Chapelle régimentaire, ancienne poudrière, bâtiment 5
Édifice fédéral du patrimoine classé
Québec, Québec
Bâtiment 5, chapelle, ancienne poudrière
(© Evelyne Elise Paquette, Musée Royal 22e Régiment)
Adresse :
Québec, Québec
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1993-06-29
Dates :
-
1871 à 1871
(Construction)
Autre nom(s):
-
Chapelle régimentaire, ancienne poudrière, bâtiment 5
(Nom de la désignation)
Ministère gardien
Défense nationale
Référence du rapport BEEFP
88-161
Numero RBIF :
05749 00
Description du lieu patrimonial
L’ancienne poudrière est un bâtiment d’allure trapue et solide, de forme rectangulaire, en maçonnerie de pierre et dont le toit est à deux versants. Elle est entourée par un muret protecteur. Deux portes au niveau du sol et trois ouvertures à celui du pignon percent la façade symétrique. Du côté des élévations latérales simples, on trouve trois passages à voûtes en demi-berceau, ou traverses, soit deux du côté ouest et une du côté est. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
L’ancienne poudrière est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’elle présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’elle occupe dans son milieu.
Valeur historique
L’ancienne poudrière est un très bon exemple d’un bâtiment associé au thème de la défense du Canada contre la menace militaire posée par les États-Unis. Elle constituait un élément clé du système de défense de la forteresse et était la plus importante poudrière de la Citadelle. Sa transformation en chapelle est associée au vaste programme de travaux publics entrepris par le gouvernement fédéral dans les années 1930 pour lutter contre le chômage; les travaux ont été financés en vertu de la Loi sur la construction d’ouvrages publics de 1934. La construction originale, les retombées économiques qui en ont découlé et l’influx résultant du personnel ont eu une incidence profonde sur la ville de Québec. Le bâtiment est aujourd’hui la chapelle régimentaire du Royal 22e Régiment.
Valeur architecturale
L’ancienne poudrière est un très bon exemple d’une poudrière construite au sein d’un bâtiment militaire défensif spécialisé. Certains éléments, par exemple ses murs à l’épreuve des bombes, témoignent du besoin de résister à ce genre d’assaut. Ses particularités ainsi que les techniques de construction et les matériaux employés reflètent l’excellence de la conception fonctionnelle.
Valeur environnementale
En tant qu’élément intégral de la Citadelle de Québec, l’ancienne poudrière, en dépit des changements qu’elle a subis, a conservé son cachet original. Elle rehausse le caractère actuel de la Citadelle, à titre de site de défense côtière et d’aménagement militaire, et est bien connue des résidents de la Citadelle.
Références :
Rhona Goodspeed, Citadelle de Québec, Québec (Québec). Rapport de bâtiment no 88-161 du BEEFP.
Ancienne Poudrière (bâtiment 5), Chapelle du Royal 22e Régiment, La Citadelle, Québec. Énoncé de la valeur patrimoniale 88-161.
Éléments caractéristiques
Les éléments suivants, qui caractérisent l’ancienne poudrière, devraient être respectés, par exemple :
sa conception militaire fonctionnelle ainsi que la qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire :
son volume rectangulaire simple et trapu, coiffé d’un toit à deux versants revêtu de tôle; les murs extérieurs en pierre simple, de haute qualité; les ouvertures de la façade principale; du côté des murs latéraux, les trois passages à voûtes en demi-berceau, ou traverses, soit deux du côté ouest et l’une du côté est; les espaces intérieurs solidement construits, la surface géométrique simple des murs et les voûtes en berceau du plafond; le muret protecteur bas qui entoure le bâtiment.
La façon dont l’ancienne poudrière, aujourd’hui la chapelle régimentaire, rehausse le caractère militaire de la Citadelle de Québec.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
L'ancienne Poudrière a été construite en 1829-1831, suivant des plans signés par Elias Walker Durnford. Il est à noter que ce bâtiment intégrait une petite poudrière érigée en 1800, au même emplacement. Dans les années 1930, la poudrière a été transformée en Chapelle régimentaire, fonction qu'elle occupe toujours. Ces travaux ont été effectués sous l'instigation du général Vanier, qui était alors commandant du Royal 22e Régiment. La Chapelle du Royal 22e Régiment est située près de la gorge du Bastion Richmond, du côté nord du chemin qui ceinture le terrain de parade. Elle fait partie de la Citadelle de Québec, un lieu historique national. L'édifice appartient au ministère de la Défense nationale. Consulter le rapport 88-161 du BEEFP.
Raisons de la désignation
La Chapelle du Royal 22e Régiment a été désignée «édifice classé» pour sa valeur historique, pour ses qualités architecturales et pour son importance environnementale.
