Fonderie du bastion Saint-Jean

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Québec, Québec
Détail de l'une des fenêtres à la fonderie du bastion Saint-Jean, 1993. © Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, Y. Desloges, 1993.
Détail
© Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, Y. Desloges, 1993.
Vue générale de la fonderie du bastion Saint-Jean montrant la façade principale, 1993. © Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, Y. Desloges, 1993.Détail de l'une des fenêtres à la fonderie du bastion Saint-Jean, 1993. © Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, Y. Desloges, 1993.Vue générale de la fonderie du bastion Saint-Jean montrant le toit pentu en cuivre percé par cinq lanterneaux, 1993. © Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, Y. Desloges, 1993.
Adresse : Bastion Saint-Jean, Site patrimonial du Parc-de-l'Artillerie / Artillery Park Heritage Site, Québec, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1994-03-03
Dates :
  • 1902 à 1906 (Construction)
  • 1975 à 1975 (Significative)
  • 1977 à 1977 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • D. Ewart, architecte en chef, ministère des Travaux publics  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Fonderie de l'arsenal du bastion Saint-Jean  (Autre nom)
Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 91-038
Numero RBIF : 05809 00

Description du lieu patrimonial

La fonderie du bastion Saint-Jean se trouve dans l’arrondissement historique du site patrimonial du Parc-de-l'Artillerie, dans le Vieux-Québec, près de la porte Saint-Jean, en surplomb du plateau et de la rivière Saint-Charles. Ce bâtiment industriel en brique rouge datant du début du XXe siècle est un assemblage de deux volumes, soit un bloc de 25 pieds (7,6 mètres) de haut coiffé d’un toit pentu en cuivre et une longue structure à toit plat qui suit le mur ouest. Une entrée discrète est percée dans le coin sud-ouest du bâtiment. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

La fonderie du bastion Saint-Jean est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’elle présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’elle occupe dans son milieu.

Valeur historique
La fonderie du bastion Saint-Jean est un très bon exemple d’un bâtiment associé au développement militaro-industriel à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Elle abrite actuellement le centre d’accueil et d’interprétation du site patrimonial du Parc-de-l’Artillerie.

Valeur architecturale
La fonderie du bastion Saint-Jean est un très bon exemple de l’architecture industrielle du début du XXe siècle qui rappelle le classicisme des premières centrales hydroélectriques. Cette structure auto-porteuse renferme une très grande salle intérieure avec des murs porteurs de maçonnerie apparents et des fermes de toiture en métal, ces dernières étant représentatives des constructions du début du siècle. Ce bâtiment fonctionnel révèle une exécution et des matériaux de qualité, notamment la maçonnerie et la fondation en pierre.

Valeur environnementale
La fonderie du bastion Saint-Jean renforce le caractère militaire actuel du site patrimonial du Parc-de-l’Artillerie et est un bâtiment connu dans la région.

Sources : Yvon Desloges, Histoire et archéologie, bureau régional (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport 91-038; Fonderie de l’arsenal du bastion Saint-Jean, parc de l’Artillerie, Québec (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale 91-038.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de la fonderie du bastion Saint-Jean devraient être respectés.

Son style esthétique réussi, sa bonne conception fonctionnelle et la très haute qualité des matériaux, c’est-à-dire : la volumétrie monumentale formée de deux volumes principaux; le toit pentu en cuivre percé par cinq lanterneaux; les grandes fenêtres en arc, disposées régulièrement, surmontées d’impostes en plein cintre sur la façade et d’un arc surbaissé sur les autres murs; la construction en brique rouge reposant sur une fondation en pierre; les éléments qui soulignent la vocation industrielle du bâtiment, soit les entrées, la porte à l’étage et son système de poulies servant à soulever des ballots de marchandises, la polyvalence et l’aspect dénudé des espaces intérieurs dégagés; les éléments décoratifs en pierre bosselée, tels les imposants voussoirs des entrées, les seuils des fenêtres, le bandeau reliant les ouvertures en façade et celui qui borde le haut du mur; l’ajout, soit une longue structure à toit plat construite le long du mur ouest.

