Lieu historique national du Canada Wolastoq

Fleuve Saint-Jean, Nouveau-Brunswick
Aquarelle du port de Saint Jean, vers 1809 © Library and Archives Canada | Bibliothèque et Archives Canada, Acc. No. 1986-47-1
Aquarelle du port de Saint Jean, vers 1809
© Library and Archives Canada | Bibliothèque et Archives Canada, Acc. No. 1986-47-1
Abri de pique-nique sur la rive nord du Wolastoq, donnant sur Kani Uten © Parks Canada / Parcs CanadaKani Uten vu de la berge nord du Wolastoq © Parks Canada | Parcs CanadaAquarelle du port de Saint Jean, vers 1809 © Library and Archives Canada | Bibliothèque et Archives Canada, Acc. No. 1986-47-1
Adresse : Fleuve Saint-Jean, Nouveau-Brunswick

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2011-07-19

Événement, Personne, Organisation :
  • Wolastoqiyik  (groupe des personnes)
Autre nom(s):
  • Wolastoq  (Nom de la désignation)
  • Fleuve Saint-Jean  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 2010-030; 2018-CED-SDC-15

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de Wolastoq désigne le paysage culturel traçant un arc de 700 kilomètres le long du fleuve qui prend sa source au Québec et dans le nord du Maine et qui débouche au port Saint John, dans la baie de Fundy. Situé principalement dans la province du Nouveau-Brunswick, dans l’Est du Canada, le bassin hydrographique du Wolastoq couvre l’ensemble du territoire traditionnel de la Première Nation des Wolastoqiyiks. Le fleuve se compose de trois tronçons: le tronçon supérieur, qui prend son cours au Québec et au Maine, se verse dans le Nouveau-Brunswick par-delà Edmunston; le tronçon central, au confluent des rivières Aroostook et Tobique, coule au sud-est de Mactaquac; et le tronçon inférieur, qui afflue depuis Mactaquac dans un estuaire de 140 kilomètres composé de lacs, de zones humides et d’îles jusqu’au port de Saint John. Le bassin hydrographique en entier a favorisé les Wolastoqiyiks, qui l'ont parcouru et se sont nourri de la faune et de la flore de son milieu aquatique et de ses environs. La reconnaissance officielle vise les trois zones définies géographiquement au Nouveau-Brunswick, limitées par des éléments naturels et des cours d’eau définis.

Valeur patrimoniale

Le Wolastoq a été désigné lieu historique national du Canada en 2011. Il a été désigné pour les raisons suivantes :

• Le fleuve, qui coule sur toute la longueur du territoire des Wolastoqiyiks, nourrit ce peuple depuis des millénaires sur les plans physique, culturel et spirituel. La tradition explique notamment que le bassin hydrographique a été créé par un grand homme qui a sauvé le peuple et lui a donné de l’eau en faisant tomber un arbre sur le monstre Aglebe’m. D’autres traditions font référence à l’histoire de Gluskup, qui a créé bon nombre des éléments naturels situés le long du fleuve.

• Le bassin hydrographique contient d’innombrables sites historiques portant la trace de campements et d’activités wolastoqiyiks, tel qu’on peut le constater dans les récits des aînés, les noms de lieux et les sites archéologiques;

• Les endroits situés sur toute sa longueur témoignent de l’importance que revêt la « belle rivière » aux yeux des Wolastoqiyiks dans le temps et dans l’espace, y compris Menahkwesh, à l’embouchure du fleuve Saint-Jean, où l’on trouve des traces d’occupation datant du XVIIe siècle; l’île Kani Uten, située à la limite de marée, qui était le lieu de rassemblement annuel des Wolastoqiyiks de même que le lieu de leur Grand conseil; et une terre qui marque le point de transition entre les tronçons central et supérieur de la vallée fluviale et qui fait partie de la réserve wolastoqiyik depuis 1801, dans la partie supérieure du fleuve, sur le chemin River, dans la Première Nation de Tobique.

La valeur patrimoniale du Wolastoq réside dans le paysage culturel qui borde le fleuve. Elle repose également sur le rôle important que tient le fleuve dans la vie, la culture et la spiritualité de la Première Nation wolastoqiyik. Le fleuve Wolastoq, ses lacs et ses affluents sont liés aux Wolastoqiyiks par leurs récits oraux qui donnent un sens à l’histoire du paysage telle qu’ils la connaissent. Le Wolastoq ou « belle rivière » est le nom du fleuve Saint-Jean dans la langue des Malécites. Les Wolastoqiyiks se désignent eux-mêmes comme le « peuple de la belle rivière ». Ce territoire comporte de nombreux lieux significatifs pour les Wolastoqiyiks sur les plans de l’établissement, des communications, de l’exploitation des ressources et de la spiritualité, mais c’est précisément le Wolastoq, ainsi que ses lacs et affluents, qui relient ces lieux entre eux et qui unissent les Wolastoqiyiks et en font une nation. Le territoire traditionnel des Wolastoqiyiks, qui couvre l’ensemble du bassin hydrologique du Wolastoq, comporte de nombreux lieux terrestres significatifs pour les Wolastoqiyiks du point de vue de l’établissement, des communications, de l’exploitation des ressources et de la spiritualité. Le grand nombre de toponymes autochtones se trouvant dans le bassin hydrologique établissent des liens entre le présent et le passé ainsi qu’avec les récits des aînés sur les utilisations traditionnelles des lieux et les vestiges archéologiques trouvés sur place.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès verbal, avril 2010; procès-verbal CED, juillet 2018.

Éléments caractéristiques

Les principaux éléments qui donnent au lieu sa valeur patrimoniale sont les suivants: - le Wolastoq (fleuve Saint-Jean), par son emplacement, sa forme, et ses éléments constitutifs géographiques qui prennent leur source au Québec et dans le nord du Maine et débouchent au port Saint John, dans la baie de Fundy; ses rapides, ses ruisseaux, ses lacs, ses affluents, ses plages, ses criques, ses zones humides et son estuaire ainsi que les traces de l’activité humaine de l’époque préeuropéenne jusqu’à aujourd’hui qu’on y a trouvées; - les trois endroits situés le long du fleuve qui ont été choisis pour témoigner de l’importance de la « belle rivière » pour les Wolastoqiyiks : Menahkwesh, à l’embouchure du fleuve Saint-Jean, où l’on a trouvé des traces d’occupation datant du XVIIe siècle; l’île Kani Uten, qui était le lieu de rassemblement traditionnel des Wolastoqiyiks; et la région près du confluent des rivières Tobique et Wolastoq; - l’intégrité et les matériaux des vestiges archéologiques, des éléments caractéristiques et des artefacts encore présents à leur emplacement d’origine, y compris les vestiges in situ, mis au jour ou non, qui ont un lien avec les Premières Nations, en particulier l’utilisation des lieux par les Wolastoqiyik, y compris les campements, les lieux d’occupation, les lieux de rassemblement, les aires de pêche, les sentiers de raccordement, les points de départ de sentiers, les lieux de sépulture, les lieux de rituel et les lieux sacrés; - la santé et l’intégrité de l’écosystème riverain (qualité de l’eau, quantité d’eau, débit, barres de sable et atterrissement, qualité du poisson, santé des espèces); - la conservation du savoir traditionnel des Wolastoqiyiks au sujet du fleuve, y compris les noms d’endroits; - le caractère paysager intact du fleuve, y compris les points de vue dégagés qu’offrent divers points d’observation sur le fleuve.