Bâtiment 15
Édifice fédéral du patrimoine classé
Québec, Québec
Vue générale
(© Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1980.)
Adresse :
Lieu historique national du Canada de la Citadelle-de-Québec, Québec, Québec
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1993-06-29
Dates :
-
1750 à 1750
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
-
Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry
(Architecte)
Autre nom(s):
-
Musée du Royal 22e Régiment
(Autre nom)
-
Ancienne poudrière
(Autre nom)
-
Musée des Forces canadiennes
(Autre nom)
Ministère gardien
Défense nationale
Référence du rapport BEEFP
88-161
Numero RBIF :
05749 00
Description du lieu patrimonial
Situé dans la gorge du bastion Prince-de-Galles du lieu historique national du Canada de la Citadelle-de-Québec, le bâtiment 15, aussi connu sous les noms de l’Ancienne poudrière et Musée des Forces canadiennes et Musée du Royal 22e Régiment, est un bâtiment de maçonnerie solide, construit sur un plan rectangulaire, dont chacune des deux façades latérales sont renforcées par cinq larges contreforts; il est coiffée d’une toiture à deux versants pentus. L’entrée fait face au sud et la partie supérieure des murs pignons du toit est percée de fenêtres. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
Le bâtiment 15 un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.
Valeur historique
Le bâtiment 15, qui abrite aujourd’hui le Musée du Royal 22e Régiment ou Musée des Forces canadiennes, est associé à la défense de la Nouvelle-France pendant la période du Gouvernement royal, de 1663 à 1759. Il compte parmi les ouvrages édifiés pour fermer le côté sud-ouest de Québec durant la campagne menée de 1745 à 1759, premier pas important vers l’établissement d’un système de défense permanent au Québec. Il est d’ailleurs l’un des rares bâtiments militaires du régime français qui demeure au Québec.
Valeur architecturale
Le bâtiment 15 est un très bel exemple de poudrière conçue d’après le modèle type mis au point par Vauban, ingénieur militaire au service de Louis XIV, au XVIIe siècle. Le bâtiment se distingue par sa conception à titre d’ouvrage défensif et par sa maçonnerie en pierre des champs de haute qualité. Au cours des 40 années qu’il a passées en Nouvelle-France, Chaussegros de Léry a pris part à tous les grands projets de travaux publics approuvés par le Gouvernement royal. Il a de loin été le plus prolifique des ingénieurs de la Nouvelle-France. Ses nombreux projets dénotent une connaissance approfondie du génie militaire. Le bâtiment 15 est l’un des deux seuls bâtiments conçus par Chaussegros de Léry qui existent encore aujourd’hui.
Valeur environnementale
Le choix de l’emplacement du bâtiment 15 a été régi considérant qu’il fallait qu’une poudrière soit érigée à une certaine distance de la ville et à la gorge d’un bastion. Situé dans la gorge du bastion Prince-de-Galles comme élément de la Citadelle de Québec, le bâtiment 15 rehausse le caractère militaire défensif des lieux. Compte tenu de sa valeur comme bâtiment historique datant du Régime français et du fait qu’il abrite le Musée du Royal 22e Régiment, le bâtiment 15 est très bien connu. Il est l’un des principaux bâtiments du bastion Prince-de-Galles et l’un des deux bâtiments mentionnés explicitement sur la plaque de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada qui commémore la Citadelle.
Sources : Rhona Godspeed, La Citadelle, Québec (Québec), Rapport de bâtiment no 88-161 du BEEFP; Ancienne poudrière (bâtiment 15), Musée du Royal 22e Régiment, La Citadelle, Québec (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 88-161.
Éléments caractéristiques
Les éléments qui caractérisent le bâtiment 15 devraient être respectés.
Sa conception typique des poudrières, sa construction et la haute qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : sa forme rectangulaire du bâtiment, la maçonnerie solide et les façades latérales renforcées par cinq larges contreforts et trois ajouts; le toit à deux versants pentus recouvert de cuivre à baguettes; l’entrée et les fenêtres percées sur les murs des pignons nord et sud, avec des volets de fer sur certaines des fenêtres à petits carreaux; la maçonnerie de pierre des champs du bâtiment principal et la maçonnerie à assises régulières des trois ajouts; les murs intérieurs et la voûte en berceau qui ont été recouverts d’un enduit protecteur; les éléments qui témoignent de la fonction originale de l’édifice, c’est-à-dire les portes de fer, les volets de fer, etc.
La façon dont le bâtiment 15 rehausse le caractère militaire défensif de son emplacement au sein de la Citadelle de Québec.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
L'ancienne Poudrière a été construite en 1750, sous le Régime français, par Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry. Elle a continué à remplir sa fonction sous le Régime anglais, mais on en a amélioré la ventilation en perçant des évents dans les murs latéraux et en construisant une traverse le long de l'élévation sud afin de pouvoir garder la fenêtre du pignon ouverte. À une certaine époque, on a construit un petit tambour ainsi qu'une annexe attenante sur l'élévation nord. Entre 1933 et 1935, le mur de protection a été démoli. Depuis 1949, l'ancienne Poudrière abrite le Musée du Royal 22e Régiment; la structure et l'organisation spatiale de l'édifice ont été préservées. L'ancienne Poudrière est située dans la gorge du Bastion du Prince de Galles. Ce bâtiment fait partie de la Citadelle de Québec, un lieu historique national. Il appartient au ministère de la Défense nationale. Consulter le rapport 88-161 du BEEFP.
