Édifice de L.H. Nicholson
Édifice fédéral du patrimoine reconnu
Ottawa, Ontario
Vue aérienne
(© Department of Public Works / Ministère des Travaux publics, ca./vers 1991.)
Adresse :
1200, promenade Vanier, Ottawa, Ontario
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1992-11-26
Dates :
-
1951 à 1952
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
-
Auguste Martineau
(Architecte)
Autre nom(s):
-
Quartier général de la GRC
(Autre nom)
Ministère gardien
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
Référence du rapport BEEFP
92-013
Numero RBIF :
36013 00
Description du lieu patrimonial
L’édifice du quartier général de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) se trouve dans la banlieue du secteur est d’Ottawa, dans un cadre formel qui donne sur la rivière Rideau. Ce grand bâtiment en pierre est d’échelle monumentale, impression qui est renforcée par la verticalité prononcée du pavillon d’entrée centrale et par les larges marches qui y donnent accès. Bâtiment à plusieurs ailes et de quatre à cinq étages de hauteur, la composition équilibrée est longue par rapport à la hauteur et présente une ornementation classique sobre et atténuée, une volumétrie en gradins, des surfaces lisses et un toit-terrasse. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
L’édifice du quartier général de la GRC est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.
Valeur historique
L’édifice du quartier général de la GRC est un très bel exemple d’un édifice associé à l’essor rapide de la GRC après la Seconde Guerre mondiale. Au moment de sa construction, le bâtiment était destiné à devenir un séminaire catholique, mais il a d’abord été loué, puis vendu à la Gendarmerie royale du Canada. Le bâtiment continue de servir de quartier général à la GRC. L’architecte, Auguste Martineau, était diplômé de l’École des Beaux-Arts de Québec et avait reçu cette commande ainsi que d’autres du diocèse catholique d’Ottawa après que le pape l’ait personnellement choisi pour un travail de conception lié à une visite papale à Ottawa.
Valeur architecturale
La valeur de l’édifice du quartier général de la GRC découle de son esthétique supérieure dans la tradition classique monumentale. L’impression de rigueur et d’autorité qui se dégage du bâtiment dénote l’utilisation religieuse qu’il devait avoir à l’origine et s’accorde avec sa fonction actuelle de quartier général d’une force policière nationale. La fonctionnalité se voit dans la souplesse d’adaptation du plan tandis que la qualité de l’exécution paraît dans la qualité de la construction et des finitions intérieures.
Valeur environnementale
L’édifice du quartier général de la GRC s’accorde avec le cadre semblable à un parc où il est situé et est un repère bien connu dans la région.
Sources : Joan Mattie, quartier général de la GRC, 1200, promenade Alta Vista, Ottawa (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, rapport 92-013; Quartier général de la GRC, 1200, promenade Alta Vista, Ottawa (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale 92-013.
Éléments caractéristiques
Les éléments suivants, qui définissent le caractère de l’édifice du quartier général de la GRC, devraient être respectés.
Ses qualités esthétiques, sa très haute fonctionnalité et la très haute qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : le volume bas, en gradins, de cette composition à toit-terrasse avec un long bloc central bas flanqué de plusieurs ailes; la construction à charpente en acier avec parement de calcaire; la verticalité prononcée du pavillon d’entrée central et les larges marches qui y donnent accès; les piliers en maçonnerie qui séparent les rangées d’étroites fenêtres légèrement en retrait qui évoquent des pilastres et soutiennent l’entablement plat avec sa modeste corniche de denticules et de métopes; les panneaux de métal brun qui surmontent les portes d’entrée en chêne et en verre; les bas-reliefs Art déco et les croix latines; les voies de circulation intérieure inspirées du mouvement Beaux-Arts (couloirs en longueur avec des salles de part et d’autre) et la configuration intérieure des vastes couloirs nord-sud qui partent du hall de l’entrée principale; les balustrades solides et incurvées couronnées de terrazzo.
La façon dont l’édifice du quartier général de la GRC s’accorde avec le cadre semblable à un parc où il est situé et est un repère bien connu dans la région, c’est-à-dire : son volume, les matériaux employés et le design, qui s’harmonisent avec les terrains aménagés où il est situé et son orientation en direction de la rivière Rideau; le fait que le bâtiment est connu et visible en raison de son échelle imposante et de son emplacement bien en vue près de la rivière, du Queensway et des autres routes du secteur.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
Le quartier général de la GRC a été construit en 1951-1952 selon des plans tracés par Auguste Martineau. Destiné à devenir un séminaire catholique, le bâtiment a plutôt été loué, et plus tard vendu, à la Gendarmerie royale du Canada. Le bâtiment loge toujours le quartier général de la GRC. Voir le rapport 92-13 du BEEFP.
Raisons de la désignation
Le quartier général de la GRC a été désigné « édifice reconnu » en raison de son importance architecturale, mais aussi pour sa valeur environnementale et historique.
