Phare

Édifice fédéral du patrimoine classé

Yarmouth County, Nouvelle-Écosse
Vue générale du Phare, 2023. (© Canadian Coast Guard | Guarde côtière canadienne)
Vue générale
(© Canadian Coast Guard | Guarde côtière canadienne)
Adresse : Yarmouth County, Nouvelle-Écosse

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 2011-12-23
Dates :
  • 1830 à 1830 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Projet conjoint du Nouveau-Brunswick, sous la direction de Tidmarch et Sangent, et de la Nouvelle-Écosse, sous la direction de Ward et Barlow  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Phare de l’île Seal  (Autre nom)
Ministère gardien Pêches et Océans Canada
Référence du rapport BEEFP 89-175
Numero RBIF : 02389 00

Description du lieu patrimonial

Le Phare, aussi connu sous le nom de phare de l’île Seal, se dresse sur une île près de la baie de Fundy. Cette solide tour octogonale effilée est construite en bois massif et coiffée d’une proéminente lanterne octogonale. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le Phare est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le Phare compte parmi les plus beaux exemples d’un bâtiment associé à l’installation de phares dans la région atlantique du Canada à l’époque coloniale (avant 1867). Quatrième phare érigé au Canada, il a été construit dans la foulée des nombreux naufrages survenus dans la baie de Fundy et au large à l’époque où les Maritimes étaient une puissance mondiale du commerce maritime. Le phare a une grande importance dans la région en raison de son association étroite avec les familles Hichen et Crowell qui ont fondé la première station de sauvetage du Canada à cet endroit. La construction du phare a été l’aboutissement des pressions exercées par Mary Crowell. De plus, la construction et le fonctionnement du phare évoquent une collaboration importante entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick pour répondre aux besoins des colonies qui dépendaient largement du commerce maritime et étaient à l’origine d’un trafic intensif au large de la côte sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et dans la baie de Fundy.

Valeur architecturale
Le Phare est un bon exemple des phares construits au début du XIXe siècle. Sa conception fonctionnelle supérieure marque une nouvelle orientation essentiellement canadienne qui s’écarte des modèles britanniques habituels. La construction en bois est adaptée au climat de la région atlantique du Canada et fait appel à des ouvriers et à des matériaux d’origine locale. Ce phare et les autres ouvrages semblables construits à la même époque ont inspiré la construction d’aides à la navigation en bois peu coûteuses qui sont devenues la marque de commerce du système de navigation canadien jusqu’au XXe siècle.

Valeur environnementale
Le Phare renforce le caractère maritime et côtier de son emplacement et est un repère bien connu dans la région.

Sources : Gordon Fulton, Tour de phare, Big Shippegan (Nouveau-Brunswick), Tour de phare, Pictou Bar (Nouvelle-Écosse), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 90-099, 90-105; Phare de l’île Seal, Ile Seal, comté de Yarmouth (Nouvelle-Écosse), Énoncé de la valeur patrimoniale, 89-175.

Éléments caractéristiques

Les éléments suivants, qui définissent le caractère du Phare, devraient être respectés.

Son plan conforme au modèle de phares au Canada au XIXe siècle, sa conception fonctionnelle supérieure et la qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : sa forme octogonale effilée et sa lanterne proéminente; sa construction en bois massif et ses fondations en maçonnerie; les éléments structuraux comme les gournables et les pièces de contreventement; le revêtement en bardeaux, la porte d’entrée et les deux petites fenêtres; l’escalier intérieur en bois.

La façon dont le Phare renforce le caractère maritime et côtier de son emplacement et est un bâtiment bien connu dans la région, c’est-à-dire : les qualités pittoresques de sa conception et de sa forme, qui s’harmonisent avec le milieu naturel rugueux et les autres structures des lieux; le fait que la tour est très visible dans la région, en raison de son échelle imposante et de son emplacement; sa fonction de repère pour les plaisanciers, les pêcheurs et la navigation commerciale au large de la côte de la Nouvelle-Écosse, qui contribue à sa renommée.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le phare de l’île Seal a été construit en 1830 conjointement par les colonies du Nouveau-Brunswick (sous l’autorité de Tidmarch et Sangent) et de la Nouvelle-Écosse (sous la direction de Ward et Barlow). Il continue de servir la même fonction. Se reporter au rapport 89-175 du BEÉFP.

