Gare ferroviaire du Canadien Pacifique
Gare ferroviaire patrimoniale du Canada
Rigaud, Québec
Élévation arrière
(© Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, Christiane Lefebvre, 1994.)
Adresse :
15, chemin Charlebois, Rigaud, Québec
Loi habilitante :
Loi sur la protection des gares ferroviaires patrimoniales (L.R.C. (1985), ch. 52 (4e suppl.))
Date de désignation :
1994-06-05
Dates :
-
1940 à 1940
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
-
Canadian Pacific Railway
(Organisation)
Numéro du rapport de recherche :
RS-227
Description du lieu patrimonial
La gare ferroviaire du Canadien Pacifique de Rigaud est située au Québec près de la frontière avec l'Ontario, dans une zone résidentielle du secteur nord de Rigaud. Il s'agit d'un bâtiment en pierre de deux étages couronné d’un toit en mansarde s'inspirant des maisons québécoises traditionnelles, quoique sa construction démontre clairement sa date d’origine de 1940.
Valeur patrimoniale
La gare du CP de Rigaud a été désignée gare ferroviaire patrimoniale en raison de son importance historique et de ses qualités architecturales et environnementales.
La gare actuelle du CP de Rigaud a été construite en 1940 pour remplacer l’ancienne gare de Rigaud construite en 1891. Bien que Rigaud ait déjà servi de point d’arrêt sur la ligne Montréal-Ottawa, cette gare suburbaine a tout de même été construite au terminus de la ligne de banlieue Montréal-Rigaud. Elle est un exemple excellent de l’interdépendance qui existait souvent entre le développement socio-économique des petites communautés et le chemin de fer. La présence du transport ferroviaire a stimulé le développement de Rigaud en tant que centre religieux, permettant ainsi aux étudiants de voyager pour fréquenter des établissements scolaires et aux fidèles d’effectuer des pèlerinages religieux.
Du point de vue architectural, la conception de la gare de Rigaud s'inspire des valeurs du style néo-québécois. Elle est fondée sur la maison québécoise traditionnelle, incorporant des caractéristiques telles qu’un toit en mansarde décoré de lucarnes ainsi que des murs en pierre rustiquée de couleur rose. En choisissant de construire la première gare québécoise sur la frontière Ontario-Québec dans ce style, le CP signalait l'arrivée dans une nouvelle province tout en rendant hommage à la communauté francophone.
La valeur patrimoniale de la gare du CP de Rigaud se retrouve dans les facettes de sa conception qui révèlent les valeurs de l’école néo-québécoise, dans l’intégrité de l’intérieur et de l’extérieur de sa structure, de même qu'une forme et une échelle domestiques qui lui ont permis de s’intégrer aisément au quartier résidentiel des environs.
Source : Énoncé de la valeur patrimoniale, gare ferroviaire du CP, Rigaud (Québec), août 1994. Rapport d’évaluation patrimoniale RSR-227, 1993.
Éléments caractéristiques
Parmi les éléments caractéristiques de la gare ferroviaire du CP de Rigaud, notons :
le plan rectangulaire irrégulier de la gare avec une section principale en saillie; son volume constitué d'une section principale de deux étages pourvue d'ailes en retrait, chacune couronnées d’un toit en mansarde, d’un pignon central et d’un chapiteau en croupe, de même que par une rallonge d’un étage doté d’un toit terrasse situé à l’une des extrémités; les proportions imposantes de la gare d’origine; la forme domestique traditionnelle de la gare d’origine; l’équilibre inhérent à la définition de la gare d’origine, tant verticale qu'horizontale; la proéminence de la définition du toit de la gare d’origine; la présence d’un quai en saillie au niveau des deux ailes d’origine de la gare, jouant un rôle unificateur intégrant la rallonge à l’ensemble du bâtiment; ses modestes détails régionaux avec dérogations de style moderne des années 1940 : les bordures de toit légèrement évasées du pavillon principal, les fenêtres carrées peu profondes et les lucarnes carrées en retrait; les textures variées de ses matériaux d’origine : murs en pierre rustiquée de couleur rose, fondations en pierre taillée, bardeaux d'asphalte sur le bâtiment d’origine, encadrements en pierre lisse et détails, portes et fenêtres en bois; tous les gros-ouvrages, l’ameublement et les éléments de finition d’origine à l’intérieur de la gare, plus particulièrement le fini sablé mat du haut des murs du rez-de-chaussée, leurs moulures en bois qui subsistent, de même que les motifs ornés peints dans les caissons du plafond, les carreaux vernissés du bas des murs, les planchers en granito et les boiseries d’origine, telles que celles retrouvées sur les portes, la guérite de contrôle, le pupitre et le bureau de l’agent, ainsi que l'ensemble de la billetterie en bois et en fer forgé; le respect de l’agencement d’origine des murs de la gare de couleur crème avec les carreaux vernissés de couleur verte et les accents en bois teint brun foncé; la transparence de la disposition spatiale et fonctionnelle d’origine, plus particulièrement le sentiment de grand espace intérieur créé par l’usage de cloisons intérieures et l‘étendue de la hauteur des plafonds; la présence de lumière naturelle d’un bout à l’autre de la structure, plus particulièrement dans la salle d’attente; la conservation des chemins d'accès et des plans de circulation de longue date; l’intégrité globale des formes, du plan, des matériaux et des détails du bâtiment.