L'échelle monumentale et la décoration sobre et classique du bâtiment créent une impression de rigueur et d'autorité qui dénote l'utilisation religieuse qui devait être celle du bâtiment à l'origine mais qui convient à son rôle de quartier général d'un corps de police national. Sur le plan architectural, le bâtiment s'inscrit dans la tradition classique monumentale, avec une décoration classique atténuée et réduite au strict minimum, et des touches modernes comme une volumétrie à gradins et des finitions lisses. L'architecte était un diplômé de l'École des Beaux-Arts (Québec) et il avait reçu cette commande et d'autres du diocèse catholique d'Ottawa après que le pape l'ait personnellement choisi pour un travail de conception lié à une visite papale à Ottawa.
Du point de vue historique, le complexe qui s'étale sur plusieurs ailes illustre l'expansion rapide de la GRC après la Deuxième Guerre mondiale et son penchant reconnu pour l'acquisition de bâtiments existants et leur modification en fonction de ses propres besoins.
L'intégrité du cadre formel du bâtiment et de son orientation vers la rivière Rideau a été affectée par les changements importants apportés aux voies de transport et à l'accès au site. C'est maintenant à l'arrière du complexe que sont situés les routes adjacentes et l'accès au site; le bâtiment demeure néanmoins un centre d'attention local en raison de sa vaste échelle et de son emplacement proéminent.
Éléments caractéristiques
La valeur patrimoniale du quartier général de la GRC réside dans la présence majestueuse et austère de son implantation, dans sa volumétrie rigoureuse et complexe, ainsi que dans la qualité de ses matériaux et de ses détails.
La présence du bâtiment est largement attribuable à la forme très allongée du toit plat et à sa composition classique. Il en découle une impression de linéarité et d'équilibre, créée par le long profil bas du bloc central flanqué des ailes disposées dans un axe nord-sud. En même temps, les rapports complexes entre la volumétrie à gradins et une asymétrie subtile qui caractérisent la composition ajoutent un intérêt visuel et une forte touche de modernité.
Ces qualités doivent être respectées en préservant le profil et le plan-masse du bâtiment, particulièrement aux façades ouest, nord et sud. Des parties du côté est (à l'arrière) sont actuellement masquées par des ailes sans intérêt ajoutées dans les années 1960.
La composition et les matériaux des ailes originales sont relativement intacts et ne devraient pas être modifiés. La base ou le socle élevé, défini par une double bande de maçonnerie, s'inspire subtilement du style classique. Les piliers en maçonnerie, qui séparent les rangées d'étroites fenêtres légèrement en retrait, évoquent des pilastres et soutiennent l'entablement plat avec sa modeste corniche de denticules et de métopes. L'impression de monumentalité est accentuée par la forte verticalité du pavillon de l'entrée centrale et par les larges marches qui y mènent. L'entrée semble avoir été remaniée, avec des panneaux de métal brun surmontant des portes d'entrée de chêne et de verre. Un retour à la configuration initiale fondé sur des photographies historiques améliorerait la façade principale.
La majeure partie du caractère du bâtiment découle de la qualité de ses matériaux et de son exécution. Le parement extérieur de pierre calcaire présente une subtile variation de couleur qui ajoute de la texture à la façade lisse, tout comme les bas-reliefs Art déco et les croix latines. Les fenêtres sont divisées horizontalement en trois carreaux. La finition en métal et la configuration horizontale sont des caractéristiques typiques de l'époque du bâtiment et elles devraient être préservées ou remplacées par des éléments semblables.
L'intérieur a fait l'objet de rénovations importantes mais il conserve la disposition axiale globale que suggère la composition extérieure. La configuration originale de vastes couloirs nord-sud qui partent du hall d'entrée principale devrait être respectée, et les volumes originaux devraient être rétablis par l'enlèvement des plafonds suspendus, dans la mesure du possible. Les balustrades solides et incurvées couronnées de terrazzo sont des éléments « modernes », aux lignes épurées, qui confèrent à l'intérieur une esthétique conceptuelle typique des années 1950, et elles devraient être préservées.
Le cadre formel du quartier général de la GRC a été touché par la construction du Queensway et des échangeurs, ainsi que par la fermeture de l'accès du côté de la rivière, pour des raisons de sécurité. C'est l'arrière du complexe qui fait maintenant face aux voies de circulation et c'est aussi à l'arrière que se trouve l'accès au site.
Deux nouvelles structures à l'ouest, et entre elles une cour boisée, cachent partiellement la vue de la façade principale et rompent l'orientation du bâtiment vers la rivière. Tout projet d'aménagement devrait être conçu de manière à rétablir l'impression que l'on voulait créer à l'origine au moment de pénétrer sur le site et permettre d'apprécier la façade principale monumentale. Le paysage curviligne actuel entre le bâtiment et la rivière est en contradiction avec les lignes et la symétrie précise de la composition. Une approche axiale conventionnelle de l'aménagement paysager du site tel qu'illustré sur le plan modèle de Gréber (figure 13, rapport 92-13 du BEEFP) correspondrait davantage au caractère du bâtiment.