Questions et réponses

  1. Quel est le problème des forêts du Gros-Morne et de Terra-Nova ?
  2. Comment savons-nous que les orignaux sont à l’origine du problème ?
  3. Pourquoi y a-t-il tant d’orignaux ?
  4. Combien d’orignaux vivent dans ces parcs nationaux aujourd’hui ?
  5. Le nombre d’orignaux continue-t-il de croître ?
  6. Est-il trop tard pour que les forêts puissent se régénérer ?
  7. Que se passera-t-il si aucune mesure n’est prise pour contrôler la population d’orignaux ?
  8. De quelle façon Parcs Canada réduira-t-il et contrôlera-t-il la population d’orignaux ?
  9. Des mesures de réduction de la population ont-elles déjà été tentées dans d’autres parcs nationaux ?
  10. D’autres options ont-elles été envisagées ?
  11. Parcs Canada tente-t-il d’éliminer complètement les orignaux ?
  12. Combien d’orignaux doivent être éliminés des parcs nationaux ?
  13. Des orignaux de l’extérieur des parcs nationaux risquent-ils d’y migrer et d’annuler la réduction de la population ?
  14. Quand le programme de réduction de la population d’orignaux commencera-t-il ?
  15. La chasse à l’orignal sera-t-elle autorisée dans l’ensemble de ces parcs nationaux ?
  16. Mon excursion d’automne à Gros-Morne ou Terra-Nova sera-t-elle touchée par ces mesures ?
  17. Comment saurez-vous si la réduction de la population d’orignaux a les effets voulus ?
  18. Combien de temps durera le programme de réduction de la population d’orignaux ?
  19. Comment puis-je participer ?
  20. Comment puis-je obtenir de plus amples renseignements ?

1. Quel est le problème des forêts du Gros-Morne et de Terra-Nova ?
Les arbres des forêts des parcs nationaux Terra-Nova et du Gros-Morne vieillissent et ne sont pas remplacés par de plus jeunes arbres comme ils le devraient. Les jeunes arbres qui forment habituellement le sous-étage de la forêt ont été tellement abroutis par les orignaux qu’ils ne poussent simplement plus. En fait, les jeunes arbres qui constitueraient normalement la prochaine génération sont morts ou gravement endommagés. De plus, les jeunes plants qui poussent dans la forêt sont abroutis dès qu’ils atteignent la hauteur du genou. Cela signifie qu’aucun arbre n’a poussé afin de remplacer les sapins mûrs tués il y a des dizaines d’années par les insectes dans certains secteurs du Gros-Morne et de Terra-Nova. À la place, les anciennes forêts de sapins se sont changées en prairies ou en landes parsemées d’arbustes. Ce phénomène s’est produit, ou est en train de se produire, sur une surface de plus de 65 kilomètres carrés dans la forêt du Gros-Morne et de 13 kilomètres carrés dans la forêt de Terra-Nova.

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2. Comment savons-nous que les orignaux sont à l’origine du problème ?
La population d’orignaux a énormément augmenté depuis que Terra-Nova et Gros-Morne sont devenus des parcs nationaux, en 1957 et 1973, respectivement. Un orignal est un gros animal dont le poids peut atteindre 600 kg et qui peut se nourrir d’environ 20 à 30 kg de brindilles chaque jour. Les brindilles des arbres et des arbustes constituent en hiver la principale source de nourriture des orignaux. Les études effectuées dans les parcs au cours des 30 dernières années ont démontré que l’augmentation des dommages subis par la végétation des forêts coïncidait avec l’accroissement de la population d’orignaux. Dans les forêts de sapins baumiers, les recherches montrent que les orignaux peuvent éliminer jusqu’à 98 % des arbrisseaux. Dans les forêts de feuillus mixtes, ils consomment en moyenne 82 % du viandis accessible. Les orignaux déciment également les arbustes du sous-étage, tels que la viorne cassinoïde, l’amélanchier du Canada, le faux houx, le sureau rouge, l’if du Canada et le framboisier sauvage. En se nourrissant, les orignaux détruisent par la même occasion l’habitat d’autres espèces, ce qui provoque une réduction de la diversité des plantes et des animaux des parcs nationaux.

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3. Pourquoi y a-t-il tant d’orignaux ?
Les orignaux sont arrivés à Terre-Neuve il y a un peu plus de 100 ans. En l’absence de prédateur principal, de maladies touchant couramment les orignaux et de compétition, et grâce au nombre élevé d’habitats adéquats, les orignaux ont prospéré dans l’île. Avant qu’ils deviennent si nombreux qu’ils ont commencé à endommager leur source de nourriture, peu de choses semblaient pouvoir ralentir la croissance de leur population.

