Lieu historique national du Canada du Château-Dundurn

Hamilton, Ontario
Vue en détail du château Dundurn, qui montre les tours de deux et trois étages au toit pyramidal peu élevé et couronné de fleurons, 1995. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1995.
Vue en détail
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1995.
Vue de la façade principale du château Dundurn, qui montre sa masse irrégulière et sa conception pittoresque, 1995. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1995.Vue en détail du château Dundurn, qui montre les tours de deux et trois étages au toit pyramidal peu élevé et couronné de fleurons, 1995. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1995.Vue de l'intérieur du château Dundurn, qui montre l'escalier principal, 1995. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Butterill, 1995.
Adresse : 610, rue York, Hamilton, Ontario

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1984-06-13
Dates :
  • 1834 à 1835 (Construction)
  • 1855 à 1855 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Sir Allan Napier MacNab  (Personne)
  • Robert Charles Wetherell  (Architecte)
  • William Reid  (Architecte)
  • Frederick Rastrick  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Château Dundurn  (Nom de la désignation)
  • Dundurn  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 1984-A03, 1991-056

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada du Château-Dundurn est un domaine datant du début du XIXe siècle situé à Hamilton en Ontario. Érigés à Burlington Heights, entre le port de Hamilton et la dépression appelée Cootes Paradise, le château Dundurn ainsi que ses bâtiments et structures connexes font partie d’un domaine pittoresque de type parc qui s’étend sur 13 hectares et surplombe la baie de Burlington. La résidence principale, un édifice imposant de style italianisant, est entourée de bâtiments secondaires construits au cours du XIXe siècle, notamment un colombier, un pavillon de deux étages où se déroulaient des combats de coqs (« Cockpit »), la maison du jardinier, la maison du portier (« Battery Lodge ») ainsi qu’une écurie (« MacInnes Stable »). Le lieu comprend également une grille d’entrée datant du XIXe siècle (« Rolph Gates ») ainsi qu’un pavillon construit au XXe siècle (« Park Pavilion »). La reconnaissance officielle s’applique à la propriété de 13 hectares, à ses bâtiments et à ses structures ainsi qu’aux éléments paysagers.

Valeur patrimoniale

Le château Dundurn a été désigné lieu historique national du Canada en 1984 pour la raison suivante : il s’agit de l’un des rares domaines de style pittoresque au Canada à avoir conservé une intégrité presque parfaite.

En fonction de sa conception extérieure, de sa disposition et de son paysage, Dundurn constitue l'exemple le plus complet des valeurs pittoresques de l’architecture canadienne. Sa valeur patrimoniale réside dans les qualités pittoresques du paysage et des bâtiments et dans leur lien avec sir Alan Napier MacNab, politicien et homme d’affaires éminent pour lequel Dundurn a été construit de 1834 à 1835. Continuellement embelli tout au long du XIXe siècle, le château Dundurn demeure un exemple détaillé d’un domaine de style pittoresque construit à cette époque au Canada. Le domaine comprend une résidence principale d’inspiration italienne, une série de dépendances de style classique et néo-gothique, des éléments paysagers naturels, les vestiges d’un remblai construit par l’armée en 1812 ainsi que des bâtiments agricoles datant du XVIIIe siècle. Tous ces éléments forment un ensemble qui incarne les principes du style pittoresque.

Appartenant à l’origine à Richard Beasley, qui y fait construire une maison en brique de deux étages en 1800, le domaine Dundurn est acheté par John Solomon Cartwright de Kingston en 1832. L’année suivante, Cartwright vend la propriété à MacNab, qui commence la construction de son « château » en 1834. Une fois les travaux achevés, en 1835, l’édifice surpasse tout ce qu’a connu la jeune colonie en matière d’ampleur, d’extravagance et d’élégance. Conçue par Robert Wetherell, un architecte de Hamilton, la résidence principale constitue un mélange éclectique de motifs classiques et italianisants. Elle est entourée d’un paysage majestueux et offre une vue panoramique sur la baie voisine. MacNab et le maître jardinier du domaine, William Reid, continuent d’embellir la propriété tout au long de leur vie, faisant souvent appel à des architectes et à des paysagistes professionnels. Le portique classique est ajouté en 1855 selon les plans de l’architecte local Frederick Rastrick. D’autres propriétaires ajoutent par la suite des éléments, comme l’écurie en pierre. Le domaine a conservé ses jardins classiques, ses aires familières de type parc ainsi que ses pentes et ses ravins naturels, qui ont chacun pour dessein de produire divers effets caractéristiques du style pittoresque : variété, suspense, surprise, irrégularité des lignes et contraste.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbaux, juin 1984; novembre 1991; Énoncé d’intégrité commémorative, 1999.

