Phare de Point Amour

Phare patrimonial

L'Anse Amour, Terre-Neuve-et-Labrador
Vue générale du phare de Point Amour (© Kraig Anderson - lighthousefriends.com)
Vue générale
(© Kraig Anderson - lighthousefriends.com)
Adresse : Chemin L'Anse Amour Branch, Forteau Bay, L'Anse Amour, Terre-Neuve-et-Labrador

Loi habilitante : Loi sur la protection des phares patrimoniaux (L.C. 2008, ch 16)
Date de désignation : 2013-12-20
Dates :
  • 1857 à 1857 (Construction)

Autre nom(s):
  • Phare de Point Amour  (Nom de la désignation)

Description du lieu patrimonial

Construit en 1857, le phare de Point Amour est situé du côté sud-est de la baie de Forteau dans le détroit de Belle-Isle. Haut de 33,2 mètres (109 pieds), c’est le phare le plus élevé de Terre-Neuve-et-Labrador et le deuxième plus haut au Canada. Son fût évasé en calcaire et en brique est coiffé d’une corniche évasée et en gradins sur
laquelle repose la plate-forme et la lanterne. Un duplex de deux étages aussi en pierre calcaire, coiffée d’un toit à deux versants, est attaché au phare à la hauteur de l’aile arrière. Le phare et l’habitation se distinguent par leurs surfaces murales en pierre lisse ainsi que par leur symétrie et leurs détails d’inspiration classique.

Le site comprend cinq bâtiments connexes qui contribuent au caractère patrimonial du phare : (1) l’ancienne résidence de l’assistant gardien de phare construite vers 1954, (2) l’ancienne résidence du gardien de phare construite vers 1967, (3) l’ancien bâtiment abritant la corne de brume et la radiobalise, (4) l’ancienne remise et, (5) le bâtiment abritant la corne de brume actuellement en fonction.

Valeur patrimoniale

Le phare de Point Amour est un phare patrimonial en raison de ses valeurs historiques, architecturales et communautaires.

Valeurs historiques
Le phare de Point Amour servait essentiellement d’aide à la navigation pour les transatlantiques à l’approche des terres. Au milieu du XIXe siècle, le détroit de Belle- Isle fait partie d’une route de navigation transatlantique de plus en plus fréquentée. Le détroit s’avère cependant un passage dangereux en raison de son étroitesse, des glaces et des forts courants. Afin de rendre la navigation plus sécuritaire dans ce secteur, la Province du Canada construit en 1857 ce bel exemple de grand phare côtier. Le 8 août 1922, le HMS Raleigh, un navire de guerre britannique de 12 000 tonnes, échoue près du phare après avoir heurté les rochers de la baie de Forteau en voulant éviter une collision avec un iceberg. Onze hommes perdent la vie dans cet accident maritime le plus connu de l’histoire du détroit de Belle-Isle.
Le phare de Point Amour est l’un des quatre phares côtiers érigés dans les années 1850 dans le golfe du Saint-Laurent et le détroit de Belle-Isle comme aide à la navigation transatlantique. Il est un bel exemple de grand phare côtier qui revêt aussi une grande importance pour les pêcheurs et les communautés de la région, de l’Anse au Clair jusqu’à Red Bay.

Valeurs architecturales
Deuxième parmi les phares les plus élevés du Canada, le phare de Point Amour présente une tour circulaire en calcaire d’une grande beauté et d’une hauteur exceptionnelle. Son fût élégamment évasé fait un diamètre de 7,5 mètres (24,6 pieds) à la base et 2,7 mètres (8,9 pieds) sous la corniche. C’est un excellent exemple de ce style architectural.
Le phare de Point Amour intègre les technologies de pointe des phares de son époque, notamment un feu dioptrique à prisme inventé en France par Augustin Fresnel, qui est toujours en place à Point Amour. À la base, les murs en calcaire local bien taillés ont une épaisseur de 6 pieds et les fondations reposent sur la roche solide. Trois ans après sa construction, des planches de chênes ont été fixées à la brique réfractaire de l’extérieur afin de permettre le clouage des bardeaux de cèdre qui recouvrent complètement la tour et de le protéger contre les rigueurs du climat. Sa qualité de fabrication exceptionnelle en fait un bel exemple de ce type architectural.

Valeurs communautaires
Situé sur un terrain dégagé légèrement en pente au bord d’une falaise de calcaire, le phare est bien en vue en raison de sa hauteur. Ses dimensions, sa masse, sa conception et ses matériaux s’harmonisent avec son environnement côtier et définissent le caractère du lieu.
Le phare occupe une place prépondérante dans la vie des gens du sud du Labrador et environ 6 000 personnes viennent le visiter chaque été. Il a été partiellement restauré pour retrouver ses éléments d’origine et il a été désigné lieu historique provincial. Aujourd’hui, le phare se dresse à la mémoire des événements du passé; il symbolise le patrimoine maritime local et une histoire constamment en lien avec la mer.

Bâtiments connexes
Cinq bâtiments connexes, énumérés à la section 1, contribuent au caractère patrimonial du phare.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du phare de Point Amour devant être respectés comprennent :
— sa structure, sa hauteur et ses proportions d’origine;
— sa structure en maçonnerie lisse de pierre
calcaire bien taillée, recouverte de brique réfractaire;
— son revêtement en bardeaux de cèdre cloués à des planches de chêne fixées aux briques réfractaires;
— sa lanterne en fonte et en cuivre, ainsi que la conception de sa forme et de ses
proportions respectives;
— son garde-corps, y compris sa forme et ses proportions;
— son entrée, avec sa forme respective et son pignon;
— la disposition de ses fenêtres;
— sa palette de couleurs en noir et blanc, avec les accents de rouge de la lanterne et du garde-corps;
— sa lentille dioptrique Fresnel d’origine;
— le duplex attenant, y compris sa forme, ses proportions, son revêtement, ses portes, sa fenestration, ses matériaux, sa palette de
couleurs rouge et blanc, et son raccordement à la tour par l’aile arrière;
— sa proéminence visuelle par rapport à l’eau, à la falaise et au paysage.

Les éléments caractéristiques des bâtiments connexes devant être respectés comprennent :
— leurs formes, profils et proportions respectifs d’origine;
— leurs agencements extérieurs traditionnels de couleurs rouge et blanc;
— leurs rapports contextuels avec le phare en tant qu’éléments d’une station de phare historique.