Hôtel Revere

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Ottawa, Ontario
Vue en angle montrant l’hôtel Revere et l'édifice Mansfield, 1985 (© Parcs Canada | Parks Canada, M. Trépanier, 1985.)
Vue de l’hôtel Revere et l'édifice Mansfield
(© Parcs Canada | Parks Canada, M. Trépanier, 1985.)
Adresse : 475, promenade Sussex, Institut Jeanne D'Arc, Ottawa, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1986-06-06
Dates :
  • 1846 à 1876 (Construction)

Ministère gardien Commission de la capitale nationale
Référence du rapport BEEFP 85-39
Numero RBIF : 01989 00

Description du lieu patrimonial

Situé sur l’importante promenade Sussex à Ottawa, l’Institut Jeanne d’Arc est formé de cinq immeubles commerciaux reliés datant du XIXe siècle. L’entrée principale, articulée par un portique à pignon, dessert l’ensemble qui occupe un pâté de maisons et réunit l’édifice Johnston à toit en mansarde, les édifices Sparrow et Mansfield, l’hôtel Revere et l’édifice May, à toit-terrasse. Les trois éléments à l’extrémité sud du bloc sont en pierre calcaire et partagent des proportions et un rythme inspirés du classicisme. Les façades sont en pierre taillée au niveau du rez-de-chaussée, avec de grandes fenêtres. Les trois façades sont unifiées par les rangées horizontales de fenêtres à multiples carreaux espacées régulièrement, avec des accents en pierre, des deux étages supérieurs. Les deux bâtiments à l’extrémité nord du bloc sont en brique de couleur brun pâle; leur rez-de-chaussée, caractérisé par des grandes fenêtres, est séparé des étages supérieurs par une corniche en bois. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’hôtel Revere de l’Institut Jeanne d’Arc est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
L’hôtel Revere de l’Institut Jeanne d’Arc est associé aux Sœurs de l’Institut qui dirigeaient une pension pour jeunes travailleuses de 1917 à 1989. L’ordre religieux a été fondé par Mère Thomas d’Aquin, une sœur dominicaine qui a quitté la France pour s’établir à Ottawa pendant la deuxième décennie du XXe siècle. Le bâtiment, qui était à l’origine un immeuble commercial, est aussi directement associé aux activités commerciales qui ont commencé à s’implanter le long de la promenade Sussex à Ottawa au milieu du XIXe siècle pendant la période de prospérité de ce secteur et avec le développement du quartier et la vie sociale dans la basse-ville d’Ottawa.

Valeur architecturale
La valeur de l’hôtel Revere de l’Institut Jeanne d’Arc découle de ses très belles qualités esthétiques. Il constitue un excellent exemple d’architecture commerciale remontant à la période de la Confédération dans la ville d’Ottawa et qui a été adapté à un usage résidentiel. Construit en deux étapes, de 1846 à 1851 et de 1870 à 1876, les cinq bâtiments reflètent l’évolution des goûts architecturaux. L’influence du néo-classicisme paraît dans la division tripartite des façades ainsi que dans les proportions et les rythmes d’inspiration classique tandis que les influences non classiques se voient dans les proportions hautes et étroites du bâtiment, les clés de voûte exagérées au-dessus des portes et les arcs segmentaires au-dessus de certaines des fenêtres. Néanmoins, l’uniformité de taille et d’échelle ainsi qu’une approche stylistique conservatrice ont donné lieu à une rangée harmonieuse de bâtiments commerciaux datant du XIXe siècle.

Valeur environnementale
L’hôtel Revere de l’Institut Jeanne d’Arc renforce le caractère historique du paysage urbain où il est situé dans le centre-ville d’Ottawa et est un repère bien connu dans le quartier central de la capitale nationale.

Sources: Jacqueline Hucker, Institut Jeanne d’Arc, Ottawa (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, rapport 85-039; Institut Jeanne d’Arc, Ottawa (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale, 85-039.

Éléments caractéristiques

Les éléments suivants, qui définissent le caractère de l’hôtel Revere de l’Institut Jeanne d’Arc, devraient être respectés.

Son très beau style d’inspiration classique, sa bonne fonctionnalité et la qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : le volume de quatre étages avec un toit en mansarde et une section à toit terrasse; la construction en pierre calcaire brute avec des pierres d’angle, des clés de voûte exagérées au-dessus des portes et des arcs segmentaires au-dessus de certaines fenêtres; la construction et les détails en brique de couleur brun pâle; la façade tripartite qui consiste en un rez-de-chaussée en pierre taillée avec une grande vitrine, séparé des étages supérieurs par un large bandeau; le rythme unifié et horizontal des étages supérieurs formé par les rangées de fenêtres rectangulaires à carreaux multiples régulièrement espacées avec des encadrements et appuis en pierre taillée et les rangées de fenêtres régulièrement espacées, à arc segmentaire et les lucarnes du toit; -l’entrée principale avec son toit à pignon et son enseigne; les portes surmontées d’une fenêtre en éventail et les consoles sous les appuis de fenêtre; -les épais murs de séparation et arrière à l’intérieur.

