Lieu historique national du Canada de la Cathédrale-Anglicane-St. John the Baptist
St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador
Vue de l'extérieur
© Parks Canada Agency | Agence Parcs Canada, J.F. Bergeron, 2002.
Adresse :
16, Church Hill, St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
1979-11-15
Dates :
-
1847 à 1850
(Construction)
-
1892 à 1905
(Significative)
Événement, Personne, Organisation :
-
Edward Field
(Personne)
-
George Gilbert Scott
(Architecte)
-
George Gilbert Scott Jr.
(Architecte)
-
Giles Gilbert Scott
(Architecte)
Autre nom(s):
-
Cathédrale anglicane St. John the Baptist
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
1979-039
Plaques
Plaque existante: 16, Church Hill, St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador
Oeuvre du célèbre architecte anglais George Gilbert Scott, cette cathédrale, mise en chantier en 1847 par l'évêque Feild, est un monument de style néo-gothique de renommée internationale. La fidélité historique et la rationalité de l'agencement traduisent l'idéal de la Cambridge Camden Society, groupe anglais voué à la réforme de l'Église anglicane par un retour à l'architecture du XIIIe siècle. La composition intérieure de la nef et des bas-côtés apparaît clairement à l'extérieur. Détruite par le feu en 1892, la cathédrale fut peu après reconstruite par le fils de Scott. La tour projetée ne fut jamais érigée.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada de la Cathédrale-Anglicane-St. John the Baptist est une magnifique cathédrale en pierre austère, de style néo-gothique. Située à flanc de colline, au milieu d’édifices de la fin du XIXe siècle dans un quartier commercial et résidentiel, elle surplombe le port de St. John’s. La reconnaissance officielle concerne l’édifice sur sa parcelle visée par le droit de propriété.
Valeur patrimoniale
La cathédrale anglicane St. John the Baptist a été désignée lieu historique national du Canada parce que :
— il s’agit d’un exemple important du style néo-gothique dans l'architecture canadienne;
— la fidélité historique et la rationalité de l'agencement traduisent l'idéal de la Cambridge Camden Society.
La construction de la Cathédrale anglicane St. John the Baptist, qui allait devenir la plus ancienne paroisse anglicane du Canada, a commencé en 1847. Elle a été construite sous la direction du très révérend Edward Field, évêque de Terre-Neuve, et selon les plans de l’architecte anglais très réputé, spécialiste des églises, George Gilbert Scott. La cathédrale est un exemple fidèle des œuvres ecclésiologiques de George Gilbert Scott, qui respectait les principes de la Cambridge Camden Society, laquelle voulait renouer avec l’esprit et la forme de l’architecture des églises gothiques du XIIIe siècle. Cette démarche était très importante dans les colonies britanniques, où une approche normative de la conception des églises visait à créer une identité architecturale anglicane distincte, reconnaissable et conforme aux croyances anglicanes.
La Cathédrale anglicane St. John the Baptist conçue par George Gilbert Scott reflétait tout à fait les intentions et les attentes de la Society. Il s’agissait d’une interprétation ecclésiologique correcte de l’architecture gothique définie par le théoricien anglais en matière d’architecture, A.W.N. Pugin. Elle se dressait sur un site remarquable, à flanc de colline, près du port St. John’s, ce qui ajoutait encore à sa monumentalité. Le plan cruciforme symbolique de ce lieu bâti en calcaire d’Irlande et en grès local, avec son plafond haut et l’arrangement intérieur, suivait la tradition ecclésiologique. En 1892, la cathédrale encore en construction a été presque entièrement détruite par un des plus grands incendies de St. John’s. Utilisant les murs extérieurs toujours existants, George Gilbert Scott Jr., fils de l’architecte, a reconstruit la cathédrale selon les plans originaux de son père, en prêtant particulièrement attention aux conditions climatiques locales. Elle demeure un bel exemple nord-américain du début du style néo-gothique religieux. Son aménagement dans un quartier très bien préservé du tournant du siècle, renforce les intentions originales de sa conception.
Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbaux, novembre 1979, février 1990.
Éléments caractéristiques
Voici les principaux éléments qui contribuent au caractère patrimonial de la cathédrale anglicane St. John the Baptist :
— son emplacement à flanc de colline, dans le centre-ville de St. John’s;
— ses dimensions et son plan cruciforme, avec la nef et les transepts en accord avec sa consécration en tant que cathédrale;
— l’arrangement intérieur de la nef, des ailes latérales, des transepts, et du chœur et du sanctuaire qui reflètent les principes ecclésiologiques de la Cambridge Camden Society, et l’articulation claire du plan fonctionnel sur l’extérieur telle qu’on peut la voir dans la croisée de la nef et la couverture des transepts et dans le marquage de la fenêtre haute de l’aile centrale de la nef;
— la volumétrie extérieure planaire avec une extrémité plate, la façade ouest simple, le porche au nord et la tour tronquée au-dessus de la croisée du transept comme base d’une tour prévue;
— sa construction solide en calcaire d’Irlande et en granit local, avec des ornementations extérieures limitées concentrées sur l’entrée principale, principalement composée de calcaire taillé autour des ouvertures, des coins et des corniches, visant à renforcer la cathédrale pour qu’elle résiste aux conditions climatiques extrêmes de St. John’s;
— les détails de style néo-gothique sobre, y compris les contreforts, les fenêtres à arc brisé, les rosaces dans les pignons du transept, les parapets de grès taillé, les fenêtres quadrilobes, les vitraux de style néo-gothique, la maçonnerie rustique sobre, et le groupement des fenêtres hautes en lancette au-dessus du porche de l’entrée principale;
— les détails de l’intérieur austère, de style néo-gothique, y compris le plafond simple en voûte à nervures et les ailes voûtées;
— les vitraux, y compris le seul qui a survécu à l’incendie de 1892;
— les décorations intérieures et les meubles fixes, y compris les piliers sculptés, les fonts baptismaux, le grand autel, le retable, le trône de l’évêque, et la chaire.