La valeur historique de l'ancienne Poudrière repose sur le rôle de soutien de première importance qu'elle a joué dans la défense de la forteresse. Il s'agit de la seule poudrière construite spécifiquement pour cet usage sous le Régime britannique et qui existe toujours; elle aurait aussi été la plus importante poudrière de la forteresse. Sa transformation en chapelle catholique est associée au vaste programme de travaux publics des années 1930, instauré pour lutter contre le chômage. L'ancienne Poudrière rehausse le caractère militaire de la Citadelle qui a eu, au siècle dernier, un impact majeur sur l'administration civile de la ville de Québec ainsi que sur son développement territorial.
L'ancienne Poudrière est un excellent spécimen de poudrière construite sous le Régime britannique. Elle possède encore la plupart des caractéristiques formelles qui permettaient d'augmenter la résistance du bâtiment aux explosions, d'assurer la meilleure ventilation possible (afin de tenir la poudre sèche) et de fournir un éclairage suffisant sans compromettre la sécurité de l'édifice. La transformation de l'ancienne Poudrière en Chapelle du Régiment, dans les années 1930, s'est faite dans le respect de la plupart de ses caractéristiques d'origine. Son bon état de conservation démontre un choix de matériaux et de techniques de construction judicieux. Sa conception est imputable à Elias Walker Durnford, figure marquante de l'histoire de la Citadelle, qui en a supervisé la conception et la construction de 1818 à 1831.
Les caractéristiques premières du site ont été préservées. Ainsi, le bâtiment est toujours situé à côté d'un affleurement rocheux et plus bas que le terrain de parade; le concepteur avait su mettre à profit la topographie du terrain pour renforcer l'ancienne Poudrière. Située au coeur de la Citadelle et près du Mémorial, l'ancienne Poudrière est un des bâtiments les plus marquants et remarqués de la Citadelle.
Éléments caractéristiques
La valeur patrimoniale de la Chapelle du Royal 22e Régiment repose sur son concept architectural d'origine, qui était de fournir un local pour entreposer la poudre, et un autre pour la transvider dans des contenants plus petits. L'intégration de la poudrière de 1800 a influé sur son aménagement intérieur (elle comporte quatre pièces au lieu de deux, comme c'était généralement le cas pour ce type de bâtiment).
L'ancienne Poudrière est caractérisée par une allure trapue, une façade symétrique, des murs porteurs de maçonnerie (pierre calcaire à assises irrégulières), un toit à deux versants (recouvert de «tôle à la canadienne» peinte), ainsi que des portes et des volets de fer. Il faut ajouter à cela le système d'ouvertures, soit les évents situés dans les murs et dans le plancher, ainsi que les fenêtres protégées par des traverses, qui assuraient au bâtiment une bonne ventilation tout en évitant que des gens puissent lancer du feu à l'intérieur. L'implantation même du bâtiment, en contrebas du chemin, ainsi que le muret protecteur font également partie intégrante du concept d'origine.
Il conviendrait de respecter ce concept formel sur lequel repose la valeur historique, architecturale et environnementale de l'édifice. Afin de préserver l'intégrité de la maçonnerie, il est recommandé de traiter les éléments métalliques contre la corrosion. L'entretien continu des joints et le remplacement des pierres défectueuses par des éléments semblables aux anciens (type, taille, couleur et appareil) sont les meilleurs garants de la longévité du bâtiment. Le style et la fabrication des fenêtres, des portes et de la toiture devraient respecter l'esprit du concepteur de manière à préserver le caractère architectural du bâtiment. Les grilles auraient avantage à être les mêmes partout et à être un modèle sobre afin de respecter l'austérité du lieu. L'installation d'appareils mécaniques modernes devrait se faire sans endommager les matériaux historiques (dans la mesure du possible, en utilisant les ouvertures existantes). Il faudrait veiller à préserver les ouvertures et les évents qui n'ont pas été modifiés lors de la transformation de la poudrière en chapelle; ils sont essentiels à la compréhension du concept d'origine.
L'intérieur de la Chapelle se caractérise par ses plafonds voûtés (en brique et une partie en pierre), ses murs de maçonnerie apparente (en pierre à assises irrégulières) et un certain nombre de petites portes de fer (devant les évents). On retrouve également quelques éléments de cuivre, métal qui était employé afin d'éviter la production d'étincelles à l'intérieur du bâtiment. Il conviendrait de préserver la sobriété et l'atmosphère de recueillement qui existe dans la chapelle. Un soin particulier devrait être accordé à tous les éléments de métal qui évoquent la fonction première du lieu. L'installation d'appareils mécaniques ne devrait pas porter atteinte au tissu historique; les luminaires devraient être neutres et compatibles avec le style en place.
Il est important de préserver la relation qui existe entre l'ancienne Poudrière, les anciennes Latrines et l'ancienne Tonnellerie, car l'intégrité de la valeur environnementale de ces édifices en dépend. Il est recommandé de ne pas construire d'ajouts ou de nouveaux bâtiments dans l'environnement immédiat de l'ancienne Poudrière; l'élimination du tuyau disgracieux qui relie celle-ci au bâtiment no 6 est grandement souhaitable. Les interventions touchant l'aménagement paysager du voisinage devraient se restreindre à celles qui sont essentielles aux nouvelles fonctions religieuses et commémoratives du secteur.