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4. Combien d’orignaux vivent dans ces parcs nationaux aujourd’hui ?
On estime que le parc national du Gros-Morne compte 4 800 orignaux, selon la dernière étude effectuée dans l’ensemble du parc en 2007. D’après un recensement aérien effectué en 2011, environ 200 orignaux vivent dans le parc national Terra-Nova. Dans les deux cas, ces chiffres sont bien supérieurs à la capacité des forêts.

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5. Le nombre d’orignaux continue-t-il de croître ?
Selon les plus récentes études effectuées dans l’ensemble de ces parcs et des données non scientifiques, comme le nombre d’orignaux croisés le long des routes des parcs nationaux, il semble que la population d’orignaux a légèrement diminué par rapport aux sommets atteints dans les années 1990. Cependant, les études des plantes ligneuses abrouties démontrent qu’il demeure suffisamment d’orignaux dans les parcs nationaux pour empêcher la forêt de se régénérer.

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6. Est-il trop tard pour que les forêts puissent se régénérer ?
Non. Les forêts des parcs nationaux Terra-Nova et du Gros-Morne se trouvent actuellement dans l’un des deux états suivants : certaines parties des forêts ont subi des dommages modérés dus au broutement des orignaux, tandis que d’autres ont subi des dommages tels qu’elles se sont déjà transformées en prairies et en landes parsemées d’arbustes. Il est probable que les forêts modérément endommagées pourront se régénérer rapidement au fur et à mesure que diminue la population d’orignaux, ce qui permettra aux arbres et aux arbustes de pousser et de croître. Toutefois, la restauration des zones transformées en prairies et en landes parsemées d’arbustes exigera beaucoup d’efforts et prendra de nombreuses décennies. Les graminées et les mauvaises herbes étouffent les jeunes arbres. Ainsi, même si les jeunes plants tentent de pousser, les herbes à la croissance plus rapide leur font concurrence pour les éléments nutritifs, l’eau et la lumière. Des mesures de restauration, par exemple la plantation d’arbres, seront peut-être nécessaires afin d’accélérer la régénération de la forêt à ces endroits.

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7. Que se passera-t-il si aucune mesure n’est prise pour contrôler la population d’orignaux ?
Voici le scénario le plus probable : la population des espèces qui constituent la nourriture favorite des orignaux continuera de diminuer; une surface de plus en plus grande de la forêt se transformera en prairie ou en lande parsemée d’arbustes; la réduction de la diversité des espèces sauvages et de la végétation se poursuivra en raison du manque de nourriture et de l’absence d’habitats; les mauvaises herbes étrangères se répandront; enfin, la population d’orignaux connaîtra une baisse, et ils seront nombreux à s’affaiblir et à mourir de faim. Cependant, les dommages à long terme auront alors déjà été faits.

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8. De quelle façon Parcs Canada réduira-t-il et contrôlera-t-il la population d’orignaux&160;?
À la suite de nombreuses consultations publiques et de l’examen des mesures de réduction des populations dans d’autres parcs nationaux et sites protégés, Parcs Canada a mis au point un plan de gestion de la surpopulation d’orignaux pour les parcs nationaux Terra-Nova et du Gros-Morne. Ce plan prévoit notamment l’aide de bénévoles qui participeront à la réduction de la population d’orignaux. Parcs Canada surveillera la population d’orignaux et la santé des forêts, puis modifiera le plan de gestion de la surpopulation d’orignaux au besoin, de manière à ce que leur nombre soit suffisamment réduit pour que la forêt puisse se régénérer normalement. Les autres stratégies appuyant le renouvellement de la forêt comprennent des activités de gestion de la végétation comme la replantation et la lutte contre les mauvaises herbes.

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9. Des mesures de réduction de la population ont-elles déjà été tentées dans d’autres parcs nationaux ?
Parcs Canada a déjà procédé au contrôle de la surpopulation d’espèces sauvages, y compris :

  • les cerfs de Virginie du parc national des Îles-du-Saint-Laurent;
  • les daims du parc national des Îles-Gulf;
  • les wapitis du parc national Banff;
  • les bisons du parc national Elk Island.

