Phare

Édifice fédéral du patrimoine classé

Collingwood, Ontario
Vue aérienne du Phare, montrant l’agencement et la forme des fenêtres et les portes, 1982. (© David Baird, "Lighthouses of Canada," Canadian Geographic Journal, June/July 1982, p.47.)
Vue aérienne
(© David Baird, "Lighthouses of Canada," Canadian Geographic Journal, June/July 1982, p.47.)
Adresse : Nottawasaga Island, Collingwood, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1999-03-18
Dates :
  • 1857 à 1858 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • John Brown  (Architecte)
  • Canadian Board of Works  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Phare de Nottawasaga  (Autre nom)
Ministère gardien Pêches et Océans Canada
Référence du rapport BEEFP 98-019
Numero RBIF : 11032 00

Description du lieu patrimonial

Situé à l’angle nord d’une île de la baie Georgienne, le Phare à l’île Nottawasaga est une massive tour en pierre légèrement fuselée, qui mesure 85 pieds (26 mètres) de hauteur et qui se termine par un balcon de veille en encorbellement légèrement saillant qui sert de base à un lanterneau en fonte à 12 facettes surmonté d’un toit en cuivre, en forme de dôme, lui-même couronné d’un ventilateur en forme de pinacle sphérique. Des fenêtres percent la tour à intervalles réguliers et la surface grossière des murs est blanche. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le Phare est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu.

Valeur historique
Comptant parmi les six tours impériales construites dans les années 1850, le Phare est un très beau spécimen associé à l’ouverture de voies de navigation sûres le long du littoral du lac Huron et de la baie Georgienne, après l’ouverture au peuplement de la péninsule Bruce. Sa construction marque les premiers pas de Collingwood comme grand port de la baie Georgienne. Le Phare est aussi associé à plusieurs opérations de sauvetage spectaculaires lancées par ses gardiens, notamment George Collins qui a sauvé les passagers du Mary Ward, paquebot à vapeur servant au transport de marchandises, après son naufrage en 1872.

Valeur architecturale
À titre d’unique structure intacte de l’île Nottawasaga, le Phare est un excellent exemple de conception fonctionnelle supérieure qui donne une structure à la fois résistante et stable et agréable sur le plan esthétique. Équilibre adroit entre l’impression grossière et massive que suscite l’ouvrage de maçonnerie et l’élégance de sa forme fuselée, la tour de phare se distingue par son profil particulier, l’assise régulière et la texture grossière de ses murs de maçonnerie et la forme et le positionnement réguliers des ouvertures pour les fenêtres et les portes.

Valeur environnementale
Structure haute et élégante, le Phare rehausse le caractère maritime pittoresque de cette île déserte dans son cadre marin. Son apparence étonnante, à l’angle nord de l’île, ajoute beaucoup au cachet panoramique des environs immédiats. Situé à environ deux milles au nord-est de Collingwood, le phare de l’île Nottawasaga est un édifice d’intérêt et un repère important pour les navigateurs du secteur sud de la baie Georgienne.

Sources : Marilyn E. Armstrong-Reynolds, phare de l’île Nottawasaga, île Nottawasaga, Collingwood (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine rapport de recherche 98-019; Île Nottawasaga, Collingwood (Ontario), Énoncé de valeur patrimoniale 98-019.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du Phare devraient être respectés.

La haute qualité de sa conception fonctionnelle et esthétique, des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : sa haute forme ronde légèrement fuselée qui se termine par un encorbellement légèrement saillant qui forme un balcon de veille et une base pour le lanterneau et qui crée un profil que l’on reconnaît immédiatement; le lanterneau polygonal en fonte à 12 facettes, élément important de la structure, surmonté d’un toit en cuivre, en forme de dôme, lui-même couronné d’un ventilateur en forme de pinacle sphérique; les murs extérieurs en calcaire rustiqué recouverts d’un revêtement blanc, caractérisés par l’assise régulière et la texture grossière des unités de maçonnerie, signes de la haute qualité de l’exécution; la lourde charpente en bois du système structural qui confère à la tour sa stabilité latérale tandis que les parois intérieures et extérieures en découpes de maçonnerie, remplies de moellons, lui confèrent sa résistance à la compression; l’agencement et la forme régulières des ouvertures pour les fenêtres et les portes.

La façon dont le Phare rehausse le cachet pittoresque de son emplacement maritime.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le phare de Nottawasaga a été construit entre 1857 et 1858 par John Brown, un entrepreneur local renommé. On ne sait pas quel en est le concepteur. L’édifice n’a pas connu de modifications importantes et conserve ses fonctions de phare. Le ministère des Pêches et des Océans en est le gardien. Consulter le rapport 98-019 du BEEFP.

