Complexe Ste. Helène : Pavillon de la Croix-Rouge

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Kingston, Ontario
Vue de la façade du bâtiment, 1988 (© Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, 1988.)
Vue de la Façade
(© Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, 1988.)
Adresse : 440, rue King Ouest, Complexe St. Helens - RHQ, Kingston, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1988-06-30
Dates :
  • 1838 à 1838 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Thomas Kirkpatrick  (Personne)
  • James Morton  (Personne)
Autre nom(s):
  • Pavillon de la Croix-Rouge, bâtiment 3  (Autre nom)
  • Pavillon de la Croix-Rouge  (Autre nom)
Ministère gardien Service correctionnel du Canada
Référence du rapport BEEFP 87-113
Numero RBIF : 09478 00

Description du lieu patrimonial

Le Complexe Ste. Helène : Pavillon de la Croix-Rouge fait partie de l’ensemble St. Helen’s à Kingston. Situé sur un terrain aménagé, ce bâtiment en brique et en stuc, coiffé d’un toit en croupe, est bâti sur le flanc d’une colline qui donne sur le lac Ontario. Son apparence simple, d’inspiration classique, est caractérisée par les grandes fenêtres à arc en plein-cintre, les pilastres et les hautes cheminées. Deux ailes sont attenantes au bloc principal, respectivement des côtés est et ouest. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le Complexe Ste. Helène : Pavillon de la Croix-Rouge est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le Complexe Ste. Helène : Pavillon de la Croix-Rouge, en tant qu’élément de l’ensemble St. Helen’s, est associé à Thomas Kirkpatrick et à James Morton, qui ont tous deux joué un rôle important dans les débuts de l’histoire de Kingston et du Haut-Canada. Thomas Kirkpatrick, qui a construit le pavillon, était membre d’une importante famille locale. Plus récemment, le pavillon a été associé à deux autres thèmes étroitement liés avec Kingston : la présence militaire et le pénitencier. En 1853, James Morton, propriétaire de l’ensemble adjacent de la brasserie et industriel, s’est porté acquéreur des lieux. L’ensemble a ensuite été vendu au ministère de la Milice et de la Défense qui l’a transformé en hôpital pendant la Première Guerre mondiale. La propriété a été cédée au Service correctionnel du Canada en 1968 et y loge actuellement des bureaux régionaux.

Valeur architecturale
La valeur du Complexe Ste. Helène : Pavillon de la Croix-Rouge découle de sa belle esthétique qui présente des influences classiques. Ce pavillon est le seul bâtiment survivant du domaine original Kirkpatrick. Ses murs avec leurs pilastres, ses surfaces revêtues de stuc, les fenêtres à arc en plein-cintre et le toit en croupe reprennent la simplicité classique du bâtiment principal de l’ensemble St. Helen’s. La fonctionnalité du bâtiment et la qualité de l’exécution se voient dans la construction.

Valeur environnementale
Le Complexe Ste. Helène : Pavillon de la Croix-Rouge s’harmonise avec l’ensemble St. Helen’s et est un repère familier pour les travailleurs et les visiteurs.

Sources :
Martha Phemister, ensemble St. Helen’s, 440 et 462, rue King Ouest, Kingston Ontario, Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 87-113; Ensemble St. Helen’s, 440/462, rue King Ouest, Kingston (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale 87-113.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du pavillon de la Complexe Ste. Helène : Pavillon de la Croix-Rouge, devraient être respectés.

Sa conception simple présentant des influences classiques et pittoresques et la qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : le volume simple de plain-pied de la façade avant et la volumétrie à deux étages de l’arrière, le tout surmonté d’un toit en croupe; les murs extérieurs en brique revêtue de stuc; la disposition des fenêtres semi-circulaires et des pilastres; les cheminées élancées.

