Phare (avant)

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Lachine, Québec
Vue générale du phare (avant), qui montre la volumétrie effilée formée d’une base en béton, de deux sections cylindriques et d’une attrayante coupole en métal où se trouve le feu, 1989. (© Canadian Coast Guard / Garde côtière canadienne, 1989.)
Vue générale
(© Canadian Coast Guard / Garde côtière canadienne, 1989.)
Adresse : Lachine, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1991-05-30
Dates :
  • 1900 à 1900 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Ministère des Chemins de fer et des Canaux  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Phare de Lachine - feu de direction avant  (Autre nom)
Ministère gardien Pêches et Océans Canada
Référence du rapport BEEFP 89-172

Description du lieu patrimonial

Le phare (avant) est l’un de deux phares jumeaux qui se dressent dans le parc Saint-Louis, secteur de loisirs municipal situé au bord de l’eau. Plus petit que son jumeau, le phare avant se trouve au bout d’un quai, dans le parc. Le phare comprend une tour effilée aux proportions basses, faite de métal peint en blanc, qui repose sur une base en béton. Le feu est protégé par une attrayante coupole décorative en métal pourvue de portes coulissantes à laquelle on accède par la plate-forme circulaire, en métal, qui est accentuée par des encorbellements. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le phare est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le phare est associé à l’implantation de grandes industries à Lachine, qui y étaient attirés par la proximité des corridors de transport maritime et ferroviaire.

Valeur architecturale
La valeur du phare découle de ses belles qualités esthétiques et de sa conception fonctionnelle très efficace. Ce bâtiment aux proportions élégantes est un exemple extrêmement rare d’une tour circulaire en métal située ailleurs qu’à Terre-Neuve. L’un de deux phares jumeaux érigés à cet emplacement, il a été construit en employant les techniques de métallurgie mises au point au début du XXe siècle pour la construction navale et la chaudronnerie. Ces techniques consistaient à assembler des plaques d’acier légèrement courbes et à les riveter pour former un cône tronqué. On employait l’acier parce qu’il est résistant et facile d’entretien à condition d’être bien protégé contre la corrosion.

Valeur environnementale
Le phare renforce le caractère maritime du secteur à vocation récréative où il est situé au parc Saint-Louis. Il s’agit d’un repère bien connu dans la région.

Sources : Joan Mattie (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 89-172; Phare de Lachine, île Bicquette (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 87-088.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du phare devraient être respectés.

Sa qualité esthétique, sa conception fonctionnelle très efficace et la qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : la volumétrie effilée formée d’une base en béton, de deux sections cylindriques et d’une attrayante coupole en métal où se trouve le feu; la construction en métal et ses éléments; la plate-forme circulaire de la galerie et le garde-corps, agrémentée par des encorbellements; les portes coulissantes; les deux ouvertures latérales.

La façon dont le phare renforce le caractère du secteur à vocation récréative où il est situé et est un repère bien connu dans la région, c’est-à-dire : sa conception générale et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec le parc et les abords du quai; sa fonction de balise pour les plaisanciers et les embarcations de la Garde côtière canadienne; sa visibilité et le fait qu’il est connu des touristes et des gens qui habitent la région, en raison de son emplacement bien en vue à l’entrée du quai d’un parc de loisirs municipal très fréquenté.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Les deux phares ou feux d'alignement, antérieur et postérieur, sont situés à l'entrée ouest du canal Lachine. Ils ont été construits en 1900 pour le ministère des Chemins de fer et des Canaux. Ils sont maintenant la propriété de la Garde côtière canadienne qui en assure aussi la gestion. Voir le rapport 89-172 du BEEFP.

Raisons de la désignation

Les phares ont été désignés "reconnus" parce qu'ils illustrent une importante tranche d'histoire locale et parce qu'ils contribuent au caractère maritime du parc St-Louis. Ils comptent de plus parmi les rares exemples de tours circulaires en métal situées à l'extérieur de Terre-Neuve.

La présence des phares rappelle le début du siècle qui a vu s'installer à Lachine des industries majeures, attirées par la proximité des voies de transport maritime et ferroviaire. Bien qu'ils ne desservent plus le chenal principal comme à l'origine, les phares continuent encore à être un point de repère pour les embarcations de plaisance et les bateaux de la Garde côtière.

Eléments caractéristiques

La valeur patrimoniale des phares réside dans leurs proportions, le mode de construction, et le choix des matériaux.

Les tours ont été construites selon les méthodes de métallurgie développées au début du siècle pour la construction navale et la chaudronnerie. Celles-ci consistaient à assembler des plaques d'acier légèrement courbes et à les riveter de façon à former un "tronc de cône effilé." L'acier était un matériau résistant et facile d'entretien à condition qu'il soit bien protégé contre la corrosion. Les deux phares sont boulonnés à des fondations de béton.

La tour postérieure est la plus haute des deux et la plus effilée. Son corps principal est constitué de quatre sections cylindriques et la galerie repose sur des corbeaux très simples. L'allure de la tour a été modifiée en 1939. C'est alors qu'on a érigé par-dessus la coupole, antérieurement en cuivre et maintenant peinte en blanc, une petite plate-forme d'équipement. Postérieurement, on a posé des pentures à la porte inférieur qui était coulissante tout comme celle qui donne accès à la galerie. Pour mettre le phare en valeur, il faudrait songer à revenir aux matériaux et au design d'origine.

La tour antérieure est moins haute, son corps principal ne comprenant que deux sections. Elle ne semble pas avoir subi de modifications majeures et conserve encore son système ingénieux de portes coulissantes. Cependant les deux ouvertures latérales sont ouvertes à tous les vents et il est urgent d'installer des fenêtres similaires au modèle ancien.

Tous les éléments métalliques, autant extérieurs qu'intérieurs, devraient être traités avec un produit anti-corrosif et repeinturés. Tout début de corrosion devrait être détecté et la situation corrigée le plus rapidement possible. Il est important de conserver telles quelles toutes les parties originales encore existantes.

Le phare postérieur est situé dans un parc faisant partie du circuit touristique de la ville de Lachine, ce qui laisse supposer un entretien constant. Parce qu'elle est située au bout d'un quai, la tour antérieure a été endommagée par les glaces et sa base est très corrodée, particulièment là ou s'accumule l'eau entre le socle de béton et la partie boulonnée. Les parties endommagées devraient être réparées ou remplacées par des éléments identiques. Afin d'améliorer la perception esthétique des phares, on devrait installer des câbles électriques souterrains.