Musée et la maison du gardien
Édifice fédéral du patrimoine classé
Louisbourg, Nouvelle-Écosse
Détail
© National Film Board of Canada \ Office national du film du Canada, D622089, n.d.
Adresse :
Lieu historique national du Canada de la Forteresse-de-Louisbourg, Louisbourg, Nouvelle-Écosse
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1991-08-08
Dates :
-
1935 à 1936
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
-
W.D. Cromerty
(Architecte)
Ministère gardien
Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP
90-304
Numero RBIF :
03640 00
Description du lieu patrimonial
Situés dans le cadre pittoresque du lieu historique national du Canada de la Forteresse-de-Louisbourg, le musée et la maison du gardien sont tous deux des édifices en grès d’un étage et demi dont le contour au sol forme un simple rectangle. Les deux sont coiffés de toits en croupe revêtus de cuivre où sont percées des lucarnes à comble brisé; une cheminée en pierres se dresse sur le toit de la maison du gardien. La façade principale de la maison fait face à l’extrémité nord du musée et donne sur une cour carrée enfermée par des murs. Une symétrie formelle se remarque dans la disposition des lucarnes et des fenêtres à arc segmentaire et à carreaux multiples. Les chambranles de porte et de fenêtre sont en pierre taillée; le chambranle en pierre de la porte du musée est surmonté d’une lucarne comportant des détails ouvragés d’inspiration baroque. La face arrière du musée est percée de meurtrières. La désignation se limite au tracé au sol des bâtiments.
Valeur patrimoniale
Le musée et la maison du gardien ont été désignés édifices fédéraux du patrimoine classés en raison de leur importance historique, de l’intérêt qu’ils présentent sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’ils occupent au sein de leur milieu.
Valeur historique
Le musée et la maison du gardien sont de très bons exemples de structures construites pour présenter et commémorer l’histoire du Canada. Dans ce cas, le thème retenu est celui des conflits opposant Français et Britanniques. Le musée et la maison du gardien sont un des plus beaux exemples des édifices bâtis en vertu de la Loi canadienne de 1934 sur la construction d’ouvrages publics qui se voulait une mesure d’aide pendant la dépression, sous forme de dépenses consacrées aux travaux publics. Le musée est associé à John Stewart McLennan, qui fut une des premières personnes à proposer l’idée de reconstruire la forteresse et qui influença la décision du gouvernement fédéral de consacrer des fonds au projet. Le musée est aussi associé à Katherine McLennan, sa fille, qui en fut la conservatrice honoraire depuis sa création jusqu’en 1961.
Valeur architecturale
Le musée et la maison du gardien sont un très bel exemple de l’architecture coloniale française du siècle baroque et traduit la popularité des styles néo-coloniaux au cours des années 1920 et 1930. La valeur du musée et la maison du gardien réside dans son style inspiré de l’architecture coloniale française du siècle baroque, du groupement symétrique des édifices et de la qualité supérieure des matériaux et de l’exécution. Le musée et la maison du gardien sont deux bâtiments distincts, mais sur les plans et dans les faits, il s’agit d’une construction unique, avec une seule fondation et des équipements techniques communs.
Valeur environnementale
Le musée et la maison du gardien ont dominé les lieux et ont été hautement visibles pendant 25 ans puisqu’ils étaient les seules structures sur place; ils sont aujourd’hui nettement moins visibles et leur rôle dans l’exploitation du lieu historique nationale a perdu de son importance. Le rapport historique entre les édifices et le cadre n’a pas changé. Ils continuent d’être un symbole important des débuts du lieu et affirment le caractère historique de l’endroit sans chercher à reproduire fidèlement les bâtiments d’origine. Ils soulignent le caractère actuel de l’endroit et sont un point de repère familier tant pour les gens de la région que pour les touristes.
Sources : Shannon Rickets, Musée et maison du gardien, lieu historique national du Canada de la Forteresse-de- Louisbourg (Nouvelle-Écosse). Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine rapport de recherche 90-304; Lieu historique national du Canada de la Forteresse-de-Louisbourg, Musée et maison du gardien (Nouvelle-Écosse), Énoncé de la valeur patrimoniale 90-304.
Éléments caractéristiques
Les éléments qui définissent le caractère du musée et la maison du gardien devraient être respectés.
Leur style inspiré de l’architecture coloniale française du siècle baroque et la qualité supérieure des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : le groupement simple et rectangulaire des deux édifices d’un étage et demi avec leurs
toits en croupe revêtus de cuivre où sont percées des lucarnes à comble brisé; les façades extérieures en grès percées de fenêtres et de portes à chambranles en pierre taillée; l’élégant chambranle en pierre taillée de l’entrée; à l’intérieur du musée, les poutres d’ornement qui surgissent des écussons de plâtre décoratifs et les moulures crénelées des corniches.
