Musée Alexander-Graham-Bell
Édifice fédéral du patrimoine reconnu
Baddeck, Nouvelle-Écosse
Vue générale
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 1996.
Adresse :
Rue Chebucto, Baddeck, Nouvelle-Écosse
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
2000-01-06
Dates :
-
1954 à 1956
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
-
Ministère des Affaires Indiennes et du Nord Canadien
(Architecte)
-
Campbell, Wood and Associates
(Architecte)
-
Osborne Howard Leicester
(Architecte)
Ministère gardien
Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP
97-095
Numero RBIF :
03803 00
Description du lieu patrimonial
Le musée Alexander-Graham-Bell, situé à la lisière du village de Baddeck, est un bâtiment triangulaire moderne double en forme de « A » qui présente des éléments rustiques. Basé sur une grille tétraédrique qui est à l’origine de la géométrie de son plan, le bâtiment est doté d’un imposant vestibule d’entrée triangulaire et caractérisé par un fort volume asymétrique. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
Le musée Alexander-Graham-Bell est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.
Valeur historique
Le musée Alexander-Graham-Bell, construit dans le but précis de présenter des objets ayant appartenu à Alexander Graham Bell, est associé à la commémoration d’un volet d’importance nationale de l’histoire du Canada. Il a aussi stimulé la fréquentation touristique saisonnière dans la région.
Valeur architecturale
Le musée Alexander-Graham-Bell est un très bon exemple d’un bâtiment triangulaire moderne en forme de « A » qui présente des éléments rustiques qui se manifestent dans la haute qualité de la conception et de l’exécution et dans l’emploi de matériaux de construction naturels. Le bâtiment est aussi caractérisé par un plan fonctionnel efficace, soit un vaste espace intérieur sans colonnes qui a pu être facilement adapté à de nouvelles fonctions. Il constitue l’une des œuvres importantes d’Osborne Howard Leicester, architecte en chef du ministère du Nord canadien et des Ressources naturelles.
Valeur environnementale
Le musée Alexander-Graham-Bell renforce le caractère de son cadre semblable à un parc. Et, comme il fait office d’accès au village de Baddeck par le nord, il est un bâtiment familier dans la région.
Sources: Andrew Waldron, Musée Alexander-Graham-Bell, Baddeck (Nouvelle-Écosse), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 97-095; Musée Alexander-Graham-Bell, lieu historique national, Baddeck (Nouvelle-Écosse), Énoncé de la valeur patrimoniale, 97-095.
Éléments caractéristiques
Les éléments suivants, qui définissent le caractère du musée Alexander-Graham-Bell, devraient être respectés.
Sa conception moderne avec des éléments rustiques, sa fonctionnalité et la qualité de l’exécution, c’est-à-dire: le tracé au sol complexe du bâtiment tel que révélé par la grille tétraédrique à l’origine de la géométrie de son plan; le haut volume en forme de « A » et l’imposant vestibule d’entrée triangulaire coiffé d’un toit en porte-à-faux relevé vers le haut dans la façade principale et la silhouette basse et horizontale de la partie du bâtiment construite à flanc de colline; les façades en grès brut sans assise agrémenté par le bois apparent de séquoia et le revêtement du toit, ainsi que la couverture d’ardoise de texture uniforme et légèrement colorée des pans du toit triangulaire, le tout prêtant un ton rustique à ce bâtiment moderne; les détails simples, caractéristiques du design moderne, comme l’emploi d’un revêtement de plancher qui se prolonge de l’intérieur à l’extérieur; les fenêtres triangulaires à guillotine, à carreaux multiples, ainsi que la finesse des meneaux qui visent à évoquer la structure légère et spatiale des cerfs-volants conçus par Bell; le vaste espace dégagé et les multiples niveaux de plancher abrités par le bâtiment triangulaire en « A »; et, les éléments d’origine de la finition intérieure qui témoignent du désir d’intégrer différents matériaux et textures, ce qui est caractéristique du mouvement moderniste des années 1950.
La façon dont le musée Alexander-Graham-Bell renforce le caractère de son cadre semblable à un parc et est un repère familier dans la localité, c’est-à-dire: la conception moderne avec éléments rustiques du bâtiment, qui s’harmonise avec le cadre moderne aménagé en parc; le fait que le bâtiment est très visible et bien connu, de par son emplacement à l’entrée nord du village; et, l’association historique bien connue du bâtiment, son importance nationale et son symbolisme, qui en font un repère important dans le village de Baddeck et une destination recherchée des gens qui visitent la région.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
Le musée Alexander Graham Bell fait partie du lieu historique national Alexander Graham Bell et a été construit de 1954 à 1956. Il a été conçu par Osborne Howard Leicester, architecte en chef du ministère du Nord canadien et des Ressources naturelles, en collaboration avec le cabinet montréalais de Campbell, Wood and Associates. De 1975 à 1977, la construction d’un important agrandissement triplait la taille du musée. Des modifications visant à mettre aux normes les accès ont été apportées en 1996. Le bâtiment d’origine du musée sert actuellement d’espace d’accueil et d’orientation pour les visiteurs, alors que l’agrandissement abrite la collection du musée. Parcs Canada est le ministère gardien du bâtiment. Voir le dossier du BEÉFP no 97-95.
