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Description du lieu patrimonial

Dans la petite ville d'Inglis, au Manitoba, une rangée de grands élévateurs en bois est disposée le long de la voie ferrée. Il s'agit du lieu historique national du Canada des Élévateurs-à-Grains-d'Inglis, une des rares icônes de l'«âge d'or du grain» qui subsistent dans les villes des Prairies. Ces élévateurs, qui ne servent plus, sont préservés à titre de lieu historique. La désignation a trait aux élévateurs, aux bâtiments connexes et à un tronçon de voie ferrée.

Valeur patrimoniale

Les élévateurs à grains d'Inglis ont été désignés lieu historique national du Canada en 1997 parce que : c'est un exemple rare, et peut-être le dernier au Manitoba, d'une grande rangée d'élévateurs de l'«âge d'or» de l'Ouest du Canada; la rangée est pratiquement intacte, tant sur le plan architectural que mécanique; les divers élévateurs, construits entre 1922 et 1941, sont représentatifs des importantes structures de ce type bâties par les compagnies d'élévateurs opérant dans les Prairies à l'époque, dont des coopératives, de plus grandes compagnies à capitaux canadiens ou américains, et de plus petites compagnies; la rangée d'élévateurs est bâtie à côté de bâtiments secondaires connexes et d'une voie ferrée, ce qui contribue au caractère spécifique de ce paysage; la communauté rurale où est situé Inglis, qui est un centre important de culture de grains, est typique, par sa forme et son caractère, des nombreuses petites communautés qui parsemaient les Prairies canadiennes.

La valeur patrimoniale du lieu historique national du Canada des Élévateurs-à-Grains-d'Inglis a trait au fait qu'il représente visuellement, symboliquement et réellement un phénomène typique du paysage des villes des Prairies au début et au milieu du XXe siècle.

Ces cinq élévateurs à grains ont été construits le long de l'emprise d'une voie du Canadien Pacifique desservant la ville nouvelle d'Inglis, terminée en 1922. Quatre d'entre eux ont été bâtis pendant l'âge d'or du grain, et le cinquième pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ils ont été construits par des compagnies qui connaissaient bien ce type de localité : N.M. Paterson & Son (1922), la Northern Elevator Company (1922), Matheson-Lindsay (1922-23), Reliance (1941), et l'Union des producteurs de grains Limitée (1925). Ces élévateurs ont plusieurs fois changé de propriétaires au fil des ans, parmi eux figuraient d'autres compagnies bien connues comme la Compagnie nationale des grains et le Syndicat du blé du Manitoba. Depuis leur fermeture en 1995, ces élévateurs ont été restaurés à des fins touristiques.

Sources: Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juin 1997; Énoncé d'intégrité commémorative.

Éléments caractéristiques

Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce site sa valeur patrimoniale, notons :
le caractère complet du paysage culturel composé des bâtiments et de la voie ferrée dans cette petite localité rurale; le profil et l'alignement le long de la voie des élévateurs au toit effilé et au plan «standard»; les formes, volumes, matériaux en bois et configurations des élévateurs; les différences marginales de leurs conceptions illustrant divers types d'élévateurs (comme la cellule ronde de l'élévateur n°3); la forme et les matériaux des cellules annexes à côté de chaque élévateur; les signes à l'extérieur des édifices attestant qu'ils ont appartenu à diverses compagnies (notamment des enseignes peintes); la configuration intérieure similaire des divers élévateurs (grenier, hangar de chargement, vocation double bureaux/salle des machines); la continuité des espaces intérieurs et le haut degré d'intégrité dans les divers élévateurs (les bureaux des élévateurs n°1 et 2); leur machinerie fonctionnelle et son intégrité (et surtout le hangar à chargement, ainsi que les annexes temporaires et permanentes de l'élévateur n°2); la voie ferrée le long de laquelle la rangée d'élévateurs est alignée; les formes, matériaux, fonctions et technologies de construction des bâtiments bas connexes soutenant les fonctions des élévateurs; les perspectives depuis les élévateurs donnant sur la rue principale de la ville et sur la prairie, et vice-versa.