Entrepôt et bureau

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Montréal, Québec
Vue de la façade de l'entrepôt et bureau, qui montre les baies des murs longs, qui sont percées par une fenêtre au rez-de-chaussée et à l’étage, 1990. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1990.
Façade
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1990.
Vue de la façade de l'entrepôt et bureau, qui montre les baies des murs longs, qui sont percées par une fenêtre au rez-de-chaussée et à l’étage, 1990. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1990.Vue de l'extérieur de l'entrepôt et bureau, qui montre le solide coquille en béton renforcé par une charpente en acier, 1990. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1990.Vue générale de l'entrepôt et bureau, qui montre l’intérieur dégagé et bien éclairé, 1990. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1990.
Adresse : Canal-de-Lachine, Montréal, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1993-01-21
Dates :
  • 1925 à 1925 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Ministère des Chemins de fer et des Canaux  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Bâtiment 1  (Autre nom)
  • Magasin-bureau-entrepôt  (Autre nom)
Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 90-021
Numero RBIF : 06959 00

Description du lieu patrimonial

L’entrepôt et bureau, aussi connu sous le nom de bâtiment 1 et du magasin-bureau-entrepôt, est un bâtiment en béton de deux étages coiffé d’un toit à deux versants en pente faible. Les huit baies des murs latéraux sont délimitées par des pilastres en béton; une corniche ceinture complètement le bâtiment. Au rez-de-chaussée, chaque baie est percée par des fenêtres en métal à plusieurs carreaux, fenêtrage qui est repris à l’étage sur les murs allongés. Le bâtiment se trouve dans un quartier industriel de Montréal, au sud et à l’extrémité la plus à l’est du lieu historique national du Canada du Canal-de-Lachine. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’entrepôt et bureau est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
L’entrepôt et bureau est associé au rôle important qu’a joué le canal de Lachine dans le développement du Canada, tant sur le plan industriel que commercial. L’édifice est aussi associé à l’expansion rapide de la ville de Montréal et l’urbanisation des bords du canal pendant la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque le canal de Lachine était la plus grande artère industrielle.

Valeur architecturale
La valeur de l’entrepôt et bureau découle de la conception industrielle très réussie et hautement pratique du bâtiment. La volumétrie, le rythme des façades et les ouvertures des fenêtres sont dignes de mention. En effet, pour rompre l’apparence autrement monolithique du bâtiment, des pilastres ont été employés pour délimiter les baies sur chacun des murs et pour rehausser l’allure générale de l’édifice. La conception fonctionnelle simple, mais très efficace, repose sur une circulation horizontale périphérique et verticale par l’intermédiaire d’un monte-charge et de grandes fenêtres à plusieurs carreaux qui, ensemble, laissent entrer beaucoup de lumière et d’air frais dans le grand espace intérieur. La qualité de l’exécution et des matériaux se voit dans la coquille en béton renforcée par une charpente en acier.

Valeur environnementale
L’entrepôt et bureau renforce le caractère utilitaire de ce secteur industriel du canal de Lachine et est un bâtiment connu des gens du quartier.

Sources : Gilles Proulx, Jean Belisle en collaboration avec Christine Chartre, Ateliers du canal de Lachine, Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapports 90-018 à 90-023;
Entrepôt et bureau (bâtiment no 1), lieu historique national du Canada du Canal-de-Lachine, Montréal (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale 90-021.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de l’entrepôt et bureau devraient être respectés.

Sa conception industrielle utilitaire, son plan fonctionnel et la qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : la volumétrie utilitaire du bâtiment et le rythme régulier des façades défini par huit baies sur les murs latéraux et par trois baies sur les murs pignons; les baies des murs longs, qui sont percées par une fenêtre au rez-de-chaussée et à l’étage; les attributs simples du bâtiment qui en agrémentent l’extérieur, dont les pilastres reposant chacun sur un petit socle et couronnés par un chapiteau aux formes épurées, la corniche et le crépi qui couvre le béton; le solide coquille en béton renforcé par une charpente en acier; le béton sous forme de pannes appuyées sur des poutres en « I » qui soutient la toiture; les colonnes en béton qui soutiennent le plancher de l’étage ainsi que la toiture; la circulation horizontale périphérique et verticale par l’intermédiaire d’un monte-charge; les fenêtres en métal à carreaux multiples munies d’une partie centrale pivotante; l’intérieur dégagé et bien éclairé.