La façon dont le Complexe Ste. Helène : Pavillon de la Croix-Rouge s’harmonise avec l’ensemble St. Helen’s et est un repère connu des travailleurs et des visiteurs, c’est-à-dire : la conception simple du bâtiment avec ses influences classiques, ses proportions et son volume, qui s’harmonisent avec l’aménagement paysager Regency ainsi qu’avec les autres bâtiments de l’ensemble; son emplacement saisissant sur une colline en surplomb du lac Ontario, qui en fait un repère bien connu pour les travailleurs et les visiteurs.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'ensemble St. Helen's se compose de quatre édifices (résidence St. Helen's, Stone Gables, pavillon de la Croix-Rouge et maison Grant) et de leurs aménagements extérieurs. Le domaine, qui a servi d'hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale, a été créé dans les années 1830; il comprenait alors une villa construite dans la tradition pittoresque et la brasserie dont les bâtiments sont situés tout à côté. Le ministère de la Milice et de la Défense a pris possession du domaine en 1918, par voie d'expropriation. D'autres bâtiments ont été érigés sur la propriété pendant et après la Deuxième Guerre mondiale pour servir à la Défense nationale. L'ensemble des édifices ont été cédés au Service correctionnel du Canada (SCC) en 1968 et sont aujourd'hui occupés par le personnel de l'Administration régionale. C'est le Service correctionnel du Canada qui a la garde de la propriété. Voir les Rapports de bâtiment nos 83-83 et 87-113 du BEEFP.

Raisons de la désignation

L'ensemble St. Helen's a été désigné propriété "classée" parce qu'il rappelle des faits importants de notre histoire, mais aussi en raison de la qualité de sa conception architecturale et de son exécution, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, et de celle du milieu environnant. À l'origine, la propriété était formée de deux éléments principaux : une grande demeure et un établissement industriel. Ces deux éléments font aujourd'hui partie intégrante des bureaux du SCC, mais, grâce à certains indices, on devine encore leur destination antérieure.

La propriété est un excellent exemple de la suburbanisation qui a eu lieu au début du XIXe siècle, c'est-à-dire du débordement des quartiers résidentiels vers les campagnes; elle est aussi l'expression de cette conception raffinée de la vie qui caractérise la période Regency. Les traits particuliers à cette époque se retrouvent tous dans la composition pittoresque de la résidence St. Helen's, du pavillon de la Croix-Rouge et des parterres.

On associe la propriété aux noms de Themes Kirkpatrick et de James Morton, deux grandes figures de l'histoire ancienne de Kingston et du Bas-Canada.

La maison Grant (édifice no 10) représente le passé industriel de la propriété, et ses rapports avec les bâtiments en maçonnerie de la brasserie qui s'élèvent sur le terrain municipal attenant et avec les autres édifices de l'ensemble St. Helen's sont encore très nets du point de vue tant architectural que fonctionnel.

Le BEEFP considère également les aménagements extérieurs et le décor comme de beaux exemples de la période «jardinesque»; en effet, malgré une certaine évolution, ces aménagements ont conservé une multitude de détails répondant aux mêmes règles de conception que celles que dénote l'architecture des deux grandes demeures primitives.

Éléments caractéristiques

L'ensemble architectural

Le caractère patrimonial de l'ensemble St. Helen's réside principalement dans la résidence St. Helen's, les parterres qui l'entourent et les rapports qui unissent chacune des composantes de l'ensemble entre elles. Le pavillon de la Croix-Rouge et la maison Grant (édifices nos 3 et 10), ainsi que la clôture en fer et en pierre qui forme la limite nord de la propriété, ont aussi une part importante dans le caractère de cette dernière en raison de leur conception esthétique et des rapports fonctionnels réciproques par lesquels ils sont liés depuis toujours. Stone Gables, de construction plus récente, a été conçue et orientée de manière à ne pas porter atteinte au caractère de la propriété. D'autres ajouts encore plus récents, constructions et parcs de stationnement, sont, par contre, mal situés et détonnent carrément dans l'ensemble. Il serait souhaitable qu'on étudie la possibilité de les enlever ou de les déplacer.

