Lieu historique national du Canada des Fortifications-de-Québec

Québec, Québec
Vue de la porte Saint-Louis, qui fait partie du lieu historique national du Canada des Fortifications-de-Québec, 1995. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J.P. Jérôme, 1995.
Vue générale
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J.P. Jérôme, 1995.
Vue du mur rideau à la porte Saint-Jean, qui fait partie du lieu historique national du Canada des Fortifications-de-Québec. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, R. Lavoie, 1999.Vue de la porte Saint-Louis, qui fait partie du lieu historique national du Canada des Fortifications-de-Québec, 1995. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J.P. Jérôme, 1995.Vue du lieu historique national du Canada des Fortifications-de-Québec, qui montre une partie de la citadelle sur Cap Diamant, 1984. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, P. St. Jacques, 1984.
Adresse : 97, rue Saint-Louis, Québec, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1948-05-21
Dates :
  • 1608 à 1871 (Construction)
  • 1608 à 1871 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Lord Dufferin  (Personne)
  • Samuel de Champlain  (Personne)
  • Major François Provost  (Architecte)
  • Josué Boisberthelot de Beaucours  (Architecte)
  • Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry  (Architecte)
  • William Twiss  (Architecte)
  • Gother Mann  (Architecte)
  • Elias Walker Dunford  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Fortifications de Québec  (Nom de la désignation)
  • cavalier du Moulin, poudrière de l'Esplanade, forts de Lévis, parc de l'Artillerie, casernes Dauphine, tours Martello,Cercle de la Garnison de Québec, Citadelle de Québec  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 2000-048, 2001-OB-05
Numero RBIF : 05807 00

Plaques


Plaque existante: sur le monument devant l'édifice 97, rue Saint-Louis, Québec, Québec

Principale place forte du Canada à l'époque coloniale, la ville de Québec était protégée par un système défensif élaboré, mis en place entre 1608 et 1871. Outre les remparts, les fortifications comptaient de nombreux ouvrages et espaces à vocation militaire, tels l es corps de garde, les portes, les poudrières, les entrepôts, les casernes pour soldats et officiers ainsi que les places d'armes et les esplanades. Aujourd'hui, les principales composantes de ce système de défense encore présentes sont les remparts ceinturant la vieille ville sur un périmètre de 4,6 kilomètres, la Citadelle, trois tours Martello et, à Lévis, le fort Numéro-Un. Une bonne partie des fortifications échappa à la démolition grâce à un ensemble d'initiatives, dont celle du gouverneur général lord Dufferin qui, à la fin du XIXe siècle, faisait figure de pionnier au sein du mouvement de conservation patrimoniale au Canada. Québec est la seule ville fortifiée en Amérique du Nord à avoir conservé ses remparts et un nombre appréciable d'ouvrages défensifs, ce qui a contribué à son inscription, en 1985, sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Approuvé 2005

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada des Fortifications-de-Québec se compose de plusieurs lieux associés aux systèmes de défense historiques de la ville de Québec. Ces composantes sont situées dans la Haute-Ville et la Basse-Ville de Québec, le long de la rive nord du fleuve Saint Laurent jusqu’à la rivière Montmorency, à Beauport, et sur la rive sud, à Lévis. Le lieu comprend les fortifications à proprement parler ainsi que certaines composantes telles que des portes, des postes de garde, des poudrières, des entrepôts, des casernes et des espaces militaires, tous aménagés entre 1608 et 1871 en tant qu’éléments du système de défense de la ville. La désignation fait référence à toutes les ressources physiques, bâties, archéologiques et de paysage associées à l’intérieur des périmètres définis et qui sont liées au système de défense, notamment la redoute du moulin et le parc du Mont-Carmel, la poudrière de l’Esplanade et la poudrière située sur la propriété de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, les casernes de l’Artillerie, les sections du site patrimonial du Parc-de-l'Artillerie déclarées excédentaires par les Arsenaux du dominion, les quartiers du capitaine dans le site patrimonial du Parc-de-l'Artillerie, le dépôt du service du matériel dans le bastion Saint-Jean, les casernes Dauphine, ainsi que les lieux historiques nationaux du Canada (LHNC) des Tours-Martello-de-Québec, du Cercle-de-la-Garnison-de-Québec, de la Citadelle-de-Québec et des Forts-de-Lévis.

Valeur patrimoniale

Les fortifications de Québec ont été désignées lieu historique national du Canada en 1957 pour la raison suivante : ce lieu commémore le système défensif mis en place entre 1608 et 1871 à Québec, principale place forte du Canada à l’époque coloniale.

