Lieu historique national du Canada des Fortifications-de-Kingston

Kingston, Ontario
Vue aérienne des fortifications de Kingston. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada 2007.
Vue aérienne
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada 2007.
Vue de la tour Murney. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada 2007.Vue aérienne des fortifications de Kingston. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada 2007.Vue générale des fortifications de Kingston. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada 2007.
Adresse : 211, rue Ontario, Kingston, Ontario

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1989-06-22
Dates :
  • 1832 à 1840 (Construction)
  • 1832 à 1870 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Armée britannique  (Organisation)
  • Armée canadienne  (Organisation)
  • British Royal Engineers  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Fortifications de Kingston  (Nom de la désignation)
  • Tour Cathcart, Fort Frederick / Tour Martello, Fort Henry, Tours Shoal / Murney  (Nom des ressources historiques participantes)
Numero RBIF : 09405 00

Plaques


Plaque existante: parc Confederation opposite City Hall 211, rue Ontario, Kingston, Ontario

L'importance stratégique de Kingston, qui abritait le chantier naval royal pendant la guerre de 1812, s'accrut lorsqu'elle devint le terminus sud du canal Rideau, creusé entre 1826 et 1832. On établit un vaste plan de fortification comportant des redoutes, des tours et des batteries pour protéger le chantier naval et l'entrée du canal, mais seul le fort Henry fut construit. Par suite de la crise de l'Orégon, conflit avec les États- Unis survenu en 1845-1846, quatre tours Martello ainsi que la batterie du Marché, établie en ce lieu, furent construites entre 1846 et 1848.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada des Fortifications-de-Kingston est situé à l’intérieur et aux alentours de la zone portuaire de Kingston, en Ontario. Érigées à l’embouchure de la rivière Cataraqui et surplombant le confluent du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, les fortifications consistent en un ensemble de cinq installations militaires du XIXe siècle, notamment le lieu historique national du Canada (LHNC) du Fort Henry, le Fort Frederick (qui fait partie du LHNC des Édifices de la Pointe Frederick), le LHNC de la Tour Murney, le LHNC de la Tour Shoal et la Tour Martello Cathcart. La concentration et l’orientation vers l’eau de ces installations de calcaire, qui forment un système de défense interdépendant, témoignent de leur fonction essentielle de plateforme de défense pour canons. Les fortifications de Kingston ont été construites entre 1832 et 1840, soit durant l’âge d’or des canons à âme lisse. La reconnaissance officielle du lieu fait référence aux limites de chacun de ces bâtiments situés autour du port de Kingston.

Valeur patrimoniale

Les fortifications de Kingston ont été désignées lieu historique national du Canada en 1989 parce que : elles forment un ensemble de fortifications composé de cinq éléments qui existent encore, à savoir les forts Henry et Frederick de même que les tours Martello Murney, Shoal et Cathcart, construits pour défendre le port de Kingston, l’extrémité sud du canal Rideau ainsi que l’arsenal et la station militaire de Kingston.

La zone portuaire de Kingston, dont l’emplacement a toujours été considéré comme stratégique, se trouve à l’embouchure de la rivière Cataraqui, où se rencontrent les eaux du fleuve Saint Laurent et du lac Ontario. Véritable porte d’entrée des Grands Lacs, le port représente une plaque tournante du transport des marchandises, particulièrement avant l’arrivée du chemin de fer. L’importance stratégique de l’endroit est d’abord reconnue par les Français, qui y érigent une installation militaire et un poste de traite en 1673. Capturée par les forces britanniques en 1758, la zone portuaire de Kingston demeure occupée par les militaires à partir de 1783, lorsqu’une garnison s’y installe. C’est lorsque qu’éclate la guerre de 1812 que l’on entreprend la construction des fortifications, qui ne comprennent alors qu’une série d’ouvrages de défense rudimentaires construits à la hâte autour du port, comme les blockhaus des pointes Henry, Frederick et Murney.

