Lieu historique national du Canada de la Cathédrale-Marie-Reine-du-Monde

Montréal, Québec
Cathédrale Marie-reine-du-monde, vue générale © Parks Canada, 2006
Cathédrale Marie-reine-du-monde
© Parks Canada, 2006
Vue latérale de la cathédrale, prise depuis la Place du Canada.  On aperçoit le dôme principal, ainsi qu'un des deux petits dômes latéraux © Parks Canada / parcs Canada, 1999 (Nathalie Clerk)Cathédrale Marie-reine-du-monde, de haut © Parks CanadaCathédrale Marie-reine-du-monde, vue générale © Parks Canada, 2006
Adresse : 1085, rue de la Cathedrale, Montréal, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2000-03-28
Dates :
  • 1870 à 1878 (Construction)
  • 1885 à 1894 (Addition)

Événement, Personne, Organisation :
  • Ignace Bourget  (Personne)
  • Victor Bourgeau  (Architecte)
  • J. Arthur Vincent  (Architecte)
  • Philippe Hébert  (Architecte)
  • Père Joseph Michaud  (Inconnu)
Autre nom(s):
  • Cathédrale Marie-Reine-du-Monde  (Nom de la désignation)
  • Basilique Saint-Jacques-le-Majeur  (Autre nom)
  • Basilique-cathédrale Marie-Reine-du-Monde  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 1999-OB-03

Plaques


Plaque existante:  1085, rue de la Cathedrale, Montréal, Québec

Cette cathédrale illustre d'éloquente façon les idées ultramontaines prônées par Mgr Ignace Bourget. Soucieux d'exprimer son profond attachement à la papauté, le deuxième évêque de Montréal voulait que la plus importante église de son diocèse prenne Saint-Pierre de Rome pour modèle. Construite entre 1870 et 1894 selon les plans de l'architecte Victor Bourgeau et du père Joseph Michaud, elle évoque la célèbre basilique par sa façade, son dôme et son décor intérieur. Elle marqua enfin avec éclat la présence de l'Église catholique dans ce quartier alors protestant.

Description du lieu patrimonial

La cathédrale Marie-Reine-du-Monde est un édifice imposant de style néo-baroque de la seconde moitié du 19e siècle. La cathédrale adopte un plan en croix latine couvrant près de 4700 mètres carrés. Elle se caractérise entre autre par un narthex proéminent conçu en pierre de taille, surmonté de treize statues et par un dôme monumental atteignant 77 mètres de hauteur dominant l’édifice à la croisée des transepts. Les autres murs de la cathédrale sont de pierre calcaire dont la surface est bosselée. La nef est coiffée d’une toiture à deux versants en cuivre. À l’intérieur, s’élève un baldaquin en cuivre rouge orné de feuilles d’or. La cathédrale fut érigée dans le «mille carré doré», quartier privilégié de la haute bourgeoisie de Montréal qui émergea, dès le milieu du 19e siècle. Aujourd’hui, la cathédrale est entourée de la place du Canada et du carré Dorchester, deux espaces verts, en plus d’être voisine de lieux connus tels que l’édifice de la Sun Life, l’hôtel Reine-Élizabeth, la Gare centrale. Les limites du lieu désigné sont la cathédrale et le monument dédié à Mgr Bourget sur leur empreinte.

Valeur patrimoniale

La cathédrale Marie-Reine-du-Monde a été désignée lieu historique national du Canada, en 1999, car elle revêt une importance nationale parce que cette cathédrale, qui s’inspire de l’architecture et des dimensions imposantes de la basilique Saint-Pierre de Rome, est le plus grand symbole de l’ultramontanisme au Canada.

La cathédrale Marie-Reine-du-Monde a été construite graduellement, soit de 1870 à 1878, et de 1885 à 1894. La mise en place du décor intérieur se fit sur plusieurs années au cours desquelles entre autre des autels de marbre, le grand orgue, le baldaquin, une série de tableaux historiques seront ajoutés; le monument commémoratif de Mgr Bourget a été érigé en 1903. L’édifice est construit à une période durant laquelle s’entrechoquent les idées révolutionnaires libérales et le conservatisme de l’Église. Le deuxième évêque du diocèse de Montréal et ardent promoteur de l’ultramontanisme, Mgr Bourget initia le projet. Celui-ci était mû par le vif intérêt de promouvoir la primauté de l’Église sur les sphères sociales et étatiques. La construction de la cathédrale évoque la matérialisation de cette volonté. Bâtie dans un quartier en plein développement, la cathédrale démontre la volonté de l’Église de s’imposer en plein milieu d’un centre urbain en devenir.

La cathédrale Marie-Reine-du-Monde, par son style, illustre une volonté de calquer le modèle baroque de la basilique Saint-Pierre de Rome, le symbole par excellence de la religion catholique. Elle présente une interprétation, simplifiée et de plus petites dimensions, de son modèle romain. Les architectes Victor Bourgeau et Joseph Michaud, ont été envoyés l’un après l’autre à Saint-Pierre de Rome par Mgr Bourget afin de dresser les plans de la cathédrale. Le style baroque de la cathédrale rompt avec l’architecture de style néo-gothique très présent à la même époque à Montréal pour les églises tant protestantes que catholiques.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, rapport en feuilleton; Énoncé d’intégrité commémorative, 2007.

Éléments caractéristiques

Parmi les caractéristiques qui confèrent à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde sa valeur patrimoniale, notons :

Son association avec un personnage incarnant l'ardeur de l'ultramontanisme, soit Mgr Ignace Bourget, évoqué par : le monument commémoratif à Mgr Ignace Bourget avec le bas relief en bronze représentant la scène de la présentation des plans de la cathédrale par l’architecte à Mgr Bourget; son mausolée

Les éléments rappelant l’architecture baroque et la basilique Saint-Pierre de Rome, notamment : l’élévation du narthex (colonnes et pilastres) avec les 13 statues la surmontant, le large dôme, l’aménagement intérieur qui converge vers le centre et est surmonté d’une coupole, le décor de sa voûte, le baldaquin baroque, les chapelles latérales les décors comportant des références à Rome (vitrail avec le Christ rencontrant saint Pierre à Rome, armoiries de Léon XIII, clefs de saint Pierre) l’intérieur richement orné dans le style néo-baroque incluant des éléments tels que les colonnes, pilastres, chapiteaux corinthiens, corniches, sculptures, peintures riches matériaux, vitraux, la coupole.

Les éléments rappelant les techniques locales, notamment : le traitement austère des murs latéraux de pierre bosselée, toiture de cuivre à deux versants de la nef, le décor intérieur incluant sculptures et peintures et vitraux rappelant l’histoire de Montréal (statues de plâtre des fondateurs de Montréal.

Sa situation au cœur du «mille carré doré», et sa proximité d’espaces verts : la cathédrale par sa situation dans un quartier en plein essor de Montréal qui incarne les structures économiques, provinciales et nationales s’incruste comme dominant de l’État et de la société; les perspectives de la cathédrale sur les parcs et des édifices clefs du centre-ville dont l’hôtel Reine-Élizabeth, Place Ville-Marie, l’édifice de la Sun Life. la vue qu’offrent les places du Canada et Dorchester sur la cathédrale.