Collège militaire royal, Édifice Mackenzie

Édifice fédéral du patrimoine classé

Kingston, Ontario
Vue générale de l'édifice Mackenzie, 1993. (© Department of Public Works / Ministère des Travaux publics, M.I. Subercaseaux, 1993.)
Vue générale
(© Department of Public Works / Ministère des Travaux publics, M.I. Subercaseaux, 1993.)
Adresse : 17, Valour Drive, Lieu historique national du Canada des Édifices-de-la-Pointe-Frederick, Kingston, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1993-12-02
Dates :
  • 1876 à 1878 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Thomas Seaton Scott  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Ancien édifice de l’enseignement  (Autre nom)
  • Bâtiment no 16  (Autre nom)
Ministère gardien Défense nationale
Référence du rapport BEEFP 93-039
Numero RBIF : 09405 00

Description du lieu patrimonial

L’édifice Mackenzie, aussi connu sous les noms Bâtiment no 16 et Ancien édifice de l’enseignement, est situé au Collège militaire royal de Kingston, dans le lieu historique national du Canada des Édifices-de-la-Pointe-Frederick. Il s’agit d’un édifice rectangulaire de trois étages au groupement pavillonnaire symétrique typique du style Second Empire. Il a été construit entre 1876 et 1878. L’entrée principale se trouve dans la tour centrale de quatre étages qui est flanquée de cinq baies de chaque côté. Le toit mansardé, revêtu de cuivre, et les cheminées de pierre à l’ornementation classique confèrent au profil du toit une forme caractéristique. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’édifice Mackenzie est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu.

Valeur historique
L’édifice Mackenzie est l’un des meilleurs exemples d’une structure associée au thème de l’établissement d’une force militaire permanente au Canada. Il a été la première structure érigée pour l’enseignement au Collège militaire royal et était réservée à la formation des ingénieurs militaires et civils du Canada. L’édifice est aussi associé au lieutenant-colonel E.O. Hewett, qui fut le premier commandant du collège. La construction du bâtiment, avec les retombées économiques et l’influx de personnel subséquent, a eu une incidence profonde sur le développement de la ville.

Valeur architecturale
Cet édifice est un excellent exemple du style Second Empire qui était en vogue au Canada dans les années 1870 et 1880 pour la construction d’édifices à vocation scolaire ou publique. Ce style était considéré comme une expression appropriée pour les bâtiments publics commandés par les administrations locales, d’État ou fédérales, le but étant d’asseoir une présence forte, mais digne. L’échelle de ce bâtiment en constitue l’une de ses caractéristiques particulières. L’excellente qualité des matériaux et de l’exécution contribue aussi à sa valeur. L’édifice Mackenzie constitue un des meilleurs exemples qui demeurent de l’oeuvre de Thomas Seaton Scott, architecte en chef de Travaux publics.

Valeur environnementale
L’impressionnant édifice Mackenzie, situé bien en évidence, demeure la pièce maîtresse parmi plusieurs édifices disposés autour du terrain de parade et d’un terrain de sport. En dépit des changements apportés au site, l’édifice Mackenzie conserve son rapport original avec l’étendue dégagée du terrain de parade et fait partie intégrante du Collège militaire royal. À Kingston, l’édifice Mackenzie est représentatif du Collège militaire royal et bien connu des étudiants du collège.

Sources : Katherine Spenser-Ross, Édifice Mackenzie, bâtiment 16, Collège militaire royal, Kingston (Ontario) 93-039; Édifice Mackenzie, bâtiment 16, (ancien édifice réservé à l’enseignement), Collège militaire royal, Kingston (Ontario). Énoncé de valeur patrimoniale 93-039.

Éléments caractéristiques

Les éléments suivant qui définissent le caractère de l’édifice Mackenzie, devraient être respectés.

Le style de la construction et la bonne qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : le toit en mansarde revêtu de cuivre, les lucarnes à tête ronde, la crête de faîte en fer et les cheminées de pierre aux détails classiques; le groupement rectangulaire symétrique sur trois étages de l’édifice avec sa tour centrale de quatre étages; les cinq baies de chaque côté de la tour centrale ponctuées de fenêtres rectangulaires de soubassement et les deux étages de fenêtres rectangulaires avec garnitures à évasement; l’entrée principale comprend une porte en bois et en verre à rupture de joint et grilles en fer sur les panneaux de verre, une imposte en demi-lune, le tout entouré de chaînes d’angle et de voussoirs en pierre; les murs en pierre calcaire et l’excellente qualité d’exécution de la maçonnerie extérieure ornée d’assises de ceinture entre les étages, de pilastres encadrant la tour centrale et de chaînes d’angle encadrant les tours d’extrémité et de pourtours de fenêtres élaborés; la richesse des détails intérieurs, particulièrement de la salle de réunion, et ailleurs avec colonnes corinthiennes, arcades en bois moulé, lambris de trois pieds de haut, portes en bois à six panneaux le long des couloirs, embrasures lambrissées en bois, plafonds à gorge, escalier double, chandeliers décoratifs en fer et vitraux commémoratifs; les portes en bois à six panneaux et les pourtours à l’étage supérieur et au deuxième étage.

