Édifice Sir-Charles-Tupper
Édifice fédéral du patrimoine reconnu
Ottawa, Ontario
Détail
© Public Works and Government Services Canada / Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 1999.
Adresse :
2720, promenade Riverside, Confederation Heights, Ottawa, Ontario
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
2000-03-30
Dates :
-
1955 à 1960
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
-
Hazlegrove and Lithwick
(Architecte)
Ministère gardien
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
Référence du rapport BEEFP
99-038
Numero RBIF :
08647 00
Description du lieu patrimonial
L’édifice Sir-Charles-Tupper, à Ottawa, se dresse sur un vaste terrain en pente dans le secteur dit Confederation Heights ou buttes de la Confédération, un groupement d’immeubles fédéraux à faible densité. L’édifice Sir-Charles-Tupper est formé de cinq blocs rectangulaires étroits de quatre ou cinq étages de hauteur qui s’emboîtent les uns dans les autres et qui sont disposés de façon géométrique, en gradins. L’édifice présente des lignes horizontales franches, des toits-terrasses, des murs-rideaux et des panneaux de couleur. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
L’édifice Sir-Charles-Tupper est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.
Valeur historique
L’édifice Sir-Charles-Tupper est l’un des meilleurs exemples d’un bâtiment associé à l’expansion des services offerts par le gouvernement fédéral après la Seconde Guerre mondiale. Le bâtiment a été construit pour loger l’administration centrale du ministère des Travaux publics. Il compte parmi les cinq immeubles qui formaient au départ le secteur de Confederation Heights ou buttes de la Confédération, complexe périphérique d’immeubles de bureaux fédéraux construits à l’écart du centre-ville dans les années 1950 et 1960, conformément au plan Greber. Le bâtiment abrite actuellement les bureaux de plusieurs ministères fédéraux.
Valeur architecturale
L’édifice Sir-Charles-Tupper, dont la valeur découle de son esthétique supérieure, est un exemple des immeubles fédéraux construits dans les années 1950 qui possèdent des attributs essentiels du style International, notamment une forme et une volumétrie résolument nouvelles, des lignes horizontales franches, des toits-terrasses, des murs-rideaux et des panneaux de couleur. Construit pour loger l’administration centrale d’un ministère porte-étendard, il était important de procurer un environnement de travail sain, ceci faisant partie d’un design offrant des bureaux pourvus de grandes fenêtres à châssis mobiles pour laisser passer la lumière du jour et assurer une bonne aération ainsi qu’un accès facile aux abords de l’édifice, qui rappellent un parc. La bonne fonctionnalité se voit dans les matériaux de parement, choisis pour leur résistance, leur entretien facile et leurs finis permanents. La qualité de la construction et des finitions intérieures témoigne de la qualité de l’exécution.
Valeur environnementale
L’édifice Sir-Charles-Tupper renforce le cadre semblable à un parc où il est situé et est un repère bien connu dans la région.
Sources: Edgar Tumak, Édifice Sir-Charles-Tupper, 2720, promenade Riverside, buttes de la Confédération, Ottawa (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, rapport 99-038; Édifice Sir-Charles-Tupper, 2720, promenade Riverside, buttes de la Confédération, Ottawa (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale 99-038.
Éléments caractéristiques
Les éléments suivants, qui définissent le caractère de l’édifice Sir-Charles-Tupper, devraient être respectés.
Le très beau style moderne, la bonne fonctionnalité et la qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : la volumétrie sur quatre et cinq étages formée par des blocs rectangulaires à toits-terrasses qui s’emboîtent les uns dans les autres et sont disposés de façon orthogonale (c’est-à-dire à angle droit les uns par rapport aux autres) et en gradins; les façades de chacun des cinq blocs de bureaux qui forment le bâtiment, avec les murs latéraux de brique brune d’apparence massive qui « enveloppent » les angles, les longues façades de côtés qui présentent un mur-rideau d’apparence plus légère où alternent les fenêtres en aluminium disposées en bandeau avec des panneaux d’allège en émail vitrifié de teinte grise et des panneaux d’allège de couleur; les meneaux en granit qui divisent les fenêtres horizontales en groupe de trois, celle du milieu étant fixe et encadrée par deux fenêtres à guillotine mobiles; la dimension des fenêtres, les meneaux et traverses, les appuis en béton préfabriqué et les brise-soleil en béton; l’entrée du bâtiment principal avec ses colonnes et murs à parement de granit qui s’élèvent sur la hauteur du rez-de-chaussée avec un pan de verre et une porte tambour, ainsi que les deux entrées secondaires avec un auvent plat en béton armé supporté par deux colonnes et les murs en briques formant motif qui encadrent les portes d’entrée; le vaste hall d’entrée à paliers, le sol recouvert de carreaux en pierre polie, les murs garnis de lambris de bois, le plafond en plâtre blanc, et la balustrade métallique de couleur argentée avec main courante en bois; les circulations intérieures organisées en une série de couloirs avec des locaux de part et d’autre et des planchers à revêtement de terrazzo, des escaliers et des balustrades, ainsi que les couleurs harmonieuses des finitions, des portes, des dispositifs d’éclairage et de la quincaillerie.
