Phare

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Mississagi, Ontario
Vue générale du phare et la maison attenante au détroit de Mississagi. © Transport Canada / Transports Canada
Vue générale
© Transport Canada / Transports Canada
Vue générale du phare et la maison attenante au détroit de Mississagi. © Transport Canada / Transports CanadaVue du phare au détroit de Mississagi, où l'on peut apercevoir sa lanterne proéminente, et la maison attenante d’un étage, coiffée d’un toit à deux versants, avec un petit ajout. © Transport Canada / Transports Canada
Adresse : Baie-Meldrum - Mississagi Strait, Mississagi, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1994-03-31
Dates :
  • 1873 à 1873 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Ministère de la Marine et des Pêcheries  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Phare et résidence  (Autre nom)
Ministère gardien Pêches et Océans Canada
Référence du rapport BEEFP 93-057
Numero RBIF : 11573 00

Description du lieu patrimonial

Le phare et la maison attenante sont des éléments intégraux de la station de phare du détroit de Mississagi, qui est située dans le secteur sud-ouest de l’île Manitoulin, face au détroit de Mississagi. Ce phare, de forme carrée, consiste en une tour en bois de forme fuselée, d’apparence solide, complétée par une maison rectangulaire d’un étage, coiffée d’un toit à deux versants, avec un petit ajout. Le phare est muni d’une galerie et d’une lanterne proéminente. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le phare et la maison attenante sont un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de leur importance historique, de l’intérêt qu’ils présentent sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’ils occupent dans leur milieu.

Valeur historique
Le phare et la maison attenante sont nettement associés aux efforts déployés pour améliorer la sécurité maritime en construisant un vaste réseau de feux côtiers aux endroits dangereux. L’adjonction d’une résidence au phare souligne l’importance d’entretenir un feu à cet endroit. Le phare a contribué au développement de l’exploitation forestière et de la pêche à l’île Manitoulin, dans la baie Georgienne et le long de la rive nord du lac Ontario. Les phares avec résidence attenante ont connu une brève popularité dans les années 1870 et 1880; ce plan était habituellement réservé aux feux côtiers de moindre importance situés en région reculée.

Valeur architecturale
De nature utilitaire, le phare et la résidence attenante sont de bonne conception esthétique. La lanterne est l’élément dominant de l’ensemble et sa taille souligne l’impression de solidité et de durabilité que dégage la tour. La corniche en console et le garde-corps de la galerie témoignent de la qualité de l’exécution et contrastent avec la simplicité des murs extérieurs et l’agencement informel des portes et fenêtres. L’apparence traditionnelle du phare est renforcée par le revêtement de bardeaux et de panneaux de bois, avec des planches cornières, des façades.

Valeur environnementale
Le phare et la maison attenante s’harmonisent avec le caractère maritime sauvage de l’île Manitoulin aux approches du réseau du fleuve Saint-Laurent et, ensemble, sont bien connus des marins. De plus, le bâtiment est un repère bien connu dans la région; son image a souvent été reproduite dans les documents touristiques sur l’île Manitoulin.

Sources :
Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 93-057; Rapports de bâtiment 93-053, 93-054, 93-055, 93-056, 93-057 93-061; Énoncé de la valeur patrimoniale 93-057.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du phare devraient être respectés.

Sa qualité esthétique, la fonctionnalité et la bonne qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : le volume bas et simple de la tour effilée, terminée par une lanterne proéminente, et la maison attenante d’un étage, coiffée d’un toit à deux versants, avec un petit ajout; la construction à charpente de bois; le revêtement de bardeaux et de panneaux de bois, avec des planches cornières, des façades; les éléments d’ornementation, comme la corniche en console et le garde-corps de la galerie; la disposition informelle des portes et des fenêtres, celles-ci consistant en des fenêtres à guillotine en bois à carreaux multiples avec des châssis lourds et des traverses plus fines; les portes d’entrée à panneaux en bois et l’aménagement et les finis d’intérieur qui demeurent du plan original.

