Lieu historique national du Canada du Maple Leaf Gardens
Toronto, Ontario
Vue intérieure
© Parks Canada/Parcs Canada, 1980.
Adresse :
60, rue Carleton, Toronto, Ontario
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
2007-06-08
Dates :
-
1931 à 1931
(Construction)
-
1931 à 1999
(Significative)
Événement, Personne, Organisation :
-
Série du siècle de 1972
(Événement)
-
Combat opposant Muhammed Ali - George Chuvalo
(Événement)
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Tournée nord-américaine des Beatles
(Événement)
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Discours de Winston Churchill
(Événement)
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Grand rassemblement politique de Tim Buck
(Événement)
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Productions itinérantes du Metropolitan Opera
(Événement)
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Conn Smythe
(Personne)
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Toronto Maple Leafs
(Organisation)
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Ross and MacDonald
(Architecte)
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Jack Ryrie and Mackenzie Waters, Architectural Associates
(Architecte)
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Dominion Bridge Company
(Ingénieur)
Autre nom(s):
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Taj-Ma Hockey
(Autre nom)
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Puckingham Palace
(Autre nom)
Numéro du rapport de recherche :
2006-31
Plaques
Plaque existante: 60, rue Carlton, Toronto, Ontario
« He shoots! He scores! » s’écriait Foster Hewitt lors de la diffusion nationale des moments exaltants dans ce temple du hockey. L’aréna, le plus grand au pays lors de sa construction en 1931, fut le domicile des Maple Leafs de Toronto pendant 68 ans et un lieu phare pour la tenue d’épreuves sportives, de concerts et de rassemblements politiques ou religieux. Des Beatles au Metropolitan Opera, de Winston Churchill à Pierre Trudeau, de la Série du siècle en 1972 au championnat de boxe Ali-Chuvalo, le Gardens fut longtemps l’hôte de célébrités et de grands événements, comptant parmi les hauts lieux de la culture populaire du Canada.
Description du lieu patrimonial
Situé à l’intersection des rues Carlton et Church au centre ville de Toronto, le lieu historique national du Canada du Maple Leaf Gardens était à l’origine un aréna d’avant garde en brique jaune, construit pour accueillir l’équipe de hockey des Toronto Maple Leafs. Il s’agit d’une structure rectangulaire en béton dotée d’une charpente à poteaux et à poutres et d’un plancher dalle; son esthétisme simple s’inspire des styles Art Déco et Art Moderne caractérisés par des formes épurées et une décoration géométrique. La façade de brique et de pierre s’élève sur une hauteur de 27 mètres, et les formes géométriques simples sculptées dans la pierre accentuent la verticalité du bâtiment. Un dôme rectangulaire flottant ajoute au bâtiment un surplus de 19 mètres de hauteur au dessus du niveau de la rue. Les besoins fonctionnels, davantage que le souci des détails architecturaux, ont fait de cet endroit solidement construit un lieu où les spectateurs se sont retrouvés pendant 68 ans. La reconnaissance officielle a trait au bâtiment et à son emplacement au moment de la désignation.
Valeur patrimoniale
Le Maple Leaf Gardens a été désigné lieu historique national du Canada en 2006 pour les raisons suivantes : un des « lieux sacrés » les plus célèbres de l'histoire du hockey et stade officiel des Toronto Maple Leafs pendant soixante-huit ans, le Maple Leaf Gardens est rattaché au souvenir de nombreuses légendes du hockey professionnel et d'une multitude de moments exaltants; stade aux dimensions sans précédent au Canada au moment de sa construction, il comptait au pays parmi les principaux lieux de présentation de grandes manifestations sportives, tels des combats de boxe et des réunions d'athlétisme, et d'autres types de manifestations, comme des concerts, des grands rassemblements politiques, des services religieux et des opéras, à une époque où il n'y avait à Toronto aucun autre salle capable d'accueillir des foules aussi nombreuses; le Gardens occupe une place particulière dans la culture populaire du pays : les Canadiens y ont accueilli les icônes culturelles les plus diverses, des Beatles au Metropolitan Opera, de Tim Buck à la série de matchs entre Équipe-Canada et les Soviétiques, de Winston Churchill au combat entre Muhammad Ali et George Chuvalo.