Raisons de la désignation
Le musée Alexander Graham Bell a été désigné édifice «reconnu» en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il représente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu.
L’une des œuvres importantes d’Osborne Howard Leicester, ce bâtiment possède une attrayante structure en «A» et offre un vaste espace intérieur sans colonnes, qui a pu être facilement adapté à de nouvelles fonctions. L’important agrandissement de 1977 a rendu le bâtiment plus fonctionnel en solutionnant les problèmes de conservation grâce à l’aménagement d’un environnement contrôlé pour les artéfacts. Le design moderne présente un aspect rustique créé par le parement extérieur de grès brut non assisé, les motifs colorés du plancher en ardoise, les poutres en bois laminé du plafond ainsi que l’ameublement et les aménagements en bois de séquoia.
Le bâtiment du musée occupe un emplacement prédominant sur le flanc d’une colline surplombant la baie de Baddeck et il s’intègre bien au relief légèrement vallonné menant au rivage. Le bâtiment agrémente un site aux allures de parc et respecte l’échelle des résidences voisines. Le site constitue un point de passage vers le village de Baddeck situé plus au sud et il est bien connu de cette communauté.
Construit spécifiquement en fonction d’accueillir des objets ayant appartenu à Alexander Graham Bell, le bâtiment du musée est associé à la commémoration d’un élément d’importance nationale de l’histoire canadienne. Il a contribué à la croissance d’une industrie touristique saisonnière dans la région.
Éléments caractéristiques
Le caractère patrimonial du musée Alexander Graham Bell réside dans la forme du bâtiment, ses proportions, son design moderne et ses éléments architecturaux, ses matériaux de construction, son plan intérieur et sa relation avec le site.
Le bâtiment du musée possède une charpente triangulaire en forme de «A» avec un toit à pignons de deux étages et un vestibule triangulaire en saillie, coiffé d’un toit en porte-à-faux relevé vers le haut à son extrémité et placé de façon asymétrique par rapport à l’élévation principale. Dans son ensemble, le bâtiment présente une volumétrie à l’asymétrie prononcée, qui s’exprime notamment par la silhouette du toit, le vestibule d’entrée, les toits secondaires à pignons, les parties coiffées d’un toit plat et la cheminée qui se détache de l’ensemble. La silhouette basse et l’expression horizontale de l’agrandissement, construit dans le flanc de la colline, se subordonnent à l’expression dramatique de la silhouette du toit du bâtiment d’origine. L’empreinte au sol complexe reflète la grille tétraédrique à l’origine de la géométrie du plan, ainsi que la relation entre le bâtiment d’origine et l’important agrandissement ultérieur. La volumétrie, l’empreinte au sol et la silhouette, toutes trois assez élaborées, sont caractéristiques du modernisme du milieu des années 1950 et devraient être conservées.
La façade est en grès brut local non assisé, agrémenté par le bois apparent de séquoia utilisé pour les cadres des portes et fenêtres, les fascias, les soffites et le pontage du toit. La structure triangulaire du toit du musée est revêtue d’ardoise de texture uniforme et légèrement colorée, un élément qui contribue à l’esthétique rustique du bâtiment et qui devrait être conservé. Tous les matériaux utilisés pour le bâtiment sont détaillés simplement, ce qui est une caractéristique du design moderne. À l’entrée, une approche moderniste de l’espace se traduit par l’emploi d’un revêtement de plancher en ardoise multicolore, se prolongeant à l’extérieur et reproduisant en plan la forme du toit triangulaire surplombant cette entrée. La maçonnerie et le séquoia profiteraient de la mise en place d’un programme d’entretien régulier, reposant sur une expertise en conservation, afin de guider le choix des techniques et des matériaux utilisés lors de travaux de réparation et de remplacement.
L’extrémité des pignons de la structure triangulaire en «A» comporte des fenêtres triangulaires à guillotine, aux multiples carreaux, qui semblent fidèles au design d’origine. La finesse des meneaux visait à évoquer la structure légère et spatiale des cerfs-volants conçus par Bell et devrait être conservée. Les espaces d’exposition placés parallèlement au lac ont conservé leurs grandes fenêtres à guillotine d’origine, ce qui contribue à la luminosité et au caractère dégagé des intérieurs et qui est caractéristique du design d’origine.
Le vaste espace dégagé et les multiples niveaux de plancher abrités par la structure triangulaire en «A» étaient des caractéristiques du design d’origine et ils ont été conservés. Le plan fonctionnel du musée a été mis en valeur par l'aménagement de l’agrandissement de 1997. Les éléments de la finition intérieure d’origine (garde-corps aux motifs géométriques en bois et en métal; portes, boiseries, pontage du toit et mobilier tous en séquoia; planchers en ardoise et en terrazzo; et fermes apparentes en bois lamellé) témoignent du désir d’intégrer différents matériaux et textures, ce qui est caractéristique du Modernisme des années 1950.
La sobriété de l’aménagement du site, réalisé à l’aide de gazon, d’ardoise, d’asphalte et de gravier, correspond à l’approche de conception moderniste du paysage et devrait être conservée. L’aménagement simple et fonctionnel du site respecte les qualités du bâtiment; tout ajout ou modification du site devrait tenir compte de ce précédent.