Édifice fédéral

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Sherbrooke, Québec
Vue de l'édifice fédéral de Sherbrooke, où l'on peut apercevoir la longue façade aux proportions monumentales, 1995. © Public Works and Government Services Canada / Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1995.
Façade
© Public Works and Government Services Canada / Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1995.
View de l'entrée principale de l’édifice fédéral de Sherbrooke, où l'on peut apercevoir les accents d’inspiration Art Déco, comme les couronnements, les retours arrondis à l’entrée et les auvents cannelés, 1995. © Public Works and Government Services Canada / Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1995.Vue de l'édifice fédéral de Sherbrooke, où l'on peut apercevoir la longue façade aux proportions monumentales, 1995. © Public Works and Government Services Canada / Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1995.Vue de l'intérieur de l’édifice fédéral de Sherbrooke, où l'on peut apercevoir le plâtrage décoratif des plafonds, 1995. © Public Works and Government Services Canada / Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1995.
Adresse : 50, place de la Cité, Sherbrooke, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1995-09-21
Dates :
  • 1950 à 1954 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Ministère des Travaux publics  (Architecte)
Ministère gardien Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
Référence du rapport BEEFP 95-012
Numero RBIF : 06320 00

Description du lieu patrimonial

L’édifice fédéral à Sherbrooke se dresse sur une colline et donne sur une place adjacente dans le quartier central des affaires de Sherbrooke. Le plan d’inspiration classique de ce monumental bâtiment de trois étages combine un volume symétrique et la division tripartite des façades avec une expression moderne de volumes simples et de surfaces lisses exécutées en granit clair. Les quelques détails sculptés, comme les pilastres à cannelures et les bas-relief, sont inspirés du style Art Déco. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’édifice fédéral à Sherbrooke est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
L’édifice fédéral à Sherbrooke est associé à la période de croissance démographique et de prospérité qui a suivi la Seconde Guerre mondiale et à la multiplication des installations construites pour offrir de nouveaux services fédéraux. La construction du bâtiment évoque aussi la croissance de Sherbrooke et sa transition économique alors qu’elle est devenue un centre de services régional et d’administration dans les années 1950.

Valeur architecturale
La valeur de l’édifice fédéral à Sherbrooke découle de ses qualités esthétiques. Son allure frappante est le résultat de sa conception monumentale, d’inspiration classique, de son volume symétrique et de ses détails empruntés au classicisme et au mouvement Art Déco. Édifice de bonne fonctionnalité, son intérieur se divise en espaces publics et privés clairement délimités. Les espaces publics ont des finis de qualité et de belle facture, réalisés avec des matériaux divers dont le marbre, le terrazzo et le plâtrage décoratif, tandis que les espaces privés ont des finis plus fonctionnels. La très haute qualité de l’exécution se voit aussi dans le revêtement en granit lisse et les détails d’ornementation des façades.

Valeur environnementale
L’édifice fédéral à Sherbrooke renforce le caractère mixte du quartier central des affaires où il est situé à Sherbrooke. Il fait aussi office de repère dans la collectivité.


Sources :
Immeuble du gouvernement du Canada (IGDC), Sherbrooke (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 95-012; Immeuble du gouvernement du Canada (IGDC), Sherbrooke (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 95-012.

Éléments caractéristiques

Les éléments suivants, qui définissent le caractère de l’édifice fédéral à Sherbrooke, devraient être respectés.

Sa qualité esthétique, sa bonne fonctionnalité et la haute qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : le volume rectangulaire simple de cet édifice de trois étages à toit plat; la volumétrie découpée, l’emploi de surfaces lisses, les encadrements dépouillés des fenêtres, le modelé en bas-relief et les retours arrondis aux entrées qui rehaussent
l’expression « moderne » épurée; la longue façade de proportions monumentales qui présente une division d’inspiration classique en trois parties, soit l’assise, le bâti principal et la corniche, avec un
portique d’entrée central, des pavillons latéraux et des pilastres géants qui divisent les baies; les façades réalisées dans un granit clair fini mat, légèrement sculpté aux entrées, et le granit foncé poli qui a servi pour l’assise ainsi que les accents d’inspiration Art Déco, comme les couronnements, les retours arrondis à l’entrée et les auvents cannelés; la qualité de la maçonnerie, dont le briquetage à l’arrière du bâtiment; les entrées et les finitions intérieurs, comme les finis de qualité des espaces publics, par exemple les lambris d’appui en marbre, le revêtement de sol en terrazzo à motifs et le plâtrage décoratif des plafonds, et les cadres en aluminium des portes et des fenêtres ainsi que les finis fonctionnels des espaces fermés au public.