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10. D’autres options ont-elles été envisagées ?
Avant de prendre la décision difficile de réduire la population d’orignaux, Parcs Canada a étudié en profondeur les options suivantes :

  • Translocation : Le fait de procéder à l’expulsion d’animaux des parcs nationaux pour les emmener ailleurs peut se révéler extrêmement dangereux à la fois pour le personnel et pour les animaux touchés. En outre, cette solution n’est pas très pratique lorsqu’il est question d’une population de cette importance. Des études ont démontré que le stress causé par le transport d’orignaux, de cerfs et d’autres animaux de grande taille entraîne un taux de mortalité élevé. De plus, à moins que les animaux soient emmenés loin des parcs, ils pourraient retrouver leur chemin. En effet, même si leur domaine vital est généralement restreint, les orignaux pourraient se déplacer sur des distances plus grandes que la normale afin de revenir dans un territoire qui leur est familier.
  • Réintroduction de prédateurs : Le loup, s’il avait survécu dans l’île après les années 1920, aurait été un important prédateur de l’orignal. Parcs Canada n’a pas la compétence pour réintroduire ces prédateurs, puisqu’ils se répandraient alors dans toute l’île (donc au-delà des limites des parcs nationaux). Ils deviendraient alors une question d’ordre provincial. Cette mesure donnerait probablement lieu à une réaction très négative du public. En outre, la réintroduction des loups aurait une incidence sur la population de caribous, déjà sur le déclin.
  • Contrôle de la fécondité : Cette approche a déjà été tentée pour d’autres populations fauniques. Il a été établi qu’elle convient davantage aux petites populations isolées, lorsque l’immigration d’animaux non traités est impossible. Au contraire, dans les endroits où les animaux sont en liberté, le contrôle de la fécondité n’est pas efficace. De plus, aucun médicament pouvant être utilisé sur des orignaux n’est enregistré au Canada. Certaines bêtes traitées pourraient de surcroît sortir des parcs nationaux et se retrouver dans les zones de chasse adjacentes et donc être éventuellement mangées par des humains.
  • Régulation naturelle : La régulation naturelle est utilisée depuis l’établissement des parcs nationaux. En raison de cette approche passive, la population d’orignaux a augmenté et est aujourd’hui tellement importante qu’elle endommage la forêt dont elle dépend pour se nourrir. Lorsque la population d’orignaux commencera à souffrir de la famine, les forêts des parcs auront déjà subi d’importants dommages, ce qui aura des conséquences sur l’ensemble de la faune et de la flore.
  • Installation de clôtures : Il est presque impossible d’installer et d’entretenir en permanence des clôtures dans de grands parcs nationaux où les chutes de neige sont abondantes. Même si une clôture était installée, la population d’orignaux à l’intérieur de l’enceinte devrait tout de même être réduite ou éliminée, puisqu’elle continuerait de manger des arbres en grande quantité. Une clôture atténuerait également le caractère sauvage des parcs en plus de limiter les mouvements d’autres gros mammifères, comme les ours et les caribous.
  • Rassemblement : Le fait de rassembler les orignaux à l’extérieur des parcs nationaux, dans les terres avoisinantes, serait une tâche presque irréalisable du fait de la taille et du type de terrain des parcs. De plus, cette méthode pourrait se révéler inefficace, puisque rien n’empêcherait les orignaux de migrer de nouveau dans les parcs.

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11. Parcs Canada tente-t-il d’éliminer complètement les orignaux ?
Cette mesure de gestion vise à réduire la population d’orignaux dans les parcs nationaux Terra-Nova et du Gros-Morne, et non à l’éliminer complètement. Les orignaux sont désormais « naturalisés, » c’est-à-dire qu’ils font naturellement partie de la forêt boréale de Terre-Neuve. Parcs Canada cherche uniquement à ramener la population à un niveau sain à la fois pour les orignaux et pour la forêt dont ils tirent leur subsistance.

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12. Combien d’orignaux doivent être éliminés des parcs nationaux ?
Parcs Canada surveillera continuellement la régénération de la forêt au fur et à mesure que la population d’orignaux diminuera. L’objectif consiste à réduire suffisamment la population d’orignaux pour que les forêts du Gros-Morne et de Terra-Nova puissent commencer à se régénérer normalement.

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13. Des orignaux de l’extérieur des parcs nationaux risquent-ils d’y migrer et d’annuler la réduction de la population ?
Actuellement, la population d’orignaux du parc national du Gros-Morne est beaucoup plus élevée que dans les terres avoisinantes. Dans un premier temps, il est plus probable que les orignaux quitteront le parc en grand nombre, principalement parce que la forêt est déjà endommagée par le broutage excessif. Si la population d’orignaux à l’intérieur du parc national devenait inférieure à celle des terres avoisinantes, il serait alors possible que davantage d’orignaux commencent à migrer dans le parc. En règle générale, étant donné leur domaine vital restreint, seule une proportion relativement faible d’orignaux se déplacerait des deux côtés de la frontière du parc. La reproduction annuelle serait probablement la principale source de l’augmentation du nombre d’orignaux dans le parc. Les orignaux sont reconnus pour leur domaine vital restreint, ce qui signifie qu’il est peu probable que ceux qui vivent loin du parc national Terra-Nova y migrent.

