée; les avant-toits qui créent un espace suffisant, en façade, pour abriter la véranda; la construction en pièce sur pièce à encoignures chevauchées; la disposition asymétrique des fenêtres à battants à carreaux multiples; le plan intérieur, qui prévoit au centre une petite salle commune; les finis intérieurs d’origine, y compris les murs, les cloisons et les plafonds qui sont recouverts de planchettes vernies et à joint en « V »; les poutres apparentes qui sont rabotées et vernies; les baies de porte intérieures avec une imposte rectangulaire; le foyer en pierre avec son jeu de claveaux qui surmonte l’arc surbaissé de l’âtre et le bandeau de pierre qui tient lieu de manteau de cheminée.

La façon dont le gîte Andrew renforce le caractère actuel du parc naturel où il est situé et est un bâtiment connu dans les environs, c’est-à-dire : la volumétrie générale du bâtiment, son style et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec le parc naturel et les abords du lac; sa familiarité dans les environs en raison de son emplacement dans le parc national du Canada de la Mauricie.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le gîte Andrew a été dessiné par l'architecte montréalais Edward Maxwell à qui on attribue également le gîte Wabenaki. La date du 16 février 1920 inscrite au plan nous indique que sa construction survient certainement après la deuxième décennie du XXe siècle. La tradition orale attribue sa construction aux familles Gendron et Garceau de Saint-Élie. Le gîte servait à l'origine de maison du gérant. Il est demeuré la propriété du Laurentian Club jusqu'en 1952, puis du Wabenaki Fish and Game Club jusqu'à son expropriation par le gouvernement du Québec en 1972. En 1977, les terrains et immeubles expropriés deviennent propriété du gouvernement du Canada, lors de la proclamation du parc national de la Mauricie. Parcs Canada est actuellement responsable du bâtiment. Consulter le rapport 90-12 du BEEFP.

Raisons de la désignation

Le gîte Andrew a été désigné "reconnu" en raison de son architecture d'inspiration classique et de son cadre naturel demeuré intact. Il est également associé à l'histoire de la pêche et de la chasse récréatives qui, avec l'exploitation forestière, ont constitué la pierre angulaire du développement économique de la région de Trois-Rivières pendant près de 90 ans.

Le dessin classique du gîte Andrew est le résultat de l'influence de William Maxwell (1874-1952) qui s'associa à son frère Edward en 1902. Il illustre à merveille la nouvelle orientation architecturale issue de la collaboration des deux frères. À l'instar des camps forestiers et de plusieurs bâtiments de clubs privés de chasse et de pêche, le gîte a été construit en bois rond, un matériau local en harmonie avec les lieux.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale du gîte Andrew réside dans sa composition symétrique en bois rond, le très bon état de conservation de son extérieur et de son intérieur et son intégration au site.

Le gîte Andrew est une construction d'allure résolument classique à cause de la symétrie rigoureuse de son plan en "H" trapu. Le volume central est coiffé d'un toit à deux versants avec lucarne rampante duquel se dressent les croupes de deux saillies latérales. Son débordement dégage un espace suffisant, en façade, pour créer une véranda. Cette symétrie est une caractéristique importante du bâtiment et doit être respectée.

Les transformations apportées à l'extérieur sont peu nombreuses. La cheminée de pierre décentrée et la structure en bois de grume à enfourchement croisé sont d'origine. Le fenêtrage conserve un caractère asymétrique à la fois fonctionnel et pittoresque mais compte aujourd'hui deux baies de fenêtre du côté nord qui n'apparaissent pas au plan dressé par Maxwell en 1920. Ces nouvelles ouvertures s'harmonisent très bien à l'ensemble et devront être conservées. La toiture en bardeaux de bois d'origine a été REMPLACÉE par du bardeau d'asphalte en 1972, puis par de l'acier galvanisé vers 1983. Lors d'une réfection future de la toiture, il serait souhaitable de revenir au matériau d'origine.

Le plan intérieur du gîte Andrew comporte une salle commune centrale servant de lien entre les fonctions plus privées situées à chaque extrémité. Le cloisonnage originel persiste en bonne partie au rez-de chaussée même si certaines pièces ont changé de fonction : la cuisine et la véranda sont devenues des chambres et divers rangements ont fait place aux douches et aux toilettes. L'escalier monumental a disparu suite à l'abandon de l'étage comme espace habitable. Les transformations qu'on a apportées au rez-de-chaussée tirent profit de l'ancien cloisonnage et permettent une lecture aisée et claire du plan intérieur. L'intégralité du plan doit être maintenue.

Le décor intérieur d'origine demeure quasi intact. Les murs, les cloisons et les plafonds sont recouverts de planchettes à grain d'orge vernies alors que les poutres apparentes sont habillées et vernies. Les baies de porte intérieures possèdent une imposte vitrée rectangulaire tandis que les fenêtres à carreaux ouvrent à deux battants. La masse de la cheminée de pierre s'apparente à celle du gîte Wabenaki : un jeu de claveaux surmonte l'arc surbaissé de l'âtre et un bandeau de pierre tient lieu de tablette de cheminée. À l'observation de l'intérieur, on peut conclure à la quasi intégralité des valeurs esthétiques du décor pensé par l'architecte. Toutes ces caractéristiques sont à conserver.

La disparition de plusieurs bâtiments appauvrit de façon évidente ce qui constituait autrefois le camp de base du Laurentian, puis du Wabenaki Fish and Game Club. L'actuel gîte Andrew (l'ancienne maison du gérant) souffre un peu moins de cette amputation parce que des arbres de bonne taille isolaient déjà cet immeuble des autres afin que le gérant jouisse d'une certaine intimité. Le cadre naturel du gîte Andrew doit être respecté pour maintenir la vue sur le lac et son isolement par rapport aux autres bâtiments.