La façon dont l’édifice Sir-Charles-Tupper renforce le cadre du terrain dégagé, semblable à un parc où il se situe et constitue un repère important dans la région, c’est-à-dire : sa volumétrie, les matériaux employés et le design, qui rehaussent le cachet particulier du secteur de Confederation Heights ou des buttes de la Confédération; le fait que le bâtiment est connu et visible en raison de son emplacement bien en vue près de la promenade Riverside et du chemin Heron et qu’il abrite des bureaux fédéraux, ce qui fait qu’il est bien connu dans le secteur.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
L’édifice Sir-Charles-Tupper, œuvre de la société d’architecture Hazelgrove and Lithwick d’Ottawa, est un immeuble de style international [style qu’on appelle aussi « mouvement moderne »] érigé entre 1955 et 1960 pour accueillir l’administration centrale du ministère des Travaux publics. Bien qu’il y ait eu fort peu de modifications à l’extérieur, un certain nombre de circulations intérieures et de locaux ont été réaménagés. L’immeuble a conservé sa fonction initiale, c’est-à-dire qu’il continue d’abriter des bureaux de ministères fédéraux. C’est Travaux publics et Services gouvernementaux Canada qui en a la garde. Consulter le Rapport 99-38 du BEEFP.
Raisons de la désignation
L’édifice Sir-Charles-Tupper a été désigné édifice reconnu en raison de ses rapports avec l’histoire, de l’importance qu’il a dans son milieu et de l’intérêt que revêt son architecture.
Cet immeuble est associé à la croissance des services offerts par l’administration fédérale après la Deuxième Guerre mondiale et au rôle joué par le ministère des Travaux publics durant cette période dans la prestation de services de génie, d’architecture et de gestion immobilière destiné au parc d’immeubles fédéraux du Canada tout entier.
L’édifice Sir-Charles-Tupper figure parmi les cinq immeubles qui formaient au départ le secteur Confederation Heights, complexe périphérique d'immeubles de bureaux fédéraux construits à l’écart du centre-ville d’Ottawa dans les années 1950 et 1960 conformément aux recommandations du Plan Gréber.
L’immeuble est situé à l’intersection de deux artères importantes, dans un milieu urbain à faible densité de population, et ses composantes s’étalent sur un immense terrain en pente. Par sa volumétrie, ses matériaux et son architecture, l’immeuble s’accorde harmonieusement avec l’ensemble de Confederation Heights et en rehausse le caractère; de plus, son articulation avec le site a fort peu changé depuis 1960.
Planifié et conçu suivant les principes du mouvement moderne afin d’accueillir l’administration centrale d’un prestigieux ministère, l’édifice Sir-Charles-Tupper est un très bon exemple de l’œuvre des architectes Hazelgrove et Lithwick. Il s’agit d’une construction intéressante sur le plan architectural parce que c’est un très bon exemple d’immeuble fédéral des années cinquante comportant des attributs essentiels du style international, notamment une forme et une volumétrie résolument nouvelles, des lignes horizontales franches, des toits-terrasses, des façades-rideaux et des panneaux de couleur. Une des idées maîtresses du plan de conception consistait à procurer au personnel qui travaillerait dans cet immeuble un milieu de travail sain, par exemple des bureaux pourvus de grandes fenêtres à châssis mobiles offrant un bon éclairage naturel et une bonne aération et un accès facile au parc environnant grâce à des entrées placées à trois niveaux différents.
Eléments caractéristiques
La valeur patrimoniale de l’édifice Sir-Charles-Tupper réside dans son plan et sa composition typiques du style international et son articulation avec le site.
