Lieu historique national du Canada du Corossol
Sept-Îles, Québec
Vue détaillée
© Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency.
Adresse :
Sept-Îles, Québec
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
1995-07-06
Dates :
-
1693 à 1693
(Significative)
-
1694 à 1694
(Significative)
-
1990 à 1990
(Significative)
Événement, Personne, Organisation :
Autre nom(s):
-
Corossol
(Nom de la désignation)
-
Épave du Corossol
(Autre nom)
Numéro du rapport de recherche :
2007-CED-SDC-007
Plaques
Navire militaire français, armé de vingt canons, le Corossol quitte Québec en novembre 1693 pour escorter six navires vers la France. Malmené par une tempête, il tente de se mettre à l’abri dans la baie des Sept Îles où, poussé vers les hauts fonds, il fait naufrage, éparpillant sa cargaison. La majorité des passagers et de l’équipage périt avec lui, seuls quelques-uns parviennent à se réfugier sur la rive. L’épave livre une variété d’objets dont certains reposent encore sous l’eau. Ces vestiges d’un Vaisseau du Roi de France offrent un regard unique sur la stratégie navale en Nouvelle-France au XVIIe siècle.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada du Corossol est un site sous-marin situé au sud de l’île Manowin, près de l’île du Corossol près de l'entrée de la baie des Sept Îles, au Québec. Son nom évoque le vaisseau du Roi français qui a fait naufrage en 1693, lors d’une tempête, alors qu’il faisait route pour la France. Le site comprend des canons, ainsi que de nombreux artéfacts associés au navire. Le lieu désigné se trouve sur le fond marin et couvre un rayon de 200 mètres.
Valeur patrimoniale
Le Corossol a été désigné lieu historique national du Canada en 1995 en raison de : ses trésors de renseignement qu’il pourrait receler sur la vie en Nouvelle-France à cette époque.
La valeur scientifique de l’épave du Corossol repose sur sa rareté et son ancienneté. Ses vestiges sont à ce jour les seuls à cette date d’une épave française du XVIIe siècle formellement identifiée au Canada. Elle se révèle également être un apport précieux pour la commémoration du patrimoine maritime national méconnu.
La valeur historique du lieu historique national du Canada du Corossol repose sur le potentiel de l’épave à fournir des données inédites pour étudier la culture matérielle de la Nouvelle-France au 17e siècle. Selon les sources écrites, le vaisseau du roi arrivé au Québec en août 1693, serait reparti en octobre de la même année, avec à son bord des pelleteries et des passagers retournant en France. Dans les jours suivants, le naufrage survint dans les hauts-fond et la cargaison s’éparpilla le long de la côte. Une expédition de sauvetage organisée en mai 1694 a connu un certain succès. Bien que les anciens témoignages des survivants n’aient pas permis de localiser l’épave avec exactitude, elle a été identifiée en 1990 suite à la mise en commun de plusieurs éléments tels que des textes d’époque et le récit du sauvetage. Son identification a en outre été appuyé par la découverte d’objets significatifs, dont une pièce de monnaie française de 1691 et l’arsenal militaire varié évoquant la fonction de l’embarcation. La toponymie locale a également contribué à l’identification de l’épave puisque ses vestiges sont situés entre les îles Corossol et Manowin, précédemment connues respectivement sous les noms de «Carroussel du Large» ou «Petit Carroussel» et «Carroussel de terre» ou «Grand Carroussel».
Sources: Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbaux, 1995, 2007.
Éléments caractéristiques
Les principaux éléments qui donnent au lieu sa valeur patrimoniale sont les suivants : son emplacement sur le fond marin, entre les îles Corossol et Manowin, près de l'entrée de de la baie des Sept Îles; sa situation concordant avec la toponymie locale et les documents historiques; l’association continue du lieu avec les artéfacts archéologiques in situ ou qui ont été déplacés à des fins de recherche, ainsi que ceux entreposés et exposés publiquement, correspondant en date et origine avec celle de l’épave, y compris une pièce de monnaie d’un demi-écu d’argent français datant de 1691; les canons, dont les moulures et la forme sont particulièrement évocateurs; un sceau de plomb de ballot de fourrure portant le mot "Canada", un écusson orné de trois fleurs de lys et une référence au Roi Soleil, une identification française; une anse de pot à cuire dont la forme caractéristique rappelle entre autres les pots à cuire Saintongeais (France) et ceux de la maison Paradis à Québec, datant de la fin du XVIIe siècle; les grenades à main, dont les fusées des pièces uniques répondent aux normes de l’époque pour l’artillerie française; l’association continuelle du lieu avec les artéfacts archéologiques in situ ou qui ont été déplacés à des fins de recherche, ainsi que ceux entreposés et exposés publiquement, correspondant à ce qu’on peut retrouver sur un navire du Roi, y compris les balles de mitrailles de calibre différent; les grenades à main complètes et incomplètes; un boulet ramé; et les boulets; l’intégrité des vestiges associés à l’épave qui n’ont pas encore été mis au jour, mais qui pourraient l’être à leur emplacement et dans leur état d’origine, et en très bonne condition.