La façon dont le phare et la maison attenante s’harmonisent avec le caractère actuel du cadre maritime et forment ensemble un repère connu des navires qui circulent dans la région, c’est-à-dire : les qualités pittoresques de la forme et du plan, qui rehaussent le milieu sauvage de l’île; l’association du phare avec les autres bâtiments situés dans ce cadre; le fait que le phare est visible des navires qui croisent au large et des touristes, ainsi que son profil éminent dû à sa fonction actuelle de musée et à sa promotion intensive dans les documents touristiques sur l’île Manitoulin, ce qui en fait un repère familier.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le phare et la résidence contiguë du détroit Mississagi ont été construits en 1873 et conçus par le ministère de la Marine et des Pêcheries. Les modifications apportées au bâtiment comprennent l’enlèvement des anciennes remises contiguës, le remplacement de la lanterne et la reconstruction de la plate-forme. Le bâtiment est actuellement un musée et ne sert plus d’aide à la navigation. La Garde côtière canadienne en a la responsabilité. Se reporter au rapport 93-57 du BEÉFP.

Raisons de la désignation

Le phare et la résidence constituent un édifice fédéral du patrimoine «reconnu» en raison de leur histoire et de leur importance environnementale ainsi que de leur valeur architecturale.

La construction du phare est associée aux efforts d’amélioration de la sécurité maritime par la construction d’un vaste réseau de feux côtiers aux endroits présentant le plus de risques pour les navires. L’adjonction d’une résidence au phare s’explique par l’importance d’entretenir un feu à cet endroit. Ce phare a contribué au développement de l’exploitation forestière et de la pêche à l’île Manitoulin, dans la baie Georgienne et le long de la rive nord du lac Ontario.

La relation entre le phare et la résidence, d’une part, et les bâtiments adjacents de l’autre, évoque le caractère fonctionnel d’origine des lieux. Malgré son emplacement isolé, le phare est un monument bien connu fréquemment mentionné dans les dépliants touristiques au sujet de l’île Manitoulin.

La tour carrée, évasé et de faible hauteur, constitue avec la résidence contiguë l’un des types de phares parmi les plus pittoresques. L’aménagement intérieur est conforme aux lignes directrices du ministère visant à prévoir suffisamment d’espace pour le gardien et sa famille.

Éléments caractéristiques

Le caractère patrimonial du phare et de la résidence réside dans leurs proportions et formes générales, leur plan, leurs matériaux de construction et leur relation avec le site.

L’agencement des volumes est pittoresque, la tour évasée de petite hauteur étant appuyée à la résidence d’un étage au toit à pignon. La lanterne est un élément prédominant et ses proportions accentuent l’apparence robuste et de durabilité de la tour. L’emprise au sol comprend la tour carrée joignant la résidence rectangulaire plus grande. La silhouette étagée est agrémentée par les imposantes cheminées, le garde-corps de la galerie et la lanterne. L’agencement des volumes, la silhouette et l’emprise au sol reflètent la disposition des fonctions à l’intérieur du bâtiment et devraient être conservés.

Les qualités pittoresques du bâtiment résultent de la simplicité de la tour, qui contraste avec les détails de la corniche en console et le garde-corps de la galerie. La disposition irrégulière des portes et des fenêtres contribue à donner à l’ensemble sa richesse visuelle. La fine texture des façades, recouvertes de bardeaux et de panneaux de bois avec des planches de coin, contribue à donner une apparence traditionnelle à l’édifice et devrait être conservée. Les détails du vitrage et des éléments en métal peint de la lanterne en expriment le caractère industriel. La mise en place d’un programme d’entretien régulier, faisant appel aux conseils de spécialistes en conservation, permettrait de prolonger la durée de vie des matériaux extérieurs.

La couverture en bardeaux de bois de l’habitation, que l’on peut voir sur les photographies anciennes, a été remplacée par des bardeaux d’asphalte. Ce matériau plus récent présente une apparence plus lisse, dont la texture est moins riche, et diffère des matériaux traditionnels. Le retour à une couverture en bardeaux de bois permettrait de respecter davantage le caractère patrimonial de cet élément.

Les fenêtres à guillotine en bois et aux multiples carreaux, dont les châssis relativement lourds et les traverses plutôt fines semblent conformes à l’esprit de la conception d’origine, contribuent au caractère patrimonial de la tour et devraient être conservées. Les portes d’entrée à panneaux en bois semblent aussi conformes à l’esprit de la conception d’origine et devraient être conservées. L’aménagement et les finis intérieurs d’origine ayant survécu devraient être documentés et conservés.

Le paysage varié, composé d’affleurements rocheux, de conifères et d’arbustes, contribue à donner à l’édifice son caractère patrimonial et devrait être conservé. Le fait que le gardien du phare habitait les lieux explique que l’on ait laissé la végétation atteindre sa maturité afin d’améliorer les conditions climatiques. Les grands conifères devraient être conservés s’ils ne nuisent pas à la conservation des bâtiments.