Édifice P-148 (école)

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Borden, Ontario
Vue de l'entrée principale de l'édifice P-148 (école), 1992. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1992.
Vue générale
© Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1992.
Vue de l'entrée principale de l'édifice P-148 (école), 1992. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1992.Vue en angle de l'édifice P-148 (école), qui monte l’ordre rectiligne du plan, 1992. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1992.Façade avant de l'édifice P-148 (école) montrant la façade principale du bâtiment, et la voie d'accès pour les autos, 1992. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1992.
Adresse : BFC Borden, Borden, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1995-04-11
Dates :
  • 1952 à 1952 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Barrot, Marshall, Montgomery et Merret  (Architecte)
Autre nom(s):
  • École publique Alexander Dunn  (Autre nom)
Ministère gardien Défense nationale
Référence du rapport BEEFP 94-088
Numero RBIF : 11022 00

Description du lieu patrimonial

L’édifice P-148 (école) aussi connu sous le nom d’école publique Alexander Dunn, est située au cœur d’un lotissement résidentiel en bordure d’une base militaire. Il s’agit d’un bâtiment bas, à toit plat et à charpente en acier. Les murs sont revêtus de brique rouge et percés par de grandes fenêtres à carreaux multiples. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’édifice P-148 (école) est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
L’édifice P-148 (école) de la base des Forces canadiennes Borden (BFC) est associée à l’aménagement de logements et de services pour les familles dans le contexte d’une nouvelle conception de la carrière militaire. Plus précisément, le bâtiment est associé à la transformation sociale des services militaires après 1945. L’école, qui porte le nom du premier Canadien de naissance qui s’est vu décerner la Croix de Victoria (pendant la guerre de Crimée), fait partie intégrante des quartiers situés aux confins est de la BFC Borden.

Valeur architecturale
L’édifice P-148 (école) est un bon exemple du plan type pour les écoles de quartier conforme au plan d’école normalisé retenu par l’Aviation royale du Canada. Caractérisé par son volume horizontal informel, son plan rectiligne et la palette des matériaux employés, cet édifice est un hybride de l’architecture moderne tardive qui présente une silhouette basse et une simplicité tout en asymétrie. Comme tel, il est caractéristique de l’architecture des écoles à l’époque du baby-boom et de l’apparition concomitante des banlieues dans les années 1950. La construction laisse circuler l’air, passer la lumière naturelle et prévoit des espaces pour les loisirs en plein air.

Valeur environnementale
L’édifice P-148 (école) s’intègre au caractère actuel du cadre du quartier résidentiel militaire où il se situe sur la BFC Borden et est un édifice bien connu.

Sources : Base des Forces canadiennes Borden (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche (SCR) 94-088; École publique Alexander Dunn, P-148, base des Forces canadiennes Borden (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale, 94-088.

Éléments caractéristiques

Les éléments suivants, qui définissent le caractère de l’édifice P-148 (école) devraient être respectés.

Son style moderne et sa fonctionnalité, c’est-à-dire : les asymétries générales du plan et la volumétrie horizontale sans prétention du bâtiment; les façades fonctionnelles qui révèlent par leur emplacement relatif et leur fenêtrage la nature du programme et des activités qui se déroulent à l’intérieur; l’ordre rectiligne du plan, dressé selon une vision normalisée de l’architecture des écoles; la palette uniforme, simplifiée et robuste de matériaux et de briques de verre.

La façon dont l’édifice P-148 (école) s’intègre au cadre du quartier résidentiel militaire où il se situe sur la BFC Borden et est un édifice bien connu, c’est-à-dire : son plan d’ensemble, son orientation et les aménagements extérieurs à usage de loisirs qui rehaussent le caractère même de l’ensemble du quartier; le fait que le bâtiment est visible et bien connu en raison de son échelle imposante et de son emplacement et aussi parce qu’il sert d’école publique dans le quartier.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Raisons de la désignation

Le bâtiment P 148 a été désigné édifice reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il représente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu.

Importance historique
L'école publique Alexander Dunn fait partie du plan d'agrandissement du camp Borden (aujourd'hui la BFC Borden) réalisé après la Deuxième Guerre mondiale; elle a un rapport direct avec le thème de la fourniture de logements et de services aux familles associée à une toute nouvelle conception de la carrière militaire. Après 1945, en même temps que d'autres services, l'Aviation royale du Canada a fait dresser des plans de lotissement pour la construction de maisons isolées à l'intention des effectifs mariés et de leurs familles et elle s'est inspirée à cet égard des banlieues civiles qui commençaient à apparaître ici et là. Ces plans prévoyaient l'aménagement d'équipements collectifs et d'espaces de loisirs au centre de quartiers séparés, dont trois virent le jour à Borden. Les principaux thèmes se rapportant à l'importance historique du bâtiment P 148 sont 1° la transformation sociale des services militaires après 1945 et 2° l'élargissement de l'activité fédérale traditionnelle en matière de construction militaire pour englober la construction de bâtiments auxiliaires non militaires. Érigée en 1952 sur un plan type établi en 1950 pour la construction d'écoles de quartier, cette école, baptisée du nom du premier Canadien de naissance à s'être vu décerner la Croix de Victoria (pendant la guerre de Crimée), fait partie intégrante des quartiers situés aux confins est de la BFC Borden, au sud du village d'Angus.

