Colline du Parlement, Édifice de l'Ouest

Édifice fédéral du patrimoine classé

Ottawa, Ontario
Vue de la façade de l'édifice de l'ouest, 2010. (© Parks Canada | Parcs Canada, Catherine Beaulieu, 2010.)
Façade
(© Parks Canada | Parcs Canada, Catherine Beaulieu, 2010.)
Adresse : 111, rue Wellington, Ottawa, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1987-05-27
Dates :
  • 1859 à 1865 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Thomas Stent  (Personne)
Autre nom(s):
  • Édifice de l'ouest  (Nom de la désignation)
Ministère gardien Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
Référence du rapport BEEFP 86-52
Numero RBIF : 08834 00

Description du lieu patrimonial

La colline du Parlement - Édifice de l’Ouest est un bâtiment hautement pittoresque, construit en grès de Nepean, coiffé d’un toit en mansarde revêtu de cuivre avec faîtage en fer, qui présente des détails déoratifs d’inspiration gothique. Donnant sur la pelouse de la colline du Parlement, le bâtiment actuel intègre deux rajouts. La haute tour Mackenzie en est une caractéristique particulière. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

La colline du Parlement - Édifice de l’Ouest a été désigné édifice classé en raison de l’importance de ses rapports avec l’histoire, de la qualité de son architecture et de son influence sur la qualité du paysage environnant.

Comme il était destiné à la fonction publique, la colline du Parlement - Édifice de l’Ouest est directement associé au rôle de branche administrative de l’appareil gouvernemental au cours des premières années qui ont suivi la naissance de l’État canadien. À l’instar des ailes de l’édifice de l’Est construites entre 1859 et 1865 et de la bibliothèque du Parlement, la colline du Parlement - Édifice de l’Ouest compte parmi les plus belles architectures néogothiques du milieu du XIXe siècle au monde. Résultat de trois campagnes distinctes de construction, cet édifice représente un véritable essai sur l’évolution du néogothique entre le milieu du XIXe et le début du XXe siècle.

Outre qu’il est lui-même un point d’intérêt national, la colline du Parlement - Édifice de l’Ouest joue un rôle important pour définir le caractère global de la Colline du Parlement et influence considérablement le caractère de l’extrémité ouest de la rue Wellington.

Sources :
Jacqueline Adell, Complexe parlementaire, Ottawa (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 86-052; Édifice de l’Ouest, Ottawa (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale, 86-052.

Éléments caractéristiques

Le caractère patrimonial de la colline du Parlement - Édifice de l’Ouest tient principalement aux éléments que voici :
·l’impression de pittoresque qui se dégage du jeu des volumes et de l’emprise au sol;
·les riches effets produits par l’interaction entre matériaux, textures et couleurs : les murs en grès de Nepean à parement brut offrent un contraste avec les encadrements en pierre taillée faits de grès de Cleveland (Ohio) et en grès rouge de Potsdam;
·les toits en mansarde recouverts de cuivre vert-de-grisé;
·les portions subsistantes des plans d’intérieur, des éléments du décor et de la finition des XIXe et début XXe siècles y compris les éléments du décor intérieur et de la finition des années 1960 qui sont compatibles;
·le site, les qualités de l’aménagement et de point de repère;
·les relations du site original entre l’Édifice de l’Ouest et les édifices du Centre et de l’Est et qui demeurent pour ainsi dire intactes ainsi que les relations qu’on peut observer des côtés est et sud entre le bâtiment et, notamment, les allées et les pelouses, relations perdurant telles qu’elles furent conçues à l’origine.

Les principaux éléments qui définissent la valeur patrimoniale de l’édifice construit entre 1859 et 1865 sont :
·l’aile est, l’aile sud et la moitié sud de l’aile ouest, qui appartiennent au gothique anglais « décoré », caractérisé par un emploi typique d’ornementation;
·à l’intérieur, les couloirs principaux orientés nord-sud et est-ouest ainsi que les principaux vestibules d’entrée et les principaux escaliers, qui continuent de définir les axes de circulation.

