Lieu historique national du Canada du Marché-Kensington
Toronto, Ontario
Photo d'un café
© Agence Parcs Canada / Parks Canada Agency, Michel Pelletier, 2004.
Adresse :
rues Dundas West, Bellevue, Spadina, College, Toronto, Ontario
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
2006-11-27
Dates :
-
1815 à 1815
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
-
George Taylor Denison
(Constructeur)
Autre nom(s):
-
Marché Kensington
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
2005-030, 2008-CED-SDC-004
Plaques
Plaque existante: au cote nord du Bellevue Square près d'avenue Augusta rues Dundas West, Bellevue, Spadina, College, Toronto, Ontario
Depuis des décennies, des gens de diverses origines vivent et travaillent dans ce quartier coloré et singulier, aménagé au milieu du XIXe siècle à partir du domaine familial Denison. Ses rues étroites enserrent des îlots regorgeant d'entreprises, de maisons et d'institutions communautaires qui ont évolué au rythme des vagues d'immigrants attirés par le coût raisonnable de l'immobilier. D'abord habité par des ouvriers britanniques, ce quartier fut longtemps connu comme le marché juif en raison de l'afflux d'immigrants qui remanièrent les rez-de-chaussée des maisons victoriennes en de petits commerces familiaux. Après la Seconde Guerre mondiale, l'arrivée de résidants en provenance de l'Italie, de l'Europe de l'Est, du Portugal, des Caraïbes et de l'Asie intensifie le caractère animé et enrichit la diversité culturelle de ce marché. Tous ces groupes ont, à force de tolérance et d'intégration, façonné une communauté cosmopolite sans cesse renouvelée, tout en superposant leurs empreintes culturelles sur la ville. Par ses odeurs et ses sonorités venant de contrées lointaines, le marché Kensington évoque l'expérience migratoire canadienne en milieu urbain au cours du XXe siècle.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada du Marché-Kensington est un petit quartier situé à l’ouest de l’avenue Spadina au coeur du centre-ville de Toronto, en Ontario. Semblable à bien d’autres communautés ethnoculturelles urbaines du centre-ville de Toronto, le marché Kensington fait partie de ce grand secteur d’immeubles résidentiels, institutionnels et commerciaux. À l’intérieur de ses limites, on trouve un quartier commercial et résidentiel composé de rues étroites bordées de petits magasins aux auvents colorés exploités dans d’anciennes résidences et qui offrent des aliments, des épices et des vêtements provenant de partout dans le monde. Derrière et entre les devantures de magasin se trouvent de petites ruelles qui sillonnent le quartier entre de courtes rangées de petites maisons de la fin du XIe siècle occupant d’étroits terrains. Les rues du district sont essentiellement bordée d’immeubles à usage multiple. Bon nombre d’entre eux abritent un magasin au rez-de-chaussée qui s’étend vers la rue ainsi que des appartements à l’étage. La plupart de ces immeubles remontent aux années 1880 à 1960, et leur façade a été grandement modifiée, soit au moyen d’un nouveau revêtement apposé par le propriétaire ou d’un réaménagement en fonction de divers goûts personnels et culturels originaux qui reflètent le milieu éclectique de Kensington. La désignation officielle fait référence à l’ensemble du quartier de 27 hectares.
Valeur patrimoniale
Le marché Kensington a été désigné lieu historique national du Canada en 2005 parce que : le quartier abrite une multitude de communautés ethnoculturelles venues s'installer à Toronto par vagues successives depuis le début du XXe siècle; c'est un microcosme de la mosaïque ethnique du Canada, où de nombreuses communautés ethnoculturelles, à la recherche d'une habitation abordable, sont venues chacune ajouter une strate à la diversité culturelle du marché, assurer la continuité d'un marché dynamique aux multiples couleurs culturelles et contribuer à la vie trépidante du quartier; son enchevêtrement de ruelles et de passages bordés à la fois de petites maisons étroites alignées en rang serré dont beaucoup ont été transformées en commerces par l'ajout d'échoppes de fortune et de petits magasins et établissements culturels spécialement conçus comme tels par exemple les synagogues Kiever et Anshei Minsk contribue à créer un arrondissement urbain très particulier.
Le secteur appelé aujourd’hui marché Kensington est d’abord créé en 1815 par George Taylor Denison, qui construit le domaine Bellevue sur une parcelle de terrain de 40 hectares (100 acres) à l’ouest de l’avenue Spadina. Dans les années 1850 et 1860, les Denison subdivisent peu à peu leur terrain et en vendent des parties à des immigrants britanniques et irlandais. À mesure que la densité urbaine augmente, les ouvriers construisent de petites maisons le long des nombreuses ruelles. Au début du XXe siècle, Kensington accueille un grand nombre d’immigrants juifs, la plupart en provenance de Russie ainsi que des régions est et centre-sud de l’Europe. Au cours des trente années suivantes, ces immigrants établissent l’esprit dynamique du marché. Dans les années 1920 et 1930, en raison de la concurrence croissante, les magasins s’étendent de plus en plus près des rues, qui sont déjà étroites. Les auvents et les kiosques extérieurs atteignent le bord de la rue, et des rallonges sont construites devant de nombreux immeubles afin d’agrandir la superficie des magasins. À partir des années 1950, le marché Kensington accueille une mosaïque culturelle composée de groupes ethniques, raciaux et religieux de plus en plus diversifiés, notamment des immigrants de l’Europe de l’Est, du Portugal et de l’Italie, arrivés après la guerre. Dans les années 1960, un grand nombre de gens d’affaires afro-antillais et chinois et d’autres provenant des Indes orientales s’installent dans le quartier et ouvrent de nouveaux magasins. L’aspect diversifié de l’histoire du marché Kensington est à l’origine du milieu culturel et architectural en constante évolution que l’on peut observer dans le quartier aujourd’hui.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, novembre 2005.
Éléments caractéristiques
Voici les principaux éléments qui contribuent à la valeur patrimoniale du lieu : son emplacement au coeur du centre-ville de Toronto, en Ontario; les relations entre les immeubles, les structures, les lieux, les objets et les espaces qui continuent d’exister là où elles ont été créées; la diversité éclectique des styles et des types d’architecture des périodes allant des années 1880 aux années 1960, illustrée par la diversité des types de toit, des overtures de fenêtre et de porte, des moulures et de surfaces; les rallonges des magasins, construites sur la façade principale des maisons en rangées plus anciennes et principalement de style victorien; la diversité des matériaux permanents ou de fortune, notamment la brique, le bois, le verre, la céramique, le métal et les matériaux composites modernes, ainsi que l’incroyable diversité de couleurs et de revêtements; les immeubles bas dans un milieu urbain de grande densité; l’équilibre dynamique entre la continuité et le changement dans le profil d’utilisation; l’existence de certains noyaux d’intérêt, comme les synagogues et les parcs; sa vocation ininterrompue de marché diversifié sur le plan culturel.