La façon dont la fonderie du bastion Saint-Jean renforce le caractère militaire du parc de l’Artillerie et est un repère bien connu, c’est-à-dire : son échelle, sa conception et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec les abords historiques et urbains; son emplacement bien en vue dans le site patrimonial du Parc-de-l’Artillerie, attirant les touristes qui pénètrent dans le bastion Saint-Jean et qui en fait un édifice bien connu.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

La fonderie de l’Arsenal, située dans le bastion Saint-Jean, a été construite entre 1902 et 1906 sous la supervision de D. Ewart, architecte en chef du ministère des Travaux publics. Au fil des ans, la fonderie a été modifiée et agrandie à plusieurs reprises pour répondre aux nouveaux besoins; puis elle a été restaurée entre 1975 et 1977 pour accueillir un centre d’interprétation. La fonderie de l’Arsenal appartient maintenant à Parcs Canada. Voir le rapport 91-38 du BEEFP.
Raisons de la désignation
La fonderie du bastion Saint-Jean a été désignée «reconnue» pour des raisons historiques, pour ses qualités esthétiques et d’exécution ainsi que pour son importance environnementale.
Ce bâtiment témoigne du passé militaro-industriel de Québec alors que l’Arsenal du Dominion avait installé ses quartiers généraux dans l’ancien Parc de l’Artillerie. Créatrice d’emplois, la fonderie est représentative de l’évolution de l’ensemble manufacturier de Québec au XXe siècle. Elle marque également l’apport des femmes à l’industrie de guerre du XXe siècle.
La fonderie de l’Arsenal, avec son architecture qui rappelle le classicisme des premières centrales hydro-électriques, est un bel exemple de bâtiment industriel du début du XXe siècle. Le choix des matériaux et la qualité d’exécution de la construction ont contribué à son excellent état de conservation.

Grâce à la démolition de certains ajouts, lors de la restauration, l’environnement du début a été rétabli. Malgré ses dimensions imposantes, la fonderie est bien insérée dans le terre-plein du bastion et ne perturbe pas l’image des fortifications. Située à proximité de la porte Saint-Jean, la fonderie sert d’accueil et de centre d’interprétation au parc de l’Artillerie, ce qui en fait un lieu très fréquenté. Ajoutons que ce lieu historique national est situé dans le Vieux Québec et, qu’à ce titre, il fait partie du patrimoine mondial.

Eléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de la fonderie du bastion Saint-Jean réside dans sa forme architectural, dans le choix des matériaux et des techniques de construction ainsi que dans l’intégrité de son site.

L’actuelle fonderie comprend deux volumes principaux: le bloc d’origine, qui fait vingtcinq pieds de hauteur et est surmonté d’une toiture à deux versants en cuivre; l’annexe, un long volume recouvert d’un toit plat construit ultérieurement le long du mur ouest.

La partie d’origine accueille le centre d’interprétation alors que l’ajout de deux étages loge les bureaux de Parc Canada auxquels donne accès une entrée discrète aménagé à l’angle sud-ouest.

L’enveloppe extérieure allie fondations de pierre de taille et murs de brique rouge dans un tout harmonieux. L’effet de monumentalité est accentué par l’alignement symétrique des hautes fenêtres à petits carreaux. En façade, elles sont surmontées d’impostes en plein cintre alors que sur les élévations secondaires, un arc surbaissé en souligne simplement la partie supérieure. Notons aussi quelques éléments décoratifs en pierre bosselée tels que les imposants voussoirs des entrées, les seuils de fenêtres, le bandeau reliant les ouvertures en façade ainsi que celui qui borde le haut du mur.

Les proportions générales, la disposition des ouvertures, les détails architecturaux, tous ces éléments définissent la valeur patrimoniale du bâtiment et méritent d’être préservés. Advenant la nécessité de remplacer certaines pierres ou briques défectueuses, il faudrait veiller à choisir des éléments de texture et de nature identiques; les nouveaux joints devraient respecter la facture des anciens.

Les cinq lanterneaux ajoutés ultérieurement pour éclairer l’intérieur de la grande salle renforcent le caractère industriel de la fonderie. Leur maintien en place respecte un principe important en conservation, c’est-à-dire celui de conserver les couches historiques d’un édifice. Un bon programme d’entretien devrait être mis en place pour assurer leur longévité ainsi que celle des belles fenêtres de bois.
La restauration de l’intérieur démontre un respect pour l’intégrité du bâtiment ainsi que le souci de marier les éléments modernes au cadre ancien. En effet, les concepteurs ont su utiliser le potentiel offert par le vaste espace intérieur pour installer une structure
auto-porteuse au centre de celui-ci et, ainsi, dégager les murs porteurs de maçonnerie et les fermes métalliques de la toiture. Ces dernières sont représentatives des constructions du début du siècle et doivent absolument être conservées.

L’aménagement de la cour intérieure, prévu pour un achalandage important, est fait de surfaces dures qui alternent avec des aires gazonnées ou plantées de petits arbustes. Ces derniers ne sont peut-être pas très représentatifs d’un aménagement militaroindustriel. Une recherche historique portant sur les aménagements d’époque pourrait amener des éléments nouveaux d’interprétation en ce qui concerne le site.

1997.02.28