Centre de conférences du gouvernement
Édifice fédéral du patrimoine classé
Ottawa, Ontario
Photo de l'extérieur
(© Monique Trépanier, Architectural History Branch | Direction de l'histoire de l'architecture, 1988)
Adresse :
2, rue Rideau, Part of Confederation Square National Historic Site, Ottawa, Ontario
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1989-01-19
Dates :
-
1909 à 1912
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
-
Bradford Lee et Ross et MacFarlane
(Architecte)
Autre nom(s):
-
Ancienne Gare Union
(Autre nom)
Ministère gardien
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
Référence du rapport BEEFP
88-028
Numero RBIF :
54533 00
Description du lieu patrimonial
Le Centre de conférences du gouvernement se trouve à la place de la Confédération, dans le centre-ville d’Ottawa. Il s’agit de l’édifice de l’ancienne gare Union d’Ottawa dont le style Beaux-Arts monumental et classique était le style de prédilection pour les gares construites au début du XXe siècle. Les deux façades principales distinguent cet édifice massif et impressionnant. La façade de l’entrée principale, à l’avant, est divisée en trois parties symétriques avec un pavillon central en avant-corps, des colonnes géantes et un entablement proéminent. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
Le Centre de conférences du gouvernement est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.
Valeur historique
Construit à l’origine comme la gare Union d’Ottawa, l’actuel Centre de conférences du gouvernement est l’un des meilleurs exemples associés à la grande époque de la construction ferroviaire au Canada avant la Première Guerre mondiale, alors que la construction de chemins de fer représentait un moyen essentiel d’atteindre à la prospérité et à l’unité nationales. Le bâtiment continue à façonner l’identité politique et culturelle du Canada par son rôle de centre de conférences du gouvernement, un endroit qui accueille des conférences d’envergure nationale et internationale. Originellement perçu comme porte d’entrée de la capitale et, plus tard, comme lieu de réunion, l’édifice a été longtemps associé à diverses personnalités d’importance nationale et internationale. Le Centre évoque avec force plusieurs phases du développement de la ville d’Ottawa, notamment son rôle en tant que capitale du pays ainsi que dans le développement du centre de la ville.
Valeur architecturale
Le Centre de conférences du gouvernement est un excellent exemple de la tradition Beaux-Arts, le style de prédilection pour ce genre d’édifice. L’agencement de son extérieur et de son intérieur met en évidence les principes de l’architecture du style Beaux-Arts. Présentant le vocabulaire intégral des formes classiques, la composition symétrique, les grandes colonnades, les arches de l’entrée du bâtiment et les façades linéaires soulignent l’ordonnance des espaces intérieurs. De même, la symétrie axiale et la progression des espaces intérieurs, dont la hauteur et les proportions varient, se prêtent à un aménagement vaste et dégagé dans les espaces principaux. Le design général du bâtiment est rehaussé par des traitements décoratifs et l’emploi de matériaux d’une qualité exceptionnelle.
Valeur environnementale
Le Centre de conférences du gouvernement renforce le caractère actuel de la place de la Confédération dans le secteur commercial du centre-ville d’Ottawa. Le bâtiment est un repère connu des résidants de la ville et de la région.
Sources :
Leslie Maitland, Centre de conférences du gouvernement (ancienne gare Union), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 88-028; Centre de conférences du gouvernement, Ottawa (Ontario). Énoncé de la valeur patrimoniale 88-028.
Éléments caractéristiques
Les éléments qui définissent le caractère du Centre de conférences du gouvernement, devraient être respectés.
Son rôle à titre d’illustration de la grande époque de la construction ferroviaire au Canada avant la Première Guerre mondiale, c’est-à-dire : le style, conforme à l’esprit de l’ère du chemin de fer et, à l’intérieur, le hall principal de la gare.
Son style Beaux-Arts, sa très haute fonctionnalité et l’excellente qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : l’échelle imposante, la volumétrie massive et la composition classique; les façades nord et ouest, particulièrement la façade symétrique en trois parties composée de colonnes géantes, de solides pilastres d’angle, d’une corniche épaisse et d’un entablement dont le traitement tridimensionnel crée un jeu prononcé d’ombre et de lumière; l’extérieur blanc, lisse et riche en calcaire de l’Indiana; l’agencement des fenêtres et des accès; la symétrie axiale et la progression hiérarchique des espaces qui mènent au hall principal de l’ancienne gare; l’emploi de matériaux de construction solides et durables, comme la charpente en acier et les murs coupe-feu en brique et en terre cuite; le traitement architectural à l’intérieur, plus particulièrement le hall principal de la gare et les grandes salles qui sont décorés d’éléments classiques comme des voûtes en berceau à caissons, des ouvrages en plâtre et des cheminées en marbre.
Le Centre de conférences du gouvernement renforce le caractère de la place de la Confédération dans le secteur commercial du centre-ville d’Ottawa et est un repère familier, c’est-à-dire : son échelle, sa volumétrie et la qualité des matériaux employés, qui s’harmonisent avec le caractère sobre des autres édifices importants de la Place, comme le monument aux morts, le Château Laurier et du Bureau du Premier ministre et du Conseil privé; les façades nord et ouest, qui affirment l’importance de la Place; son emplacement bien en vue le long du canal et le fait qu’il est proche du cœur commercial d’Ottawa, ce qui fait qu’il est connu et qu’il constitue un repère dans la ville.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
Le Centre de conférence du gouvernement, importante attraction de la ville d'Ottawa située sur la place de la Confédération, est l'édifice de l'ancienne gare Union, construite entre 1909 et 1912 d'après les plans des architectes Ross et MacFarlane, qui se sont eux-mêmes inspirés des plans originaux d'un autre membre de la profession, Bradford Lee Gilbert. L'édifice a servi de gare centrale jusque dans les années soixante. Lorsque les voies ferrées du centre-ville ont été démantelées, la gare a été désaffectée et est restée vacante jusqu'à ce que le gouvernement fédéral la transformât en centre de conférence. L'édifice relève de la compétence de Travaux publics Canada. Voir le Rapport de bâtiment no 88-28 du BEEFP.