Raisons de la désignation

Le phare de l’île Nottawasaga a été désigné «édifice classé» en raison de ses caractéristiques architecturales, de sa valeur historique et de l’importance qu’il revêt dans son environnement.
Du point de vue architectural, le phare se caractérise par l’équilibre atteint entre l’aspect massif et rudimentaire de la construction en maçonnerie et la forme fuselée et élégante du phare, doté d’un balcon de veille en encorbellement légèrement saillant et d’une ravissante lanterne. Les murs en calcaire à texture grossière contribuent à donner au phare une apparence stable et massive. La lanterne en fonte à douze facettes est surmontée par un toit en cuivre en forme de dôme lui-même couronné d’un capuchon de ventilation en forme de boule.

La construction du phare de Nottawasaga, qui fait partie des six « tours impériales » construites dans les années 1850, coïncide avec l’établissement de voies de navigation sur le long du littoral du lac Huron et de la baie Georgienne, aux débuts du peuplement de la péninsule Bruce. Elle marque les premiers pas de Collingwood comme grand port de la baie Georgienne. Le phare est également associé à plusieurs opérations de sauvetage spectaculaires. On retiendra surtout le rôle joué par George Collins pour sauver les passagers du Mary Ward, un paquebot de marchandises en naufrage, en 1872. Au cours de son mandat, Collins a également fait construire plusieurs jardins et bâtiments extérieurs sur l’île, créant ainsi un lieu de pique-nique très recherché par les citadins de Collingwood.

Le phare demeure la seule structure intacte de l’île de Nottawasaga et un témoin important de l’histoire du peuplement de l’île. Après l’électrisation, en 1959, l’île a cessé d’être un lieu de résidence et les bâtiments existants ont fait l’objet d’actes de vandalisme. En 1971, la résidence du gardien de phare a été partiellement démolie. Les bâtiments extérieurs, les murs de retenue en pierre et le petit quai sont soit en ruines soit complètement démantelés. Le phare demeure toutefois un édifice d’intérêt pour les navigateurs et les citadins de Collingwood, en raison de son charme particulier et de son système d’éclairage encore fonctionnel.

Eléments caractéristiques

La valeur patrimoniale du phare de l’île Nottawasaga réside dans les matériaux et les détails de sa façade et dans son intégration à l’environnement.

Le corps fuselé avec élégance du phare est couronné d’un balcon de veille en encorbellement légèrement saillant et d’une jolie lanterne qui donnent à l’édifice un caractère immédiatement reconnaissable. Les murs extérieurs en calcaire rustiqués ont été recouverts d’un revêtement blanc vers les années 1870, mais les grandes unités de maçonnerie ont conservé l’assise régulière et la texture grossière qui en font sa particularité. Ces murs en pierre massifs, qui témoignent d’un travail très soigné, ont résisté aux multiples intempéries auxquels ils ont été exposés depuis de très longues années. Les seuils des fenêtres en pierre taillée que l’on trouve à tous les paliers des escaliers intérieurs, ainsi que les chambranles en pierre taillée de la porte d’entrée témoignent de la même qualité d’ouvrage. Le profil distinctif du phare, la régularité de l’assise, la surface rustiquée des murs de maçonnerie, la forme et la position régulière des ouvertures de portes et de fenêtres constituent des éléments caractéristiques qui ne devraient être ni altérés ni dissimulés. Les murs de maçonnerie devraient faire l’objet d’un entretien continu.

La lanterne en fonte a également conservé ses caractéristiques personnelles, malgré le petit panneau photovoltaïque que l’on a installé sur le parapet du balcon de veille pour alimenter le système d’éclairage. Bien que le panneau soit relativement peu gênant, on pourrait songer à le replacer dans un endroit moins visible, en veillant à ne pas altérer le matériau d’origine. Il faudrait conserver les éléments de la lanterne et en assurer l’entretien continu.

Dès que les risques de vandalisme auront été suffisamment écartés, on pourra envisager de remplacer l’actuelle porte en métal massif et les éléments modernes des fenêtres par des éléments plus proches du caractère patrimonial de l’édifice.

La perte des bâtiments extérieurs et le délabrement de la résidence du gardien de phare ont sensiblement amoindri le caractère distinctif des lieux. Le phare est toutefois l’élément le plus important à considérer pour préserver le caractère de l’ensemble.

Tout aménagement de l’île qui aurait pour effet de diminuer la proéminence du phare et son lien avec l’ancienne résidence devrait être évité. Tout usage des prémisses aux fins d’un programme d’interprétation devrait respecter le caractère propre au lieu.