Édifice Booth

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Ottawa, Ontario
Édifice Booth vue de la rue Sparks (© Public Works Canada / Travaux Publics, 1985.)
Photo prise de l'extérieur
(© Public Works Canada / Travaux Publics, 1985.)
Adresse : 165, rue Sparks, Ottawa, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1986-07-25
Dates :
  • 1910 à 1911 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • J.A. Ewart  (Architecte)
Ministère gardien Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
Référence du rapport BEEFP 85-26
Numero RBIF : 08831 00

Description du lieu patrimonial

L’édifice Booth se trouve du côté nord de la rue Sparks au cœur du quartier des affaires d’Ottawa. Il s’agit d’un grand bâtiment en béton armé présentant une élégante façade dépouillée. Les formes linéaires se combinent au vitrage abondant selon un design répétitif et simple qui se termine par une corniche plate et en saillie. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’édifice Booth est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
L’édifice Booth est associé au développement de la ville d’Ottawa au tournant du XXe siècle et à la famille J.R. Booth, active dans le commerce du bois à Ottawa. Jackson Booth, un des fils, a participé à la vie municipale à titre de président de la Commission d’amélioration d’Ottawa. Engagé dans le développement du quartier des affaires, il possédait plusieurs immeubles à bureaux et fit construire plusieurs grands immeubles à bureaux. En 1908, avec son associé, J.A.H. Holbrook, il a financé la construction de l’édifice Booth. Ce projet témoigne du retrait de la famille du commerce du bois et de la transformation d’Ottawa d’une ville de chantier au XIXe siècle en un centre de commerce au XXe.

Valeur architecturale
L’édifice Booth est un bon exemple des premières utilisations de béton armé pour la construction et du problème que posait aux architectes le revêtement d’une telle structure. Les façades dépouillées et les formes linéaires de l’édifice Booth articulent nettement ses éléments structuraux dans le traitement simplifié et répétitif de l’extérieur. La qualité de l’exécution et des matériaux est évidente dans cette structure fonctionnelle.

Valeur environnementale
L’édifice Booth renforce le caractère actuel du quartier du centre des affaires d’Ottawa et est connu des gens qui travaillent dans les environs, des habitants de la ville et des piétons.

Sources :
Édifice Blackburn, 165, rue Sparks, Ottawa (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 85-026; Édifice Booth, 165, rue Sparks, Ottawa (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale 85-026.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de l’édifice Booth, devraient être respectés.

Sa conception fonctionnelle et la qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : la volumétrie imposante et la forme en hauteur de cet édifice symétrique aux formes linéaires simples et à la design répétitif; la façade principale divisée en sept travées occupées par des cadres et acier et des vitrages de grandes dimensions, le tout couronné par une corniche plate en saillie; le bossage des travées d’extrémité; le parement en grès de l’Ohio des étages supérieurs et le parement en marbre du rez-de-chaussée, occupé par des magasins.

La façon dont l’édifice Booth rehausse le cœur commercial du centre-ville d’Ottawa et est un repère familier, c’est-à-dire : sa composition et les matériaux employés, qui entretiennent un lien visuel et physique avec les bâtiments voisins et le paysage urbain de la rue Sparks dans le quartier des affaires d’Ottawa; sa façade plate et les vitrines des magasins faisant en sorte que les passants sur la rue Sparks remarquent cet édifice.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'édifice Booth (auparavant appelé le Booth-Holbrook) a été construit en 1910-1911 par Alex. Garvock d'Ottawa à partir des plans de J.A. Ewart, un architecte d'Ottawa. Le bâtiment a été désigné « édifice reconnu » parce qu'il constitue un très bon exemple de l'évolution de la collectivité et que sa présence renforce le caractère actuel du secteur.

Historique
Cet édifice est l'un des dix-neuf bâtiments qui bordent le côté nord de la rue Sparks entre les rues Elgin et Bank, un secteur qui depuis au moins les années 1880 représente le coeur du district des affaires du centre-ville d'Ottawa. Il s'agit également de l'un des rares immeubles d'Ottawa que l'on peut associer aux membres de la famille J.R. Booth qui se sont rendus célèbre dans le commerce du bois, car leur maison du XIXe siècle et leurs scieries ont toutes été démolies. L'un des fils du fondateur, C. Jackson Booth, était le membre de la famille qui a participé le plus activement à la vie d'Ottawa. Ses contributions à des 'uvres de bienfaisance ont donné à Ottawa un nouveau YMCA en 1909 (maintenant le Roxborough Hotel), tandis qu'au plan civique il a siégé à la Commission d'amélioration d'Ottawa (à titre de président) et à l'organisme qui lui a succédé, la Commission du district fédéral. En affaires, il se concentrait sur l'immobilier; c'est ainsi qu'il a acheté, dans le centre-ville, plusieurs immeubles à bureaux existants et commandité la construction de plusieurs autres d'envergure. En 1908, il se joignait à un tailleur d'Ottawa, J.A.H. Holbrook, pour financer l'édifice Booth; il s'agit d'une étape qui marque le retrait graduel de cette famille d'une importante industrie canadienne et la transition d'Ottawa de ville du bois au XIXe siècle, en centre commercial au XXe siècle.

Architecture
L'édifice Booth offre l'un des premiers exemples du travail des architectes qui tentaient de résoudre les problèmes d'ornementation posés par la nouvelle technologie de construction en béton armé. Contrairement à d'autres bâtiments en hauteur de la rue Sparks qui tentaient de masquer le système structural par une décoration en surface, l'édifice Booth exprimait franchement ces éléments dans le traitement simplifié de son extérieur. Les façades dépouillées et les formes linéaires - inévitables avec l'acier, le béton et un vitrage abondant ' ont donné un design très simple et répétitif; ces façades étaient revêtues de grès d'Ohio aux étages supérieurs et de marbre au rez-de-chaussée. La partie de la façade située au-dessus du rez-de-chaussée a connu peu de changements (seule la corniche a été remplacée), mais les façades des commerces du rez-de-chaussée ont toutes été modifiées.

Environnement
Ce bâtiment est plus élevé que ses voisins et, malgré sa position à équidistance des intersections, il s'affiche comme une structure imposante. Cet immeuble, qui pendant une grande partie de son histoire a accueilli des bureaux gouvernementaux, renforce le caractère actuel du secteur.