Les premiers aménagements extérieurs étaient de beaux spécimens de la période «jardinesque», dont il reste aujourd'hui très peu d'exemples au Canada. Il serait intéressant qu'on entreprenne une étude sur les éléments d'architecture paysagère qui ont subsisté afin de déterminer quels points de vue et quels rapports revêtaient de l'importance pour la composition et de repérer les éléments et agencements primitifs qui existent encore de nos jours. Une telle étude serait utile pour établir de nouveaux plans d'aménagement, par exemple, décider l'emplacement des parcs de stationnement, des nouvelles constructions et d'autres infrastructures, et pour faire en sorte que les aménagements obtenus respectent le caractère «jardinesque» du parc actuel, conçu dans le goût Regency, et complètent agréablement l'architecture des bâtiments.

La résidence St. Helen's
Cette grande demeure a été désignée édifice classé. Le caractère patrimonial de la résidence St. Helen's tient au renom qu'elle a acquis comme spécimen parmi les plus remarquables de l'architecture pittoresque de la période Regency au Canada. Malgré quelques transformations, l'extérieur de l'édifice possède encore toutes les qualités visuelles particulières au style. Les rapports intentionnellement créés entre l'édifice et les parterres qui l'entourent sont encore très facilement perceptibles.

Le BEEFP estime que les premières transformations et les premiers ajouts qui ont été faits sont d'une qualité supérieure et ont été réalisés dans le même esprit que la composition primitive; il faut donc les conserver. Cependant, l'aile ajoutée plus tard du côté sud, et qui abrite des bureaux, ne va pas du tout avec le reste, ni par sa forme, ni par sa masse, ni par les matériaux mis en oeuvre, ni par la qualité de sa construction. Vu l'importance de la résidence St. Helen's en tant qu'oeuvre architecturale, il faudra songer sérieusement à enlever l'aile des bureaux lorsque de grands travaux de réfection seront envisagés.

La disposition intérieure de l'édifice est un exemple classique des plans d'habitation de la période Regency. La symétrie des parties, l'existence simultanée de pièces privées et d'espaces publics et la relation qui existe entre les pièces de séjour et les aires de service sont des particularités voulues et facilement distinguables. Le choix de l'emplacement est également classique. L'édifice est situé sur une élévation de terrain et placé de manière que la partie de derrière, où se trouvent les pièces privées, profite de la plus belle vue et de l'exposition au sud.

Malgré les légères transformations et subdivisions faites à l'intérieur de l'édifice et malgré aussi la modification de certains détails, l'intérieur laisse encore transparaître clairement les idéaux de l'époque en matière de planification sociale et de plans d'habitation.

Étant donné la valeur exceptionnelle de cet édifice et son intégrité quasi-parfaite, il importe que celui-ci soit traité, dans l'avenir, avec le plus grand soin.

Le pavillon de la Croix-Rouge (édifice no 3)

Le pavillon de la Croix-Rouge a été désigné édifice reconnu. Son caractère patrimonial tient aux rapports fonctionnels, historiques et architecturaux étroits qui existent entre lui et la résidence St. Helen's. C'est la dernière dépendance encore debout de toutes celles qui faisaient autrefois partie du domaine Kirkpatrick. Les murs ornés de pilastres, les revêtements de stucco, les fenêtres à plein cintre et le toit en croupe offrent la même sobriété classique que l'édifice principal.