La façon dont les édifices affirment le caractère historique de l’endroit dans un saisissant panorama dégagé.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
Le musée et la maison du gardien ont été érigés en 1935-1936. On croit que les plans ont pu être dessinés par W. D. Cromarty, architecte en chef à la Division de l’architecture de la Direction des parcs. Le musée présente encore aujourd’hui des pièces d’exposition qui se rapportent à l’histoire de Louisbourg. L’ancienne maison du gardien abrite les bureaux du personnel. Environnement Canada est le ministère responsable des bâtiments. Consulter le rapport 90-304 du BEEFP.
Raisons de la désignation
Le musée et la maison du gardien ont été désignés édifices classés en raison des liens qu’ils présentent avec certains faits historiques, de leur apparence architecturale et de leur valeur parmi l’ensemble des éléments qui les entourent.
La construction de ces bâtiments marque les débuts du lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg. La maison et le musée sont de bons exemples des pratiques répandues au Canada en matière de présentation et d’interprétation de l’histoire au début du XXe siècle, et plus particulièrement au cours des années trente, période féconde dans l’aménagement de lieux historiques au Canada. Le musée de Louisbourg est étroitement associé au nom de John Stewart McLennan, qui fut une des premières personnes à proposer l’idée qu’on reconstruise la forteresse et qui influença la décision du gouvernement fédéral de consacrer des fonds à la réalisation du projet. Louisbourg tenait aussi beaucoup à coeur à sa fille, Katherine McLennan, qui fut conservatrice honoraire du musée depuis sa création jusqu’en 1961. Ces liens étroits entre certains lieux historiques et des personnes dévouées sont typiques de l’époque des tout premiers lieux historiques nationaux du Canada.
Le musée et la maison du gardien illustrent bien la vision pittoresque qu’avait l’architecte des édifices destinés à être construits à l’intérieur de parcs. Les extérieurs, auxquels on a conféré un caractère historique, évoquent l’architecture coloniale française du siècle baroque et traduisent la popularité des styles néo-coloniaux au cours des années 1920 et 1930.
Les édifices ont une importance particulière parmi l’ensemble des éléments avoisinants parce qu’ils symbolisent les premiers jours du lieu historique et qu’ils accentuent le caractère historique du site sans pour autant être des répliques des bâtiments primitifs.
Le musée et la maison du gardien ont l’apparence de deux bâtiments distincts, mais, sur les plans et dans les faits, il s’agit d’une construction unique, avec une seule fondation et des équipements techniques communs. La façade principale de la maison fait face à l’extrémité nord du musée et donne sur une cour carrée enfermée par des murs.
La valeur patrimoniale de l’ensemble réside dans la masse des édifices, leur fenêtrage et les matériaux mis en œuvre ainsi que dans l’agencement des pièces, les éléments intérieurs et les rapports qu’on observe entre les deux bâtiments et le décor historique environnant.
Les deux édifices possèdent une structure métallique, des murs en grès Wallace à parement brut et des chambranles de porte et de fenêtre en pierre taillée. Ce sont des constructions à étage mansardé dont le contour au sol forme un simple rectangle. Les deux sont coiffés de toits en croupe avec égouts légèrement retroussés, où sont percées des lucarnes à comble brisé. On remarque une symétrie formelle dans la disposition des lucarnes et des fenêtres à arc segmentaire et à carreaux multiples. Le chambranle en pierre de la porte du musée est surmonté d’une lucarne comportant des détails ouvragés d’inspiration baroque. La face arrière du musée est percée de meurtrières.
L’ensemble se distingue par des matériaux et des détails de grande qualité. Les couvertures en cuivre, l’élégante maçonnerie, les portes en bois, les fenêtres à guillotine et les contre-fenêtres d’origine sont des éléments qui méritent tous d’être soigneusement entretenus.
La disposition des pièces n’a pas beaucoup changé, si ce n’est que des toilettes ont été aménagées au sous-sol des deux édifices. Le volume intérieur utile du musée correspond à la totalité du rez-de-chaussée et de l’étage mansardé. L’intérieur se distingue par les moulures crénelées des corniches et les poutres d’ornement qui surgissent des écussons de plâtre décoratifs. Le volume intérieur et les éléments décoratifs sont intacts et méritent d’être sauvegardés. Les blocs d’exposition primitifs sont toujours en place et contribuent à préserver la valeur historique de l’ensemble.
La maison a été modifiée par l’ajout de tubes fluorescents et de plinthes chauffantes. Avant d’entreprendre quelque autres travaux dans l’avenir, il faudra faire l’inventaire des éléments et des revêtements d’origine.
L’austérité des lieux est tout à fait adaptée au contexte et reflète parfaitement la rudesse du climat local et le minimalisme caractéristique de Louisbourg sur le plan de l’ornementation. Il faudra continuer dans cette voie de la modération afin de ne pas rompre l’harmonie entre le musée et la maison du gardien et les autres composantes du lieu historique.