Importance architecturale
Le bâtiment P 148 (école publique Alexander Dunn) est une construction à charpente métallique bâtie au niveau du sol. C'est un bâtiment à toiture-terrasse et à parement de brique rouge qui possède de grandes fenêtres à carreaux répondant à l'agencement des espaces intérieurs, c'est-à-dire des classes et des locaux disposés de part et d'autre de couloirs centraux selon un plan rectiligne formant un U irrégulier. À l'exception du gymnase, qui est surmonté d'un balcon, l'école est bâtie de plain-pied. Construite par étapes successives au début des années 1950, selon un plan type d'école établi par l'ARC, l'école s'est enrichie plus récemment de deux nouvelles ailes, l'une du côté nord-est, l'autre du côté nord-ouest. Bien que recouverts d'une brique rouge très semblable, ces rajouts forment un angle par rapport au plan initial et ont une forme de toit légèrement différente, des réchampis de brique jaune ainsi que des ouvertures de fenêtres plus petites et moins nombreuses.

L'entrée principale, qui jouxte le secrétariat de l'école et qui est située en face du gymnase, donne au nord (côté rue) et se trouve à peu près au centre à l'intérieur du U. Elle a conservé sa configuration initiale, c'est-à-dire deux portes vitrées pourvues d'impostes et de fenêtres latérales à carreaux qui s'accordaient avec le modèle des fenêtres d'origine. Les fenêtres d'origine des classes et du secrétariat, aujourd'hui modifiées, consistaient chacune en deux, quatre ou six colonnes de trois fenêtres horizontales fixes installées au-dessus d'un panneau inférieur mobile de dimension un peu plus grande; ces fenêtres, dont l'appui se trouvait à environ trois pieds du sol, montaient jusqu'à la hauteur des plafonds intérieurs. L'intérieur du gymnase, dont la hauteur est deux fois celle du reste du bâtiment, est éclairé par des panneaux de briques de verre encastrés dans la partie supérieure des façades nord et sud. Les avant-toits, qui offraient à l'origine un profil mince et peu profond, ont été recouverts d'un parapet et d'un soffite en tôle.

Abstraction faite des rajouts ultérieurs, ce bâtiment est un hybride de l'architecture moderne tardive qui présente une silhouette basse et une simplicité tout en asymétrie caractéristique de l'architecture des écoles à l'époque du baby-boom et de l'apparition du phénomène concomitant des banlieues, dans les années 1950. C'est une construction qui a de l'air et de la lumière et qui est bâtie sur un grand terrain gazonné plat et découvert qui, d'une part, rehausse le caractère esthétique du bâtiment et, d'autre part, offre une foule de loisirs de plein air tant pour les élèves que pour le voisinage. Le caractère architectural général de cette école se retrouve aussi dans d'autres écoles construites sur le plan type de l'ARC, à Borden comme dans d'autres bases militaires, mais qui s'inspirent également d'écoles publiques civiles plus petites apparues au cours de la même décennie.

Valeur environnementale
Le bâtiment P 148 est intégré dans un espace découvert non fermé et plat dans son ensemble, situé au cœur d'un lotissement résidentiel, paysage de banlieue situé aux confins de la base militaire et dont le cachet n'a absolument rien de militaire. L'école se trouve non loin du cœur d'un grand parc divisé en deux par une route unique et parcouru par un réseau pédestre de couloirs de verdure qui desservent des terrains de sport, des boisés et des édifices publics. De grands arbres à maturité sont disséminés le long des voies de communication et poussent plus densément sur le pourtour des espaces de loisirs.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques suivants du bâtiment P 148 (école publique Alexander Dunn) devraient être respectés :

Le rôle de l'école comme élément qui incarne la transformation sociale et la diversification des forces militaires canadiennes en temps de paix, comme en témoignent :

- le rapport fondamental qu'a le bâtiment avec l'amélioration de la vie de famille et du soutien social offert au personnel marié des forces armées;
- le fait qu'on ait reconnu la nécessité d'éléments d'appui non militaires pour favoriser la stabilité des forces militaires;
- la situation du bâtiment dans le paysage aux allures de banlieue des quartiers d'habitation de la BFC Borden et son caractère sans prétention;

La manière dont l'école réunit modernisme et fonctionnalisme architectural dans une forme à la fois durable et économique, comme le révèlent :

- les asymétries générales du plan et la volumétrie horizontale sans prétention du bâtiment;
- les façades fonctionnelles, qui révèlent par leur situation relative et leur fenêtrage respectif la nature du programme et des activités qui se déroulent à l'intérieur;
- l'ordonnance rectiligne du plan, dressé selon une vision normalisée de l'architecture des écoles;
- la palette uniforme, simplifiée et robuste de matériaux et de briques de verre qui distinguent l'architecture moderne tardive en général et l'architecture scolaire en particulier.

La manière dont l'école renforce l'organisation fonctionnelle, mais en même temps sans prétention, des environs, comme en témoignent :

- son orientation, son alignement par rapport à la rue et la grande distance qui la sépare de la voie publique et des maisons voisines, ainsi que ses aménagements extérieurs simples à usage de loisirs où domine la verdure, qui ont une part importante dans le caractère du quartier dans son ensemble et des espaces découverts secondaires avec lesquels elle communique;
- sa relation harmonieuse avec le paysage résidentiel du quartier, à cause de sa vocation initiale et du fait qu'elle ait conservé cette vocation jusqu'à aujourd'hui.