Manège militaire de Cathcart

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Montréal, Québec
Vue frontale du manège militaire de Cathcart, montrant les éléments inspirés du style gothique Tudor, comme les arcs en accolade surbaissés et l’entrée principale, 1983. (© Canadian Cultural Programmes / Programmes culturels canadiens, 1983.)
Vue frontale
(© Canadian Cultural Programmes / Programmes culturels canadiens, 1983.)
Adresse : 691, rue Cathcart, Montréal, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1984-07-24
Dates :
  • 1933 à 1933 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • David Jerome Spence  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Manège militaire des Victoria Rifles  (Autre nom)
Ministère gardien Défense nationale
Référence du rapport BEEFP 83-57
Numero RBIF : 07089 00

Description du lieu patrimonial

Le manège militaire de Cathcart, aussi connu sous le nom de manège militaire des Victoria Rifles, se présente comme une façade bidimensionnelle, enchâssé dans le paysage de rue de Montréal et entouré sur tous ses côtés par des immeubles à bureaux. Il s’agit d’un attrayant bâtiment de trois étages dont l’avant est en pierre tandis que les murs latéraux et arrière sont revêtus de brique. Le bâtiment est décoré par une riche gamme de motifs d’inspiration médiévale et militaire. La prolongation des meneaux à travers les tympans situés entre les étages supérieurs donne l’impression d’une longue fenêtre qui unit toute la façade. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le manège militaire de Cathcart est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le manège militaire de Cathcart est associé au régiment Victoria Rifles, unité de milice distinguée qui occupe une place importante dans l’histoire militaire de Canada. Le régiment a servi pendant les raids des Fenians à la fin des années 1860 et pendant la Rébellion du Nord-Ouest en 1885. Il a aussi servi à l’étranger pendant la Guerre des Boers et les deux guerres mondiales, en plus d’appuyer les actions policières civiles. Régiment riche et très autonome, il a acheté le terrain où se trouve le manège militaire en 1886 et initié le projet de construction qui serait plus tard approuvé par le ministère de la Défense nationale, qui a fini par accepter de financer la construction en échange du titre de propriété. Terminé en janvier 1934, le manège a été occupé par le régiment Victoria Rifles jusqu’en 1965.

Valeur architecturale
La valeur du manège militaire de Cathcart découle de ses belles qualités esthétiques. Il s’agit d’une expression bien exécutée de style gothique Tudor. La thématique stylistique est d’inspiration historique et rend compte d’un des courants les plus conservateurs en architecture canadienne, qui a persisté jusque dans les années 1930. De bonne conception fonctionnelle, le plan intérieur s’écarte du plan normalisé pour les manèges militaires en ce que la salle d’exercices est située au troisième étage, au-dessus des bureaux, du fait que le bâtiment est construit sur un terrain de petite taille dans le centre de la ville. Les détails d’inspiration médiévale richement sculptés, l’ouvrage de la pierre qui donne de la texture à l’ensemble et les lignes de toit à tourelles et à redents témoignent d’une exécution réussie du style.

Valeur environnementale
Le manège militaire de Cathcart crée un contrepoint architectural intéressant dans un quartier dominé par des immeubles à bureaux modernes. Il s’accorde avec le caractère actuel du paysage de la rue commerciale où il est situé et est un repère connu dans les environs.

Sources : Janet Wright, manège militaire du régiment Victoria (manège militaire de la rue Cathcart), Montréal (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 83-057; Manège militaire de la rue Cathcart, Montréal (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 83-057.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du manège militaire devraient être respectés.

Ses très belles qualités esthétiques, sa conception fonctionnelle et la qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : la volumétrie sur trois étages terminée par une ligne faîtière crénelée et une tour en saillie définie par deux tourelles centrales, le balcon et la large entrée pourvue d’une herse en position levée; les éléments inspirés du style gothique Tudor, comme les arcs en accolade surbaissés et l’entrée principale; la riche gamme de motifs d’inspiration médiévale et militaire qui ajoute de la diversité et de la texture à la façade principale; la construction en béton armé sur charpente en acier; la maçonnerie qui recouvre la façade principale, soit la base en granit grossier posé en assises régulières, composée principalement de pierre calcaire d’origine locale avec quelques pierres de couleur pour ajouter de la variété, et les murs latéraux et arrière en brique; le bandeaux et les ornements sculptés dans une pierre calcaire moins foncée; la prolongation des meneaux à travers les tympans situés entre les étages supérieurs qui donne l’impression d’une longue fenêtre qui unit toute la façade; le plan intérieur avec la salle d’exercices est située au troisième étage, au-dessus des bureaux.

La façon dont le manège militaire du régiment Victoria s’accorde avec le caractère actuel du paysage de la rue commerciale où il est situé et est un bâtiment connu dans les environs, c’est-à-dire : les hautes normes de conception et de construction, qui créent un contrepoint architectural intéressant dans un quartier dominé par des immeubles à bureaux modernes; sa conception attrayante et son rôle historique connu dans la ville, qui en font un repère architectural.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Ce bâtiment, aussi connu sous le nom de manège des fusiliers de Victoria, est un édifice patrimonial non seulement en raison de sa très bonne conception, mais également parce qu'il s'intègre toujours bien au type d'architecture qui prévaut dans ce quartier et parce qu'il a été très peu modifié depuis sa construction, en 1933. Conçu par l'architecte montréalais David Jerome Spence, le manège des fusiliers de Victoria a été construit dans un style gothique Tudor très correct. En dépit de sa conception conventionnelle, l'édifice représente un spécimen achevé de ce courant stylistique d'architecture. Il s'agit d'une structure de béton armé et d'acier de trois étages, dont la façade principale est recouverte de maçonnerie de pierre : base en granit grossier et partie supérieure revêtue de pierre de taille (calcaire gris); quelques pierres de couleur ajoutent une certaine variété à cette façade. Le bandeau et les ornements sont sculptés dans un calcaire plus pâle. Les murs arrière et latéraux sont revêtus de brique. Les arcs en accolade et surbaissés de l'entrée principale et des fenêtres, la ligne faîtière crénelée et les trois tourelles constituent des motifs que l'on associe généralement à l'architecture des palais ou des universités du début du XVIe siècle; ces éléments s'inscrivent dans un des courants les plus conservateurs des années 1920 et 1930. Située sur un lot restreint, flanquée des deux côtés par de larges structures, la façade qui donne directement sur la rue constitue une surface plane. Cette surface sans modulation est déguisée par la présence d'une tour en saillie définie par les deux tourelles centrales, le balcon et la large entrée pourvue d'une herse en position haute. Les pierres taillées de façon grossière et posées à assises réglées ainsi que la riche gamme de motifs médiévaux et militaires donnent de la variété et de la texture à la façade principale. La prolongation des meneaux à travers les tympans situés entre les étages supérieurs donne l'impression d'une longue fenêtre qui unit toute la façade. De nos jours, le manège des fusiliers de Victoria est entouré d'édifices à bureaux modernes et il diffère de ses voisins immédiats en raison de sa taille, de ses matériaux et de son style. Cependant, grâce à sa maçonnerie texturée, ses ornements richement sculptés et ses références architecturales d'inspiration historico-romantique, ce bâtiment s'intègre toujours bien au secteur, offrant un contrepoint visuel intéressant aux murs voisins où dominent le métal, le béton et le verre.