Lieu historique national du Canada du Jardin-Botanique-de-Montréal
Montréal, Québec
Vue générale du jardin botanique de Montréal.
© Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, Nathalie Clerk, 2006.
Adresse :
4101, rue Sherbrooke Est, Montréal, Québec
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
2008-04-11
Dates :
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1931 à 1931
(Construction)
-
1936 à 1936
(Significative)
Événement, Personne, Organisation :
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Personne historique nationale du Frère Marie-Victorin
(Personne)
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Institut botanique de l'Université de Montréal
(Organisation)
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La Société canadienne d'histoire naturelle
(Organisation)
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Henri Teuscher
(Architecte)
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Le Weizhong
(Architecte)
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Ken Nakajima
(Architecte)
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Lucien Kéroack
(Architecte)
Autre nom(s):
-
Jardin botanique de Montréal
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
2007-024
Plaques
Plaque existante: dans le jardin 4101, rue Sherbrooke Est, Montréal, Québec
Fondé en 1931, ce jardin est l'oeuvre du frère Marie-Victorin, botaniste de grand renom qui a amorcé et mené ce projet d'envergure, et de Henry Teuscher, architecte paysagiste qui en a conçu l'aménagement. La beauté, la variété et la richesse de ses collections témoignent de la vision de ses fondateurs, qui voulaient en faire un « jardin botanique idéal » par ses fonctions esthétiques, scientifiques, éducatives et sociales. Avec ses quelque 22 000 espèces et cultivars de plantes, ses grandes serres d'exposition, sa trentaine de jardins thématiques et son vaste arboretum, il est l'un des plus importants jardins botaniques au monde.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada du Jardin-Botanique-de-Montréal est un jardin botanique aménagé au cours du XXe siècle qui s’étend aujourd’hui sur un quadrilatère de 75 hectares dans l’est de Montréal, au Québec. Il s’agit d’un paysage culturel ayant un caractère tant formel que pittoresque et qui est notamment constitué d’une trentaine de jardins thématiques, une dizaine de serres, un arboretum et un pavillon administratif de style Beaux-Arts et Art déco ayant la forme d’un « H ». La reconnaissance officielle vise les limites légales du jardin botanique de Montréal.
Valeur patrimoniale
Le jardin botanique de Montréal a été désigné lieu historique national du Canada en 2007 parce que : l'étendue de ses collections et de ses installations, tels ses 22 000 espèces et cultivars de plantes, ses dix grandes serres d'exposition, sa trentaine de jardins thématiques et son vaste arboretum, en fait un des plus importants jardins botaniques au monde; dès la fondation du jardin en 1931, le frère Marie-Victorin, qui a été l'âme de cet ambitieux projet, et Henri Teuscher, l'architecte paysagiste qui en a dressé les plans et lui a donné ses grandes orientations, ont voulu en faire un jardin botanique idéal, ce qu'il est demeuré jusqu'à nos jours en raison de ses grandes qualités esthétiques, de sa vocation scientifique et de ses fonctions éducative et sociale;
- la richesse et la diversité de ses collections destinées à la recherche, à la conservation, à la présentation et à l'éducation mettent clairement en évidence la mission qui est particulière aux jardins botaniques.
La valeur historique du jardin botanique de Montréal repose sur son association avec l’instigateur du projet, le frère Marie-Victorin, désigné personne historique nationale. Le jardin est l’une de ses nombreuses réalisations s’insérant dans le mouvement scientifique canadien de son époque, et pour lequel il incarne une figure marquante pour son approche novatrice en botanique. Son oeuvre a été réalisé en collaboration avec Henri Teuscher, l’horticulteur, botaniste et architecte paysagiste qui a conçu les plans d’origine du jardin. Bon nombre des éléments d'origine du jardin ont été conservés; il a évolué de façon très harmonieuse au fil du temps dans la continuité des intentions du concepteur.
