Description du lieu patrimonial

Le gîte Wabenaki est situé sur un terrain boisé dans le parc national du Canada de la Mauricie, avec une vue imprenable sur le lac à la Pêche. Il s’agit d’un bâtiment de deux étages coiffé d’un toit en croupe avec un avant-toit retroussé, six lucarnes à croupe en saillie et une cheminée en brique. Il a été bâti en différents matériaux, soit de la pierre des champs pour les fondations, des rondins pour la structure principale et des bardeaux à l’étage. Une véranda est attenante au mur du côté nord-est de la partie arrière du bâtiment et mène à la porte principale. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le gîte Wabenaki est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de ses associations historiques, ainsi que de ses valeurs architecturales et environnementales.

Valeur historique
Le gîte Wabenaki est associé avec l’histoire de la pêche et de la chasse récréatives lesquelles, avec l’exploitation forestière, ont été les pierres angulaires du développement de la région de Trois-Rivières pendant près de 90 ans. Il a servi de cuisine et de salle à manger pour les membres du Laurentian Club jusqu’en 1952. Il était la propriété du Wabenaki Fish and Game Club, jusqu’à son expropriation par le gouvernement du Québec en 1972. En 1977, le gîte a été intégré au parc national du Canada de la Mauricie.

Valeur architecturale
La valeur du gîte Wabenaki découle de ses bonnes qualités esthétiques. Il s’agit d’un bâtiment récréatif qui est conforme d’autres bâtiments du Laurentian Club. De bonne conception fonctionnelle et typique de l'architecte William Maxwell (1874-1952), l'intérieur rustique présente une salle à manger avec vue sur le lac, de même que des poutres équarries apparentes au rez-de-chaussée. La valeur du bâtiment découle aussi de la très bonne qualité de l’exécution et des divers matériaux de construction, dont les rondins, les bardeaux et la pierre.

Valeur environnementale
Le gîte Wabenaki renforce le caractère actuel du parc naturel où il est situé dans le parc national du Canada de la Mauricie, et contribue au paysage environnant par sa forme et ses matériaux de construction. Il est un bâtiment connu dans les environs.

Sources : Michel Bedard, Les gîtes Wabenaki et Andrew, lac à la Pêche, parc nationale de la Mauricie (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 90-012; Gîte Wabenaki, parc national du Canada de la Mauricie, Lac à la Pêche (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 90-012.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du gîte Wabenaki devraient être respectés.

Ses bonnes qualités esthétiques, sa bonne conception fonctionnelle, et la très haute qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : le plan asymétrique formé par deux sections principales agencées en « T », avec un sous-sol et deux étages habitables; le toit en croupe avec un avant-toit retroussé, les six lucarnes à croupe en saillie et la cheminée de brique; la véranda attenante au mur du côté nord-est de la partie arrière du bâtiment, qui mène à la porte principale; l’emploi de différents matériaux soit de la pierre des champs pour les fondations, des rondins assemblés en queue d’aronde pour la structure principale et des bardeaux à l’étage; les poutres équarries apparentes au rez-de-chaussée, le foyer en pierre de carrière orné d’un bandeau formant le manteau et l’arc surbaissé de la salle commune.

La façon dont le gîte Wabenaki renforce le caractère actuel du parc naturel où il est situé et est un bâtiment connu dans les environs, c’est-à-dire : la volumétrie générale du bâtiment, son style et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec le parc naturel et les abords du lac; sa familiarité dans les environs en raison de son emplacement dans le parc national du Canada de la Mauricie.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'année de construction du gîte Wabenaki reste à déterminer de façon précise, mais certains indices laissent croire qu'elle se situerait entre 1886 et 1914. La tradition orale attribue sa construction aux familles Gendron et Garceau de Saint-Élie. Le gîte servait à l'origine de cuisine et de salle à manger des membres. Il est demeuré la propriété du Laurentian Club jusqu'en 1952, puis du Wabenaki Fish and Game Club jusqu'à son expropriation par le gouvernement du Québec en 1972. En 1977, les terrains et immeubles expropriés deviennent propriété du gouvernement du Canada, lors de la proclamation du parc national de la Mauricie. Parcs Canada est actuellement responsable du bâtiment. Consulter le rapport 90-12 du BEEFP.

