Manège militaire
Édifice fédéral du patrimoine reconnu
Montréal, Québec
Façade
© Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1993.
Adresse :
4171, rue de l'Esplanade, Montréal, Québec
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1994-08-25
Dates :
-
1913 à 1914
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
-
McVicor and Heriot
(Architecte)
Autre nom(s):
-
Manège militaire des Canadian Grenadier Guards
(Autre nom)
Ministère gardien
Défense nationale
Référence du rapport BEEFP
93-019
Numero RBIF :
07085 00
Description du lieu patrimonial
Le manège militaire, aussi connu sous le nom de manège militaire des Canadian Grenadier Guards, est situé bien en vue dans une rue résidentielle de Montréal. Il s’agit d’un grand bâtiment en brique de deux étages coiffé d’un toit à deux versants en pente faible. La façade principale est enjolivée par deux petites tours surmontées de dômes en cuivre, des fenêtres en œil-de-bœuf, des motifs décoratifs en pierre, des armoiries et une entrée centrale élaborée qui mène au grand espace de la salle d’exercices. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
Le manège militaire est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.
Valeur historique
Le manège militaire est étroitement associé à la réforme et l’expansion de la milice canadienne. Il constitue un vestige important de l’histoire de l’architecture militaire au Canada. Sa construction a été le fait de la réforme de la milice amorcée dans les années 1890 par Frederick Borden, ministre de la Milice et de la Défense, réforme qui a été poursuivie après 1911 par son successeur Sir Sam Hughes. Créé en 1859 sous le nom de First Batallion, Volunteer Militia Rifles of Canada (First Prince of Wales’ Rifles), le régiment des Canadian Grenadier Guards (6th Batallion, Canadian Guards) compte parmi les plus anciens régiments de milice volontaire au Canada. Il s’est distingué au champ de bataille en Afrique du Sud (1899-1900), à la crête de Vimy, en France et dans les Flandres (1916-1918), ainsi qu’en Rhénanie et dans le nord-ouest de l’Europe (1944-1945).
Valeur architecturale
La valeur du manège militaire découle de ses belles qualités esthétiques et de sa conception fonctionnelle très efficace. Les détails architecturaux sont inspirés des édifices publics de style néoclassique édouardien qui sont grandioses, robustes et richement décorés. Le plan compact du bâtiment évoque le programme retenu pour les bâtiments de ce type construits par le gouvernement fédéral au tournant du XXe siècle. Les grands volumes intérieurs dégagés enjambés par des fermes en acier articulées apparentes abritent la salle d’exercices, les salles de classes et des installations de loisirs, éléments considérés comme innovateurs à l’époque de la construction. La haute qualité de l’exécution est partout évidente.
Valeur environnementale
Le manège militaire s’accorde avec le caractère résidentiel actuel du paysage urbain où il est situé à Montréal. Le bâtiment est connu dans les environs.
Sources : Jacqueline Hucker, manège militaire des Canadian Grenadier Guards, Montréal (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 93-019; Manège militaire des Canadian Grenadier Guards, Montréal (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 93-019.
Éléments caractéristiques
Les éléments qui définissent le caractère du manège militaire devraient être respectés.
Son plan normalisé, sa conception fonctionnelle très efficace et la qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : le plan compact, soit la grande salle d’exercices coiffée d’un toit à deux versants et les sections où se trouvent les services administratifs et les locaux utilitaires, y compris le « bâtiment de tête » et le bloc arrière; le caractère de style néoclassique édouardien de la façade, soit l’entrée principale formée par un grand portail en bois, les deux petites tours à dôme en cuivre, les quatre fenêtres en œil-de-bœuf, les éléments en pierre comme les armoiries, les bandeaux entre le rez-de-chaussée et l’étage, les seuils de fenêtres, les entablements et clefs de voûte et le briquetage autour des fenêtres et les panneaux entre les fenêtres; les murs de maçonnerie et le traitement des ouvertures, y compris les arcs plats, et les briques employées pour souligner l’étage du bloc arrière; les lignes nettes et fonctionnelles des murs de maçonnerie peinte et les planchers utilitaires qui illustrent bien les intérieurs militaires du tournant du siècle; le grand volume dégagé de la salle d’exercices avec ses fermes en acier apparentes.
La façon dont le manège militaire s’accorde avec le caractère résidentiel actuel du paysage urbain où il est situé à Montréal et est un bâtiment connu dans les environs, c’est-à-dire : son échelle, la haute qualité de l’exécution et des matériaux, qui s’harmonisent les abords résidentiels et les maisons voisines; la haute visibilité du bâtiment due à son emplacement bien en vue au coin de deux rues, sur un terrain entouré de parcs, qui en fait un bâtiment connu dans la ville.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
Le manège militaire des Canadian Grenadier Guards a été construit en 1913-1914, selon les plans préparés par la firme McVicar & Heriot de Montréal. Ce manège appartient au ministère de la Défense nationale et continue à remplir ses fonctions initiales. Voir le rapport 93-19 du BEEFP.
