Lieu historique national du Canada des Pêches-Dénées / Vestiges-du-Fort Franklin
Déline, Territoire du Nord-Ouest
vue satellite
© Government of the Northwest Territories, Atlas, http://gis.maca.gov.nt.ca
Adresse :
Déline, Territoire du Nord-Ouest
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
1997-09-22
Dates :
-
1825 à 1827
(Significative)
Événement, Personne, Organisation :
-
Sir John Franklin
(Personne)
-
Peter Warren Dease
(Personne)
-
Dénés du Sahtu
(Organisation)
Autre nom(s):
-
Pêches dénées / vestiges du fort Franklin
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
1996-024, 2009-SDC-CED-069, 2011-SDC-CED-005
Plaques
Plaque existante: Déline, Territoire du Nord-Ouest
Depuis des millénaires, parce que l'eau n'y gèle jamais, la communauté des Dénés du Sahtu utilise Déline («là où l'eau coule») comme principale source d'alimentation accessible à l'année. En 1825-1826, ils partagèrent ce riche lieu de pêche avec les membres de l'expédition de Sir John Franklin, permettant à ces derniers d'hiverner sur place. Grâce à cette hospitalité, les Européens organisèrent d'autres expéditions, lesquelles ont cependant forcé des Dénés à se déplacer vers d'autres lieux de pêche. Déline et les vestiges du fort de Franklin témoignent éloquemment des premiers rapports entre les Dénés du Sahtu et les Européens.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada des Pêches-Dénées / Vestiges-du-Fort Franklin est situé sur la rive ouest du Grand lac de l’Ours, dans le bassin hydrographique du fleuve Mackenzie, à 550 kilomètres au nord-ouest de Yellowknife dans les Territoires du Nord Ouest. Aujourd’hui situé dans la petite communauté de Déline, le fort a d’abord été construit sur un site de pêche saisonnière traditionnelle de Déline, le long du cours supérieur de la rivière de l’Ours. Le fort a servi de lieu d’hivernage pour un groupe d’hommes conduit par sir John Franklin qui, dès 1825, ont cartographié une partie du littoral arctique du Canada. De 1825 à 1827, au moment de leur deuxième expédition terrestre, le fort leur a servi de lieu de ravitaillement et de quartiers d’hiver. Le lieu ne comporte aucun vestige visible au-dessus du sol. La reconnaissance officielle s’applique au lieu et à ses vestiges archéologiques.
Valeur patrimoniale
Les pêches dénées / vestiges du fort Franklin ont été désignés lieux historiques nationaux du Canada en 1996 pour les raisons suivantes : ensemble ces deux endroits témoignent de façon éloquente des rapports qui se sont progressivement établis au XIXe siècle entre les Autochtones du Nord et les expéditions formées d'Européens de l'Ancien et du Nouveau Continent résolus à explorer la région; le fort Franklin est associé à la plus fructueuse des expéditions terrestres de Franklin; or la réussite de cette expédition et de toutes celles qui, par la suite, ont eu le Grand lac de l'Ours comme base d'exploration peut être attribuée, en grande partie, à l'abondance des pêches ainsi qu'au soutien et au concours des Dénés et des Métis; l’incidence de l’expédition de Franklin et les expéditions ultérieures sur les Autochtones de la régions ont contribué à la naissance des Dénés du Sahtu en tant que groupe culturel distinct; pour ces Dénés, les pêches de Déline ont une importance culturelle toute particulière du point de vue de leur occupation de la région.
Le fort Franklin, pouvant abriter près de 50 personnes, a été construit, à l’origine, pour fournir un lieu de ravitaillement et des quartiers d’hiver à sir John Franklin et à ses hommes au cours de leur deuxième expédition terrestre qui se tint entre 1825 et 1827. L’intendant, Peter Warren Dease, de la Compagnie de la Baie d’Hudson, décida de construire le fort sur l’un des sites de pêche dénés les plus productifs du bassin hydrographique du fleuve Mackenzie, certaines parties n’étant pas recouvertes de glace. Des gravures historiques montrent un ensemble de petites constructions, dont une petite tour. Durant les années 1820, la Compagnie de la Baie d’Hudson procèda à la réouverture de son magasin afin de ravitailler Franklin et ses hommes lors de leurs expéditions. Les membres de la deuxième expédition auront des rapports étroits avec les Plats-Côtés-de-Chien qui occupèrent aussi ce lieu durant l’hiver, ainsi qu’avec les Hare-Slavey et les Gwich’in qui voyagèrent depuis la région nord du Sahtu pour faire le commerce de la viande et des fourrures. Le Grand lac de l’Ours et la Grande rivière de l’Ours sont alors devenues d’importantes voies commerciales. De 1825 à 1827, les Dénés du Sahtu ravitaillèrent les membres de l’expédition et guidèrent les cartographes. L’échange de viande et de poisson avec les Dénés du Grand lac de l’Ours s’avère essentiel à la survie de l’équipe et à son approvisionnement en nourriture, et permit d’éviter ce qui avait été un véritable problème lors de la première expédition. Le Dr Richardson, chirurgien naval, fournira des soins médicaux à la population locale en échange de provisions et d’assistance.
Durant les années 1920, la découverte de pechblende à Port Radium et de pétrole à Norman Wells favorisa le développement du lieu entourant Fort Franklin. Le développement se poursuivit dans les années 1940 et 1950 grâce à la construction de la Mission catholique romaine, de l’externat fédéral et du poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson. La communauté s’établit de façon permanente en 1952. En 1993, Fort Franklin pris officiellement le nom de Déline, municipalité aujourd’hui habitée principalement par les Dénés et les Métis. La communauté actuelle de Déline s’intéresse depuis longtemps à l’ancien fort Franklin et à l’importance du lieu comme témoin de son passé.
Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbaux, novembre 1975, novembre 1996, juin 2004, juillet 2005.
Éléments caractéristiques
Les principaux éléments contribuant à la valeur patrimoniale du lieu sont les suivants : son emplacement sur la rive ouest du Grand lac de l’Ours et sur la rive nord de la baie Keith, là où la Grande rivière de l’Ours prend son cours vers le fleuve Mackenzie; sa situation dans la localité actuelle de Déline; le tracé au sol et les vestiges des bâtiments qui constituaient le fort, y compris des vestiges de la construction, des matériaux, traces d’activité et l’emplacement des bâtiments; les vestiges, la plupart dans le sol, attestant que le poste a été habité, y compris les artefacts recueillis sur le lieu et qui sont présentement en réserve au centre du patrimoine septentrional du Prince de Galles; l’intégrité des vestiges archéologiques qui subsistent, des aménagements et des artefacts, qui sont toujours à leur emplacement et leur état d’origine, y compris les vestiges in situ, ainsi que divers éléments archéologiques distincts, identifiés ou non, qui se trouvent à la surface ou dans le sol et qui sont liées à l’utilisation du lieu durant les années 1820.