Phare de Pointe-au-Père

Phare patrimonial

Rimouski, Québec
Vue aérienne de la station de phare de Pointe-au-père © Agence Parcs Canada | Parks Canada Agency
Vue aérienne
© Agence Parcs Canada | Parks Canada Agency
Vue générale du phare de Pointe-au-Père © Agence Parcs Canada | Parks Canada AgencyVue aérienne de la station de phare de Pointe-au-père © Agence Parcs Canada | Parks Canada AgencyVue générale du phare de Pointe-au-Père © Agence Parcs Canada | Parks Canada Agency
Adresse : 1034, rue du Phare, Pointe-au-Père, Rimouski, Québec

Loi habilitante : Loi sur la protection des phares patrimoniaux (L.C. 2008, ch 16)
Date de désignation : 2015-02-12
Dates :
  • 1909 à 1909 (Construction)
  • 1859 à 1859 (Établissement)

Événement, Personne, Organisation :
  • Fernand Henri de Miffonis  (Architecte)

Description du lieu patrimonial

Le phare de Pointe-au-Père se caractérise par une tour octogonale en béton armé insérée entre huit contreforts (également en béton) arc-boutés à chaque niveau de plancher. Le phare mesure 3,35 mètres (11 pi) de diamètre sur une hauteur totale de 32,9 mètres (108 pi). Let tour de béton est surmontée d’une balustrade et d’une lanterne traditionnelle en fonte, peinte en rouge, et abritant une lentille dioptrique de 3e classe. Le phare est situé dans la ville de Rimouski, en bordure du fleuve Saint-Laurent, sur une pointe de terre qui s’avance sur l’estuaire.

Le site comprend trois bâtiments connexes qui contribuent au caractère patrimonial du phare : (1) la maison du gardien construite en 1956; (2) la maison de l’assistant gardien construite en 1905-1906; et, (3) le bâtiment du criard de brume construit en 1903.

Valeur patrimoniale

Le phare de Pointe-au-Père est un phare patrimonial en raison de ses valeurs historiques, architecturales et communautaires.

Valeurs historiques
Grâce à son emplacement exceptionnel à la limite des eaux intérieures et de la mer ouverte, le phare de Pointe-au-Père a été pendant longtemps l’un des plus importants centres d’aide à la navigation au Canada et a grandement contribué à l’histoire maritime du pays. Il est également associé à l’amélioration des appareillages optiques des principales stations de phares amorcée au début du 20e siècle et plus particulièrement au programme de modernisation de quatorze stations de phare le long du Saint-Laurent. Le phare a aussi été témoin de la plus grande catastrophe maritime survenue au Canada, celle du naufrage tragique de l’imposant paquebot à vapeur RMS-Empress of Ireland alors que le télégraphiste en poste y capta les signaux de détresse.
Dans les premières décennies du 20e siècle, une série d’aménagements d’aide à la navigation s’est ajoutée à la station de phare de Pointe-au-Père, à l’appui de l’augmentation du trafic maritime par la multiplication des compagnies de navigation. Site fréquenté par les pilotes du Saint-Laurent depuis le tout début du 19e siècle. À cette fonction, rendue possible par l’ajout d’un quai, se sont greffées d’autres améliorations aux aides à la navigation à Pointe-au-Père, dont d’une station de relevé des marées et des courants, une station de télégraphe Marconi, et une station d’inspection médicale des navires.

Valeurs architecturales
Le phare de Pointe-au-Père représente une conception architecturale uniquement Canadienne. Sa hauteur de 32,9 mètres et ses huit contreforts à arcs-boutants font du phare une structure audacieuse et élégante. Il se distingue par son caractère moderne et par sa forme et ses matériaux distinctifs, ainsi que par une série de contrastes. Un exemple est l’entrée en bois coiffé d’une frise décorative et revêtu d’un parement de tôles embossées, contrastant avec la surface blanche et lisse de la tour. L’intégrité de son escalier intérieur en colimaçon est à souligner de même que la place qu’il occupe dans l’espace.
Le phare révèle une approche expérimentale de conception des neufs phares en béton armé dotée d’une structure arc-boutée, érigés à l’aube du 20e siècle au Canada dans le but de contourner les contraintes et la charge du vent. Les huit contreforts à arcs-boutants sont conçus de manière à renforcer la tour et à stabiliser la lanterne en cas de vents forts. La beauté industrielle du phare nonobstant, la conception de la tour témoigne de son rôle purement fonctionnel de support pour un système d’éclairage lourd, tout en offrant un accès facile à la lanterne afin d’en assurer la garde et l’entretien.

Valeurs communautaires
Le phare est le joyau de cette station de phare historique élaborée, et il définit le caractère actuel du site. De concert avec les autres structures associées aux autres services d’aide à la navigation qui se sont déployés auparavant sur le site, le phare témoigne de l’importance de cette région dans le cadre de l’histoire de la navigation du Saint-Laurent.
La population de la région du Bas-Saint-Laurent considère le phare de Pointe-au-Père comme le symbole de son patrimoine maritime. Le phare est un point de repère familier dans l’estuaire du Saint-Laurent en perpétuant un service d’aide à la navigation établi depuis 1859. Le phare est aussi au cœur d’un pôle récréatif et touristique de grande importance pour la Ville de Rimouski.

Bâtiments connexes
Trois bâtiments connexes, énumérés à la section 1, contribuent au caractère patrimonial du phare.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du phare de Pointe-au-Père devant être respectés comprennent :
— son emplacement sur une pointe de terre s’avançant dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent;
— sa structure, ses matériaux, sa hauteur, son profil et ses proportions d’origine caractérisés par ses contreforts à arcs-boutants;
— sa tour octogonale en béton composée d’une colonne centrale entourée de huit contreforts arc-boutés attachés à la tour à chaque niveau de plancher;
— sa lanterne vitrée surmontée d’une coupole en métal avec girouette;
— sa galerie en béton avec une balustrade en métal ceinturant la lanterne;
— son dispositif de rotation et sa lentille dioptrique de 3e classe;
— son escalier intérieur en colimaçon desservant chaque niveau;
— son petit vestibule en bois coiffé d’une frise décorative et revêtu d’un parement de tôles embossées;
— ses petites fenêtres superposées à chaque niveau de plancher;
— l’agencement extérieur traditionnel de couleurs rouge et blanc, soit le blanc pour la tour et les contreforts, et le rouge pour la porte et le toit du vestibule, l’encadrement des fenêtres ainsi que la lanterne en fonte;
— sa proéminence visuelle par rapport à l’eau et au paysage.

Les éléments caractéristiques des bâtiments connexes devant être respectés comprennent :
— leurs formes, profils et proportions respectifs d’origine;
— leurs agencements extérieurs traditionnels de couleurs rouge et blanc;
— leurs rapports contextuels avec le phare en tant qu’éléments d’une station de phare historique.