Édifice Cavalier

Édifice fédéral du patrimoine classé

Halifax, Nouvelle-Écosse
Vue générale de l'édifice Cavalier, montrant son volume rectangulaire à trois étages coiffé d’un toit à pan coupé avec une véranda à colonnes de deux étages sur sa longue façade qui se termine à chaque extrémité par une tour d'escalier, 1995. (© Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, Rhona Goodspeed, 1995.)
Vue en angle
(© Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, Rhona Goodspeed, 1995.)
Adresse : Lieu historique national du Canada de la Citadelle-d'Halifax, Halifax, Nouvelle-Écosse

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1996-03-28
Dates :
  • 1830 à 1832 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Lieutenant-colonel Gustavas Nicolls  (Architecte)
  • Lieutenant colonel Rice Jones  (Architecte)
  • Lieutenant colonel Patrick D. Calder  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Édifice Cavalier de la citadelle  (Autre nom)
Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 95-001
Numero RBIF : 02991 00

Description du lieu patrimonial

Situé dans le complexe des défenses d’Halifax du lieu historique national du Canada de la Citadelle-d’Halifax, l’ édifice Cavalier est une structure rectangulaire en pierres de trois étages coiffée d’un toit à pan coupé qui est dominé par de hautes cheminées. Une véranda à colonnes de deux étages habille la longue façade et se termine à chaque extrémité par une tour d'escalier en bois. Un groupe triangulaire de fenêtres dessert chacune des façades latérales en leur partie inférieure et est surmonté par une rangée de fenêtres et un pignon unique tandis qu’une rangée de fenêtres horizontale perce les tours d’escalier de la véranda. La façade arrière dénudée est aussi percée de fenêtres et de cheminées, avec une ouverture unique perçant chacun de ses pans courts. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’édifice Cavalier a été désigné édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu.

Valeur historique
L’ édifice Cavalier est associé à la défense active de la station navale impériale durant la période de suspicion et d'hostilité mutuelles entre la Grande-Bretagne et les États-Unis après la guerre de 1812. L'achèvement de l'Édifice Cavalier faisait partie d'une amélioration majeure des défenses d’Halifax préconisée par le rapport Smythe de 1825. Les emplois civils créés par ce projet et la demande accrue de personnel pour les postes de défense entraînèrent la relance économique d’Halifax.

Valeur architecturale
L’édifice Cavalier est un bel exemple d’une structure militaire spécialisée construite par les Britanniques. Il s’agit d'un ouvrage fortifié séparé dans un bastion prévu pour monter l'artillerie sur le toit et tirer « en barbette » pour la défense continentale et servant à héberger les troupes de garnison dans des casemates antibombes. Sa valeur réside dans sa conception spécialisée, sa construction antibombe, ses murs, la batterie montée sur le toit, l’agencement des ouvertures et la reconstruction de la véranda à colonnes de deux étages flanquée par des tours d’escalier.

Valeur environnementale
En tant que structure la plus impressionnante à l’intérieur de la Citadelle, avec son toit découpé qui s’élève au-dessus des remparts, la Citadelle : édifice Cavalier a une forte influence sur le caractère militaire de l'emplacement de la Citadelle. À cause de son aspect, du mobilier d'époque et des montages de musée, l'édifice a une forte identité dans la région d'Halifax et attire chaque année de nombreux touristes et habitants de la région.

Sources : Rhona Goodspeed et Edgar Tumak. La Citadelle Vol.1+ 2 Halifax (Nouvelle-Écosse). Bureau d’examen des Édifices fédéraux du patrimoine rapport de recherche 95-001; Édifice Cavalier, Complexe de défense d’Halifax, Citadelle d’Halifax, Halifax (Nouvelle-Écosse), Énoncé de la valeur patrimoniale 95-001.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de l’édifice Cavalier devraient être respectés.

Ses caractéristiques qui rendent compte de son rang de structure militaire spécialisée, l’excellence de sa conception fonctionnelle et la qualité des matériaux de construction et de l’exécution, c’est-à-dire : son volume rectangulaire à trois étages coiffé d’un toit à pan coupé avec une véranda à colonnes de deux étages sur sa longue façade qui se termine à chaque extrémité par une tour d'escalier; les murs de pierre extérieurs et le revêtement de bois des murs du troisième étage; la batterie « en barbette » sur le toit; les parapets de maçonnerie sur les fronts nord, ouest et sud et un mur bas en travers du front est autour d'un terre-plein avec murets, pivots et circulaires rotatifs dans les coins nord-ouest et sud-ouest et circulaires semi-rotatifs sur la face ouest; la disposition des ouvertures sur la façade, les murs latéraux et l’arrière; les voûtes en brique de profil segmentaire à anneaux multiples, le revêtement de carreaux vernissés, le dallage et contre-dallage, une couche d'asphalte et un remblai de terre et de cailloux.