Les principaux éléments qui définissent la valeur patrimoniale de l’aile bâtie entre 1874 et 1878 (annexée à l’aile ouest de l’édifice d’origine construit entre 1859 et 1865) sont les suivants :
·l’harmonisation de cette aile avec l’édifice déjà présent, avec toutefois un accent particulier sur l’augmentation de hauteur et la richesse de détails;
·la principale composante, la tour Mackenzie, qui est l’élément le mieux conservé de cette aile et dont les fermes apparentes en fer servant à supporter la flèche sont un rare exemple subsistant des charpentes en fer complexes du XIXe siècle;
·l’intérieur de l’aile, avec sa pierre lisse de couleur crème, ses plâtres blancs, sa serpentine richement veinée ainsi que ses panneaux et ses sculptures en bois;
·l’arcature de l’escalier qui forme écran entre la cage d’escalier et la gaine d’ascenseur — élément particulièrement digne d’intérêt, car c’est le seul vestige qui reste de l’ascenseur d’origine, un des premiers qui aient été destinés au transport des personnes au Canada;
·l’escalier en colimaçon et, au-dessus du vestibule d’entrée, l’ancien bureau d’Alexander Mackenzie, avec sa décoration ouvragée en pierre, en bois et en plâtre.

Le principal élément qui définit la valeur patrimoniale de l’aile bâtie en 1906 (placée dans l’axe est-ouest et réunissant le corps d’origine de 1859-1865 à l’aile construite entre 1874 et 1878) consiste dans :
·l’évolution des goûts au tournant du XXe siècle, les architectes privilégiant alors une plus grande simplicité dans la mise en œuvre des matériaux et une décoration minimaliste.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'édifice de l'Ouest a été construit entre 1859 et 1865 d'après les plans des architectes Thomas Stent et Augustus Laver. Des travaux d'agrandissement ont été réalisés par le ministère des Travaux publics entre 1874 et 1878 et entre 1906 et 1909. De grands travaux de réfection ont été effectués de 1961 à 1965 par la firme Perini Limited de Toronto. Travaux publics Canada a charge de veiller à l'entretien de cet édifice du patrimoine. Voir le Rapport de bâtiment n° 86-52 du BEEFP.

Raisons de la désignation

L'édifice de l'Ouest a été désigné édifice "classé", le 16 janvier 1987, parce qu'il revêt une importance exceptionnelle tant pour des motifs historiques qu'en raison de la qualité de son architecture et de l'importance qu'il revêt par rapport aux éléments qui l'entourent.

Comme il était entièrement réservé à l'usage de la fonction publique, l'édifice est directement associé au rôle important tenu par l'organe administratif du gouvernement fédéral au cours des premières années qui ont suivi la naissance de l'État canadien. Du point de vue esthétique, il s'agit d'un des plus beaux spécimens de l'architecture néo-gothique au Canada. Outre qu'il soit lui-même un monument national, il a aussi une part immense dans le caractère unique de l'ensemble que forment les édifices et les aménagements extérieurs de la Colline du Parlement et influe considérablement sur l'originalité du secteur ouest de la rue Wellington.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de l'édifice réside dans l'exploitation maximale de la répartition pittoresque des masses, dans l'ornementation et dans l'habile manipulation des textures et des couleurs destinées à créer l'effet de surface recherché par les concepteurs d'édifices de style High Victorian Gothic. La répartition libre des masses autour de pavillons de différentes hauteurs qui font largement saillie confère à l'édifice la silhouette asymétrique pittoresque inhérente au style. Les architectes du High Victorian Gothic attachaient beaucoup d'importance à l'osmose entre ciel et toits : les pinacles et la crête en fer de l'édifice sont une partie intrinsèque de sa conception esthétique. L'introduction de pierres de couleur et l'emploi contrastant de pierres taillées pour les encadrements et de moellons à parement brut pour les murs sont également caractéristiques. La patine acquise avec le temps n'a rien changé à la qualité du contraste. Comme l'architecture de l'édifice est conforme à de nombreux principes ruskiniens, nous croyons qu'il y aurait peut-être lieu de s'inspirer des idées exprimées par Ruskin au sujet de la patine pour établir le programme d'entretien.

La première annexe, construite entre 1874 et 1878, est l'oeuvre de T. S. Scott. La tour Mackenzie, notamment, est tout à fait typique du style Victorian Gothic et serait plutôt considérée comme une amélioration pour l'édifice. L'annexe édifiée en 1906 s'accorde bien avec l'ensemble, ce qui n'est pas vraiment le cas des parties rajoutées ultérieurement du côté nord-ouest.

L'intérieur de l'édifice a été transformé presque de fond en comble en 1961, et il reste très peu d'éléments primitifs. Tous ceux qui subsistent, surtout aux entrées de l'édifice, devront être précieusement conservés.