Les fonctions principales des jardins botaniques modernes sont la recherche, la conservation, la présentation et l’éducation, auxquels le jardin botanique de Montréal adhère depuis sa création en 1931, et son ouverture au public en 1936. En 1938, le frère Marie-Victorin a notamment fondé l’École d’apprentissage horticole et réservé une partie du jardin botanique de Montréal pour les étudiants et les chercheurs. En plus de sa pérennité, les valeurs scientifique et esthétique du lieu reposent sur l’ampleur, l’intégralité, la complexité et la qualité des installations du jardin, et la rareté, puisqu’il constitue l’un des principaux jardins botaniques au monde. L’expérience esthétique repose entre autres sur la beauté de l’ensemble du lieu, la végétation aux coloris, aux agencements et aux formes des plus diversifiées, ainsi que sur les contrastes, le dépaysement, la variété ou l’harmonie existant d’un jardin à l’autre.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, 2007.
Éléments caractéristiques
Les principaux éléments qui confèrent au lieu sa valeur patrimoniale sont les suivants : son emplacement dans un cadre urbain, dans l’est de Montréal, au Québec; les collections qui, par leur rareté et leur ampleur, font du jardin, l’un des plus important au monde, y compris la roseraie de plus de 10 000 spécimens de roses, dont certains datent d’avant 1867; la collection d’orchidées de 3000 spécimens, espèces et hybrides; la collection de rhododendrons nordiques; la collection de plantes alpines de 4000 espèces et cultivars; l’arboretum comprenant 45 collections étendues sur 40 hectares; les collections de bonsaïs et de penjings ainsi que l’herbier Marie-Victorin où l’on trouve des spécimens qui représentent 99% de la flore du Québec; l’esthétisme des collections sollicitant la vue, le toucher et l’odorat, surtout dans la cours des sens; la qualité visuelle des jardins suggérée par la variété et les coloris, y compris dans la roseraie, le jardin Leslie-Hancock aux rhododendrons et azalées, le jardin des lilas aux 3000 arbustes; et les jardins d’une beauté naturelle simple et familière, y compris le secteur des étangs, les jardins-étudiants, et des Premières-Nations; le dépaysement et la nouveauté des aménagements perceptibles dans les dimensions, les formes et la beauté inusitée des plantes et des arbres exotiques, y compris dans les serres d’expositions et les jardins alpins, chinois et japonais; les éléments des jardins tels que les murs, murets, bassins, plans d’eau, qui contribuent à l’aménagement et à l’ambiance particulière de chacun des jardins, en particulier dans les jardins d’accueil, d’exposition et aquatique; le style Beaux-Art visible notamment dans la symétrie et la monumentalité des jardins, les façades ordonnées et balancées du pavillon administratif et l’aménagement des jardins d’accueil, d’exposition et aquatique avec les axes symétriques et les éléments paysagers; le style Art déco tel qu’exprimé notamment par l’emploi de pierres calcaire, et de briques ornées d’éléments décoratifs comme les zigzags, les chevrons, les bas-reliefs, les urnes et les médaillons du pavillon administratif, et par la forme des bassins octogonaux et à dégradés du jardin d’accueil; les allusions au patrimoine naturel québécois et canadien, y compris les bassins ornés de castors et de hérons, la représentation de feuilles d’érable et de cônes de pin dans des médaillons; l’esprit du mouvement pittoresque anglais reflété dans le caractère informel des aménagements romantiques, des lignes sinueuses de la roseraie et du jardin fleuri par exemple ou dans le cadre naturel dans lequel s’insèrent notamment l’arboretum, le Jardin-jeune, et les jardins alpin et des Premières-Nations; les influences stylistiques culturelles, y compris le jardin chinois de style privé de l’époque Ming et le jardin japonais, naturaliste et moderne; les éléments témoignant de l’intégrité du site, y compris le maintien de la fonction de jardin botanique et des limites relatives; les principaux éléments subsistants du plan d’aménagement d’origine de Teuscher, et s’inscrivant dans sa ligne de pensée qui ont assuré la pérennité du jardin, y compris la structure d’ensemble du jardin, les principaux tracés, la répartition de l’espace, l’emplacement de plusieurs grands aménagements; la séquence grille, jardins d’accueil, pavillon administratif, serres et services; et, les jardins comme ceux d’accueil, d’exposition, aquatique, alpin, japonais, de rhododendrons, anglais, de plantes médicinales amérindiennes, chinois, des sens; les bâtiments témoignant de la fonction du lieu, soit le pavillon administratif abritant des laboratoires et le centre d’accueil, les nombreuses serres, dont celles de service (années 1930), et celles d’exposition (après 1956), et les installations connexes comme la chaufferie et les garages.