La façon dont l’hôtel Revere de l’Institut Jeanne d’Arc renforce le caractère historique du paysage urbain où il est situé et est bien connu, c’est-à-dire : son échelle générale, son style et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec les bâtiments voisins entre les rues Rideau et St. Patrick et qui contribuent au cachet XIXe siècle du côté est de la promenade Sussex; le fait que le bâtiment est connu et visible dans le quartier immédiat en raison de sa situation sur la promenade Sussex, dans le centre-ville d’Ottawa.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Les cinq structures commerciales du XIXe siècle qui forment l'actuel Institut Jeanne d'Arc ont été construites entre 1846 et 1876, alors que la promenade Sussex était au centre des activités commerciales d'Ottawa. Les Soeurs de l'Institut Jeanne d'Arc ont acheté les propriétés une après l'autre entre 1917 et 1926, puis les ont transformées en un seul bâtiment. Celui-ci appartient à la Commission de la capitale nationale depuis 1980. Voir le rapport 85-39 du BEEFP.

Raisons de la désignation
L’Institut Jeanne d'Arc a été désigné « édifice reconnu » en raison de ses associations historiques, de son importance architecturale et de sa valeur environnementale.

Les bâtiments sont typiques des structures commerciales construites durant la période de prospérité de la promenade Sussex au milieu du XIXe siècle. Ils ont été associés aux hommes d'affaires et aux professionnels qui y avaient des bureaux, et aux locataires qui occupaient les appartements aux étages supérieurs. Les bâtiments sont aussi associés aux Soeurs de l'Institut Jeanne d'Arc, qui exploitaient une pension pour jeunes travailleuses de 1917 à 1989. L'ordre religieux a été fondé par Mère Thomas d'Aquin, une soeur dominicaine partie de France pour s'établir à Ottawa au cours de la deuxième décennie du XXe siècle. En outre, l'Institut est étroitement lié au développement du quartier et à la vie sociale de la basse-ville d'Ottawa.

Sur le plan architectural, l'Institut Jeanne d'Arc est un excellent exemple d'architecture commerciale qui remonte à la période de la Confédération d'Ottawa. Construits en deux phases, de 1846 à 1851 et de 1870 à 1876, les cinq bâtiments reflètent l'évolution des goûts architecturaux. Néanmoins, l'uniformité des dimensions et de l'échelle, combinée à une approche stylistique conservatrice a permis de créer une harmonieuse rangée de bâtiments commerciaux du XIXe siècle.

Les bâtiments situés au 489, promenade Sussex, avec ceux des autres pâtés de maisons entre les rues Rideau et St. Patrick, comptent parmi les bâtiments commerciaux les plus anciens d'Ottawa. Ils contribuent au caractère « XIXe siècle » qui caractérise le côté est de la rue.

Éléments caractéristiques
La valeur patrimoniale de l'Institut Jeanne d'Arc réside dans les dimensions, les proportions, la disposition de la fenestration, le plan masse, les matériaux, les détails architecturaux extérieurs des cinq bâtiments qui forment l'Institut. Les trois bâtiments à l'extrémité sud du bloc sont en pierre calcaire et partagent des proportions et un rythme inspirés du classicisme. Construits en pierres brutes avec un petit nombre d’ornements de pierre de taille, les bâtiments sont intéressants en raison de leurs bons matériaux de construction et de leurs proportions agréables.

Influencées par le style néo-classique, les élévations tripartites de ces bâtiments consistent en un rez-de-chaussée, qui se distingue des étages supérieurs par une plus grande utilisation de pierres de taille et par un large bandeau qui le sépare de ces derniers, et en deux étages comprenant des fenêtres rectangulaires à multiples carreaux espacées régulièrement. Les fenêtres créent un rythme horizontal qui unifie les trois façades; elles sont mises en valeur par des chambranles en pierres taillées ou par des seuils en pierre. Les coins sont marqués de pierres d'angle.

L'édifice Johnston, deuxième bâtiment à partir du coin sud, est le plus élégant des trois. La composition de la façade est intégrée, prenant en compte la largeur de la vitrine au rez-de-chaussée. Les portes avec les fenêtres en éventail et les corbeaux sous les seuils de fenêtre reflètent l’inspiration néo-classique de la conception.

Toutefois, les proportions étroites et hautes du bâtiment, les clés de voûte exagérées au-dessus des portes et les arcs segmentés au-dessus de certaines des fenêtres laissent croire que des styles architecturaux non classiques ont aussi influencé la conception.

Les deux bâtiments au sud de la rue Clarence sont construits en brique de couleur brun pâle. L'utilisation de la brique plutôt que de la pierre donne aux façades une apparence plus légère en comparaison aux bâtiments antérieurs. Le rythme de la façade est plus dynamique et il est assorti d'un second rythme vertical créé par de grands pilastres minces qui s'élèvent sur toute la hauteur du bâtiment. Les fenêtres sont à arcs segmentés et, à l'origine, les entrées étaient décentrées.

Tout nouvel ouvrage devrait respecter l'échelle, les proportions, le rythme et la disposition de la fenestration des bâtiments existants. Le rétablissement des façades de magasins le long de la promenade Sussex, selon les configurations d’origine, rehausserait l'apparence commerciale de la rue. La maçonnerie contribue au cachet des bâtiments; tout travail touchant la maçonnerie devrait donc être effectué en consultation avec un spécialiste de la conservation.

Bien que l'intérieur ait subi d'importantes modifications, la définition du plan de base des cinq bâtiments est encore lisible dans les épais murs de séparation et arrière, dans les variations de niveaux de plancher et dans les rapports entre le plancher et le plafond des différents bâtiments. La lisibilité de chacun des bâtiments devrait être respectée au cours des rénovations futures.

Pour des conseils sur la façon d’intervenir sur ce bâtiment, consulter le Code de pratique du BEEFP.

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