Lieu historique national du Canada de l'Hôtel-de-Ville-de-Kingston
Kingston, Ontario
Intérieur
© Queen's University Archives, E. Erkan, 1974.
Adresse :
216, rue Ontario, Kingston, Ontario
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
1961-05-23
Dates :
-
1843 à 1844
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
-
George Browne
(Architecte)
Autre nom(s):
-
Hôtel de ville de Kingston
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
1961-006
Plaques
Plaque existante: 216, rue Ontario, Kingston, Ontario
En 1843, l'architecte George Browne fut chargé de dresser les plans d'un hôtel de ville digne de Kingston, alors capitale provinciale. L'édifice, un des exemples les plus frappants de l'architecture municipale du 19e siècle au Canada, fut terminé en 1844 et coûta environ 20,000 livres sterling. Il abritait les bureaux municipaux, les chambres du conseil, le marché, de même que des magasins , d'autres bureaux et un cabaret. En 1865, un incendie détruisit une partie de l'aile arrière. Le portique, enlevé en 1958, fut reconstruit par la ville en 1966 grâce à l'aide financière du gouvernement fédéral.
Description du lieu patrimonial
L’hôtel de ville de Kingston en est un, monumental construit en pierre au milieu de XIXe siècle, dans le style néoclassique. Il est situé bien en vue, en plein centre-ville historique de Kingston, au bord de l’eau, et il occupe tout un pâté de maisons. À l’arrière, un grand espace ouvert accueille en plein air et en saison les étals d’un marché fermier. La reconnaissance officielle concerne l’édifice et la propriété qui l’entoure.
Valeur patrimoniale
L’hôtel de ville de Kingston a été désigné lieu historique national en 1961, car il constitue un exemple remarquable du style néoclassique au Canada et est représentatif des hôtels de ville qui remplissent plusieurs fonctions.
L’hôtel de ville de Kingston, qui a été conçu par l’architecte George Browne, pour qui c’était le premier grand contrat, suit ce qui se faisait à l’époque en matière d’édifice public dans sa composition et dans l’importance accordée au portique et au dôme. Le portique toscan, supprimé en 1958, a été reconstruit à l’identique en 1966. La conception s’inspire du goût néoclassique pour ce qui est de la taille imposante, de la projection hardie des extrémités des pavillons et du portique, et de l’importance des éléments individuels du design.
Comme bien des hôtels de ville du milieu du XIXe siècle, celui de Kingston a été conçu pour regrouper dans un même édifice les fonctions d’hôtel de ville et de marché. Sa taille et sa conception impressionnantes correspondaient à la prospérité et à l’envergure que prendrait la ville comme capitale de la province. L’hôtel de ville offrait deux grandes salles de réunion, des espaces de bureau et de réunion pour les édiles, des quartiers pour le poste de douane, le bureau de poste, le poste de police et la prison. Une section à l’arrière comprenait l’espace réservé au marché. L’aile arrière a été reconstruite en 1865, puis de nouveau en 1973. Le dôme a été reconstruit en 1910 et le portique toscan, en 1966.
Quand le choix de Kingston comme capitale provinciale a été annulé et que la ville a connu des revers de fortune, l’espace excédentaire dans l’hôtel de ville a été loué à divers intérêts privés, y compris des bars, des magasins, des églises, des associations, une banque et un petit théâtre. L’attribution et l’utilisation de l’espace ont changé en plus de 150 ans d’utilisation municipale, mais la propriété remplit toujours à l’heure actuelle ses deux principales fonctions, soit celle d’hôtel de ville et de marché.
Sources: Procès-verbaux de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada de 1984 et de 1999; et, Ébauche de l’Énoncé d’intégrité commémorative du lieu historique national du Canada de l’Hôtel-de-Ville-de-Kingston, Parcs Canada, avril 2003.
Éléments caractéristiques
Voici les éléments clés qui contribuent au caractère patrimonial de ce lieu : sa taille imposante et sa forme en T comprenant une façade longue et rectangulaire de trois étages avec l’extrémité des pavillons légèrement saillante, et une aile arrière saillante au centre et au-dessus de laquelle s’élèvent un grand tambour et un dôme; son style néoclassique, évident dans le plan symétrique, dans le dôme et l’important portique central, dans les pavillons saillants, les ailes semi-rondes, l’emplacement des fenêtres à arc en plein cintre ou segmentaire, dans la division hiérarchique de la façade entre le rez-de-chaussée et les étages supérieurs, dans la couleur claire du calcaire extérieur, ainsi que dans l’aménagement intérieur symétrique et la décoration d’inspiration classique des espaces intérieurs; la différence entre la maçonnerie de pierre de taille rustiquée et cannelée au rez-de-chaussée et la maçonnerie de pierre de taille lisse des étages supérieurs; l’existence d’un tambour et d’un dôme centraux avec des fenêtres, des horloges et un toit en cuivre; l’existence d’un portique toscan à frontons; la disposition symétrique et régulière des ouvertures des portes et des fenêtres sur la façade; le profil et les proportions de l’ouverture des fenêtres, y compris l’ensemble des fenêtres rectangulaires à arc segmentaire du deuxième étage, et l’ensemble des fenêtres en plein cintre du premier étage; les éléments extérieurs, y compris les portes et fenêtres en retrait, les cordons, les piliers et les parapets à l’extrémité des pavillons, et les corniches à denticules; la linéarité de la façade, crée par les moulures aux arcades aveugles autour des fenêtres, les cannelures de la maçonnerie de l’étage inférieur, les grands piliers lisses des pavillons du bout, les panneaux des parapets au-dessus des pavillons du fond, et les cordons entre les étages; la courbure élégante de son élévation arrière; la ligne forte de la corniche qui unit l’édifice sur toute sa largeur; les vestiges de l’allée originale des voitures de l’hôtel de ville à la place du marché; les vestiges qui subsistent encore de l’aile arrière du marché telle que reconstruite en 1865; la symétrie dans l’aménagement intérieur; la lumière naturelle qui entre généreusement par les grandes fenêtres de tous les étages et par l’œil-de-bœuf du dôme; l’unité logique entre les espaces extérieurs et intérieurs, y compris les murs incurvés aux extrémités des pavillons et les extrémités arrondies des salles d’assemblée; les éléments néoclassiques qui subsistent encore dans les deux grands halls intérieurs, y compris la symétrie des éléments, les plafonds bas voûtés avec des caissons et une décoration complexe, des chapiteaux, corinthiens dans la Salle du Souvenir ou doriques dans la Salle Ontario, des frontons brisés au-dessus des portes et un hémicycle à une extrémité; sa situation face au port et la vue sur le lac Ontario et depuis le lac Ontario; l’utilisation de l’édifice comme hôtel de ville et surtout la Salle du souvenir comme lieu de rassemblement public; l’installation d’un marché fermier sur la propriété.