Lieu historique national du Canada Parkwood

Oshawa, Ontario
Terrain sud et manoir © Creative Commons, Jeff HitchcockJardin classique (vers 1935); Chef d'oeuvre d'art moderne de 2 acres conçu par John Lyle © Creative Commons, Thomas 1313HCOI RS (Sam) McLaughlin, Ontario Regiment CBRC, c. 1960 © Ontario Museum, Public Domain
Adresse : 270, rue Simcoe nord, Oshawa, Ontario

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1989-02-24
Dates :
  • 1915 à 1940 (Construction)
  • 1916 à 1917 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Adelaide Louise Mowbray McLaughlin  (Personne)
  • John Lyle (conception du mobilier)  (Personne)
  • Frances Loring (sculpteur)  (Personne)
  • Florence Wyle (sculpteur)  (Personne)
  • Colonel R. Samuel McLaughlin  (Personne)
  • Lorrie Alfreda Dunnington-Grubb  (Architecte)
  • William E. Harries & Alfred V. Hall  (Architecte)
  • George Tanaka  (Architecte)
  • Howard Burlingham Dunnington-Grubb  (Architecte)
  • Frank Darling & John Pearson  (Architecte)
  • Dickie Construction Company  (Constructeur)
Autre nom(s):
  • Parkwood  (Nom de la désignation)
  • Domaine et jardins Parkwood  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 1974-G, 1990-021

Plaques


Plaque existante: en bordure de l'allée à droite de l'entrée, 270, rue Simcoe nord, Oshawa, Ontario

Résidence richement décorée située sur un terrain de douze acres, Parkwood est l'un des rares grands domaines de l'entre-deux-guerres qui subsistent encore. La maison fut construite en 1916-1917 d'après les plans du bureau d'architectes Darling and Pearson, à l'intention du colonel Robert Samuel McLaughlin, président de la compagnie General Motors du Canada. Sa femme, Adelaide, s'intéressait particulièrement aux jardins conçus par H.B. et L.A. Dunington-Grubb dans les années 1920 et au magnifique jardin classique aménagé en 1935-1936 d'après les plans de John Lyle.

Description du lieu patrimonial

Parkwood est un grand domaine résidentiel développé de 1915 à 1940 par le colonel R.S. McLaughlin, un industriel canadien, et par sa femme Adelaide Louise Mowbray McLaughlin. Le domaine se compose d'une grande résidence de deux étages et demi en maçonnerie de style Beaux-Arts, entourée d'un terrain paysagé très ouvragé de 4,8 hectares, et de bâtiments secondaires. L'intérieur de la résidence est richement décoré selon des styles convenant aux fonctions de chaque espace, et il contient une collection très riche en ameublement d’époque, en beaux-arts et en arts décoratifs. Les bâtiments secondaires du domaine comprennent la maison du gardien, les garages, une maison de thé/belvédère, et de grandes serres. Des haies bien fournies délimitent les diverses zones de la propriété (cour d'entrée, terrains récréatifs, zone de services, et secteurs de l'écurie et de la ferme), tout comme les aires de jardins individuels. Les grands jardins officiels comprennent un jardin en contrebas avec un pavillon japonais, un jardin italien clôturé avec un bassin de plantes aquatiques, une grande pelouse qui descend en pente majestueuse à l’avant avec une terrasse, et les jardins du sentier menant à la maison d'été, un court de tennis, un jardin blanc monochrome, une roseraie, un jardin de fleurs à couper, un verger et un jardin d'eau de style Art déco. Le domaine, qui occupe tout un pâté de maisons de la ville, est bordé d'un mur sur le devant de la propriété et d'une clôture en bois le long les trois autres côtés. Il est situé au centre de la ville d'Oshawa, en Ontario. La désignation a trait au domaine, à ses composantes bâties et paysagées, et à leurs contenus d'époque.

Valeur patrimoniale

Le lieu historique national du Canada Parkwood, le domaine du colonel Sam McLaughlin, revêt une importance nationale à cause de la maison, avec sa collection d'ameublement et d'art décoratif d'époque, et de son terrain, notamment ses jardins classiques. La succession d'architectes renommés associés à ce domaine lui confère un attrait supplémentaire.

Le domaine Parkwood est un des plus beaux exemples qui subsistent, pratiquement intact, de conception architecturale et paysagère canadienne, et d'ameublement et d'art décoratif d'époque datant de l'entre-deux-guerres. La résidence principale, conçue par les architectes canadiens Frank Darling et John Pearson, est influencée par le style Beaux-Arts américain. Ses jardins combinent adroitement les traditions britannique et nord-américaine, comme l'attestent l'utilisation des espaces, des plantations, de la végétation, du mobilier de jardin, et les liens visuels entre les divers éléments.

Le domaine Parkwood témoigne du rôle prépondérant que R. Samuel McLaughlin a joué au sein de l'élite sociale et d'affaires du Canada dans la première moitié du XXe siècle. Les modifications apportées par le colonel McLaughlin et sa femme, Adelaide Louise Mowbray McLaughlin, pendant les 55 ans où ils l'ont habité, contribuent largement à l'opulence de ce domaine, qui illustre la vie d'une famille canadienne riche et privilégiée.

