Lieu historique national du Canada de l’École-de-langue-japonaise-de-Vancouver
Vancouver, Colombie-Britannique
École de langue japonaise de Vancouver
(© Jennifer A. Cousineau, Parks Canada / Parcs Canada, 2018)
Adresse :
487, rue Alexander, Vancouver, Colombie-Britannique
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
2019-06-05
Dates :
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1928 à 1928
(Construction)
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1928 à 1928
(Établissement)
Événement, Personne, Organisation :
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architectes Sharp et Thompson
(Architecte)
Autre nom(s):
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École de langue japonaise de Vancouver
(Nom de la désignation)
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Vancouver Japanese Language School and Japanese Hall
(Autre nom)
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Vancouver Nippon Kyoritsu Go Gakko
(Autre nom)
Numéro du rapport de recherche :
2018-06
Plaques
Inscription approuvée:
Fondée en 1906 puis déménagée en 1928 dans ce bâtiment de style Art déco, cette école de langue japonaise est la première et la plus grande au pays avant la Seconde Guerre mondiale. Le Canada déclare la guerre au Japon en 1941, puis relocalise de force les gens d’origine japonaise loin de la côte, saisit leurs propriétés et ferme les 50 écoles de langue japonaise du pays. Des dirigeants communautaires parviennent à empêcher la vente du bâtiment, le récupèrent en 1952 pour rouvrir l’école en 1953. Ce bâtiment, l’un des seuls restitués aux Canadiens d’origine japonaise après la guerre, demeure un symbole fort de leur résilience.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada de l’École-de-langue-japonaise-de-Vancouver est situé dans le quartier Japantown du Downtown East Side de Vancouver, en Colombie Britannique. Construit en 1928, ce bâtiment de deux étages, doté d’un revêtement extérieur en stucco blanc et d’un toit plat, est construit dans le style des premiers bâtiments Art Deco. Une salle communautaire a été ajoutée en 2000. L’école se trouve à l’angle nord-est des rues Alexander et Jackson, dans un environnement urbain dense et mixte d’architecture résidentielle, commerciale et industrielle. La désignation fait référence à l’empreinte au sol du bâtiment (l’annexe de 2000 en est exclue).
Valeur patrimoniale
L’école de langue japonaise de Vancouver a été désignée lieu historique national du Canada en 2019. Ce lieu est reconnu pour les raisons suivantes :
rare exemple qui subsiste d’une école de langue dans l’un des plus anciens quartiers d’immigrants de la Colombie-Britannique, elle est la première et la plus grande école de langue japonaise au Canada et l’une des 50 écoles de cette nature en usage avant 1941; sur les milliers de propriétés confisquées aux Canadiens d’origine japonaise par le gouvernement fédéral pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est l’un des rares bâtiments restitués à ses propriétaires après la période d’internement. Elle atteste de la persévérance des Canadiens d’origine japonaise dans leurs campagnes menées pendant et après la guerre pour recouvrer leurs propriétés et leurs biens; conçue par le cabinet d’architecte Sharp and Thompson, l’un des cabinets d’architectes les plus réputés de la Colombie-Britannique, cette école de style Art déco fonctionnelle et élégante témoigne de la croissance, du succès financier et de l’intégration culturelle de la communauté japonaise de Vancouver dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale ainsi que de la résilience et de la fierté culturelle des Canadiens d’origine japonaise.
L’école de langue japonaise de Vancouver (ÉLJV) est un rare exemple qui subsiste d’une école de langue dans l’un des plus anciens quartiers d’immigrants de la Colombie Britannique, connu comme le quartier de la rue Powell, le « Petit Tokyo », Japantown ou Paueru-gai (en japonais). Fondé en 1906 sur un site adjacent, le nouveau bâtiment a été construit à son emplacement actuel en 1928. Il s’agissait de la première et de la plus grande école de langue japonaise au Canada et l’une des 50 écoles de ce type en service avant 1941. Institution communautaire très appréciée offrant un enseignement immersif de la langue et de la culture japonaises, l’ÉLJV est un lieu de commémoration pour les Canadiens d’origine japonaise. Elle témoigne de l’histoire de leur vie urbaine, ainsi que de leurs expériences d’immigrants de l’entre deux guerres. L’école reflète le dynamisme économique de la communauté, la priorité accordée à l’éducation et les aspirations des Canadiens d’origine japonaise de Vancouver à s’intégrer à la société canadienne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’école a été confisquée et utilisée par le ministère de la Défense nationale, mais n’a pas été vendue. En 1953, après des années de pétition, le gouvernement fédéral a rendu l’école à la communauté canadienne d’origine japonaise. Le bâtiment sert toujours d’école et conserve l’esthétique d’un bâtiment scolaire des années 1920.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, juin 2018.
Éléments caractéristiques
Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce lieu sa valeur patrimoniale, notons : ses liens historiques avec l’immigration japonaise, l’éducation des Canadiens d’origine japonaise et l’évolution de Japantown en tant que communauté culturelle distincte; son emplacement à l’angle des rues Alexander et Jackson dans le quartier est du centre-ville de Vancouver; sa faible masse, son toit plat et sa conception de style Art déco moderne précoce avec une ornementation extérieure minimale, y compris une façade à trois baies, une entrée centrale en retrait, un parapet surélevé, quatre ensembles de trois grandes fenêtres symétriques à carreaux multiples, les fenêtres en arc de la baie centrale, les meneaux en stuc aux formes spiralées, les sous-appuis de fenêtres inclinés en briques, les fenêtres d’origine à cadre en bois qui subsistent toujours, les murs extérieurs en stuc blanc, les tuiles décoratives noires qui forment une bande autour de l’entrée principale et de la façade, et les inscriptions au-dessus de l’entrée « Japanese Hall » et « 1928 » en tuiles noires, vertes et jaunes; l’intérieur baigné de lumière et le plan clair d’origine, avec des salles de classe et des bureaux autour d’un hall central; les matériaux d’origine, notamment la charpente en sapin de Douglas, les finitions intérieures simples et les caractéristiques d’origine, notamment les murs et plafonds en plâtre, les tableaux noirs, le plancher en sapin, les lambris et escaliers à rainure et languette, les rampes avec capuchons et blocs en sapin moulé, les batteries de chauffage et le vitrage; son environnement urbain mixte d’architecture résidentielle, commerciale et industrielle, qui fait partie du quartier Japantown, au centre-ville de Vancouver.