Éléments caractéristiques

Éléments clés contribuant à la valeur patrimoniale du lieu : le cadre spectaculaire surplombant la baie de Burlington; le caractère évolutif du domaine, notamment l’intégration à l’aménagement paysager du remblai construit par l’armée, de ruines et de formes de relief autochtones; le terrain aménagé comme un parc et la résidence en tant qu’élément central; la disposition réfléchie des bâtiments, qui crée une série de points de vue étudiés; le contraste entre les éléments naturels et artificiels, par exemple entre la pente nord des hauteurs, très boisée, les pelouses sud et ouest de type parc anglais, parsemées d’arbres spécimens, et enfin les gradins de la pelouse nord minutieusement entretenue; les voies carrossables et les sentiers curvilignes, particulièrement le trajet menant de l’entrée sud-est à la résidence, qui présente une série de panoramas et de points de vue soigneusement choisis; le choix et la disposition des arbres; l’utilisation des styles architecturaux italianisant, gothique, classique et Regency; l’intégration des bâtiments d’origine construits par MacNab dans un tout, notamment : le château Dundurn, l’intégrité de l’édifice; la construction en brique recouverte de stucco, sa masse et son tracé au sol irréguliers, sa conception pittoresque, les tours de deux et trois étages au toit pyramidal peu élevé et couronné de fleurons, les fenêtres à la française, les consoles de type modillon sous le parapet, la balustrade au niveau du toit, le profil irrégulier de la toiture où s’élèvent des cheminées proéminentes, les toits en ardoise, l’imposant portique dorique du côté sud, les porches et les terrasses; la loggia du côté nord qui sert de « pièce » de transition entre la résidence et le terrain, la disposition et la décoration de l’intérieur ainsi que les matériaux et les finitions d’origine qui ont été préservés et qui témoignent de la période MacNab; les débuts du style italianisant en Amérique du Nord; le colombier, notamment son emplacement bien en évidence le long de l’ancienne rue York, sa fonction pittoresque de tour au milieu du paysage ainsi que son intégrité architecturale globale; le « Cockpit », notamment les élévations avant et arrière qui rappellent les temples de style néo-classique; le plan octogonal symétrique, la coupole et l’utilisation de stucco; l’emplacement au bord d’un talus naturel; les points de vue vers le château et depuis celui-ci, l’allée de l’entrée et la baie; l’effet pittoresque de l’édifice au milieu du paysage; sa rareté en tant que bâtiment construit spécialement pour les combats de coqs; le bâtiment appelé « St. Mary’s Lodge », notamment son mélange éclectique de style Regency et gothique, sa fonction et son emplacement compatibles avec la philosophie du mouvement pittoresque et sa vocation originale de petit manoir; la maison du jardinier, notamment sa conception locale classique de maison en brique qui contraste avec d’autres bâtiments du domaine; son emplacement près du potager et de l’allée menant à l’entrée; le bâtiment appelé « Battery Lodge », notamment son intégrité, son apparence générale et son ampleur; ses fenêtres en saillie, ses cheminées et l’utilisation du stucco; son lien avec le remblai construit par l’armée; sa fonction initiale en tant que maison du portier, élément caractéristique des domaines pittoresques; et sa relation continuelle avec la rue York, les voies carrossables et le « parc » du domaine; l’entrée « Rolph Gates », sa conception et ses matériaux d’origine qui ont été préservés; les vestiges archéologiques de la présence autochtone, l’ancien remblai construit par l’armée, des fondations des bâtiments du domaine, les parterres du jardin, les sentiers pédestres, les voies carrossables, les clôtures et les haies; les points de vue vers les bâtiments et depuis ceux-ci, en particulier les points de vue depuis le château et depuis l’arène de combats de coqs vers la baie de Burlington.