Refuge du col Abbot
Édifice fédéral du patrimoine classé
Parc national du Canada Banff, Alberta
Le cadre dramatique dans un col de haute montagne
© Adrienne Corcoran, Club alpin du Canada, 2014 / Adrienne Corcoran, Alpine Club of Canada, 2014.
Adresse :
Col-abbot, Parc national du Canada Banff, Alberta
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1999-07-08
Dates :
-
1922 à 1922
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
-
Edward Feuz fils et Rudolph Aemmer
(Architecte)
Ministère gardien
Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP
97-098
Numero RBIF :
15404 01
Description du lieu patrimonial
Le refuge du col Abbot du parc national du Canada Banff est une structure simple et rectangulaire d’un étage et demi, aux murs de pierres taillées, coiffée d’un toit de bois à pignon à pente moyenne dont le surplomb est court. Construit en 1922, le refuge a une entrée unique en sa façade à laquelle on accède par une véranda en bois de construction plus récente qui recouvre la plate-forme de pierre originale. Le refuge chevauche la ligne de partage des eaux et la limite entre les parcs nationaux Banff et Yoho. Situé à 2 925, 5 mètres (9 598 pieds) d’altitude, il se classe deuxième en altitude au pays. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
Le refuge du col Abbot a été désigné édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu.
Valeur historique
Le refuge du col Abbot s’associe au thème des loisirs en montagne au Canada. Il demeure encore aujourd’hui un symbole bien connu dans le milieu national et international de l’alpinisme et un rappel des débuts de l’alpinisme au Canada. Il rappelle la période maintenant considérée comme l’âge d’or de l’alpinisme au Canada. Dessiné par des Suisses, il s’inscrit en outre dans la longue tradition des refuges alpins et des guides de montagne helvétiques. Il est à la fois le seul refuge au-delà de la limite forestière et le seul exemple restant de chalet-refuge des Rocheuses canadiennes.
Valeur architecturale
Le refuge du col Abbot est un très bel exemple d’architecture rustique. Il est inspiré des refuges montagnards à haute altitude que l’on trouve en Suisse. Il a été dit que le refuge du col Abbot est l’une des plus impressionnantes structures du milieu montagnard canadien. Rare exemple d’un refuge en pierre dans un parc national, il a été conçu pour s’intégrer parfaitement à son milieu très particulier, grâce à l’utilisation de matériaux naturels ayant les couleurs et les textures appropriées.
Valeur environnementale
Installé dans un col de haute montagne, le refuge du col Abbot est accessible par une brèche. Il a été construit pour servir d’abri et sa fonction n’a pas changé depuis. Il réussit à reprendre et à amplifier le caractère naturel du milieu. Le refuge du Col Abbot renforce le caractère des Rocheuses entre les monts Lefroy et Victoria. Il s’harmonise avec le milieu grâce au choix judicieux et à l’emploi fait des matériaux. Il est petit par rapport au panorama. Son existence est un signe isolée, mais permanent, de présence humaine dans cette région inhabitée.
Sources :
Rhona Goodspeed, Refuge du col Abbot, Parc national du Canada Banff (Alberta). Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine rapport de recherche 97-098; Refuge du col Abbot, Col Abbot, Parc national du Canada Banff (Alberta), Énoncé de la valeur patrimoniale 97-098.
Éléments caractéristiques
Les éléments qui définissent le caractère du refuge du col Abbot devraient être respectés.
Sa conception rustique et la qualité des matériaux et de l’exécution, par exemple : la forme compacte simple, le volume et la composition symétrique équilibrée de cette structure d’un étage et demi; l’ouvrage de pierres bien exécuté avec des pierres locales; les caractéristiques simples, comme l’entrée unique percée dans la façade et la petite fenêtre sur chacun des quatre murs; la plate-forme originale de l’entrée, réalisée avec les mêmes pierres que le refuge, et qui demeure sous la véranda de bois de construction plus récente; l’aménagement intérieur purement fonctionnel du rez-de-chaussée, avec la cuisine/salle à manger derrière l’entrée et le dortoir à l’arrière; l’emploi de matériaux locaux, comme les pierres grossièrement taillées - des pierres calcaires extraites sur place - d’une texture irrégulière et l’agencement des couleurs et textures qui résulte; la conception, la taille et l’emplacement du refuge, dans le cadre spectaculaire et intact des Rocheuses canadiennes; la forte visibilité du refuge dûe à son emplacement ouvert au haut d’un talus d’éboulis escarpé, derrière un pic central; l’utilisation continue du refuge par des visiteurs.