Raisons de la désignation

Le phare de l’île Seal est un édifice fédéral du patrimoine « classé » en raison de son association au thème de la navigation côtière et du transport maritime à l’intérieur et au large de la baie de Fundy; aux familles Hichen et Crowell, fondateurs de la première station de sauvetage au Canada à cet emplacement même; et de sa conception fonctionnelle, qui a marqué une nouvelle orientation essentiellement canadienne, s’écartant des designs britanniques habituels. Sa désignation tient également à son importance en tant que quatrième plus ancien phare au Canada et en raison de son statut de symbole local.

Construit à la suite des nombreux naufrages qui se sont produits dans la région au moment où les provinces maritimes dominaient l’industrie mondiale de la construction navale, ce phare est associé au thème du développement des phares de l’atlantique canadien à l’époque coloniale. Comme les colonies dépendaient largement du commerce maritime, de nombreux navires naviguaient dans la baie de Fundy et au large de la côte Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse. La perte de nombreuses cargaisons et de plusieurs vies au cours de naufrages a obligé la construction d’aides à la navigation. Ce phare est le premier, et le plus puissant, d’une chaîne de phares construits dans la région. L’importance de ce phare réside également dans le fait qu’il résulte d’une collaboration inhabituelle entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick.

L’association du phare aux familles Crowell et Hichen, dont l’histoire a été commémorée dans le folklore et la littérature, constitue un élément clé de l’importance du lieu. La désignation reconnaît le fait qu’elles ont sauvé des vies, qu’elles ont fondé la première station de sauvetage au Canada et, bien entendu, qu’elles ont contribué à la construction de ce phare qui doit énormément au lobbying de Mary Crowell. De plus, sa construction entraîna le développement de plusieurs petites communautés sur l’île.

D’une conception simple et fonctionnelle combinant à la fois force et beauté, le phare a été construit avec des matériaux et un soin caractéristiques de cette époque. Différant des aides à la navigation britanniques en raison de sa construction en bois (plutôt qu’en pierre), le phare était mieux adapté au climat et a pu bénéficier du savoir-faire et des matériaux locaux. Ce phare ainsi que d’autres de la même époque ont servi de modèles pour des aides à la navigation en bois similaires et peu coûteuses, qui sont devenues la marque de commerce du système de navigation canadien au 19e siècle et pendant une bonne partie du 20e siècle.

En tant que monument et point de repère, le site continue d’être utilisé pour les loisirs, la pêche et la navigation commerciale au large de la côte de la Nouvelle-Écosse.


Éléments caractéristiques

Le caractère patrimonial du phare de l’île Seal réside dans sa forme octogonale effilée et la simplicité de sa construction en bois massif. Les éléments architecturaux du bâtiment qui sont dignes d’intérêt et qui devraient être conservées sont les matériaux et les détails, le parement en bardeaux, la porte et les deux petites fenêtres, et la fondation en maçonnerie.

Des vestiges de la construction de la structure, tels que les gournables, les pièces de contreventement, ainsi que des marques de scie et d’herminette, devraient être conservées. Des inspections régulières et des travaux de restauration appropriés devraient être entrepris afin d’assurer l’intégrité des pièces en bois, tout particulièrement à la jonction de la fondation. L’aide d’un expert en restauration de la maçonnerie devrait également être recherchée lors de travaux de réfection de la fondation.

Les escaliers en bois constituent un élément important de l’aménagement intérieur et devraient être conservés. Des recherches devraient être effectuées afin d’identifier et de conserver d’autres finis et matériaux anciens. Toute modification nécessaire à l’utilisation de l’édifice devrait être conçue de façon à avoir un impact minimal sur la facture d’origine du bâtiment.

La grange contribue au caractère du site et devrait être conservée. L’aménagement des terrains adjacents entraînerait nécessairement une détérioration du caractère patrimonial du lieu et devrait être découragé.

1994.05.24 / révisé 2024.03.20