Après la guerre, Kingston devient un important centre commercial, politique, naval et militaire de la colonie du Haut Canada. En 1832, l’ouverture du canal Rideau, qui relie Kingston à Montréal, fait de la ville un lieu d’échange de marchandises encore plus important. Afin de protéger l’extrémité sud du canal, le gouvernement britannique décide de fortifier le port en construisant le Fort Henry au sommet de la pointe Henry. Conçu par les British Royal Engineers, le nouveau fort devient l’élément central d’un système de défense composé de batteries et de redoutes secondaires liées entre elles. La remise en état du Fort Frederick et la construction des tours Martello Shoal, Murney et Cathcart s’effectuent au milieu des années 1840. Ces fortifications, qui s’ajoutent à l’ancienne batterie du marché, visent à renforcer le système de défense de la ville, du canal et de l’arsenal. Alors conçues selon les plus récents progrès en matière de canons à âme lisse, de tactiques militaires et d’aménagement, les fortifications de Kingston s’intègrent à leur environnement de par l’uniformité de leurs matériaux de calcaire, et se démarquent de par leur construction adroite et leur orientation et implantation comme plate forme de défense.

Lorsque la garnison britannique quitte Kingston en 1870, les fortifications ne servent plus que d’installations de formation et d’entreposage pour l’armée canadienne. Même si les fortifications ne sont jamais attaquées, l’imposant système de défense qu’elles représentent témoigne de l’importance historique et stratégique du lieu.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès verbaux, novembre 1989; énoncé d’intégrité commémorative, 1998.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments clés qui contribuent à la valeur patrimoniale du lieu notons : son emplacement à l’intérieur et aux alentours de la zone portuaire de Kingston, en Ontario; sa situation à l’embouchure de la rivière Cataraqui et surplombant le confluent du lac Ontario et du fleuve Saint Laurent; le fait que le port de Kingston représente l’élément naturel le plus important du lieu; le tracé au sol des cinq éléments du lieu qui subsistent toujours, et leur disposition autour du port de Kingston; la forme et le profil distinctifs et frappants des tours Martello Shoal, Murney et Cathcart érigées autour du port; le profil du fort Henry sur une haute falaise surplombant le port; la concentration des bâtiments de défense et l’interrelation stratégique de leur champ de tir; l’intégrité de la volumétrie, de la forme et des matériaux des bâtiments sur le lieu, conçus selon les plus récents progrès de l’époque en matière de canons à âme lisse, de tactiques militaires et d’aménagement; le fait que toutes les tours du lieu soient de style Martello, un type de bâtiment perfectionné muni de caponnières et d’un toit à l’épreuve de la neige, et qu’elles soient les tours Martello les plus sophistiquées construites en Amérique du Nord britannique; l’application de principes militaires dans la conception, la construction et l’aménagement de toutes les structures, comme la résistance aux tirs d’artillerie, l’autosuffisance et l’impénétrabilité; l’utilisation de pierre calcaire adroitement taillée dans la construction de toutes les structures; l’intégrité de l’organisation structurelle intérieure et de l’aménagement des tours et des forts; l’intégrité des accessoires et du mobilier d’origine comme la quincaillerie du bâtiment, les volets, les platesformes de maçonnerie, les chaudrons, les gonds et les rails; la forme, le contour, les matériaux et les méthodes de construction des ouvrages de terrassement, fossés, poternes, magasins, murs, escarpes et contrescarpes, fossés et tours de flanquement et glacis connexes, qui font partie intégrante du système de défense; l’intégrité des systèmes de circulation entre les éléments du lieu, particulièrement de ceux qui lient le Fort Henry et le Fort Frederick; le fait que les structures ont été disposées de façon à optimiser leur champ de tir; l’intégrité des vastes espaces ouverts; l’emplacement, l’étendue et les matériaux des artéfacts et vestiges archéologiques découverts ou non au dessus ou au dessous du sol liés à l’un ou l’autre des éléments des fortifications; les vues qu’offrent les fortifications sur le confluent du lac Ontario et du fleuve Saint Laurent, sur l’embouchure de la rivière Cataraqui et du canal Rideau, sur le port qu’utilisait autrefois la Marine royale, sur l’arsenal de la baie Navy et le dépôt naval provincial ainsi que sur la ville de Kingston et l’emplacement de l’ancienne batterie du marché.