La façon dont l’édifice rehausse le cadre du Collège militaire royal de par sa construction, son échelle et son emplacement ainsi que son rapport physique et fonctionnel avec les autres bâtiments des lieux.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'édifice Mackenzie du Collège royal militaire (CRM) a été construit en 1876-1878. La conception a été réalisée par le ministère des Travaux publics sous la direction de l'architecte en chef Thomas Seaton Scott et d'un architecte de Kingston, Robert Gage, qui ont fourni les dessins d'exécution. Le porche est a été modifié en 1903, le porche ouest a été enlevé en 1919. L'édifice est la propriété du ministère de la Défense nationale. Consulter le rapport 93-039 du BEEFP.

Raisons de la désignation

L'édifice MacKenzie a été désigné *édifice classé+ en raison de la thématique historique qui lui est associée, de son importance architecturale et de la qualité de son emplacement.

Édifice principal du CRM, l'édifice Mackenzie symbolise la fondation du premier collège militaire au Canada. Il est également associé à l'adoption du nouveau drapeau canadien en 1964 : le drapeau à la feuille d'érable est inspiré du drapeau du CRM que George F. Stanley, qui était alors doyen de la Faculté des Arts au CRM, vit flotter sur l'édifice Mackenzie.

L'édifice Mackenzie est une adaptation réussie du style Second Empire, avec son toit mansardé, ses lucarnes à tête ronde, sa crête de faîte en fer, ses cheminées aux détails classiques et son groupement pavillonnaire symétrique. La qualité d'exécution, qui est excellente, se remarque particulièrement dans la maçonnerie extérieure et dans les boiseries intérieures. L'édifice Mackenzie est l'un des plus beaux spécimens subsistants des réalisations du ministère des Travaux publics sous la direction de Scott.

L'édifice Mackenzie est la pièce maîtresse parmi plusieurs édifices disposés autour d'un terrain de parade et d'un terrain de sport qui rappellent les cours carrées des collèges. À Kingston, l'édifice Mackenzie représente le CMR.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de l'édifice Mackenzie réside dans tous les aspects de son style Second Empire, notamment les façades avant, est et arrière plus l'annexe arrière. Sa valeur repose également dans le plan intérieur axial, les caractéristiques intérieures datant des premières années de l'édifice et dans les vitraux commémoratifs. L'emplacement charnière de l'édifice fait également partie de sa valeur patrimoniale.

Le groupement symétrique pavillonnaire de l'édifice est typique du style Second Empire et ne devrait pas être compromis. La tour centrale de quatre étages contient l'entrée principale, avec une porte en bois et en verre à rupture de joint et grilles en fer sur les panneaux de verre, une imposte en demi-lune, le tout entouré de pierres d'angle et de poussoirs en pierres. La restauration du petit balcon en pierre qui surplombait l'entrée principale accentuerait l'aspect pittoresque victorien de l'édifice.

Cinq baies de chaque côté de la tour centrale sont ponctuées de fenêtres rectangulaires de soubassement entourées de pierres d'angle et de deux étages de fenêtres rectangulaires avec garnitures à évasement. La disposition de la fenestration se poursuit sur les tours d'extrémité, mais les fenêtres des tours sont placées par paires. Au troisième étage de chaque tour se trouvent deux fenêtres à voûte circulaire. Les fenêtres d'origine (que l'on peut encore voir dans le porche est) ont été remplacées par des fenêtres à guillotine en aluminium de profil différent du profil d'origine, qu'il conviendrait de remplacer par des unités convenables lorsqu'on décidera de remplacer les fenêtres.

Les murs en pierre calcaire sont ornés d'assises de ceinture entre les étages, de pilastres encadrant la tour centrale, de pierres d'angle encadrant les tours d'extrémité et de pourtours de fenêtres élaborés, éléments qui contribuent tous à l'opulence du style Second Empire.

Le toit mansardé, à l'heure actuelle recouvert de cuivre, était à l'origine recouvert d'ardoise polychrome. Les parties manquantes ou endommagées de la corniche décorative en métal et de la crête de faîte en fer devraient être restaurées. Les détails classiques des cheminées en pierre confèrent au profil du toit une forme caractéristique et devraient être conservés.

Les motifs de la façade principale se poursuivent généralement à l'arrière, mais plusieurs fenêtres de la façade arrière et de l'annexe ont été remblayées de pierres ou masquées par des ventilateurs ou des plaques de contreplaqué. Il faudrait instituer un programme d'entretien des fenêtres pour faire en sorte qu'une approche cohérente soit adoptée pour les futures modifications des fenêtres.

L'ancien agencement intérieur est demeuré intact : l'entrée centrale est reliée à angle droit sur un couloir central faisant toute la longueur de l'édifice et un escalier central mène à un couloir similaire au-dessus. L'agencement intérieur et la circulation se caractérisent par de riches détails : colonnes corinthiennes, arcades en bois moulé, boiseries de trois pieds de haut et portes en bois à six panneaux le long des couloirs, embrasures lambrissées en bois, plafonds à gorge, magnifique escalier double, chandeliers décoratifs en cuivre et vitraux commémoratifs. Bien que l'étage supérieur soit beaucoup plus ordinaire que les premier et deuxième étages, les portes en bois à six panneaux et les pourtours ajoutent une note d'élégance partout dans l'édifice. On pourrait augmenter la valeur patrimoniale de l'intérieur en enlevant le plafond suspendu en carreaux insonorisants dans le puits d'escalier, à l'étage supérieur et dans la salle du Sénat du premier étage.

Malgré l'asphalte qui remplace l'ancienne surface gazonnée, l'édifice Mackenzie a conservé sa relation avec l'étendue dégagée du terrain de parade. Cette relation devrait être protégée.