Description du lieu patrimonial

Le bâtiment 32, aussi appelé l’ancien corps de garde défensif, se trouve à l’extrémité est du fossé principal nord, en contrebas du bastion du Roi au lieu national historique du Canada de la Citadelle-de-Québec. Il s’agit d’un petit bâtiment de maçonnerie trapu de plain-pied, couvert d’un toit à deux versants soutenu par des chevrons de bois. Une cheminée perce la toiture revêtue de tôle peinte. Les murs imposants de la Citadelle flanquent le corps défensif. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le bâtiment 32 est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le bâtiment 32 est associé à la défense de l’Amérique du Nord britannique contre la menace posée par les États-Unis pendant les dernières années de la construction de la Citadelle (1839 -1857). Le bâtiment 32 avait pour la fonction de maintenir le contact visuel avec la batterie de caronades située en contrebas. L’ouvrage est aussi associé à la restauration de la Citadelle, travaux effectués pendant la Dépression afin de créer des emplois pour les hommes célibataires sans abri. Le bâtiment 32 fait partie de l’arrondissement historique du Vieux-Québec qui a été créé en 1963 et désigné site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985.

Valeur architecturale
Le bâtiment 32, dont la valeur découle de ses qualités esthétiques, a été construit selon les principes du classicisme militaire britannique. Les murs de maçonnerie massifs ont manifestement une fonction défensive tandis que le plan utilitaire simple révèle une bonne efficacité fonctionnelle. Le travail de la pierre et le briquetage des plafonds voûtés révèlent la qualité de l’exécution.

Valeur environnementale
Le bâtiment 32 renforce le caractère historique de son emplacement à vocation militaire dans la Citadelle de Québec et, avec les bâtiments voisins connexes, est un repère bien connu dans le secteur.

Sources : Rhona Goodspeed, rapports 88-161, 90-312, 90-313, 90-314, 90-315, bâtiments, La Citadelle, Québec (Québec) Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport 88-161; Ancien corps de garde défensif (no 32), Côte de la Citadelle, Québec (Québec) Énoncé de la valeur patrimoniale, 88-161.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du bâtiment 32 devraient être respectés.

Ses très belles qualités esthétiques, sa conception fonctionnelle et la qualité des matériaux, c’est-à-dire : la volumétrie irrégulière, de plain-pied, et le toit à deux versants revêtu de tôle, percé par une cheminée; la façade symétrique percée par une porte flanquée de deux fenêtres; la construction de maçonnerie massive et les chevrons de toit en bois; les murs latéraux massifs percés par des meurtrières et les murs arrière courbés; l’intérieur simple avec des murs de blocs de pierre apparents et le plancher et la charpente de toit en bois.

La façon dont le bâtiment 32 et les bâtiments voisins s’accordent avec le caractère historique de la forteresse et forment un repère connu dans la région, c’est-à-dire : le style et la forme, qui rehaussent l’emplacement de l’ancien système de défense de Québec; la grande visibilité du bâtiment et son rapport soutenu avec les ouvrages défensifs voisins.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'ancien Corps de garde défensif a été construit en 1850, suivant des plans attribués aux Ingénieurs royaux. Entre 1932 et 1935, ce bâtiment ainsi que les murs adjacents auraient été reconstruits. L'ancien Corps de garde défensif est actuellement utilisé comme entrepôt. Le bâtiment no 32 est situé à l'extrémité est du fossé principal nord, en contrebas du Bastion du Roi. Il fait partie de la Citadelle de Québec, un lieu historique national. L'édifice appartient au ministère de la Défense nationale. Consulter le rapport 88-161 du BEEFP.

Raisons de la désignation

L'ancien Corps de garde défensif a été désigné «édifice reconnu» en raison de son importance historique, architecturale et environnementale.

Le bâtiment no 32 est associé aux activités de défense de l'Amérique de Nord britannique exercées pendant la période d'achèvement de la Citadelle (1839-1857) pour contrer la menace que représentaient les États-Unis. Il est aussi associé aux travaux de restauration de la Citadelle réalisés dans les années de la Crise pour fournir du travail aux célibataires sans abri.

Le rôle du Corps de garde défensif consistait à maintenir le contact visuel avec la batterie de caronades située en contrebas. Ses murs percés de meurtrières qui se prolongent de chaque côté donnent l'impression que l'ancien Corps de garde défensif fait partie intégrante de la forteresse. Son bon état de conservation est dû à la justesse du concept d'origine, à l'emploi de matériaux et de techniques de construction de qualité, à un entretien continu et, sans aucun doute, à la restauration des années 1930.

L'ancien Corps de garde défensif est flanqué par les ouvrages imposants de la Citadelle, tels que la contrescarpe et le redoutable mur du Bastion du Roi. Par ses matériaux et ses fonctions, il rehausse le caractère militaire de ce secteur de la Citadelle.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale du bâtiment no 32 repose sur sa forme particulière, sur le choix de matériaux utilisés et sur son emplacement stratégique intimement lié au rôle de corps de garde défensif qu'il a joué dans l'histoire de la Citadelle.

Le Corps de garde défensif est un petit bâtiment de maçonnerie trapu d'un seul étage, couvert d'un toit à deux versants soutenu par des chevrons de bois. Une cheminée de pierre perce la toiture revêtue de «tôle à la canadienne» peinte. Sa forme est irrégulière mais symétrique. Sa façade, également symétrique, comporte une porte encadrée par des fenêtres. Les murs arrières, qui se rejoignent pour former une courbe, sont plus épais à cet endroit. Il est à noter que les anciennes meurtrières et embrasures qui perçaient ces murs ont été bouchées. Les côtés du bâtiment qui se prolongent pour rejoindre le mur d'enceinte comportent également des meurtrières.

Tous ces éléments caractéristiques sont à préserver. Afin d'assurer la longévité des éléments qui constituent ce bâtiment, il est recommandé de mettre sur pied un programme d'entretien continu. Les joints et les pierres de remplacement devraient être similaires aux anciens matériaux (composition, forme, texture, appareil). Il faudrait aussi traiter tous les composants métalliques contre la corrosion. Pour faire comprendre la fonction première de cette structure, il serait souhaitable de dégager les ouvertures prévues pour le tir d'artillerie. La porte et les fenêtres mériteraient d'être remplacées par des éléments plus conformes à l'esprit d'origine, par souci de fidélité historique.

L'intérieur du bâtiment no 32 est des plus simples : murs de blocs de pierre apparents, et plancher et charpente de toit en bois. La mise en valeur éventuelle du bâtiment devrait permettre de préserver l'allure rudimentaire de l'espace. Il serait intéressant de refaire, à l'identique, les petites portes de bois (avec la ferronnerie appropriée) situées devant les meurtrières à angle, qui permettaient de tirer vers le bas de la falaise. Les plans d'origine prévoyaient un lit pour un garde; il serait approprié de préserver, s'il y a lieu, les traces de cette occupation.

La valeur patrimoniale de l'ancien Corps de garde défensif repose sur sa relation étroite avec le site d'implantation et avec les autres ouvrages défensifs situés à proximité. Il importe donc de limiter au minimum les interventions sur l'environnement immédiat et de consolider les murs de maçonnerie adjacents au bâtiment avec le même respect des matériaux historiques que celui recommandé pour le bâtiment.