La façon dont l’entrepôt et bureau renforce le caractère utilitaire du quartier industriel où il est situé et constitue un repère dans le quartier, c’est-à-dire : les matériaux employés et l’échelle du bâtiment, qui s’harmonisent avec les autres ateliers datant de la même époque; son emplacement dans un secteur industriel du canal de Lachine.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'édifice no. 1 a été construit en 1925 selon les plans préparés vraisemblablement par un ingénieur du ministère des Chemins de fer et des Canaux. Une annexe en béton surmontée d'une imposante cheminée semble avoir été érigée sur la façade sud à la même époque. L'édifice n'1 a été conçu pour servir d'entrepôt et de bureau et, en 1951, on y installa un bureau pour le surintendant de l'entretien. En 1956, les espaces à bureaux furent réaménagés au second étage. Aujourd'hui le bâtiment sert encore aux mêmes fonctions. Le ministère du Patrimoine canadien est le ministère gardien. Voir le rapport 90-21 du BEEFP.

Raisons de la désignation

L'édifice no. 1 a été désigné "reconnu" pour ses valeurs architecturales et environnementales. Le bâtiment, au même titre que l'atelier d'usinage situé à proximité, évoque la période d'urbanisation sur les rives du canal Lachine et témoigne de l'importance de ce dernier dans le développement économique canadien.

L'intérêt architectural du bâtiment réside dans sa conception esthétique et fonctionnelle. Son architecture industrielle utilise un vocabulaire simple mais efficace qui fait appel à une habile combinaison du béton et de l'acier. La répartition des ouvertures et la configuration des espaces intérieurs dénotent le caractère hautement utilitaire de ce design. De plus, l'étude comparative de la technique de construction utilisée pour l'atelier d'usinage et celle retenue pour l'entrepôt permet d'illustrer l'évolution technologique dans l'utilisation du béton survenue entre 1909 et 1925.

L'édifice no. 1 et les bâtiments adjacents forment un ensemble cohérent qui s'apparente à un paysage culturel et qui mérite d'être préservé.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale du bâtiment réside dans son type de construction, son volume, le rythme et les ouvertures de ses façades ainsi que dans son emplacement au coeur de la première zone industrielle du canal Lachine.

Cette structure peut être décrite comme étant une coquille en béton renforcée par une charpente en acier. Le béton, sous la forme de pannes appuyées sur des poutres en "I", sert même à recouvrir la toiture. À l'intérieur, des colonnes en béton supportent le plancher de l'étage ainsi que la toiture. Ce système, où l'enveloppe et la structure ne
font qu'un, représente un bel exemple de l'utilisation du béton dans un contexte d'architecture industrielle et mérite d'être conservé.

Afin de fragmenter ce volume, qui autrement aurait eu une apparence monolithique, le concepteur a choisi d'utiliser des pilastres définissant huit baies sur les façades latérales et trois sur les murs pignons. Sauf quelques exceptions dues à des modifications ultérieures, chacune des baies des longs pans est percée d'une fenêtre au rez-de-chaussée et d'une autre à l'étage. Sur le mur pignon nord on retrouve les entrées d'origine. Le rythme des façades est donc obtenu par la disposition des nombreuses ouvertures encadrées par des pilastres. Si les fonctions actuelles du bâtiment le permettent, il serait souhaitable de rétablir la composition d'origine en réintroduisant les ouvertures qui ont été murées au fil du temps.

Parmi les éléments caractéristiques des façades du bâtiment il faut mentionner les fenêtres en métal, les pilastres, la corniche et le crépi recouvrant le béton. Les fenêtres à multiples carreaux sont munies d'une partie centrale pivotante. Elles sont typiques de l'architecture industrielle et contribuent à éclairer et ventiler adéquatement les espaces intérieurs. Chaque pilastre repose sur un petit socle et est couronné par un chapiteau aux formes épurées. Une corniche relie ces chapiteaux entre eux tout en encerclant les quatre façades. Tous ces éléments font partie du vocabulaire architectural du magasin et doivent être conservés et entretenus. Si la réparation des fenêtres endommagées par la corrosion s'avère impossible, le remplacement par des unités identiques est l'approche recommandée. L'entretien régulier du béton et la réfection du crépi le recouvrant devraient assurer la survie de l'enveloppe.

La conception fonctionnelle du bâtiment est très simple et repose sur une circulation horizontale périphérique et verticale par l'intermédiaire d'un monte-charge. Afin de conserver la configuration d'origine de l'édifice, il n'est pas recommandé de subdiviser les grands espaces typiques de ce genre de bâtiment.

Le site où se trouve l'édifice no. 1 affiche encore aujourd'hui un caractère industriel, en dépit de changements dont le plus important est le passage de l'autoroute Bonaventure à proximité. Il est important de ne pas chercher à modifier cet environnement. L'aspect fonctionnel du site doit continuer à ressortir afin de mettre en valeur la fonction d'origine du bâtiment.