Lieu historique national du Canada de l'Église-Catholique-Notre-Dame / Basilique-Notre-Dame
Montréal, Québec
Vue générale
© Parks Canada Agency | Agence Parcs Canada, S. Desjardins, 2016.
Adresse :
110, rue Notre-Dame Ouest, Montréal, Québec
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
1989-02-24
Dates :
-
1824 à 1829
(Construction)
-
1843 à 1843
(Significative)
-
1872 à 1880
(Significative)
-
1883 à 1887
(Significative)
-
1926 à 1926
(Significative)
Événement, Personne, Organisation :
-
Henri Bouriché
(Personne)
-
Louis-Philippe Hébert
(Personne)
-
Ozias Leduc
(Personne)
-
James O'Donnell
(Architecte)
-
John Ostell
(Architecte)
-
Victor Bourgeau
(Architecte)
Autre nom(s):
-
Église catholique Notre-Dame / basilique Notre-Dame
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
1989-SUA, 2008-CED-SDC-32
Plaques
Plaque existante: prés de l'entrée 110, rue Notre-Dame ouest, Montréal, Québec
Cette imposante basilique, construite de 1824 à 1829 et terminée au début des années 1840, fut le premier exemple significatif de style néogothique au Canada. Église paroissiale érigée selon les plans de l'architecte américano-irlandais James O'Donnell, elle exprime avec éclat l'étape romantique des débuts de ce style, par l'application d'éléments médiévaux, comme les arcs en ogive, les créneaux et les pinacles, à une forme symétrique d'influence classique. Le choix du néogothique pour un édifice aussi prestigieux annonçait l'importance qu'allait prendre ce style dans l'architecture canadienne.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada de l'Église-Catholique-Notre-Dame / Basilique-Notre-Dame est une immense église en pierre, de style néogothique romantique, construite entre 1824 et 1829. Elle se caractérise par ses tours jumelles massives et son portique à arche gothique en retrait. L’intérieur est décoré dans le style plus élaboré du néogothique tardif. L’église donne sur la rue Notre-Dame et fait face à la Place d’Armes, au cœur du Vieux-Montréal. La reconnaissance officielle se limite au tracé au sol de l’église.
Valeur patrimoniale
L'église catholique Notre-Dame / basilique Notre-Dame a été désignée lieu historique national du Canada en 1989 parce que : elle met en relief le caractère romantique du style néogothique et constitue l'exemple le plus prestigieux de ce style au Canada; l'utilisation du style néogothique pour un immeuble aussi remarquable annonce l'importance que ce style aura en architecture canadienne.
Construite entre 1824 et 1829, l’église catholique Notre-Dame / basilique Notre-Dame est le premier exemple significatif du style néogothique au Canada. Durant les années 1820, la paroisse de Notre-Dame était dirigée par un groupe de commerçants influents de Montréal et par les Sulpiciens, un puissant ordre religieux catholique qui avait joué un rôle marquant dans l’histoire de l’île de Montréal en tant que clercs et seigneurs des lieux. Les Sulpiciens voulaient construire une nouvelle église paroissiale qui serait plus imposante que les églises catholiques et anglicanes récemment érigées à Montréal. Ils ont fait appel aux services de James O’Donnell, un architecte américain de confession protestante, pour faire construire une église dans le style architectural le plus récent et qui pourrait accueillir une congrégation comptant plus de 8 000 fidèles. L’église de style néogothique qui en a résulté, désignée Notre-Dame, servait la ville entière. Notre-Dame fut pendant une cinquantaine d’années la plus grande église qui soit au Canada et aux États-Unis. Ses éléments néogothiques, notamment le plan simple de sa nef, ses tribunes et ses tours jumelles, sont représentatifs du début de ce style dans l’architecture des églises au Canada. Elle atteste l’approche romantique et non formelle du style néogothique, et cadre avec plusieurs grandes cathédrales anglicanes et catholiques de style néogothique religieux construites au Canada, depuis le milieu jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Au cours des XIXe et XXe siècles, la paroisse a fait appel à nombreux architectes et artisans québécois réputés pour aider à compléter l’ornementation de l’église. L’architecte John Ostell, suite au décès de M. O’Donnell, termina en 1843 les tours jumelles de Notre-Dame, conformément au plan original. De 1872 à 1880, l’aménagement intérieur conçu par O’Donnell a été remplacé par une décoration néogothique plus élaborée de l’architecte bien connu Victor Bourgeau. Ce dernier a confié au sculpteur français Henri Bouriché le mandat de réaliser les statues et reliefs du maître-autel ainsi que le retable massif du côté est du chœur. Le sculpteur montréalais Louis-Philippe Hébert a ajouté, entre 1883 et 1887, une chaire conforme aux plans conçus par Bouriché. Enfin, en 1926, l’ornementation des voûtes, des murs, des entrées de porte et des vitraux a été confiée à l’artiste québécois Ozias Leduc.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juin 1989.
Éléments caractéristiques
Parmi les principaux éléments qui confère au lieu sa valeur patrimoniale, notons: l’effet monumental du bâtiment de par sa taille imposante, son plan traditionnel, sa façade plate et ses deux tours massives; les éléments typiques des conceptions traditionnelles d’inspiration classique, notamment la façade symétrique, le toit à faible pente et l’allée rectiligne; l’aménagement intérieur simple, avec une nef et des tribunes; la façade imposante ornée d’un portique à trois arches surmonté d’une arcade aveugle et flanqué de tours jumelles carrées; l’ornementation de style néogothique de la façade, y compris des niches à statues, un parapet crénelé, les angles des tours sertis de colonnettes octogonales, les contreforts, les fenêtres aux arcs en tiers-point et les remplages des fenêtres; les techniques de construction caractéristiques du début du XIXe siècle, dont un assemblage complexe de fermes de bois, le plafond de plâtre sur lattis peint, les murs en pierre calcaire de Montréal; la décoration intérieure élaborée de style néogothique conçue par Victor Bourgeau, dont la nef polychromatique, les rosaces, le remplage gothique, la nef peinte et illuminée par trois lanterneaux d’éclairage de forme octogonale, le plafond en voûte nervurée, et les stalles du chœur en acajou; l’ornementation néogothique réalisée par le sculpteur français Henri Bouriché, dont les statues et les reliefs du maître-autel et les retables massifs du côté est du chœur; la chaire réalisée par le sculpteur Louis-Philippe Hébert; les voûtes, les murs, les entrées de porte et les vitraux réalisés par Ozias Leduc; les vues entre l’église et la Place d’Armes.