La façon dont l’édifice Cavalier, à titre de structure la plus impressionnante des lieux, affirme le caractère militaire de l’endroit et le cadre de la Citadelle d’Halifax.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

La construction de l'édifice Cavalier dans la citadelle d'Halifax a commencé en 1830 - 1832 et s'est terminée en 1840 - 1855 pour la garnison coloniale des forces impériales à Halifax, sous les ordres de l'officier général commandant, le major-général Sir John Gaspard Le Marchant. Le Cavalier a été réalisé par trois membres du Corps of Royal Engineers: le lieutenant-colonel Gustavas Nicolls (1825-1831), à qui l'on doit la conception d'origine et qui a surveillé la plupart des travaux de construction, le lieutenant-colonel Rice Jones (1833-1842) qui a introduit les casemates à axes croisés sur les côtés courts et le lieutenant-colonel Patrick D. Calder (1842-1848) à qui l'on doit les salles au-dessus de ces casemates. Les modifications apportées au fil des années sont résumées à l'annexe A du présent document. Le Cavalier est à l'heure actuelle la propriété de Patrimoine Canada. Consulter le rapport 95-001, volume 1 du BEEFP.

Raisons de la désignation
L'édifice Cavalier a été désigné «édifice classé» en raison de la thématique historique qui lui est associée, des qualités de sa conception architecturale et du rôle important qu'il joue dans l'environnement.
La structure est associée à la défense active de la station navale impériale durant la période de suspicion et d'hostilité mutuelles entre la Grande-Bretagne et les États-Unis après la guerre de 1812. Affichant les caractéristiques prototypiques d'une forteresse bastion en maçonnerie conçue pour le montage des pièces d'artillerie à âme lisse et pour l'hébergement de la garnison à l'abri des bombardements, l'édifice Cavalier est un précieux vestige de l'époque des canons à âme lisse.

L'achèvement de l'édifice Cavalier en 1855 faisait partie d'une amélioration majeure des défenses de Halifax préconisée par le rapport Smythe de 1825 et réalisée en grande partie entre 1838 et 1862. Les emplois civils créés par ce projet et la demande accrue de personnel pour les postes de défense entraînèrent la relance économique d'Halifax.

Vu du terrain de parade, le Cavalier impressionne par sa longue façade symétrique du côté est, la véranda à colonnes de deux étages se terminant à chaque extrémité par une tour d'escalier de trois étages bardée à clins et par l'élément central à toit à pan coupé dépassant du parapet. La ligne faîtière est interrompue par une forêt de cheminées en brique coiffées de capuchons divers. Vu du sud, le Cavalier se remarque par les murs légèrement talutés en pierre de fer équarrie avec des pierres d'angle finement travaillées en granit taillé et des fenêtres à châssis.

La restauration fidèle à l'époque 1875-1877 du toit, du troisième étage, des cheminées et de la véranda qui a été faite ces dernières années a en grande partie l'aspect du Cavalier dans l'aire de chargement des armes par la bouche et a presque rétabli, à part quelques différences mineures, l'ancienne relation entre l'édifice et le paysage correspondant. En tant qu'élément dominant dans la partie principale de l'ouvrage, le Cavalier a une forte influence sur le caractère militaire de l'emplacement de la Citadelle. À cause de son aspect, du mobilier d'époque et des étalages de musée, l'édifice a une forte identité dans la région d'Halifax.

Eléments caractéristiques
La valeur patrimoniale de l'édifice Cavalier réside dans les éléments qui expriment son statut de structure militaire spécialisée, d'ouvrage fortifié séparé dans un bastion prévu pour monter l'artillerie sur le toit et tirer en barbette pour la défense continentale et servant à héberger les troupes de garnison dans des casemates anti-bombes. À l'extérieur, les éléments qui définissent la valeur patrimoniale de l'édifice sont: les murs de la structure d'origine (1830-1 832), la batterie en barbette sur le toit d'origine (parapets de maçonnerie sur les fronts nord, ouest et sud et un mur bas en travers du front est autour d'un terre-plein avec murets, pivots et circulaires rotatifs dans les coins nord-ouest et sud-ouest et circulaires semi-rotatifs sur la face ouest pour l'affût des sept canons 32 livres sur des plate-formes circulaires en fer), l'ancienne disposition des ouvertures (pour chaque casemate une paire de fenêtres profondément encastrées dans leurs embrasures sur la face ouest et deux fenêtres ou une porte et une fenêtre sur la face est), les murs des cuisines ajoutées en 1840-1841 (murs de culée talutés de 6 pieds d'épaisseur à l'ouest et à l'est pour résister à la poussée des voûtes des casemates et murs verticaux de 3 pieds d'épaisseur au nord et au sud entourant les salles), l'ancienne disposition des ouvertures dans les cuisines (un groupe triangulaire de fenêtres desservant chacune des quatre casemates) et la véranda rebâtie à colonnes sur deux étages avec tours d'escaliers bardées à clins pour la circulation verticale sur la face est.