Raison de la désignation
Le Centre de conférence du gouvernement a été désigné édifice "classé" parce qu'il est lié à des faits importants de notre histoire, que sa conception est admirable et son architecture frappante.
Comme ancienne gare centrale, l'édifice est un témoin de l'essor prodigieux qu'ont connu les chemins de fer au Canada avant la Première Guerre mondiale. Pour ce jeune pays, la construction de chemins de fer représentait alors un moyen essentiel pour atteindre à la prospérité et à l'unité nationales. Un certain nombre de gares ont ainsi été érigées sur des emplacements bien en vue de villes canadiennes, notamment à Ottawa. Depuis qu'il sert de centre de conférence du gouvernement, l'édifice a acquis une nouvelle importance grâce aux grandes conférences nationales et internationales qui s'y tiennent et qui continuent de façonner l'identité politique et culturelle du pays.
L'ancienne gare Union a été conçue dans la tradition des Beaux-Arts, qui était, à l'époque, le style de prédilection pour ce genre d'édifice. Bien que la destination du bâtiment ait profondément changé et qu'une grande partie des terrains adjacents aient été affectés à des usages entièrement différents, l'édifice principal est demeuré une attraction d'une importance capitale en ce lieu d'intérêt national qu'est la place de la Confédération.
Éléments caractéristiques
L'importance de l'édifice réside dans l'agencement des parties tant extérieures qu'intérieures, lesquelles mettent en évidence les principes de l'architecture de style Beaux-Arts.
L'extérieur, composé de pierre calcaire de l'Indiana soigneusement taillée, se distingue par la façade de l'entrée principale, rue Rideau, et la façade secondaire qui donne sur le canal Rideau et la place de la Confédération. La façade principale est divisée en trois parties symétriques, celle du centre formant un pavillon en avant-corps. Des colonnes et des antes qui se dressent sur quatre étages supportent une corniche à la fois grande et sobre, ainsi qu'un entablement percé de fenêtres. La façade côté canal est linéaire; elle souligne l'ordonnance des espaces intérieurs au moyen d'une colonnade monumentale sur la gauche et d'une immense ouverture en arc sur la droite.
À l'intérieur, la disposition générale et le traitement ornemental sont restés les mêmes qu'à l'origine, sauf que l'ensemble a beaucoup perdu de sa clarté à cause de transformations et d'ajouts récents. L'organisation axiale des espaces intérieurs, où la salle des pas perdus succède à la billetterie, la billetterie à la salle d'attente, la salle d'attente au vestibule et le vestibule à l'entrée, est restée intacte sur le plan physique; elle est cependant difficile à discerner à cause des subdivisions qui ont été faites dans l'intervalle. Les éléments décoratifs, tels les voûtes en berceau à caissons, dans les grandes salles, et les cheminées en marbre, dans les bureaux du devant, ont pour la plupart été conservés eux aussi, bien qu'ils soient dérobés à la vue.
Étant donné l'intérêt que présente l'édifice sur le plan architectural et l'importance des faits historiques dont il a été témoin comme gare de chemin de fer et centre de conférence, on veillera avec grand soin à préserver les qualités tant spatiales que physiques des lieux. Pour l'extérieur, nous recommandons d'instaurer un programme d'entretien minutieux et de faire appel, pour toute réparation ou restauration, aux conseils de spécialistes de la conservation ayant les compétences voulues. Les deux façades demeurées intactes, accès et fenêtrage compris, devront être conservées telles quelles, ainsi que les parties des autres façades qui seront restées conformes au plan original. Ces autres façades devront être conservées comme parties intégrantes du bâtiment, mais il se peut qu'elles aient à subir des transformations avec le temps, selon les changements de destination qui pourront encore se produire. Ces modifications, quelles qu'elles soient, devront respecter les intentions du plan original et ne pas rompre l'équilibre des deux façades principales. L'escalier de secours du côté est est un ouvrage de conception moderne qui s'harmonise parfaitement avec les particularités historiques de l'édifice; nous ne voyons donc pas d'inconvénient à ce qu'il reste en place.
L'intérieur a été grossièrement réaménagé en fonction des besoins actuels, et la disposition matérielle et le mobilier adaptés tant bien que mal à la nouvelle destination de l'édifice. Le point essentiel à retenir, si l'on décide un jour de remodeler l'intérieur, c'est qu'il faudra respecter la symétrie axiale primitive et l'ordre dans lequel se succèdent les espaces de hauteurs et de dimensions différentes. Il faudra aussi tenir compte du fait que les éléments de finition, comme les voûtes en berceau à caissons et les détails en marbre, sont une partie intégrante de la composition et voir, par conséquent, à ce qu'ils soient entretenus et mis en valeur avec beaucoup de soin. Le tunnel qui reliait la gare au Château Laurier est une caractéristique de l'édifice qui fait partie de son histoire et qui doit donc demeurer.
Par rapport aux liens qui unissent l'édifice et ses abords, mentionnons qu'il faudra veiller à ce que les façades ouest et nord conservent leur prestige et continuent d'attirer l'attention. Les autres façades ont énormément changé, quant à elles, et se fondent dans un tissu urbain transformé. Elles pourraient encore subir de nouvelles métamorphoses, pourvu que ces changements de physionomie ne détruisent ni l'harmonie de la façade nord ni la linéarité bien nette de la façade ouest.