La façon dont l’édifice fédéral à Sherbrooke renforce le caractère mixte du quartier central des affaires où il est situé et constitue un repère à Sherbrooke, c’est-à-dire : son échelle et son apparence moderne, qui soulignent la présence du gouvernement fédéral et s’harmonisent avec les autres bâtiments de la rue King; le fait que le bâtiment est situé bien en vue et connu dans la ville, en raison de son emplacement sur une colline faisant face à une place adjacente et de son ancienne fonction de bureau de poste.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'édifice public de Sherbrooke a été construit entre 1950 et 1954 d'après les plans du bureau de l'architecte en chef du ministère des Travaux publics. Les fenêtres ont été remplacées avec du verre réfléchissant; une cabine de machinerie a été ajoutée devant sur la toiture(1972-1973), de même d'une rampe d'accès en 1991. L'édifice a été construit à l'origine pour y accueillir des bureaux et un bureau de poste et les bureaux du gouvernement s'y trouvent toujours. Travaux publics et Services gouvernementaux Canada en a la garde. Voir le rapport 95-12 du BEEFP.

Raisons de la désignation

L'édifice public de Sherbrooke a été désigné édifice 'reconnu' du patrimoine en raison de son importance architecturale et environnementale et de ses associations historiques.

L'édifice public de Sherbrooke fait partie du quartier commercial principal, ajoutant à la variété de la rue King; il fait également face à une place. Il est bien en vue sur une colline et les normes élevées de design et de construction renforcent l'importance de cet édifice dans la collectivité. La présence des services fédéraux et l'ancienne vocation de bureau de poste ont contribué à en faire un point de repère important de la collectivité.

La prestance de l'édifice s'explique par sa conception d'inspiration classique et son volume symétrique et monumental, auquel s'ajoutent quelques détails d'inspiration classique et art déco. L'expression moderne de volumes simples et les surfaces lisses contrastent avec les pilastres à cannelures et l'articulation tripartite des façades qui témoignent d'antécédents à la fois modernes et traditionnels et contribuent à son intérêt visuel.

L'édifice est associé à la croissance de la population et de la prospérité qui a suivi la Seconde Guerre mondiale et à l'expansion des installations pour assurer de nouveaux services fédéraux. La construction de l'édifice reflète l'expansion de Sherbrooke et l'économie en évolution, avec sa transformation en centre régional de service et d'administration dans les années 50.





Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de l'édifice public de Sherbrooke découle de son volume général, de ses proportions monumentales, des matériaux de construction, des détails architecturaux et de sa relation avec l'emplacement.

Caractéristique d'un style de transition, l'édifice allie une combinaison de détails modernes épurés à une interprétation simplifiée également de l'architecture classique. L'édifice de trois étages à toit plat possède un volume et un périmètre rectangulaires simples. L'emplacement à une intersection est subtilement exprimé par un pavillon latéral légèrement en saillie. La très longue façade monumentale présente une division d'inspiration classique en trois parties - assise, bâti principal et corniche - avec un portique d'entrée central, des pavillons latéraux et des pilastres géants qui divisent les baies. Les volumes découpés, les surfaces lisses, le très petit nombre de boiseries des fenêtres, le modelé en bas-relief et les retours arrondis aux entrées rehaussent l'expression « moderne » épurée. Le volume, le périmètre de l'édifice, le profil de la toiture et ses liens avec la façade doivent être respectés.

Les façades sont réalisées dans un granit clair fini mat, légèrement sculpté aux entrées (pilastres à cannelures, écussons et ouvrage en bas-relief). On s'est servi de granit foncé poli pour l'assise et mis des accents comme certains des couronnements, des retours arrondis à l'entrée et des auvents cannelés. Ces détails, le contraste subtil des couleurs et des textures sont d'inspiration art déco et il faut les conserver. Il faudrait obtenir des avis d'experts en conservation pour réparer et entretenir en permanence la maçonnerie, notamment la brique à l'arrière de l'édifice.

Les portes et les fenêtres sont une transformation moderne; les grandes vitres simplifient la richesse visuelle d'un cadre traditionnel et du profil à châssis et l'utilisation de verre réfléchissant ne convient pas. Il faudra, avant de remplacer les fenêtres à la fin de leur vie utile, faire des recherches historiques pour déterminer quelles portes et fenêtres utiliser.

Les entrées et la finition intérieure témoignent d'un plan hiérarchisé qui reflète le classicisme sous-jacent de la construction : les espaces publics ont des finis de meilleure qualité. Les lambris d'appui en marbre, des revêtements de sol en terrazzo à motifs, la gypserie décorative des plafonds, et la charpenterie en aluminium des portes et des fenêtres en sont des exemples. Les finis plus fonctionnels des autres espaces doivent aussi être préservés et conservés.




Les terrains en bordure sont en surface dure, ce qui contribue à établir un lien net, distinct et caractéristique entre l'édifice et le terrain typique des édifices institutionnels et il faut maintenir ce lien. Les jardinières et les plantes qui ont été ajoutées conviennent parce qu'elles ne cachent pas les façades de l'édifice.