Pour protéger au mieux la valeur patrimoniale de l'extérieur, il faudrait procéder à une inspection régulière et réparer ou remplacer les matériaux défectueux du système complexe de toitures (notamment le mur du parapet, les solins des cheminées et les gouttières), rejointoyer les cheminées en brique et les couvercles et rejointoyer régulièrement les murs en pierre de fer équarrie et les bordures en granit taillé.

À l'intérieur, les éléments caractéristiques de l'édifice Cavalier sont la construction voûtée anti-bombe des toits de casemates (voûtes en brique de profil segmentaire à anneaux multiples, de 2 pieds 8 pouces d'épaisseur, revêtement de carreaux vernissés, dallage et contre-dallage, une couche d'asphalte et un remblai de terre et de cailloux), les ouvertures à arche en triangle tronqué ou plein cintre dans les murs-piliers formant l'accès en enfilade entre les casemates, le seul foyer ouvert centré sur le mur ouest de chaque casemate reliée par des conduits aux cheminées sortant du parapet et la construction des toits des casemates de cuisine (voûtes de brique plein cintre à anneaux multiples, de 2 pieds 3 pouces d'épaisseur, et un remblai ou une charge).
Pour protéger la valeur patrimoniale de l'intérieur, il faudrait porter attention au plancher à ossature de bois recouverte de planches au-dessus d'un vide sanitaire au rez-de-chaussée, aux extrémités des solives encastrées dans le pilier et les murs de culée et au jointoiement du dallage en pierres de fer de la cuisine sud. Les murs et plafonds en maçonnerie badigeonnés de chaux des diverses casemates nécessiteront aussi une attention périodique.

La relation historique entre le Cavalier et l'intérieur du corps principal a été accentuée et renforcée lors des dernières années par la restauration des murs de soutènement du Rideau ouest, du Redan, des saillies et des demi-bastions, du mur d'enceinte du magasin sud et du revêtement du terrain de parade. L'entretien constant de ces éléments et la présentation du terrain de parade libre de toute inscription vont préserver le caractère militaire du fort.

ANNEXEA
Les modifications extérieures comprennent notamment: l'installation sur le toit de sept canons 32 livres, tirant tous en barbette et posés sur des plates-formes circulaires en fer (1853-1854), la construction d'un toit permanent en bois à pan coupé pour couvrir le terre-plein, le parapet et l'érection des cheminées (1855), la percée d'une entrée au niveau du sol sur la façade ouest et l'ajout d'un lavabo, l'introduction de poêles pour le chauffage (1860-1870), le démantèlement de deux canons de 32 livres (avant 1873), l'élévation du toit et l'introduction d'une rangée de fenêtres sur les façades est et ouest du troisième étage, la percée d'une ouverture de fenêtre supplémentaire dans la casemate sud servant de cuisine, la percée de deux fenêtres jumelées dans la salle située au-dessus de la casemate nord servant de cuisine et l'élévation des cheminées (1875-1877), le démantèlement des canons de 32 livres restants (avant 1886), l'installation d'un toit à pignon de faible inclinaison prenant appui sur le parapet et l'élimination des fenêtres sur les façades est et ouest (sans date), le blocage partiel de l'ouverture de porte sur la façade ouest pour créer une fenêtre (1908-1922), la destruction du toit lors d'une tempête (1924), la construction d'un toit à pignon de pente moyenne avec huit lucarnes à toit en appentis (1925), le démantèlement du toit (1939), la démolition de la véranda (1945) et la restauration du toit et de la véranda (vers 1970). Les modifications intérieures comprennent: le déplacement des poêles des casemates (1854), la démolition des cellules au-dessus des casemates de cuisine (1870), la percée de passages d'escaliers entre les salles situées au-dessus des casemates à axes croisés et le troisième étage de l'édifice Cavalier et la percée de passages entre les casemates de cuisine et le rez-de-chaussée de l'édifice Cavalier (1875-1877), la rénovation du troisième étage (vers 1939), le remplacement des planchers dans les casemates du rez-de-chaussée et le chaulage des murs et des plafonds (vers 1985).