Construit en 1931, le Maple Leaf Gardens a été conçu pour accueillir en grand nombre les partisans du club de hockey de Toronto, les Maple Leafs, et a gardé son statut d’icône en tant que « temple du hockey » au Canada, malgré le départ des Maple Leafs vers un nouvel aréna. Le Gardens a été érigé par des travailleurs qui ont été payés en actions de la société, ce qui les a incités à travailler rapidement. Commencé en avril, l’aréna était terminé à peine huit mois plus tard. Quelque 13 233 spectateurs ont rempli l’aréna à pleine capacité pour assister à la partie inaugurale entre les Leafs et les Chicago Blackhawks. Lorsque les Leafs ont emporté la Coupe Stanley l’année suivante, ils sont rapidement devenus l’équipe la plus connue de la Ligue avant la prolongation. Les Maple Leafs ont gagné six Coupes Stanley entre 1941 et 1951 et ils ont dominé le jeu. Leur association avec l’aréna en ont fait un sanctuaire vénéré du hockey, tant en raison de la concurrence nationale entre l’équipe torontoise et sa rivale de toujours, les Canadiens de Montréal, qu’en raison de la concurrence à l’échelle internationale, lors de la victoire de l’Équipe-Canada contre l’Union soviétique en 1972.
L’aréna était plus qu’un sanctuaire du hockey. Il a également été pendant de nombreuses décennies le plus grand site intérieur au Canada pour des événements culturels, politiques et religieux, attirant des foules immenses pour de très nombreux moments mémorables de l’histoire culturelle du pays. En plus du hockey, tant professionnel qu’amateur, le Gardens a accueilli plusieurs manifestations sportives, incluant le combat fameux pendant lequel le canadien George Chuvalo a perdu contre Muhammed Ali après 15 reprises brutales de boxe. Alors que les événements sportifs ont rempli le Gardens tout au long des années 1930, d’autres types d’événements ont bientôt commencé à s’y tenir : des discours, dont celui de Sir Winston Churchill en 1932 sur la nécessité de renforcer l’empire britannique, des orchestres, des concerts, dont deux concerts des Beatles à guichets fermés au sommet de la beatlemanie en 1964, des rassemblements religieux, des manifestations politiques, dont le plus grand ralliement communiste du pays dirigé par Tim Buck, qui venait d’être libéré du Pénitencier de Kingston. Ces premiers événements au Gardens reflètent la vie sociale du Canada et sa diversité culturelle. Plus qu’un aréna d’hockey, il était aussi un lieu de culture populaire au Canada
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès verbal, juin 2006.
Éléments caractéristiques
Les principaux éléments qui donnent au lieu sa valeur patrimoniale sont les suivants : son emplacement à l’intersection importante de la rue Church et de la rue Carleton; sa situation géographique au centre-ville de Toronto, le long d’une importante ligne de tramway et de métro; sa masse rectangulaire et son envergure de 46 mètres de hauteur qui témoignent de sa capacité d’accueillir des événements sportifs nationaux, des spectacles et des rassemblements; l’intégrité de sa façade extérieure en brique jaune à parement de maçonnerie, ponctuée de caractéristiques des styles Art Déco et Art Moderne, notamment les façades symétriques, les variations d’élévations, le dôme coiffé d’un lanterneau, les retraits aux extrémités supérieures, la disposition régulière des fenêtres à châssis métallique, les bardeaux de pierre au deuxième étage, au sixième étage et sur la toiture, les tympans des fenêtres en pierre, les parements encadrant les entrées et les anciennes devantures de magasins, les mâts porte drapeau à la ligne de faîte, et le briquetage simple à cordons en encorbellement aux coins, autour des fenêtres et au premier étage; le mobilier, les accessoires, les tissus et les éléments de conception d’origine associés aux Toronto Maple Leafs pendant la période de 1931 à 1999, dont les sièges de loges et le tableau d’affichage; l’intégrité des structures du toit flottant; son association continue avec les Toronto Maple Leafs qui jouent maintenant au Centre Air Canada, comme en témoigne le lettrage « Maple Leaf Gardens » sur la chapiteau bleue de la rue Carlton et l’insigne bleue de la feuille d’érable sur le toit blanc.