Ruby's Place
Édifice fédéral du patrimoine reconnu
Dawson, Territoire du Yukon
vue de la façade
© © Permission Guy Masson
Adresse :
233 Second Avenue, Lieu historique national du Canada du Complexe-Historique-de-Dawson, Dawson, Territoire du Yukon
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1989-05-25
Dates :
-
1902 à 1902
(Construction)
Ministère gardien
Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP
88-012
Numero RBIF :
20021 00
Description du lieu patrimonial
Ruby’s Place, aussi appelé le bâtiment 13, fait partie du lieu historique national du Canada du Complexe-de-Dawson. Ce bâtiment rectangulaire de deux étages, coiffé d’un toit à deux versants, présente une fausse façade de type Boomtown peinte avec deux oriels bien en évidence. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
L’hôtel Ruby’s Place est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.
Valeur historique
L’hôtel Ruby’s Place est étroitement associé à la ruée vers l’or du Klondike et au développement de Dawson comme centre d’approvisionnement, de services et de distribution pour la communauté minière. Plus précisément, le bâtiment a des liens avec la prostitution et est très évocateur d’une étape importante du développement local. En effet, l’hôtel Ruby’s Place a été la maison de prostitution numéro un de Dawson de 1935 à 1962. De tous les résidents du 233, 2nd Avenue, seule Ruby Scott, « Madame » ou la tenancière, a laissé sa marque. Ruby Scott est devenue un pilier de la communauté et était bien aimée des personnes les plus « respectables de Dawson », hommes, femmes et enfants compris. Sa générosité était légendaire, à l’instar de sa réputation d’hôtesse, de cuisinière et de « brave femme ».
Valeur architecturale
L’hôtel Ruby’s Place témoigne d’une très belle conception esthétique. Conçu à l’origine comme habitation double à façade symétrique, sa fausse façade de type Boomtown se distingue par ses deux oriels dramatiques. Traditionnellement, le rez-de-chaussée a toujours servi à deux usages différents : la partie nord a abrité des bureaux et la partie sud, un appartement. L’étage conserve les éléments essentiels d’une maison de pension avec hall central comme on en trouvait en 1902. Conjointement, ces caractéristiques traduisent la bonne conception fonctionnelle du bâtiment. De même, l’exécution et les matériaux sont de très haute qualité.
Valeur environnementale
L’hôtel Ruby’s Place renforce le cachet édouardien du quartier et le cachet historique de Dawson et constitue un repère familier pour les gens de la région et les visiteurs.
Sources : Ruby’s Place, 233, 2e Avenue, Dawson (Yukon), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche Notes 88-012; Ruby’s Place, 233, 2e Avenue, Dawson (Yukon), Énoncé de la valeur patrimoniale 88-012.
Éléments caractéristiques
Les éléments qui définissent le caractère de l’hôtel Ruby’s Place devraient être respectés.
Sa très bonne conception esthétique et sa bonne fonctionnalité double, c’est-à-dire : sa forme et son volume sur deux étages coiffés d’un toit à deux versants avec une fausse façade symétrique; le parement de planches horizontales à gorge, peintes, de la façade sur rue, avec ses grands oriels caractéristiques; la disposition de la porte d’entrée flanquée par des grandes fenêtres; l’agencement fonctionnel intérieur en deux espaces reliés.
La façon dont l’hôtel Ruby’s Place renforce le cachet édouardien du paysage de rue et est un repère familier, c’est-à-dire : sa forme, les matériaux employés et les détails, particulièrement côté rue, qui renforce le cachet associé à la ruée vers l’or de Dawson; sa fonction antérieure à titre de maison de prostitution numéro un de Dawson, faisant que l’édifice est connu des habitants de la ville et des visiteurs.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
La maison meublée connue sous le nom de Ruby's Place, à Dawson, a été érigée en 1902, sans doute pour Mme Eva Ogara. Les deux maisonnettes construites derrière l'édifice ont peut-être une année ou deux de plus. On ignore qui a conçu les plans des trois bâtiments. Des modifications à l'enveloppe extérieure ont été faites on ne sait quand exactement; par exemple, l'escalier de derrière a été enlevé et l'une des deux portes de derrière, ainsi que l'une des deux portes de devant ont été condamnées. Parmi les modifications apportées à l'intérieur (on ne sait pas non plus à quelle époque au juste), mentionnons l'ajout d'un escalier à quartier tournant à deux volées et le déplacement de cloisons et de portes, en plus d'autres petits changements. Les trois bâtiments appartiennent au Service des parcs d'Environnement Canada. Voir le Rapport de bâtiment no 88-12.
Raisons de la désignation
Ruby's Place et les deux maisonnettes situées derrière ont été désignés édifices 'reconnus'. Le résultat de l'évaluation est assez inhabituel si l'on pense que l'édifice a reçu la cote «édifice reconnu», malgré des notes plutôt faibles, sauf pour un seul des critères. Les évaluateurs ont, en effet, convenu qu'en ce qui a trait au critère de l'emplacement, c'est-à-dire à l'examen des liens historiques qui unissent l'édifice au décor environnant, le caractère patrimonial des lieux avait été conservé malgré quelques légères modifications.
Le thème le plus souvent mentionné en ce qui concerne l'édifice est la prostitution. Entre 1935 et 1962, Ruby's Place a été la maison de tolérance numéro un de Dawson. De toutes les personnes qui ont habité le 233 Second Avenue, seule Ruby Scott, tenancière de la maison de prostitution, a laissé sa marque. Ruby Scott est, en effet, devenue un pilier de l'endroit et elle était aimée des personnes les plus «respectables» de Dawson, hommes, femmes et enfants compris. Sa générosité était légendaire, tout comme d'ailleurs sa réputation d'excellente hôtesse et cuisinière et de «brave femme».
Sur le plan architectural, la seule chose qu'on puisse dire de l'édifice, c'est qu'il est un bon exemple du type d'architecture et des méthodes de construction et de mise en oeuvre des matériaux adoptés par les constructeurs de Dawson dans leur tentative pour revêtir la ville du faste édouardien.
Depuis sa construction, l'édifice est toujours resté en harmonie avec les autres édifices du voisinage. Sa notoriété au sein de la petite agglomération lui vient davantage de son ancienne fonction que de sa forme actuelle.
Éléments caractéristiques
Le caractère patrimonial de l'édifice principal réside dans la façade postiche en majeure partie symétrique, qui se signale par ses deux fenêtres en encorbellement frappantes quoique rudimentaires. L'intérieur se distingue par le plan du rez-de-chaussée. Ce premier niveau a de tout temps servi à deux usages différents; de 1902 à 1935, la partie nord a abrité des bureaux ou un commerce et la partie sud un appartement, alors qu'à partir de 1935 il y avait un «bordel» dans la partie nord et l'appartement de «madame Ruby» dans la partie sud.
L'étage possède encore les éléments essentiels d'un meublé à corridor central comme ceux qu'on trouvait en 1902, même si, des années plus tard, les pièces ont été transformées en chambres de bordel.
Comme il est de notoriété que l'édifice principal avait un lien avec la prostitution et «madame Ruby», le traitement le plus approprié serait de restaurer la maison en conservant l'ordonnance des lieux et la répartition des ouvertures que l'on connaît aujourd'hui ou, si l'on possède suffisamment d'informations, de lui redonner l'apparence qu'elle a eue à une époque qui se situe entre 1935 et 1962.
Tant que des recherches ne nous en auront pas appris davantage au sujet des deux maisonnettes qui s'élèvent dans la cour arrière, le meilleur traitement consistera à appliquer des mesures de stabilisation temporaires