Tout comme la résidence St. Helen's, le pavillon de la Croix-Rouge a subi des modifications et été agrandi. Les annexes les plus anciennes, en particulier celle qui a
été dessinée par Newlands et qui a été construite en 1918, ont été exécutées avec beaucoup d'intelligence. Les deux ailes plus récentes, à l'est et à l'ouest, ont été construites avec des matériaux qui ne s'accordent pas du tout avec ceux du corps de logis; la qualité de la construction et le fenêtrage sont eux aussi totalement différents. L'enlèvement de ces deux annexes améliorerait certainement le coup d'oeil. L'intérieur de l'édifice a été transformé presque de fond en comble. Il faudra résister à la tentation de procéder à sa «restauration» tant qu'on ne saura pas à quoi ressemblait exactement l'intérieur à l'origine. Si l'on envisage d'entreprendre des travaux de réhabilitation, il faudra plutôt choisir un aménagement contemporain qui s'accordera avec le caractère des lieux. Il serait important aussi qu'on fasse ressortir la démarcation qui existait autrefois entre les élégants parterres de la résidence St. Helen's et le fonds de terre plus fonctionnel du pavillon.

La maison Grant (édifice no 10)

La maison Grant a été désignée édifice reconnu parce qu'elle a à voir avec la création des premiers établissements industriels du Haut-Canada, en particulier avec celle de la brasserie Morton. C'est aussi un très bon exemple de l'architecture néo-classique vernaculaire. Bien qu'elle fasse historiquement et fonctionnellement partie de l'ensemble architectural St. Helen's, la maison aurait également, d'après ce que le BEEFP a pu constater, des liens très nets, tant visuels qu'architecturaux, avec le groupe de bâtiments du terrain municipal voisin, qui formaient autrefois la brasserie Morton. Si l'on procède un jour à de nouveaux aménagements, il faudra tenir compte de ces affinités.

Bien que de nombreuses rénovations et de nombreux ajouts aient été faits à l'intérieur, le bâtiment est demeuré pour ainsi dire intact parce que l'agencement et une foule de détails primitifs ont simplement été camouflés par les nouveaux aménagements. Lorsqu'on entreprendra d'autres travaux, il faudra prendre les moyens nécessaires pour continuer de protéger ces éléments caractéristiques.

Un porche fermé qui s'accorde mal avec l'ensemble masque l'imposte et les fenêtres latérales de l'entrée principale. On améliorerait le coup d'oeil en le faisant disparaître. L'annexe à ossature de bois et à deux niveaux construite pendant la Deuxième Guerre mondiale choque moins la vue que les ajouts qui ont été faits aux autres édifices de la propriété. Néanmoins, l'enlèvement de cette annexe et du grand terrain de stationnement qui s'étend sur le devant de l'édifice ne pourrait qu'améliorer l'apparence des lieux. En reconstituant le jardin qui se trouvait du côté nord, on recréerait un décor autour de l'édifice.

Stone Gables

Stone Gables a été désigné édifice reconnu. Le caractère patrimonial des lieux réside dans l'architecture néo-Tudor de l'édifice, à laquelle il ne manque aucun détail, et dans le milieu environnant.

Les aménagements intérieurs, les matériaux choisis et le travail des panneaux, des ouvrages de menuiserie et des vitrages sont d'une qualité supérieure et s'harmonisent parfaitement avec le style de l'édifice. Ces éléments devront être protégés, du moins en ce qui concerne le rez-de-chaussée et l'escalier principal. Les étages supérieurs n'offrent pas la même qualité. Les travaux qu'on pourrait envisager d'y faire devront cependant respecter le caractère résidentiel de l'édifice.

Stone Gables a été intégré avec art dans le décor XIXe siècle du boisé Morton. Des travaux d'architecture paysagère qui protégeraient l'unité visuelle des terrains qui s'étendent au nord entre la résidence St. Helen's et Stone Gables seraient appropriés. Il ne saurait être question de morceler ce fonds de terre. Les vestiges des parterres qui s'étendent du côté sud sont demeurés intacts en majeure partie; toutefois, les rapports par lesquels ces parterres étaient liés au lac n'existent plus. On pourrait envisager de faire certains aménagements de modeste envergure dans cette partie du domaine, à condition qu'il soit impossible de les apercevoir de la résidence St. Helen's.