Lieu historique national du Canada Diefenbunker / Siège-Central-du-Gouvernement-d'Urgence
Ottawa, Ontario
Un corridor du bunker
© Parks Canada | Parcs Canada
Adresse :
3929, chemin Carp, Ottawa, Ontario
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
1994-06-05
Dates :
-
1959 à 1961
(Construction)
-
1961 à 1994
(Significative)
Événement, Personne, Organisation :
-
Guerre froide
(Événement)
-
Gouvernement du Canada
(Architecte)
Autre nom(s):
-
Diefenbunker / siège central du gouvernement d'urgence
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
2006-CED-SDC-037; 1994-024(P)
Plaques
Plaque existante: 3929, chemin Carp, Ottawa, Ontario
Surnommée le «Diefenbunker», cette structure est un frappant rappel de la réaction du Canada à la Guerre froide. Conçue durant les années 1950 en vue de résister à tout, sauf à l'explosion de plein fouet d'une ogive nucléaire, elle était destinée à abriter les dirigeants-clés du Canada en cas de cataclysme. Heureusement, elle n'a jamais été utilisée à cette fin, bien que le gouvernement Diefenbaker ait songé à s'y réfugier durant la Crise de Cuba en 1962. Le bunker a servi de centre de communication et de système de défense civile jusqu'à sa fermeture en 1994.
Description du lieu patrimonial
Le Lieu historique national du Canada Diefenbunker / Siège-Central-du-Gouvernement-d'Urgence est un grand bunker souterrain situé à Carp (maintenant Ottawa), en Ontario, juste au sud de la Capitale nationale. Il est niché en toute sécurité juste au-dessous du sommet d'une crête naturelle, on ne peut voir de l'extérieur que son tunnel d'entrée en métal et sa baraque en acier, ainsi que le parc d'antennes annexe et la clôture périphérique. Le bunker de Diefenbaker à proprement dit est une structure fortifiée souterraine en béton de quatre étages, dont les entrées d'air, les sorties de ventilation, les trappes de secours, les puits profonds et les étangs d'eaux usées sont dissimulés dans les contours artificiels du paysage environnant. Il est maintenant ouvert au public à titre de Musée canadien de la Guerre froide.
Valeur patrimoniale
Le Diefenbunker / siège central du gouvernement d'urgence a été désigné lieu historique national du Canada parce que : c'est un symbole de la Guerre froide et de la stratégie de dissuasion nucléaire; c'est un symbole de la détermination du Canada à survivre en tant que nation après une éventuelle guerre atomique; et c'est un rappel tangible et poignant de cette époque, qui a été une des plus cruciales de l'histoire récente.
La valeur patrimoniale du Lieu historique national du Canada Diefenbunker / Siège-Central-du-Gouvernement-d'Urgence, a trait au fait qu'il illustre concrètement la détermination du Canada à survivre et à fonctionner en tant que nation pendant une attaque nucléaire, comme l'attestent son emplacement, son site dissimulé, sa conception défensive et sa construction très fortifiée. Le Diefenbunker a servi de siège central du gouvernement d'urgence du Canada pendant la Guerre froide. Il a été conçu de 1957 à 1959, puis bâti de 1959 à 1961 par le gouvernement du Canada dans le but d'abriter des politiciens et militaires clés en cas d'attaque nucléaire. De 1961 à 1994, il a servi de noeud du réseau de communications et du système de défense civile. À l'origine, le complexe se composait de deux parties : un bâtiment de transmission situé à Richardson, à 45 km au sud de Carp (maintenant Ottawa), et le bâtiment principal de réception situé à Carp même. Le lieu historique national ne se compose que du bâtiment de Carp.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbaux, printemps et automne 1994, mai 1998.
Éléments caractéristiques
Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce site sa valeur patrimoniale, notons : sa situation à proximité de la Capitale nationale, dans un environnement rural tranquille; son site dans une ancienne sablière dont le terrain poreux offre un drainage naturel, et qui présente un approvisionnement naturel en eau; les espaces ouverts gazonnés du site; l'intégrité du paysage culturel associé au bunker, sur et sous la surface; la conception, la taille, les mécanismes et les matériaux du bunker; les dimensions, la forme, les matériaux et le profil du tunnel d'entrée à l'épreuve des explosions; les proportions et l'invisibilité de son épais toit de béton recouvert de limon argileux; les dimensions massives du bunker, avec ses quatre étages souterrains, et sa conception impénétrable; sa configuration, en forme de boîte en béton durci encastrée dans une épaisse enveloppe de gravier concassé; ses murs extérieurs épais en béton durci, armé de grosses tiges d'acier, et leur technologie de construction; les signes de l'utilisation de la technologie d'ingénierie navale, et notamment le socle de béton, les systèmes autosuffisants, les systèmes élaborés d'arrimage, et les trappes de sortie d'urgence; l'ingénierie novatrice spéciale manifeste dans ses systèmes utilitaires (approvisionnement intégré en eau naturelle, connexions utilitaires extérieures souples, systèmes CVC indépendants, contrôle électrique et environnemental, approvisionnement en eau et évacuation des eaux usées, détection des radiations et des explosions, détection, contrôle et extinction des incendies, sécurité, manutention de la nourriture et systèmes de traitement des ordures, ainsi que le dédoublement et la redondance voulue de tous ces systèmes); la disposition relative, la taille et l'organisation des espaces fonctionnels à l'intérieur de l'édifice (la salle blindée, les bureaux, les salles de réunion, les dortoirs pour 400 personnes, les zones de communications, incluant un studio de la CBC); les matériaux, fabriqués à la fin des années 1950 et au début des années 1960, qu'on retrouve dans les accessoires et aménagements intérieurs (linoléum, tuiles en amiante, aluminium, béton); les couleurs utilisées pour décorer les espaces intérieurs, qui attestent sa conception intérieure moderniste; l'excellent entretien de l'équipement technologique (utilitaire, informatique, et de communication); la dissimulation des composantes de service dans le paysage environnant (sorties d'air et bouches d'aération, trappes de secours, portails d'évacuation des eaux torrentielles et du tunnel); les éléments non dissimulés dans le paysage (le parc d'antennes, la clôture périphérique, les routes, les stationnements, l'héliplate-forme); l'emplacement relatif, les dimensions, la conception, les matériaux, les fonctions et les caractéristiques spéciales des édifices avoisinants associés au fonctionnement du bunker (le poste de garde et l'abri connexe, le garage souterrain, l'abri en fibre de verre des circuits d'accord, la salle blindée souterraine pour les communications); les vestiges archéologiques d'édifices, de câbles, de routes, d'antennes et d'étangs d'eaux usées anciennement associés au bunker, dans la zone avoisinante.