La façon dont le refuge affirme le caractère spectaculaire du panorama montagneux.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
Le refuge du Col-Abbot a été construit en 1922 à l’initiative du Canadien Pacifique, d’après les dessins de deux guides de montagne suisses, Edward Feuz Jr. et Rudolph Aemmer. Installé dans un col de haute montagne pour être utilisé par des groupes d’alpinistes, le refuge d’un étage et demi a fait l’objet de transformations peu de temps après que Parcs Canada en soit devenu propriétaire, en 1968, puis à nouveau en 1986, en 1993 et en 1997. Le bâtiment continue de servir de refuge de montagne, et Parcs Canada, qui en est le gardien, le loue au Club Alpin du Canada. Le refuge, qui se trouve dans le parc national de Banff, a été désigné lieu historique national en 1992. Consulter le rapport 97-098 du BEEFP.
Raisons de la désignation
Le refuge du Col-Abbot a été désigné «édifice classé» en raison de sa signification historique, de sa valeur architecturale et de ses qualités du point de vue du milieu.
Le refuge rappelle la période maintenant considérée comme l’âge d’or de l’alpinisme au Canada. Dessinée par des Suisses, il s’inscrit en outre dans la longue tradition des refuges alpins et des guides de montagne helvétiques. Le refuge symbolise les loisirs en milieu alpin au Canada. Il est à la fois le seul refuge au-delà de la limite forestière et le seul exemple restant de chalet-refuge des Rocheuses canadiennes. Le refuge est encore aujourd’hui un symbole bien connu dans le milieu national et international de l’alpinisme.
Le refuge du Col-Abbot est un bon exemple d’architecture rustique. Un des très rares exemples de refuges en pierre qu’on trouve dans les parcs nationaux, le refuge du Col-Abbot a été conçu pour s’intégrer parfaitement à son milieu très particulier, grâce à l’utilisation de matériaux naturels ayant les couleurs et les textures appropriées. Cela a été tout un tour de force pour les constructeurs de transporter les matériaux et de bâtir un ouvrage d’une telle qualité à un endroit aussi éloigné et difficile.
Sorte de prolongement du milieu naturel où il se trouve, le refuge du Col-Abbot renforce le caractère des Rocheuses entre les monts Lefroy et Victoria.
Éléments caractéristiques
La valeur patrimoniale du refuge du Col-Abbot réside dans sa forme générale, sa grandeur, son style rustique, ses détails de construction, les matériaux utilisés, ses caractéristiques intérieures et son rapport à l’emplacement.
Le refuge du Col-Abbot est un bâtiment rectangulaire d’un étage et demi muni d’un toit de bois à pignon à pente moyenne, d’une entrée unique aménagée dans le mur de pignon principal et de petites fenêtres des quatre côtés. La simplicité de son architecture est en parfait accord avec sa fonction de base et correspond au style rustique, qui était populaire dans les parcs nationaux à l’époque de sa construction. Une véranda de bois ajoutée à l’entrée recouvre aujourd’hui la plate-forme de pierre originale et va même au-delà. Même s’il est assez bien assorti à l’ensemble, cet ajout n’en compromet pas moins la simplicité globale voulue par ces concepteurs. Les travaux futurs devront respecter et renforcer la simplicité des lignes et des volumes, qui sont importants pour la valeur patrimoniale de l’ouvrage.
Le refuge se distingue par l’utilisation de matériaux aux couleurs et aux textures marquées, qui contribuent à lui conférer sa simplicité. Les murs de pierres grossièrement taillées - des pierres calcaires extraites sur place -, d’une texture irrégulière, renforcent le caractère du lieu. Lorsque le toit aura besoin d’être remplacé, il faudra établir les plans et choisir les matériaux en fonction de la texture et du style de toit original. Il faudrait aussi conserver les bordures de toit des murs de pignon et les têtes de chevrons apparentes qui font saillie du toit.
Les fenêtres étaient à l’origine protégées par des volets de bois. Dans les programmes de travaux futurs, il faudrait envisager de réinstaller des volets correspondant aux plans originaux.
Le refuge du Col-Abbot a été construit pour servir d’abri. Bien que l’intérieur du refuge ait été entièrement rénové depuis 1968, sa fonction reste la même et son aménagement général n’a pas changé. La délimitation de la cuisine/salle à manger et des dortoirs devrait être respectée.
Il y a une toilette extérieure un peu plus haut derrière le refuge et une discrète aire d’atterrissage pour hélicoptère, faite de traverses de chemin de fer et de roches, un peu plus bas. De façon générale, l’intégrité du lieu a pu être préservée. Ce lieu sauvage et inhospitalier, d’une grande beauté naturelle, offre des vues spectaculaires sur le paysage de montagne environnant. Toute modification du refuge ou de son emplacement et toute intervention susceptible de porter atteinte à l’apparence de l’ouvrage ou à la vue que l’on a lorsqu’on s’y trouve devraient être évitées.
Pour plus d’information, veuillez consulter le Code de pratique du BEEFP.
1999.12.24
Traduction