Lieu historique national du Canada de l’Église-Saint-Joachim-de-Châteauguay
Châteauguay, Québec
L'église et ses deux presbytères.
(© Canada Dept. of Mines and Technical Surveys | Library and Archives Canada | Ministère de l’Énergie, des Mines et des Ressources du Canada, Bibliothèque et Archives Canada, PA-019976.)
Adresse :
1, boulevard d'Youville, Châteauguay, Québec
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
1999-05-04
Dates :
-
1774 à 1797
(Construction)
-
1839 à 1840
(Addition)
-
1960 à 1961
(Autre addition)
Événement, Personne, Organisation :
-
Phillipe Liébert
(Personne)
-
Amable Gauthier
(Personne)
-
Joseph Légaré
(Personne)
-
Joseph Dynes
(Personne)
-
Edouard Meloche
(Personne)
-
Tousaint-Xénophon Renaud
(Personne)
-
Victor Dapocas
(Architecte)
-
Basile Proulx
(Constructeur)
Autre nom(s):
-
Église de Saint-Joachim
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
1998-047
Plaques
Plaque existante: 1, boulevard d'Youville, Châteauguay, Québec
Cette église est un très bon exemple d'un édifice conçu selon une interprétation vernaculaire du style baroque propre à la vallée du Saint-Laurent. Bien que construite entre 1774 et 1779, c'est cependant sa façade ajoutée en 1839, avec son fronton et ses deux tours, qui lui confère aujourd'hui sa remarquable silhouette. Son harmonieux décor intérieur a été réalisé par des artistes de renom parmi lesquels figurent le sculpteur Philippe Liébert et le peintre Joseph Légaré. L'église Saint-Joachim enrichit par sa stature le paysage traditionnel de Châteauguay.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada de l’Église-Saint-Joachim-de-Châteauguay se trouve à Châteauguay, au Québec, près de Montréal. Cette église en petites pierres, dont la construction a débuté en 1775, présente une composition équilibrée grâce à son plan rectangulaire et à son abside semi-circulaire. L’extérieur se caractérise par une charmante façade de style néobaroque flanquée de deux tours de trois étages munies de clochers à flèche. L’église se situe sur un lot plat et triangulaire et son entrée principale, qui fait face à l’est, surplombe la rivière Châteauguay. La reconnaissance officielle vise l’édifice sur son lot.
Valeur patrimoniale
L’église Saint-Joachim de Cháteauguay a été désignée lieu historique national du Canada en 1998 pour les raisons suivantes : il s’agit du seul exemple encore existant du style baroque vernaculaire; son remarquable rendu architectural a été inspiré par l’imagination collective des colons canadiens-français de la vallée du Saint-Laurent; la décoration intérieure de l’édifice comprend des peintures réalisées par de grands artistes, y compris la seule peinture encore existante connue de Philippe Liébert; et, réputée pour son architecture de qualité durable, elle est le fruit d’interventions successives depuis sa construction, à la fin du régime français.
La valeur patrimoniale de l’église Saint-Joachim de Cháteauguay réside dans ses qualités matérielles, par exemple sa façade néobaroque, et dans ses associations historiques. Les travaux effectués au fil des ans ont été habilement exécutés par des maîtres d’oeuvre favorables au concept d’origine du bâtiment. L’église Saint-Joachim de Châteauguay, construite entre 1774 et 1797 pour remplacer une église datant de 1735, constitue une caractéristique dominante dans l’un des rares paysages types encore existants des villes bâties sous le régime français, soit la place, aussi appelée « carré ». Ce carré est d’une cohérence exceptionnelle et rare, entouré du presbytère, du couvent et de maisons bâties sous le régime français. L’église est associée à plusieurs évènements historiques d’importance, dont la bataille de Châteauguay. La décoration intérieure, à laquelle ont contribué divers artistes, contient aussi des exemples du travail du sculpteur Philippe Liébert.
Source: Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, Décembre 1998.
Éléments caractéristiques
Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce lieu sa valeur patrimoniale, notons: son emplacement, dans le district historique de la ville de Châteauguay; sa masse, son tracé rectangulaire, son toit à deux versants et à revêtement métallique présentant une avancée à brisis, l’annexe de la sacristie qui s’étend depuis l’arrière de l’abside, et le passage de liaison sur le mur sud de l’abside; les murs extérieurs réguliers en pierres des champs; l’imposante façade symétrique, dont le style baroque vernaculaire est exprimé par un ornement simple ayant conservé ses dimensions d’origine et par divers détails, dont un pignon modelé aux lignes courbes et concaves, couronné d’un parapet profilé et s’élevant en un point central décoré d’une petite statue de saint Joachim sur un piédestal; les deux tours de flanc à trois étages décorées de pierres d’angle et chapeautées de chambres des cloches ouvertes à parement métallique ainsi que de petites flèches munies de girouettes et de croix en métal; l’entrée principale centrale, sa fine maçonnerie en pierres et son ornementation classique, y compris le fronton, les pilastres et les pierres de garniture entourant les fenêtres et les portes; l’emplacement, la facture et les matériaux des portes d’arche et des fenêtres en bois, des fenêtres à vitres multiples, des impostes munies de petits-bois rayonnants et des deux oeils-de-boeuf, l’un ovale et l’autre rond; l’intérieur à aire ouverte conçu d’après le plan Maillou d’origine élaboré 18e siècle, y compris la structure et l’abside semi-circulaire d’origine, la nef à trois îlots, le faux-plafond voûté et les piliers de soutien placés entre la nef et les îlots latéraux; la décoration intérieure, les moulures, les arcades aveugles, les ouvrages de sculpture et le mobilier; la corniche, le mobilier liturgique, y compris les autels, la pièce principale ornée, le retable, la chaire, les chandeliers, l’ambon et la crédence, ainsi que le tabernacle et la table de l’autel réalisés par Amable Gauthier, le baptistère, le banc d’église du marguillier, les ouvrages de sculpture, les bas-reliefs, les peintures religieuses et peintures appliquées par marouflage exposées à l’intérieur, y compris les oeuvres réalisées par Phillipe Liébert, Joseph Dynes, Édouard Meloche, Gauthier et Renaud.