Raisons de la désignation
Le manège militaire des Canadian Grenadier Guards a été désigné «reconnu» pour des raisons historiques, pour ses qualités de conception et d’exécution ainsi que pour ses qualités environnementales.
Créé en 1859 sous le nom de First Battalion, Volunteer Militia Rifles of Canada (First Prince of Wales’ Rifles), le régiment des Canadian Grenadier Guards (6th Battalion, Canadian Guards) compte parmi les plus anciens régiments de milice volontaire au Canada. Ses principales victoires sont l’Afrique du Sud (1899-1 900), la crête de Vimy, la France et les Flandres (1916-1918), la Rhénanie et le nord-ouest de l’Europe (1944- 1945).
L’édifice lui-même représente une tranche importante de l’histoire de l’architecture au Canada. Sa construction découle de la réforme de la milice entreprise dans les années 1890 par Frederick Borden, ministre de la Milice et de la Défense, et poursuivie après 1911 par son successeur Sir Sam Hughes.
Le programme de ce manège militaire comprenait des installations d’exercice, d’enseignement et de loisirs, éléments considérés comme novateurs à l’époque. Les fermes d’acier à deux charnières, laissées apparentes, étaient également signe de «modernité». Par sa façade de style néo-édouardien et parce que son rapport à la rue et aux habitations voisines est demeuré le même, cet édifice s’intègre agréablement à son environnement.
Eléments caractéristiques
La valeur patrimoniale de ce manège militaire de brique rouge réside dans sa forme générale, dans le traitement décoratif de sa façade et dans sa bonne intégration au quartier où il est situé.
Son plan compact exprime le programme développé par le gouvernement fédéral pour cette typologie, au tournant du siècle. La vaste salle d’exercice, recouverte d’une toiture à deux versants, sépare le bâtiment de tête» du bloc arrière, sections qui abritent les services administratifs et les locaux utilitaires. Il conviendrait de conserver l’intégrité de ce plan masse et les volumes qui reflètent bien les fonctions du bâtiment.
Pour le traitement du bâtiment de tête», les concepteurs ont choisi le style néo-classique édouardien et opté pour une composition symétrique. En façade, l’accent est mis sur l’entrée principale, effet réalisé par le contraste entre la brique rouge et les détails architecturaux en pierre grise qui soulignent le portail et la fenêtre située au-dessus. On retrouve également d’autres éléments de pierre tels qu’ écussons, bandeaux soulignant les étages, seuils de fenêtres, entablements et clefs de voûte. Par ailleurs, la brique est utilisée de façon décorative autour des fenêtres et des panneaux qui les séparent. Le caractère néo-édouardien est accentué par deux petites tours à dôme de cuivre qui dépassent le toit, révélant quatre oeils-de-boeuf.
Tous ces éléments architecturaux définissent le caractère patrimonial du manège. Des mesures préventives doivent donc être mises en place pour assurer leur intégrité et leur longévité. Il faut être très prudent lorsqu’il s’agit de nettoyer, réparer ou remplacer des matériaux anciens tels que brique, pierre, bois, cuivre et anciens mortiers. Des spécialistes en conservation devraient être consultés pour tous ces travaux, en particulier pour le rejointoiement des murs de brique. Le large portail de bois, qui permet aux troupes d’accéder au manège, ainsi que ses éléments de ferronnerie devraient eux-aussi faire l’objet d’une attention spéciale.
Le traitement des murs des autres parties du bâtiment est très sobre. Seules les fenêtres insérées sous des arcs de brique légèrement cintrés et les briques utilisées pour marquer le niveau supérieur du bloc arrière ajoutent une note décorative. Ce traitement des ouvertures et des murs de maçonnerie devrait être respecté. Si on devait remplacer certaines briques, il faudrait veiller à appareiller les nouvelles au parement existant et à reproduire le même type de joint. Plusieurs fenêtres ont été murées avec du ciment, sans souci esthétique. Il vaudrait mieux reveniraux ouvertures d’origine, quitte à les condamner de l’intérieur, si nécessaire.
Les lignes nettes et fonctionnelles des murs de maçonnerie peinte et les planchers utilitaires illustrent bien les intérieurs militaires du tournant du siècle. Il faudrait, dans la mesure du possible, préserverles aménagements et les finis d’époque. La salle d’exercice possède intactes ses fermes d’acier apparentes. Par respect pour le concepteur et pour l’intégrité du bâtiment, elles devraient demeurer visibles et faire l’objet d’un entretien préventif.
L’espace qui sépare la façade principale de la rue Esplanade est très bien aménagé. Il est important de le maintenir ainsi car il assure une meilleure lecture de l’édifice. Les recommandations faites antérieurement au sujet de la maçonnerie devraient s’appliquer aux murets de pierre qui bordent la rampe d’entrée.
Dans son ensemble, le manège est parfaitement intégré à son environnement, composé surtout de résidences de brique qui ne dépassent pas trois étages. Il faudrait faire en sorte que cette intégration harmonieuse soit préservée.