Raisons de la désignation

Le gîte Wabenaki a été désigné "reconnu" en raison de son cadre enchanteur et de la qualité de son exécution et de ses matériaux. Il est aussi associé à l'histoire de la pêche et de la chasse récréatives qui, avec l'exploitation forestière, ont constitué la pierre angulaire du développement économique de la région de Trois-Rivières pendant près de 90 ans.

Le gîte Wabenaki est un bâtiment de villégiature qui s'inscrit dans l'esthétique véhiculée par Edward Maxwell, architecte reconnu du début du siècle. À l'instar des camps forestiers et de plusieurs bâtiments de clubs privés de chasse et de pêche, le gîte a été construit en bois rond, un matériau local en harmonie avec les lieux.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale du gîte Wabenaki réside dans son intégration au site, la composition en matériaux contrastés de son carré et l'assemblage inusité du bois rond.

Le plan asymétrique du gîte est constitué de deux corps de logis formant un "T" et comprend un sous-sol et deux étages habitables. Sa couverture à quatre versants avec avant-toit retroussé compte six lucarnes à croupe débordante et une cheminée en brique. Une véranda se greffe à la façade nord-est du corps arrière du bâtiment et donne accès à la porte principale. La forme et l'apparence du gîte ont peu changé depuis ses origines et leurs caractéristiques devront être respectées lors de toute intervention future.

L'utilisation de matériaux contrastés, c'est-à-dire de pierre des champs pour les fondations, de rondins pour le carré principal et de bardeaux pour l'étage, est caractéristique de l'oeuvre d'Edward Maxwell (ou d'un de ses disciples) et cet agencement devra être soigneusement conservé. L'assemblage des grumes dans les angles est réalisé à queue d'aronde plutôt qu'en enfourchement croisé, ce qui fait ici figure d'exception. Celles-ci sont d'ailleurs en très bon état grâce à un bon dégagement du sol.

La toiture a subi quelques transformations : le bardeau d'origine a fait place à la tôle puis ensuite à l'acier galvanisé de couleur verte à feuilles pincées. La forme du toit n'a cependant pas changé. Au moment de refaire la toiture, il serait recommandé de revenir au bardeau de bois qui s'harmonise mieux au revêtement extérieur d'origine.

L'intérieur, dont le plan a varié depuis 1973, se distingue surtout par ses poutres équarries apparentes au rez-de-chaussée - une autre caractéristique de Maxwell - et par son foyer de pierre de carrière orné d'un bandeau formant tablette et d'un arc surbaissé dans la salle commune. Ces deux éléments doivent être conservés puisqu'ils sont les principaux survivants de l'architecture intérieure rustique d'origine. Une autre particularité du plan initial saute aux yeux : c'était la salle à manger et non la véranda qui donnait sur le lac, ce qui semble confirmer que ces clubs étaient des lieux d'action plutôt que des havres de contemplation. La salle a depuis été subdivisée et tient lieu aujourd'hui de chambre et de salle commune. Ce changement répond à la vocation actuelle du bâtiment. Il serait cependant souhaitable de redonner à la salle commune sa vue sur le lac, aujourd'hui obstruée par la présence d'une chambre à coucher fermée à l'extrémité est de celle-ci.

Bien que l'entourage immédiat du gîte Wabenaki souffre de la disparition de plusieurs bâtiments, le cadre naturel aujourd'hui présent est à conserver. Toute intervention à l'extérieur devra respecter l'environnement et l'apparence actuels du bâtiment en plus de maintenir les vues vers le lac.