Situées sur un plateau qui surplombe la confluence du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saint Charles, les fortifications de Québec voient le jour en même temps que la ville, fondée en 1608 par Samuel de Champlain. Les fortifications d’origine sont composées d’ouvrages improvisés, construits pour répondre aux besoins les plus pressants de la colonie. Ressemblant à un château médiéval, le premier fort de Champlain (l’Habitation) comprend une résidence, un magasin de produits et de fournitures, ainsi qu’une redoute aux murs élevés. Au cours du XVIIe siècle, la première Habitation est remplacée par une succession d’ouvrages militaires rudimentaires, notamment le fort Saint-Louis et la deuxième Habitation de Champlain. En 1690, la chute de Port Royal en Acadie pousse les Français à munir la ville de fortifications appropriées en y construisant la première enceinte, formée de 11 redoutes reliées par des palissades. Même si les falaises abruptes de la Haute-Ville font office de remparts naturels sur deux des trois côtés, la limite ouest, qui s’ouvre sur les Plaines d’Abraham, est vulnérable et constitue la priorité du programme des fortifications de Québec. L’enceinte initiale subit de nombreux ajouts et modifications jusqu'en 1745, date à laquelle un nouvelle enceinte de pierre est constuite pour fermer la limite ouest de façon permanente puisque la prise de Louisbourg par les Britanniques a semé un vent de panique chez les habitants de Québec.

Peu après la conquête du Canada en 1759, les vainqueurs britanniques doivent revoir leurs besoins en matière de défense. Même s’ils craignent une reprise de la ville par les Français et un soulèvement de la population francophone, les Britanniques sont incapables d’amasser tout de suite les fonds nécessaires au renforcement des ouvrages défensifs de la ville. La Révolution américaine les incite enfin à construire de nouvelles fortifications. Les Britanniques entreprennent un plan visant à solidifier et à étendre l’enceinte de 1745 à tout le périmètre de la ville, à construire des ouvrages à l’extérieur de cette enceinte pour gêner l’approche de l’ennemi ainsi que des ouvrages de défense sur les hauteurs des Plaines d’Abraham, et enfin, à ériger une citadelle de maçonnerie sur le Cap Diamant. Cette dernière étape du plan se termine entre 1819 et 1832. Puisqu’on incorpore à la citadelle les éléments déjà existants du système de défense du XVIIIe siècle, on ne doit construire que les murs faisant face à la ville, ce qui laisse croire que l’ouvrage avait au départ été construit, en partie, pour servir de refuge aux Britanniques en cas de révolte des Francophones. L’achèvement de la citadelle marque l’apogée du rôle de forteresse de Québec.

En 1865, la construction de forts indépendants sur la rive sud, à Lévis, est suivie par le départ de la garnison britannique, en 1871. Même si plusieurs structures des fortifications ont été endommagées ou démolies depuis, les principaux ouvrages de défense de la ville ont été préservés, grâce à l’intervention, à la fin du XIXe siècle, de Lord Dufferin, Gouverneur général du Canada de 1872 à 1878. La ville de Québec est, à ce jour, la seule ville fortifiée en Amérique du Nord.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, 1948, décembre 2000, juin 2001; Énoncé d’intégrité commémorative, 2004.

Éléments caractéristiques

Voici les principaux éléments qui contribuent à la valeur patrimoniale du lieu : son emplacement dans la ville de Québec, en surplomb de la rivière Saint-Charles et du fleuve Saint Laurent; la subdivision stratégique en secteurs associés à des buts défensifs précis; les composantes nombreuses et variées de chaque secteur (murs, glacis, fossés, tours martello, remparts et bastions), leur emplacement, leur conception, leur forme et leurs matériaux d’origine; l’intégration très harmonieuse des composantes à la topographie naturelle du lieu; le fait que les composantes reflètent à un degré élevé les principes de la conception militaire du XIXe siècle, particulièrement en ce qui concerne les fortifications; les composantes très intégrées les unes aux autres du point de vue de leur fonction et de l’espace; l’intégrité de l’emplacement, de la conception, de la forme, de l’exécution et des matériaux d’origine de chaque bâtiment; la prépondérance du bois, de la chaux et du grès vert de Sillery comme matériaux de construction; la clarté du rôle fonctionnel et du tracé de chaque secteur et de ses composantes; l’association continue du lieu aux objets archéologiques qui ont été enlevés à des fins de recherche; l’association continue des objets militaires trouvés sur les lieux aux composantes liées à leur utilisation; l’intégrité de tous les vestiges archéologiques relatifs à la configuration des anciens systèmes de défense; l’intégrité des vestiges archéologiques relatifs à l’utilisation du site ou à la vie d’autrefois; les éléments d’origine de chaque composante; l’intégrité des caractéristiques spatiales et des relations stratégiques qui forment chaque secteur militaire du lieu et ses composantes; l’intégrité des points de vue stratégiques d’origine associés à certaines composantes, entre les composantes d’un secteur de défense et parmi celles-ci ainsi qu’entre les secteurs du lieu et parmi ceux-ci; la lisibilité des deux réseaux de circulation historiques.