Raisons de la désignation
L'ancienne Poudrière, l'actuel Musée du Royal 22e Régiment, a été désignée «édifice classé» en raison de son importance historique, de la justesse de sa conception, de la renommée de son concepteur ainsi que pour sa valeur environnementale.
Le bâtiment no 15 est associé à la défense de la Nouvelle-France pendant la période du Gouvernement royal, de 1663 à 1759. Cette ancienne Poudrière constitue l'un des ouvrages édifiés pour fermer le côté sud-ouest de Québec, durant la campagne menée de 1745 à 1759, premier pas important vers l'établissement d'un système de défense permanent à Québec. Soulignons qu'elle est un des rares bâtiments militaires du Régime français que l'on trouve encore à Québec.
L'ancienne Poudrière est un très bel exemple de poudrière conçue d'après le modèle type développé par Vauban au XVIIe siècle. Elle a conservé la majorité de ses caractéristiques essentielles, notamment son plan rectangulaire, ses épais murs de maçonnerie, ses contreforts, sa toiture à deux versants et sa voûte en berceau. Au cours des 40 années qu'il a passées en Nouvelle-France, Chaussegros de Léry a pris part à tous les travaux publics importants approuvés par le Gouvernement royal. Il a de loin été le plus prolifique des ingénieurs en Nouvelle-France et ses nombreux projets dénotent de ses connaissances approfondies du génie militaire. La Poudrière de la Citadelle est un des deux rares bâtiments conçus par Chaussegros de Léry qui existent toujours, l'autre étant les Nouvelles Casernes.
À cause de sa valeur en tant que bâtiment historique du Régime français et du fait qu'il abrite le Musée consacré au Royal 22e Régiment, le bâtiment no 15 est très connu. Il est l'un des principaux bâtiments du Bastion du Prince de Galles et l'une des deux structures mentionnées explicitement sur la plaque de la CLMHC qui commémore la Citadelle (installée près de la porte Dalhousie).
Éléments caractéristiques
La valeur patrimoniale de l'ancienne Poudrière repose sur sa conception fonctionnelle en tant qu'ouvrage à caractère défensif, sur ses matériaux et techniques de construction, ainsi que sur sa relation avec le site d'implantation.
Construite sur un plan rectangulaire, la poudrière se présente comme une structure de maçonnerie solide dont chacune des élévations latérales est renforcée par cinq larges contreforts; elle est coiffée d'une toiture à deux versants recouverte de «cuivre à baguettes» à forte pente. Les entrées d'origine ainsi que les fenêtres situées sur les murs pignons sud et nord sont demeurées intactes quoique partiellement cachées par les ajouts. Un certain nombre de volets de fer ornent encore les fenêtres à petits carreaux. Ce parti architectural définit la valeur patrimoniale de l'édifice et doit être respecté.
Les trois ajouts, qui sont venus quelque peu modifier la forme d'origine de la Poudrière, se distinguent par leur maçonnerie à assises régulières qui contraste avec la maçonnerie de pierre des champs du bâtiment principal. La traverse située le long de l'élévation sud ainsi que les évents percés sur les murs latéraux sont des éléments représentatifs de l'amélioration de la ventilation du bâtiment effectuée durant le Régime anglais. Ces éléments font désormais partie du tissu historique du bâtiment et doivent être conservés.
Afin de préserver l'intégrité de l'ancienne Poudrière, il conviendrait d'éviter de percer de nouvelles ouvertures. Il faudrait veiller à traiter les éléments de fer (anciens volets et ferronnerie) contre la corrosion. Il faudrait aussi faire en sorte que les nouveaux joints et les pierres de remplacement s'intègrent sans heurt dans la texture historique des murs, tout en se conformant à l'esprit d'origine (matériau, couleur, profil et appareil). Le modèle et la fabrication des fenêtres, des portes et de la toiture devraient respecter l'esprit du concepteur de manière à préserver la cohérence historique du bâtiment.
La structure d'origine de la Poudrière est demeurée telle quelle, mais l'intérieur a été adapté à sa nouvelle fonction en tant que Musée du Royal 22e Régiment. Ainsi, les murs et la voûte en berceau ont été recouverts d'un enduit protecteur. Il conviendrait néanmoins d'éviter de percer les murs anciens pour des fins d'exposition; il serait préférable que les installations muséologiques soient indépendantes du tissu historique du bâtiment (éviter d'utiliser les fenêtres comme vitrines, par exemple). Il conviendrait également de préserver les éléments reliés à l'ancienne vocation du bâtiment (volets de fer, etc.) et de réintégrer ceux qui sont entreposés (portes de fer, entre autres) comme témoins de la fonction première du lieu. Une bonne ventilation du bâtiment est souhaitable afin de préserver les matériaux existants; l'éclairage moderne devrait être discret. La mise en place des systèmes d'alimentation électrique et mécanique devrait respecter le caractère et le tissu historique du bâtiment (éviter la prolifération des fils électriques).
L'emplacement de l'ancienne Poudrière a été choisi en fonction du principe qu'il fallait qu'une poudrière soit érigée à une certaine distance de la ville et à la gorge d'un bastion. Pour que cette relation entre les différentes composantes du système de défense demeure, il est recommandé de ne pas construire de bâtiments dans le périmètre immédiat. Il faudrait aussi éviter d'introduire des aménagements paysagers ou des éléments de mobilier extérieur qui viendraient obscurcir le caractère fondamentalement militaire du site. Il serait enfin souhaitable que les panneaux d'interprétation soient discrets et indépendants du bâtiment afin d'en préserver l'intégrité de l'édifice, de même que celle du site.