La planification, la conception et la construction de Parkwood sont l'œuvre de plusieurs architectes, architectes paysagers, artistes et ouvriers spécialisés renommés du pays, qui l'ont réalisé de 1915 à 1940. Darling & Pearson, le cabinet d'architectes le plus en vue du Canada à l'époque, a réalisé les plans de la résidence principale de 55 pièces, et coordonné la conception intégrale du domaine, avec ses nombreux bâtiments annexes. Les architectes paysagers William E. Harries et Alfred V. Hall ont dirigé les premières modifications apportées au terrain suite à son achat par McLaughlin. Howard Burlingham Dunnington-Grubb et Lorrie Alfreda Dunnington-Grubb, les horticulteurs et architectes paysagers les plus renommés du Canada, ont agrandi ces jardins dans les années 1920. On y a notamment installé des statues sculptées par Frances Loring et Florence Wyle, des artistes de Toronto. John Lyle a dessiné le magnifique jardin d'eau de style Art déco, aménagé en 1935-36, et George Tanaka a conçu en 1963 le jardin japonais situé dans une des serres du domaine.

La résidence et les jardins contiennent encore un grand nombre d'oeuvres et d'objets d'art ainsi que de pièces de mobilier ramassés par les McLaughlin, qui complètent la conception et la décoration du domaine et ajoutent à sa magnificence. On y trouve notamment un mobilier et des accessoires de chambre à coucher de style Art déco conçus par John Lyle.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, février 1989; Énoncé d'intégrité commémorative, septembre 1998.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments liés à la valeur patrimoniale de Parkwood, notons : ses liens avec le colonel R. S. McLaughlin reflétés dans les dimensions et la création du domaine dans son ensemble, son style Beaux-Arts américain, les éléments associés à l'utilisation d'automobiles, y compris l'entrée des véhicules, le garage et les zones de stationnement, les éléments subsistants des systèmes mécaniques d'origine dernier cri, les portraits et articles personnels associés à McLaughlin, y compris des murales de Fred S. Challener et de Frederick Haines représentant la famille McLaughlin et les plates-bandes subsistantes de l'époque de McLaughlin dans les serres; le caractère complet et la cohérence esthétique de ses éléments bâtis et paysagés, son plan comportant une entrée distincte, un noyau central, des aires de loisirs et des zones de service, l'articulation du terrain en une séries de pièces extérieures distinctes, ses jardins, conçus par des architectes paysagers canadiens de renom, ses zones de service, y compris les bâtiments secondaires, les jardins alimentaire, le verger et la vigne de la tonnelle, la situation de la maison sur le point le plus élevé de la propriété et les perspectives depuis et vers la maison, reliant clairement les espaces extérieurs et intérieurs; les éléments liés au style Beaux-Arts américain de l'architecture du domaine, y compris ses grandes dimensions, ses ornements hardis, sa symétrie et son caractère formel, et le riche traitement néoclassique de son extérieur, la diversité des finitions extérieures, ses installations de loisirs intégrées, ses délicats ornements intérieurs, y compris la peinture décorative des murs et des plafonds, et les peintures murales intérieures réalisées par Fred S. Challener et Frederik Haines, la suite de la chambre des maîtres de maison, notamment son ameublement et la salle de bains de style Art déco conçus par John Lyle et les tableaux de peinture d'artistes européens et canadiens renommés, y compris le Groupe des sept; les éléments paysagers, y compris les arbres et la clôture d'enceinte masquant le domaine, les haies délimitant les espaces extérieurs, l'allée d'entrée incurvée, avec ses plantations, son mât porte-drapeau et ses portails, les éléments qui unifient le terrain par leur répétition de clôture de bois ou de fer forgé entourant la propriété, les structures qui relient les espaces intérieurs et extérieurs, y compris la pergola longeant la façade est de la maison, la terrasse sud et le jardin en terrasse, l'allée menant à la maison d'été, et cette dernière; les divers éléments paysagers, y compris les statues dans le jardin, le portail d'entrée et l'allée semi-circulaire, le jardin en terrasse, le jardin au cadran solaire, le court de tennis, le jardin de fleurs à couper, le jardin blanc, le jardin rose, l'emplacement naturel des zones gazonnées, l'étang et la rocaille, les espaces intimes créés par les changements de niveaux, les belvédères et les allées cachées, ses pelouses et leur composition pittoresque, le jardin en contrebas et ses approches, les sculptures du jardin, réalisées par Florence Wyle et Frances Loring; les éléments subsistants de la conception d'origine de William E. Harries et de Alfred V. Hall; les éléments paysagers qui subsistent conçus par les Dunnington-Grubbs, y compris les surfaces des allées, les massifs de fleurs, le jardin italien, les clôtures en treillis, le jardin en terrasse, la maison d'été, le court de tennis, la roseraie, le jardin de fleurs à couper, le jardin en contrebas, le jardin de rocaille et l'étang, et l'allée ombragée traversant le verger; les éléments paysagers subsistants conçus par John Lyle, y compris le jardin d'eau de style Art déco avec son miroir d'eau, ses cèdres taillés, ses parterres de broderies, ses fontaines, ses allées, ses systèmes mécaniques, son ornementation, ses plates-bandes, et sa maison de thé; le jardin japonais conçu par George Tanaka.