La volumétrie de cet immeuble, basée sur les principes du mouvement moderne, consiste en cinq pavillons étroits de forme rectangulaire hauts de quatre ou cinq niveaux, qui s’emboîtent les uns dans les autres et qui sont disposés perpendiculairement (c.-à-d. à angle droit les uns par rapport aux autres) et en gradins sur un terrain légèrement en pente. Cet agencement se trouve à créer une cour rectangulaire sur chacun des flancs est et ouest de l’immeuble. La volumétrie de l’immeuble, sa silhouette et son articulation avec le site sont des attributs inhérents à son caractère patrimonial, c’est pourquoi on s’abstiendra d’y toucher. L’intégrité des deux façades principales (est et nord), qui donnent l’une sur Heron Road, l’autre sur la promenade Riverside, est particulièrement importante. Il importe que toute éventuelle modification à la façade ouest s’harmonise avec la construction existante du point de vue de la volumétrie, de l’implantation, des matériaux et du caractère.
Les matériaux de parement ont été choisis exprès pour leur durabilité et leur finition permanente qui exige peu d’entretien. Chacun des cinq pavillons possède des murs latéraux de brique brune d’apparence massive qui « enveloppent » les angles, particularité qui accentue leur forme rectangulaire. Par contraste, les façades longues présentent un mur-rideau d’apparence plus légère où alternent des fenêtres en aluminium disposées en bandeau et des panneaux d’allège en émail vitrifié de teinte grise. D’autres panneaux d’allège de couleur différente régulièrement espacés à chaque niveau sont disposés en quinconce. Des meneaux en granit divisent les fenêtres horizontales en groupes de trois, celle du milieu, qui est fixe, étant encadrées de deux fenêtres à guillotine mobiles. L’emplacement et les dimensions des meneaux et des traverses de rencontre, des appuis en béton préfabriqué et des brise-soleil en béton donnent au fenêtrage son caractère moderne, aussi ces caractéristiques devront-elles être respectées.
L’entrée du bâtiment principal comporte des colonnes et des murs à parement de granit s’élevant sur la hauteur du rez-de-chaussée ainsi qu’un pan de verre et une porte à tambour. Deux entrées secondaires placées à d’autres étages et donnant directement accès aux aménagements extérieurs se distinguent par un auvent plat en béton armé supporté par deux colonnes et les murs en briques formant motif qui encadrent les portes d’entrée. Les circulations qui correspondent à l’entrée principale et aux deux entrées secondaires, toutes situées à des niveaux différents et disposées de manière à faciliter au personnel l’accès au paysage environnant, devront être conservées telles quelles. Si l’un quelconque des éléments extérieurs avait un jour besoin de réparations, il serait important de choisir des matériaux de réparation ou de remplacement qui s’harmonisent avec les matériaux en place du point de vue du design, de la taille, de la qualité et de la finition. L’excellente qualité d’exécution devra également être maintenue.
À l’intérieur, l’immeuble a conservé son vaste hall d’accueil à paliers des années cinquante, espace bien éclairé que caractérisent des surfaces lisses. Bien qu’on l’ait modifié pour rendre l’immeuble accessible à tous et qu’on ait installé un nouveau comptoir de réception surmonté d’un auvent, le hall est demeuré en grande partie intact du point de vue de la disposition et des dimensions et en ce qui a trait aux éléments et aux revêtements décoratifs : sol recouvert de carreaux en pierre polie, murs garnis de lambris de revêtement, plafond en plâtre blanc, balustrade métallique de couleur argentée et main courante en bois. La disposition, les détails et le choix des matériaux sont typiques du mouvement moderne et devront être respectés.
Les circulations intérieures étaient organisées en une série de couloirs perpendiculaires qui subsistent à peu près intacts, avec leurs sols en terrazzo, leurs escaliers et leurs balustrades. Ces caractéristiques devront être respectées. Afin d’en protéger la cohésion et l’intégrité, on traitera les salles publiques et les espaces de circulation au moyen d’un ensemble cohérent de revêtements et d’éléments de finition, de portes, d’appareils d’éclairage et d’objets de ferronnerie qui s’accorderont harmonieusement avec le décor d’époque.
L’édifice Sir-Charles-Tupper est situé sur un terrain immense assimilable à un parc, qui se caractérise par une pelouse légèrement en pente agrémentée d’arbres et d’arbustes spécimens. L’intégrité du paysage, qui remonte aux environs de 1960, est presque parfaite, notamment en ce qui concerne l’articulation du site avec les voies d’accès et les ponts avoisinants ainsi qu’avec les immeubles contemporains du secteur Confederation Heights. Toute nouvelle construction ou toute future modification faite aux voies d’accès ou au site devra respecter les rapports visuels qui existent entre les diverses composantes de l’immeuble. La vue que l’on a sur les façades est et nord depuis la promenade Riverside et Heron Road et celle qu’on a sur les immeubles fédéraux adjacents, ou depuis ces immeubles, vont aussi devoir être protégées.