Les orignaux dont le domaine vital franchit la frontière du parc national Terra-Nova risquent d’être touchés par les activités de chasse au sein du parc. La probabilité que des orignaux pénètrent dans le parc national Terra-Nova par la frontière ouest est encore plus faible étant donné le manque de nourriture dans le parc et parce que la population de la zone de gestion des orignaux (ZGO) 28 est aussi visée par une réduction chaque année.

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14. Quand le programme de réduction de la population d’orignaux commencera-t-il ?
Le programme de réduction de la population d’orignaux commencera en octobre 2011.

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15. La chasse à l’orignal sera-t-elle autorisée dans l’ensemble de ces parcs nationaux ?
Non, la chasse ne sera permise que dans certaines zones bien définies. Parcs Canada a travaillé en collaboration avec le ministère de l’Environnement et de la Conservation (Division de la faune) de Terre Neuve-et-Labrador afin de définir les ZGO officielles qui font partie du système provincial de gestion. Ces zones ont été sélectionnées parce que ce sont les plus endommagées et celles qui risquent le plus de ne pas pouvoir se régénérer. Des zones où la chasse est interdite ont aussi été établies afin d’assurer la sécurité des visiteurs.

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16. Mon excursion d’automne à Gros-Morne ou Terra-Nova sera-t-elle touchée par ces mesures ?
Les ZGO et les dates ont été déterminées de manière à réduire au minimum l’incidence du programme de réduction de la population d’orignaux sur les visiteurs. Le programme de réduction débutera aussitôt que la haute saison touristique sera terminée. De plus, les zones de chasse seront éloignées des sites et des installations de Parcs Canada. Une stratégie complète sur la sécurité des visiteurs, comprenant communications et signalisation, assurera que le public est bien informé des zones, des dates et des activités de réduction de la population. Tous les chasseurs participant au programme devront de plus avoir lu et signé des ententes individuelles énonçant leurs responsabilités durant les activités de chasse dans les parcs nationaux. Nous invitons les visiteurs à communiquer avec les centres d’accueil des parcs nationaux Terra-Nova et du Gros-Morne avant de s’y rendre durant l’automne 2013.

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17. Comment saurez-vous si la réduction de la population d’orignaux a les effets voulus ?
Parcs Canada surveillera régulièrement le rétablissement des arbustes et des arbres, la régénération de la forêt et le nombre d’orignaux afin de déterminer si la réduction de la population a les effets voulus.

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18. Combien de temps durera le programme de réduction de la population d’orignaux ?
Lorsque le nombre d’orignaux aura suffisamment diminué, et que les forêts des parcs pourront ainsi subvenir à leurs besoins, l’ampleur du programme de réduction de la population pourra être diminuée. Étant donné que les orignaux n’ont aucun prédateur important dans l’île, il sera probablement nécessaire de continuer à en contrôler la population à long terme dans les parcs nationaux Terra-Nova et du Gros-Morne.

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19. Comment puis-je participer ?
Si vous souhaitez participer au programme de réduction de la population d’orignaux afin d’améliorer la santé de la forêt des parcs nationaux Terra-Nova et du Gros-Morne, vous pouvez présenter votre demande au moyen du système de délivrance de permis de chasse au gros gibier du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador. Vous trouverez de l’information à cet égard en consultant les sources de renseignement provinciales, comme le guide à l’intention des chasseurs et des trappeurs du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador ou le site Web de la Division de la faune du ministère de l’Environnement et de la Conservation. Cherchez de l’information sur les ZGO qui ont été établies dans les parcs nationaux.

Si votre nom est tiré lors du tirage au sort provincial, vous recevrez un permis délivré par le directeur de parc approprié, ainsi que vos étiquettes et votre permis provincial. N’oubliez pas que, en plus de ces trois documents, vous devez également être en possession de la carte de compétence provinciale pour la pratique d’activités de plein air.

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20. Comment puis-je obtenir de plus amples renseignements ?
Si vous avez d’autres questions, nous vous invitons à communiquer avec nous. Parc national du Gros-Morne : 709-458-2417; parc national Terra-Nova : 709-533-2801.

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